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TITRE:

BOULEVARD DES AIRS (17 AVRIL 2015)


TYPE:
INTERVIEWS
GENRE:

POP



Music Waves a rencontré les leaders du groupe Boulevard des Airs dans le cadre de la promotion de son nouvel album "Bruxelles" dont est extrait 'Emmene-Moi' qui innonde les ondes radios actuelles...
STRUCK - 06.05.2015 -
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C'est dans les locaux de Sony que Music Waves a rencontré les deux têtes pensantes de Boulevard des Airs... Mais pourquoi ? Tout simplement parce qu'un groupe se réclamant de Brassens, Brel, Marley, Red Hot Chili Peppers ou Rage Against the Machine a toutes les qualités recquises pour titiller la curiosité de votre site préféré...


Quelle est la question qu’on vous a trop souvent posée ?


Boulevard des Airs : Pourquoi Boulevard des Airs ?


Et je ne vous la poserai pas (NdStruck: c'est un jeu de mots évoquant le métissage musical du groupe). Vous avez notamment tourné avec Tryo. Pas marre d’être considérés comme les Tryo des années 2010 ?


Sylvain Duthu : C’est vrai qu’à un moment, on s’est réclamé de cette affiliation. Pour être clair, Tryo fait partie de nos influences du début.

Florent Dasque : Après dire qu’on en marre, je répondrais clairement non. Cette comparaison est quand même flatteuse sachant que j’apprécie beaucoup leur travail : il n’y a donc aucun problème à être associé à eux. En revanche, Boulevard des Airs ce n’est pas que ça mais une partie de notre univers est lié à Tryo et nous l’assumons pleinement.


Nous avons attendu le bon moment pour sortir notre premier album parce que les premières maisons de disques que nous avons rencontrées ne nous proposaient pas ce que nous attendions, c’est-à-dire garder notre liberté artistique qu’on a aujourd’hui et à laquelle on tenait.


Première question qu’on a dû souvent vous poser : comment expliquez-vous qu’un groupe, né en 2004, n’ai enregistré son premier album qu'en 2011 avec "Paris-Buenos Aires" ?

Sylvain : Etonnement, on ne nous a pas si souvent posé cette question…

Florent : La réalité est que nous avons toujours enregistré pendant cette période, nous n’avons juste pas sorti d’album peut-être par faute de moyens et nous avons commencé très jeunes aussi … On faisait des petites maquettes que nous vendions sous le manteau lors de nos premiers concerts mais rien de très officiel.
Nous avons attendu le bon moment pour sortir notre premier album parce que les premières maisons de disques que nous avons rencontrées ne nous proposaient pas ce que nous attendions, c’est-à-dire garder notre liberté artistique qu’on a aujourd’hui et à laquelle on tenait. Au départ, on a donc pris quelques portes dans la figure et cela explique que ça a pris plus de temps que prévu.





Comment expliquez-vous par la suite cette boulimie studio qui se concrétise par un album studio tous les deux ans et avec ce "Bruxelles" en 2015 ? Faut-il s’attendre à ce que ce rythme soit maintenu à l’avenir ?


Sylvain : Pour l’avenir, on n’en sait trop rien… Mais ce rythme soutenu s’explique simplement par le fait que nous composons tout le temps. D’un côté, on écrit, on compose en permanence et au bout d’un moment, quand on a fait la sélection, on se dit que ça peut faire un bon album que l’on sort. Ce rythme s’explique aussi du fait que nous avons également un studio chez nous, du coup, on peut enregistrer à tout moment…


En clair, dès qu’une idée jaillit, vous l’enregistrez immédiatement ?

Florent : Exactement ! Si bien que nous avons déjà quelques titres prêts pour la suite…


Tu es en train de sous-entendre que nous n’aurons pas à attendre deux ans pour écouter le prochain Boulevard des Airs, on se donne déjà rendez-vous l’année prochaine pour la promotion du prochain album ?

Sylvain : (Rires) Non, le rythme de deux ans nous convient parfaitement ! Mais il faut savoir que si nous aimons enregistrer en studio, nous faisons surtout cela pour tourner : nous aimons la scène avant tout !


