Message de Lazuli :
Quelle est la question que l’on vous a trop souvent posée ?
Claude: Quel est l’orientation sexuelle du batteur (Rires)
Comment va le camion ? (Il était tombé en rade l'année dernière lors de la première édition du PEB)
Domi : Il va mieux que l’année dernière mais on a quand même eu des odeurs suspectes (rires).
Vous auto-produisez vos disques. Est-ce un choix par défaut ou est-ce délibéré ? Pensez-vous que le soutien d’un label peut être important dans certains cas ?
Domi : On est autonome en fait car on a notre propre label, cela revient un peu au même. Mais est-ce un choix ? C’est un peu les deux en fait car suite à des disconvenances on a préféré cette solution. Cependant, nous avons eu des propositions ces derniers temps et on pourrait également les accepter, pourquoi pas.
Avez-vous des idées de productions d’artistes avec votre label ?
Domi : Même si on en éprouvait le désir, ce ne serait pas possible car la structure ne le permettrait pas et les finances non plus. Pour un groupe c’est déjà compliqué ! Cela nous permet de faire artistiquement ce que l’ont veut et on a besoin de cette liberté. Mais en même temps c’est super compliqué de trouver une maison de disque
Claude: Le peu d’albums que tu va vendres toi-même ne t’appartient même pas
As-tu des royalties avec ta barbe car j’ai vu que Nick Barett avais la même
Dom : Nick à du retard ! Mais c’est Ged mon maitre barbier, Je l’ai connu, il avait 17 ans et déjà une barbe. Ged a une pilosité plus importante que moi mais ce n’est pas flagrant au premier abord.
Ged : Je dois la couper car sinon je me coince la barbe dans les cordes !
Nous venons de parler de vos activités musicales, quelles sont vos activités en-dehors de Lazuli ?
Romain : Personnellement je suis professeur au conservatoire à Nîmes,
Ged : Je donne des cours de gratte ou sinon nous jouons dans d’autres groupes
Et vous deux (les frères Léonetti) ?
Nous, on travaille pour le groupe (rires). Plus sérieusement c’est le studio d’enregistrement, et c’est même là que nous avons rencontré le reste du groupe actuel qui venait jouer dans notre studio. En fait on leur faisait un son de merde et ensuite il venait avec nous !
J'ai cru comprendre que Romain allait vivre à Paris ...
Romain : Oui c’est prévu et je vais gérer les aller-retours. Je ne quitte pas le groupe car sinon ensuite j'aurais affaire à la mafia Léonetti !
Questions d’Adrian qui à écrit la chronique de votre dernier album : Est-ce que la chanson 'Déraille' est une vision prophétique de l'Apocalypse ou est-ce qu'elle sous-entend que l'album représente des rails pour que la carrière commerciale et médiatique de Lazuli se lance enfin ?
Domi : Nous allons répondre, pas de soucis et je vois bien où il veut en venir et nous pouvons au moins nous défendre. Pour le titre 'Déraille' peut être qu'on peut se dire que le morceau va plaire davantage mais ce n’est jamais calculé à la base. En plus c’est paradoxal car on parle d’apocalypse. Quoi qu'il en soit ce ne sont généralement pas des morceaux écrits pour êtres commerciaux.
A l'image de la chanson 'Prisonnière d'une Cellule Mâle', est-ce que Lazuli veut, contrairement à son modèle Ange, écrire des chansons plus proches des problèmes du monde contemporain ?
Claude: Alors déjà Ange, nous ne connaissions pas avant et quand on a repris 'Capitaine Cœur de Miel' c’était pour les 60 ans du groupe, pour la convention Ange. Ensuite ce titre a très bien marché et on le joue souvent.
Domi : Ange fait des chansons en français avec un amour des beaux mots et donc les personnes nous raccrochent à quelque chose qu’ils connaissent un peu. Exemple je me souviens d’un ami de jeunesse qui écoutait que de la rave et nous a dit quand il nous a écouté qu’il avait pensé à ZZ TOP à cause des guitares saturées
Domi : Pour la seconde question oui c’est une chanson contemporaine, comme souvent, sur l’instant présent. Par exemple pour le repas de l’ogre qui parlait de Georges Bush, cette chanson est tellement ancrée dans le temps, qu’on ne la joue plus (Album "En avant doutes"). Mais 'Prisonnière d'une Cellule Mâle' aurait pu être d’actualité également il y a 500 ans et j’espère qu’elle ne le sera plus dans le futur.
