C'est entre deux émissions radio que Liam Cromby nous a accordé une interview express pour présenter le tout nouvel album de We Are the Ocean sorti la veille...
Quelle est la question qu’on t’a trop souvent posée?
Liam Cromby : Que va-t-il se passer par la suite (Sourire) ?
Justement ce qui va arriver, c’est la sortie de votre 4e album "Ark" qui est sorti hier. A cet égard, comment expliques-tu que cet album sorte en 2015 soit 3 ans après le précédent alors que vous aviez l’habitude d’avoir un rythme d’une sortie tous les ans ?
Eh bien, nous souhaitions prendre un peu de temps, nous sommes ensemble depuis 8 ans aujourd’hui et nous sommes sur la route depuis 6 ans et demi… Bref, cette pause a été salutaire dans le sens où elle nous a permis de sortir notre tête du guidon. De plus, nous souhaitions vraiment prendre notre temps pour composer cet album.
Cet album est marqué par la signature sur BMG: avez-vous déjà constaté des différences en termes de promotion ?
Enormément! C’est vraiment incroyable de pouvoir travailler avec BMG. Toutes les personnes que nous avons croisé sont super-enthousiastes. Et le résultat est là, nous faisons énormément de promotion pour ce nouvel album.
Il semblerait que BMG vous ait signé à l’écoute de la reprise de 'Hey Now' des London Grammar. Comment expliques-tu cela sachant que vos univers musicaux sont assez différents finalement ?
Je pense tout simplement parce que cette chanson leur a parlé autant qu’elle nous parlait…
Est-ce que le label vous a demandé de l’intégrer dans ce nouvel album ?
Non, pas du tout !
Dan Brow a quitté le groupe en 2011, vous avez changé de management juste avant la sortie de cet album, un changement de label qu’on a évoqué… comment expliques-tu tant de changements ?
C’est le lot de tous les groupes qui évoluent. Nous voulons le meilleur pour ce groupe et par exemple, nous n’avions pas vraiment de management jusqu’à présent. A nos débuts, c’était Dan, notre précédent chanteur, qui faisait office de manager et lorsque nous nous sommes séparés, nous sommes retrouvé sans manager et cela a pris pas mal de temps avant d'en trouver un, mais nous voulions prendre notre temps pour ne pas nous tromper. Par la suite, l’occasion de signer sur nouveau label s’est présenté…
Et penses-tu avoir un bon équilibre aujourd’hui entre ce management, ce nouvel label et le line-up ?
Bien sûr ! Comme tu le dis, je pense que nous avons trouvé un bon équilibre et aujourd’hui, nous sommes contents (Sourire)…
Je me retrouve plus dans [la] comparaison [d'un Led Zeppelin que d'un Muse] sachant que les
expérimentations nous permettent de nous exprimer totalement d’un point
de vue artistique
Le premier titre de cet album est le titre éponyme qui est également assez éloigné de votre univers musical habituel : on peut y entendre des réminiscences progressives et de groupes comme Muse par exemple. Est-ce une volonté ou un hommage au groupe de prog metal Ark ?
Non pas du tout vu que je ne connais pas ce groupe (Rires) !
J’ai effectivement lu ces références à Muse mais de mon côté, je parlerais plus de Led Zeppelin notamment en raison du fait que dans chaque album de Led Zeppelin, tu as ce côté expérimental. Je me retrouve plus dans cette comparaison, sachant que les expérimentations nous permettent de nous exprimer totalement d’un point de vue artistique.
Toujours concernant le titre éponyme, quand vous l’avez sorti sur Youtube, des flots de critiques se sont abattus sur vous ; comment l’expliques-tu ?
Je ne peux pas l’expliquer! Mais de nos jours, tu ne peux rien sortir sans faire l’objet de critiques, notamment depuis l’avènement d’Internet : tout le monde peut donner son avis ! Mais personnellement, je n’ai aucun problème avec ça!
Finalement, peu importe la critique finalement tant que votre musique ne provoque pas l’indifférence…
Tout à fait! D’une certaine façon, il faut bousculer et provoquer son public.
Et ce titre a-t-il écrit dans cette intention ?
Non, l’intention primaire n’était pas de provoquer : ce titre nous représente tel que nous sommes!
Vous avez sorti le très bon “Go Now and Live” où ton duo vocal avec Dan Brown était excellent : penses-tu que son départ explique le manque de reconnaissance de "Maybe Today, Maybe Tomorrow" qui a été également écrit avec lui… comme si il y avait un manque finalement ?
Eh bien, la plupart des passages chantés de “Go Now and Live” ont été composés par moi-même alors que nous avions travaillé d’une façon assez différente, plus naturelle je dirais sur “Maybe Today, Maybe Tomorrow”… Je dirais que nous avons pris un peu plus de temps pour trouver sa voie finalement.