Cet album est marqué par une signature chez Columbia. Pensez-vous que votre proximité avec Tryo également groupe signé chez Columbia/Sony a aidé à cette signature ?

Florent : Je ne crois pas ! La personne qui nous a signés chez Sony en 2010 est tout simplement le patron de Columbia. Au moment où il a pris la direction du label, il a voulu suivre notre projet et nous a fait basculer d’un label de chez Sony à un autre sachant qu’il nous avait signé deux albums avant notre tournée avec Tryo.


Une pression particulière au moment de se lancer pour sortir cet album ?

Florent : Non pas de pression particulière, au contraire, nous sommes plutôt excités à l’idée que l’album sorte et que les gens découvrent notre travail. Bref, nous n’avons pas plus de pression commerciale que cela, même si nous souhaitons que cet album marche un minimum pour que toute l’équipe puisse continuer à vivre de la musique. Il faut savoir que Boulevard des Airs, ce sont neuf musiciens et toute une équipe de tournée… Mais hormis cela, pas de pression particulière.

Sylvain : La seule pression que nous avons est celle du travail bien fait !


Le succès sur les ondes et sur Youtube (+1.000.000 de vues) du single 'Emmène-moi' doit vous conforter/ rassurer dans vos choix ?

Sylvain : Tout à fait sachant qu’on a lancé ce morceau dans l’inconnu ! C’est le premier extrait de l’album qui comporte des risques dans le sens où il y a de nouveaux sons, de nouvelles couleurs… On l’a lancé en attendant de voir quelles seraient les réactions et ça réagit très positivement !


D’album en album, nous restons fidèles à nous-mêmes…


Comment expliquez-vous ce succès ?


Florent : Franchement, je ne sais pas. Si je le savais, on vendrait la recette (Rires) ! Nous sommes vraiment agréablement surpris par l’accueil de réseaux comme RTL2, Rires et Chansons ou encore Europe1 qui sont des réseaux plus "adultes" que nous n’avions pas réussi à toucher auparavant.

Sylvain : Malgré tout, d’album en album, nous restons fidèles à nous-mêmes…





Pensez-vous que sans le soutien d'une major, ce phénomène sur les ondes radios et l’enregistrement d’émission télé comme Alcaline et cette interview sur Music Waves auraient été possibles ?

Florent : Oui, c’est possible ! Notre projet est présenté aux médias télé et radio par notre attaché de presse qui est indépendant de notre maison de disques. C’est une personne que nous connaissons depuis longtemps, il connaît donc le projet depuis ses débuts… Et c’est un organisme indépendant de la maison de disques que nous avons choisi auparavant aussi qui s’occupe de la gestion de la presse écrite et de la tournée.
Pour toutes ces raisons, j’ai envie de dire que c’est possible, même si la maison de disques est là pour amplifier un phénomène quand il y a phénomène.


"Bruxelles", est-ce une raison/ un hommage dans lequel on peut entendre des réminiscences de Brel ou par filiation de Stromae dans cet album ?

Florent : Nous n’y avions pas pensé mais c’est un bon argument de vente.

Sylvain : En effet, ce sont des artistes dans lesquels nous nous reconnaissons parfaitement.


Cet album est marqué par l’arrivée de Mélissa : sa voix féminine apporte des couleurs supplémentaires à la palette de Boulevard des Airs ; était-ce un choix délibéré au moment du départ de Kevin ?

Sylvain : Ce n’était pas un choix délibéré puisque c’est une rencontre qui s’est faite lorsque Florent s’est rendu à un spectacle de flamenco. Il a vu cette fille chanter et il a été la voir en lui demandant si elle souhaitait faire quelque chose avec nous. Il avait en tête cette chanson qui est l’intro de ce nouvel album.
Par la suite, Kevin nous prévient qu’il nous quitte pour voyager, nous apprenons que Mélissa joue également du saxophone… de fil en aiguille, nous nous sommes dits : "Pourquoi pas ?" (Sourire) !


