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TITRE:

KAMELOT (16 MARS 2015)


TYPE:
INTERVIEWS
GENRE:

METAL MELODIQUE



Une rencontre avec Kamelot est un défi... Music Waves relèvera-t-il ce nouveau après l'interview restée dans les mémoires des lecteurs historiques du site ?
STRUCK - 24.04.2015 -
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La précédente interview du groupe avait fait couler beaucoup d'encre que ce soit au sein de la ligne éditoriale de Music Waves que de ses lecteurs... Dans le cadre de la promo du nouvel album de Kamelot "Haven", relèverons-nous le défi ou le niveau ? Bref, malédiction ou coup de mou passager ? Vous le saurez en lisant la suite de cette interview...


Quelle est la question qu’on t’a trop souvent posée?


Tommy Karevik : Je répondrais toutes les questions relatives à Roy.


Tu n’en as pas parfois assez ?

Un peu (Sourire) ! Mais ça va et aujourd’hui, ça fait 3 ans…

Je suppose que pour cette seconde promo, l’ombre de Roy est de moins en moins présente ?

Exactement !


"Silverthron" a été clairement un nouveau départ pour le groupe. Comment as-tu vécu ton arrivée avec du recul et le tourbillon d’émotions que doit représenter le fait d’être engagé dans une formation aussi importante de la scène heavy mélodique?

Eh bien, bien évidemment, je connaissais le groupe avant de l’intégrer mais je n’écoutais pas plus que ça la musique du groupe. Le style de musique de Kamelot est assez différent de celui que je pratiquais dans mon groupe précédent.


Je ne me considère pas comme un remplaçant mais je me vois plutôt comme une personne qui perpétue l’héritage de Roy


Penses-tu que ton arrivée a ouvert de nouvelles perspectives au groupe dont la musique n’a jamais été aussi fraîche ?


Je pense que cela a effectivement ouvert de nouvelles perspectives mais aussi une façon de composer différente : j’ai un peu amené mes influences dans les compositions du groupe.
Je te mentirais en disant que je n’avais pas un certain poids sur les épaules, remplacer Roy n’est pas une chose facile… En revanche, j’ai fait en sorte de ne pas trop y penser pour ne pas perdre le contrôle. En fait, je ne me considère pas comme un remplaçant mais je me vois plutôt comme une personne qui perpétue l’héritage de Roy.
Les fans ont toujours les premiers disques de Kamelot et ça, on ne peut pas leur enlever : je fais juste en sorte de faire de mon mieux quand je chante ces premiers morceaux.


Même si elle est moindre aujourd’hui, comment as-tu géré la pression médiatique et des fans ?

En fait, au début, j’ai tourné avec Kamelot en tant que choriste (NdStruck : lors de la tournée européenne 2011) : ce fut une période d’apprentissage très intéressante qui m’a permis d’appréhender les fans, apprendre les chansons… et cela m’a également permis de m’améliorer dans l’optique du frontman que je voulais devenir.
J’ai également eu la chance de n’avoir pas fait cette expérience à 20 ans, j’étais plus âgé -j’avais 30 ans- et j'avais acquis une certaine expérience avec mon autre groupe. Bref, pour moi, le changement s’est donc fait naturellement, dans la continuité…
Enfin, je suis très content que les fans aient accepté la façon dont je me suis approprié le chant dans Kamelot : en effet, cette transition aurait été nettement plus compliquée si cela n’avait pas été le cas.





Ton arrivée a insufflé un nouvel élan au groupe, comme cela avait été le cas en 1999 avec l’album "The 4th Legacy" qui avait lancé complètement la carrière de Kamelot. Es-tu d’accord avec cette idée de palier franchi grâce à toi ?


Comme je te l’ai dit, je ne connaissais pas bien le groupe avant, je n’avais pas vu énormément de concerts… Je n’étais pas vraiment au fait de ce qu’était Kamelot avant d’en faire partie.
En revanche, ce que je peux en dire aujourd’hui, c’est que j’ai l’impression que nous sommes plus positifs, les concerts sont probablement un peu plus interactifs… Je pense avoir apporté cette interaction avec le public, et même si nous gardons toujours cet aspect, les concerts étaient plus théâtraux par le passé.


Une dimension plus humaine ?

Oui, on peut dire ça. Je sais quelle sensation on éprouve quand on se rend à un concert et qu’il y a un échange entre le public et le groupe. Si nous sommes sur scène, c’est uniquement pour le public.


Mais es-tu conscient que sans toi le groupe aurait sans doute décliné artistiquement ?

C’est difficile de répondre à une telle question. Je pense que le groupe a développé certaines choses qu’il n’aurait pas développé avec un autre et inversement.
Non, c’est impossible de répondre à une telle question, en revanche, je peux dire que je suis extrêmement heureux que le public m’ait accepté tel que je suis : ça n’a pas de prix !


La pression consiste à faire au moins aussi bien et ainsi de prouver que ce n’était pas juste de la chance



Avec le recul, certains ne croyaient pas que Kamelot pouvait survivre sans Khan au chant et pourtant avec "Silverthorn" le groupe a réalisé une tournée énorme et enregistré les meilleurs chiffres et même les meilleurs chroniques de sa carrière. Cela a dû te rassurer et apporter un élan certain au groupe au moment de travailler le nouvel album ?