Après 'Multicolères', que pensez-vous de 'Ma colère de Yannick Noah'? et en général des chansons qui dénoncent? Est-ce que votre colère est plus poétique et détachée de la réalité?
Domi : C’est dur d’en parler car je n’en connais que le refrain ! Elle est peut être moins poétique mais j’imagine qu’elle est sincère.
Fish chante sur la seconde partie de 'J’ai Trouvé Ta Faille'. Comment cette collaboration est-elle née ?
Cela fait longtemps qu'on en avait envie, depuis "4603 battements". On s’est lancé grâce aux trio d’Arpégia qui nous a invité chez Paulette avec Fish qui se produisait le soir même.
Claude: Domi a cru qu’il avait mal compris son anglais car il a répondu sans réfléchir un gros oui.
Domi : On le connait depuis 2007 et on a toujours eu un super contact et nous l’avons beaucoup croisé sur les concerts. Et je tiens à dire que Fish a fait cela gracieusement et prouve ainsi son envie et sa générosité.
Pourquoi avoir réduit l'intervention de Fish au minimum?
Domi : Non c’était dur de faire plus car cela s'est passé à distance. Il a posé sa voix sur ce titre là mais en le créant on a pensé à d’autres choses que l’on aurait pu faire.
Le format Lazuli ce sont des titres plutôt courts portés par un thème musical relativement classique (couplets/refrains/instru). Est ce vous avez la tentation de sortir de ce format ?
Ged : Non, pourquoi rallonger si ce n’est pas nécessaire ? c’est du feeling.
Les aspects électroniques et world sont plus discrets depuis "4603 battements" au profit des guitares. "Tant que l’Herbe Est Grasse" laisse également plus de place à un rock moderne. Est-ce volontaire, ou s’agit-il d’une évolution naturelle ?
Ged : C’est à moitié une volonté, moi j’avais envie d’un style un peu plus rock et massif sur cet album
Domi : Romain avait plutôt envie du contraire mais ce sera peut être pour le prochain album
Quels sont vos projets?
Romain : Des albums, des tournées et un camion !
Ged : Nous avons eu des soucis avec un promoteur Québécois et du coup on a loupé des créneaux sur des dates de festivals à cause de cela.
Domi : Idem pour une tournée avec Fish où le tourneur français ne nous a pas contacté et où il fallait limite tout payer pour venir !
Question traditionnelle du site : quel est ton meilleur souvenir d’artiste ?
Domi : C’est à la fin du concert à la locomotive ou Fish m’a attrapé dans ses bras. Ce genre de moments là sont juste incroyables et surnaturels
Ged : Je me souviens d’un voyage en ascenseur avec Tony Levin. Nous avons échangé dans notre super anglais.
Claude : oui je lui ai même dit: "tu veux voir mon instrument" (rires) et il est venu, j’ai même joué pour lui !
Au contraire, quel pourrait être le pire ?
Romain : le pire est en commun pour nous 5 c’est Lézan ( ?) où nous avons fait un concert pour la lutte contre le gaz de schiste dans notre région. Pour commencer un premier concert super bien puis de fil en aiguille un second où il y avait un mauvais coté hippie avec tous le monde bourré, méchant. Nous avons reçu plein d’animosité. Nous n'avions qu’une envie c’était de finir le concert et le message transmis était au final le contraire du message initial.
On a commencé cette interview par la question qu’on vous t’a trop souvent posée, au contraire, quelle est celle que vous souhaiteriez que je pose ?
Romain : Est-ce que vous êtes d’accord pour faire une tournée de 30 dates ? Je pense qu’on serait d’accord (rires)
Avant de se quitter, un dernier mot aux lecteurs de Music Waves ?
Lazuli : Longue vie à Music Waves et à Prog en Beauce. On se rend compte qu’il y a un système parallèle qui se monte et que des fans se regroupent pour monter des concerts ou des festivals.
Merci à Adrian pour les questions, à Arnaud pour les vidéos et les questions, et à Bill Bocquet et Laurent Bonicalzi pour les photos.
Plus d'informations sur http://www.lazuli-music.com/