Dans le registre féminin, 'Demain de bon matin' est marqué par la présence de Zaz ; pouvez-vous nous parler de cette rencontre et dans le prolongement de la précédente question, Mélissa n’aurait-elle pas pu chanter ce titre ? Finalement, cette apparition, n’est-elle pas juste un argument commercial ?

Florent : De la même manière que nous avons rencontré Mélissa, c’est-à-dire par hasard, nous avons rencontré Zaz par hasard également. On l’a rencontrée à une soirée promo où elle est montée sur scène avec nous au dernier moment sur un de nos morceaux. On a sympathisé, on l’a recroisée ensuite en tournée, nous avions déjà joué ce duo sur scène avant… bref, la suite logique était de lui proposer de l’enregistrer sur notre album.
Après, est-ce que ce duo a été fait à des fins médiatiques ? Après coup, oui, mais ce n’était pas le but initial. Mais évidemment, en lui proposant, ça nous arrangeait bien que ce soit elle qui chante plutôt que Mélissa par exemple…


Pourrait-on envisager que cette collaboration découle sur une tournée commune et, soyons ambitieux, que Zaz ouvre pour Boulevard des Airs ?

Boulevard des Airs : C’est déjà arrivé une fois !

Florent : Mais ça serait un vrai plaisir de la recroiser mais pour l’instant, rien n’est prévu.


Boulevard des Airs est finalement un groupe de scène au même titre qu’un Tryo. Comme un Fishbone, votre musique prend tout son sens sur scène : pensez-vous retranscrire fidèlement la folie de votre musique sur album studio ?


Florent : Clairement non ! C’est quelque chose sur lequel on échange énormément. Sur scène, il y a un réel partage, on met beaucoup d’énergie pour que le concert soit participatif… et on a beaucoup plus de mal à le retranscrire en studio.
Pour commencer, cela est dû à l’endroit dans lequel on est : quand tu es dans une cabine de studio, tu n’es pas devant un public… Et puis, la scène et le studio sont deux travaux différents, on ne les pense pas de la même manière : la scène, on l’aborde bourrés d’énergie, c’est un peu moins le cas lorsqu’on enregistre un album.
Et on a des exemples d’influences comme Manu Chao qui a vraiment fait la distinction entre ses albums et ses lives. C’est un artiste qu’on a vu plusieurs fois, qu’on a énormément écouté et ça nous a peut-être inspirés…


L’idée ne serait-elle pas de sortir un album live l'année prochaine ?

Florent : Peut-être…

Sylvain : C’est possible (Sourire) sachant qu’il y a beaucoup de demandes allant dans ce sens.


On a cité  Tryo, Stromae, Fishbone… Boulevard des Airs est un patchwork musical sans frontière, un voyage musical comme pouvait le suggérer le titre de votre premier album "Paris-Buenos Aires" : est-ce une volonté, une sorte de marque de fabrique dont vous vous réclamez ?

Florent : Tout à fait !

Sylvain : Aujourd’hui, oui ! On nous a souvent demandé de définir notre musique, on ne savait pas trop : au début, on parlait de "tango/ valse", puis du "punk-guinguette" et enfin de la pop latino… Bref, tout y est passé mais aujourd’hui, on revendique cet éclectisme.
On fait partie d’une génération omnivore musicalement : on écoute de tout que ce soit de Dr Dree à Zaz en passant par Sergent Garcia…

Florent : … Fishbone, Gojira qu’écoute beaucoup notre guitariste…

Sylvain : … du classique, du jazz !
Nous sommes nombreux dans le groupe, nous sommes tous différents et cette diversité se mélange pour former Boulevard des Airs !


La maison de disques aurait été contente que nous fassions 12 "Emmène-moi"...


Si la richesse de votre musique est un atout, en revanche, ne craignez-vous pas que ce soit un handicap également et notamment en France où on aime les étiquettes ?