Oui et non ! Comme je te le disais, je ne connaissais pas Kamelot plus que ça, j’ai donc dû faire des recherches pour me renseigner et afin que ce nouvel album ne déçoive pas les fans. Je voulais faire du Kamelot même si mon chant est un peu différent.
Mais tout s’est tellement bien passé que la pression consiste à faire au moins aussi bien et ainsi prouver que ce n’était pas juste de la chance. C’est mon défaut, je réfléchis trop, je prête attention au moindre détail…


Mais c’est également une façon de s’améliorer ?

Bien sûr et, c’est mon but comme celui du groupe : toujours faire de nouvelles choses… mais créer quelque chose sur la base de rien comporte un côté angoissant, à savoir que c’est le public finalement qui décide, tu n’as pas vraiment le contrôle de ce qui se passe.


Tu étais connu dans Music Waves par ton travail avec Seventh Wonder mais nous avons quand même été surpris de ton aisance et de la facilité avec laquelle tu t’es glissé dans Kamelot.

En tant que nouveau membre, j’ai dû m’adapter aux autres et notamment leur affinité. De plus, Seventh Wonder joue un style de musique plus progressif et technique, plus statique dira-t-on, si bien que les prestations sur scène sont totalement différentes : j’ai dû réfléchir pour changer ma façon de faire et me comporter dans un style plus “Bruce Dickinson” (Sourire). Heureusement, avant le premier concert, nous avons fait des répétitions…





En fait, on a l’impression que tu es dans le groupe depuis toujours tellement ta présence est naturelle au côté de tes coéquipiers…

Je ne sais pas quoi répondre à cette question si ce n’est que les autres membres m’ont extrêmement bien accueilli me permettant ainsi d’être totalement à l’aise. Leur “bénédiction” m’a vraiment aidé dans ce sens notamment au moment de faire mes concerts.


"Silverthorn" était un concept-album sombre mais délicat sur l’histoire d’une jeune fille du 19ème siècle disparue tragiquement. Est-ce que ce nouvel album, "Haven", est un autre concept-album, une suite de l’histoire par exemple ? On peut se poser la question car les pochettes des deux disques et les émotions qu’elles renvoient sont assez proches…

C’est le même peintre qui a fait la pochette et il imprime clairement une certaine émotion artistique à l’ensemble. Mais “Haven” n’est pas une suite de l’histoire “Silverthorn”, “Haven” a une approche un peu plus futuriste qui évoque le monde obscur dans lequel nous vivons aujourd’hui.
Contrairement à “Silverthorn”, “Haven” ne raconte pas une histoire mais développe plus un thème sans aucune chronologie.


Il y a une sorte de fausse douceur sur la pochette du nouvel album, comme si la mort, que l’on voit sur la droite, était comme un refuge et juste un passage vers quelque chose d’autre, comme un rite existentiel ? En même temps il y a une chaleur qui se dégage de cette pochette, comme si elle représentait un passage entre deux mondes ? Que penses-tu de cette idée ?

C’est amusant que tu aies cette sensation mais nous voulions uniquement transmettre un album avec ce thème autour de ce monde sombre dans lequel nous vivons même si il y a une lumière à l’autre bout du tunnel : chaque titre comporte une lueur d’espoir.
Nous ne voulions pas peindre notre monde comme un endroit totalement perdu : chacun d’entre nous a besoin de regarder en avant et de devenir une personne meilleure.


Je voulais vraiment mettre des émotions dans cet album : que ce soit de la tristesse mais également de la joie



Penses-tu que cette lueur d’espoir soit finalement ton principal apport dans le groupe ?

Ce pourrait être le cas, oui (Sourire) ! Certains groupes privilégient des histoires uniquement sombres, ce n’est pas mon cas : je voulais vraiment mettre des émotions dans cet album : que ce soit de la tristesse mais également de la joie… Selon moi, cet album comporte tous ces sentiments et parfois même dans la même chanson. Tout est une question de contraste, la vie est faîte de contrastes.





Cet album respecte l’esprit si particulier que Kamelot a développé depuis quelques années, à savoir un subtil mélange entre métal gothique et heavy mélodique. Un mélange assez inédit qui fait le charme du groupe, c’était important de conserver cet équilibre ?

Bien sûr ! C’est très important : c’est la recette de Kamelot depuis le début ! Kamelot doit rester Kamelot ! Nous développons toujours le même sentiment tout en évoluant quelque peu… : c’est très important pour les fans d’entendre que nous faisons toujours du Kamelot !


Je t’avouerai apprécier ce discours honnête qui est loin du message des autres groupes en promo qui te répondent à l’envi qu’ils composent en fonction de leurs envies sans tenir compte des attentes des fans…

Je ne critique pas cette façon de faire qui est cool aussi !



Composez-vous en ayant en tête qu’il faut avoir tel ou tel titre et l’ordre des morceaux qui peut aussi influer sur l’appréciation des fans ?

Bien sûr ! Il y a eu énormément de réflexions sur ces sujets dans cet album. Nous avons composé cet album comme un voyage !


"Haven" réunit toutes les qualités de Kamelot, à savoir la mélodie qui est au centre du propos, vocalement tu apportes cette chaleur qui se marie parfaitement à une musique rythmée et puissante. Le disque donne l'impression de retrouver toutes les qualités du groupe, c'est à dire cette capacité subtile et délicate à marier heavy métal et mélodies accrocheuses, bref, penses-tu aussi avoir produit l'album quasi parfait de Kamelot ?


(Rires) Encore une fois, c’est très dur de répondre à cette question ! Nous n’avons pas le recul nécessaire pour juger cet album.


Et quels sont les retours des fans, des medias à ce jour ?

Il y en a très peu finalement car nous commençons à peine la promo mais les premiers retours que j’en ai sont prometteurs… Et franchement, ça me fait plaisir car nous avons énormément travaillé sur cet album. Ce n’est pas facile d’essayer d’écrire un album quand tu es éparpillé un peu partout dans le monde : par exemple, nous avons dû envoyer nos matériels par Internet à l’équipe de production dirigée par Sasha Paeth en Allemagne… Mais cela fait plaisir de constater que ce travail compliqué à mener à bien est approuvé par les fans.


En plus des mérites loués ci-dessus, cet album réunit de grands invités comme Alissa White-Gluz (Arch Enemy), Troy Donockley (Nightwish) et Charlotte Wessels (Delain) et enfin le producteur et mixeur Sasha Paeth et Jacob Hansen… Mais franchement, Kamelot a-t-il besoin de ça ?


Non, je ne pense pas que nous ayons besoin de ça mais c’est amusant de collaborer et d'inviter de nouvelles couleurs. Je dirais même que c’est essentiel !


Cela contribue à la richesse de cet album ?

Tu as parfaitement raison, cela enrichit notre musique ! Mais de façon générale, Kamelot a toujours eu des invitées féminines dans ses albums et personnellement, j’aime beaucoup cela : cela permet d’avoir différents parfums !
De plus, les invités ont également une signification dans l’histoire qui est racontée.


Ce n’est donc pas uniquement un argumentaire promotionnel ?

Non, non… En plus, nous connaissons tous les invités, nous avons tourné ensemble, nous sommes amis… Delain a ouvert pour Kamelot, Alissa a chanté sur scène avec Kamelot  lors de plusieurs tournées, elle a également chanté sur “Silverthorn”…


Mon expérience au sein de Kamelot a inspiré Alissa White-Gluz



A propos d’Alissa quelle est ta relation avec elle, qui a connu plus ou moins la même situation que toi, à savoir remplacer le leader original du groupe ?

C’est assez étrange ! Nous avons bien entendu échangé sur le sujet : rétrospectivement, elle n’était pas aussi effrayée que moi. En effet, elle a pu notamment constater à quel point les fans de Kamelot m’ont accueilli alors que certains auraient pu penser que c’était la fin du groupe.
Mon expérience au sein de Kamelot l’a inspirée. Elle m’a demandé des conseils…





Et quels ont été tes conseils ?

Comme je te l’ai dit au début de cette interview, je ne me suis jamais considéré comme un remplaçant, je devais juste faire en sorte de garder l’esprit les vieilles chansons tout en essayant d’apporter quelque chose de nouveau.
Nous jouons toujours les chansons des premiers albums qui sont super cools mais il faut également avancer…


Quel est ton meilleur souvenir d’artiste ?

C’est une question difficile mais mon meilleur souvenir avec Kamelot serait mon premier concert avec eux devant 30.000 personnes. C’était un jour ensoleillé, on a fait un super concert, tout le monde était heureux, le groupe était soulagé et moi aussi…


Au contraire la pire ? S'il te plaît, ne réponds pas cette interview, ce serait une sorte de malédiction…

(Rires) Non, c’était une interview plutôt cool… Non, je me suis blessé à plusieurs reprises en concert comme par exemple, le fait de se brûler le visage sur les pyrotechnies ou le fait de tomber d’une scène haute de deux mètres (Rires)…


On a commencé cette interview par la question qu’on t’a trop souvent posée, au contraire, quelle est celle que tu souhaiterais que je te pose ?


Oh, et bien, il faudrait que j’y réfléchisse pour te répondre…
Je ne sais pas mais j’aimerais terminer en vous remerciant parce que j’apprécie vraiment quand mes interlocuteurs me posent les bonnes questions et ne pas uniquement se cantonner à parler des premiers albums : cela témoigne d’une interview bien préparée…


Et malheureusement, ce n’est pas encore le cas pour celle-ci…

(Rires) Non, non… au contraire, c’est toujours plaisant de pouvoir entendre ce que peuvent dire les gens à propos de ce nouvel album surtout quand ils valident notre travail. Non, vraiment, tu as assuré, c’était une bonne première interview pour commencer cette longue journée promo (Sourire) !


Merci

Merci beaucoup!


Merci à Noise pour sa contribution...


Plus d'informations sur http://www.kamelot.com
 
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