Florent : Très certainement ! Mais ce sont les règles du jeu que nous nous sommes fixées dès le début du groupe : la preuve dans notre deuxième album où des titres de chanson française côtoient un titre de métal pur et d’électro…
Quand j’évoquais les maisons de disques qui nous claquaient la porte au nez en début d’interview, c’est notamment parce qu’elles voulaient que ce soit uniquement Sylvain et moi qui soyons mis en avant parce que mettre une photo d’un groupe de neuf membres n’aidait pas à l’identification, tout comme notre éclectisme d’ailleurs… bref, elles nous demandaient de tailler tout ça !
Malgré tout, nous avons gardé notre identité mais comme tu l’as suggéré : est-ce un frein ? Bien évidemment, la maison de disques aurait été contente que nous fassions 12 'Emmène-moi' (Sourire) !

Sylvain : Mais plus positivement, on peut dire que cet éclectisme nous permet de toucher plus de gens…


Les toucher oui mais les fidéliser ?

Sylvain : Je ne sais pas mais on les fidélisera sur scène…
 

Qu’attendez-vous de cet album ?

Florent : On en a un peu parlé tout à l’heure mais sans faire de fausse modestie, ça serait de faire vivre les 13 personnes en tout avec l’équipe technique : c’est le minimum et ensuite, espérer que ça nous amène le plus loin possible !


Quelle est la prochaine étape ?

Florent : Grossir les jauges ! Cette année, on va en Allemagne, en Espagne, en Amérique du Sud…


Y-a-t-il une scène qui vous fait rêver ?

Sylvain : Pour faire écho au premier album "Paris-Buenos Aires", nous allons jouer en Argentine en octobre : ça sera incroyable !


Quel est votre meilleur souvenir d’artiste ?


Sylvain : J’ai en tête le festival des Poupées en Vendée où Zaz faisait notre première partie d’ailleurs (Sourire) ! C’était pour nos 10 ans et le théâtre dans lequel nous jouions était bondé…

Florent : Je dirais lors de notre premier voyage au Canada pour notre premier album, arriver là-bas, découvrir l’endroit et dès les premières notes jouées, entendre tout le monde chanter alors que nous n’y étions jamais venus : c’est assez incroyable !


Le pire ?


Florent : On fait souvent des cauchemars où ça se passe très mal…

Sylvain : (Rires) On fait souvent des cauchemars qui sont un peu les mêmes… comme être sur scène, me retourner et constater que j’ai oublié de mettre en place le piano et tous les autres instruments ou alors me voir sur scène en constatant que j’ai oublié tous les textes (Rires) !

Florent : Ce sont des angoisses ! Mais de réel ? Je dirais le trompettiste qui tombe dans les pommes en plein concert et qui est parti avec les pompiers en plein milieu du concert et tu te retrouves avec une section cuivre qui s’effondre un peu… Nous devions continuer à jouer, on ne se sentait pas forcément au mieux !


On a commencé cette interview par la question qu’on vous a trop souvent posée. Au contraire, quelle est celle que vous souhaiteriez que je vous pose ?


Sylvain : Je n’ai rien en tête, cette interview était plutôt complète.

Florent : Oui, c’était plutôt bien…

Sylvain : … tu veux dire que c’était bien tout court (Rires) !

Florent : On a parlé des raisons de la formation actuelle du groupe, comment et pourquoi on en est arrivé là, qu’est-ce qu’on espère par la suite… On a dit plein de choses !


On va donc rebondir sur l’avenir : quelle est votre prochaine date parisienne ?

Florent : Le 20 Novembre au Trianon à laquelle Music Waves est convié.





Avec Zaz en première partie ?


Florent : Non mais quelques invités…

Sylvain : On a préparé quelques trucs (Sourire) !


Mais entre aujourd’hui et le 20 Novembre, le laps de temps ne va pas être trop long ?


Florent : Justement, on espère que les parisiens trouveront ce laps de temps très long ! (Sourire).

Sylvain : Mais la tournée commence mi-mai…


Merci beaucoup


Sylvain : Merci à toi !

Florent : Avec plaisir !


Plus d'informations sur http://bda-boulevarddesairs.com/
 
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