Justement, sur cet album, tu as écrit toutes les paroles. Penses-tu avoir trouvé ta voie ?
Je ne sais pas. J’ai seulement essayé d’être le plus expressif possible avec tout ce qui sortait naturellement.
Penses-tu que vous aviez besoin de temps pour retrouver la fraîcheur des débuts afin d’écrire à nouveau des musiques inspirées ?
Je pense que tu as raison : prendre du recul a vraiment été bénéfique !
Si cet album sonne bien, c’est que nous avons juste pris énormément de plaisir à nous découvrir.
Cet album est un savant mélange de titres pop aux relents Muse comme “Good for You” et d’autres plus punk, plus directs comme “Wanna Bee” : était-ce une volonté ?
Non ! Nous avons enregistré ce qui nous paraissait bien au moment où nous étions en train d’enregistrer. En revanche, pour en arriver là, nous avons beaucoup exploré nos capacités musicales…
Si cet album sonne bien, c’est que nous avons juste pris énormément de plaisir à nous découvrir. Et je pense que la façon d’enregistrer, c’est à dire en direct, permet à l’ensemble de sonner de façon cohérente aussi.
On trouve des aspects soul dans ta voix notamment sur les titres 'Hope You're Well' ou 'Letter to Michael' : souhaitais-tu développer ta palette vocale afin que le groupe ait la même diversité vocale que vous aviez lorsque Dan était encore dans le groupe ?
J’essaie trouver de nouvelles choses à faire et à ce jour, je me rends compte tous les jours que j’ai encore plein de choses à découvrir et à faire avec ma voix!
A quoi pouvons-nous nous attendre pour le cinquième album : des chants gutturaux ?
Peut-être ou alors des chants diphoniques mongols (Rires) !
Finalement, selon toi, quelles sont les principales différences/ évolutions par rapport à l’album précédent ?
Je dirais que nous ne cessons pas de progresser que ce soit dans la façon d’enregistrer mais également dans la composition.
Doit-on considérer We Are the Ocean comme un groupe progressif pour autant ?
(Rires) D’une façon très large, on peut dire ça même si je pense que nous ne sommes clairement pas un groupe progressif…
Penses-tu avoir trouver la recette idéale pour We Are the Ocean ?
Oh, tu sais de nouveaux ingrédients n’arrêtent pas de rentrer dans notre recette. C’est une des composantes de notre musique : tu as de nouveaux ingrédients sur chaque album de We Are the Ocean !
Tu as donc écrit tous les textes de cet album : quel message souhaites-tu délivrer ?
Les textes et la musique de cet album ont pour message qu’il faut toujours être heureux et toujours s’exprimer quelque soit la situation… Nous sommes ce que nous sommes et nous devons en être fiers !
Finalement, quelles sont vos attentes ?
Je ne sais pas encore… mais à ce jour, je n’ai aucune attente (Sourire) !
En revanche, je suis convaincu que BMG en a pour vous…
(Rires) C’est clair ! Nous n’en avons pas clairement parlé…
Cela témoigne d’une certaine liberté…
Absolument! C’est assez étrange car ce n’est pas du tout l’idée que j’avais d’une major au travers tout ce que j’avais pu lire ou entendre…
Et comment expliques-tu cela ?
Je ne sais pas. Peut-être ont-ils tiré les conclusions des erreurs faites par d’autres majors ? Ce qui est certain, c’est que nous jouissons d’une vraie liberté que ce soit en termes de paroles ou de décisions et on en revient au message que j’évoquais à savoir : s’exprimer en toute situation !
L’album est sorti hier. Comment te sens-tu : libéré ?
C’est clair ! C’est vraiment une sensation extraordinaire et je n’ai désormais plus qu’une idée en tête : écrire à nouveau !
Et avez-vous déjà écrit de nouvelles choses ?
Nous tenons continuellement des sessions d’écriture et certaines idées commencent déjà à prendre forme (Sourire)…
Cet album a été enregistré l’été dernier. Quelle est la prochaine étape ? Avez-vous déjà de nouveaux matériels pour un futur album ?
En fait, nous avons tiré pas mal d’expériences au travers de l’enregistrement de cet album. “Ark” nous a ouvert de nouvelles voies d’expression et d’inspirations !
Quel est ton meilleur souvenir d’artiste ?
Je dirais que l’ambiance la plus chaleureuse a été notre passage au stade Olympico de Rome en ouverture de Muse et notamment quand nous avons joué 'Waiting Room' extrait de “Go Now and Live” devant 60.000 personnes et que le public reprenait les paroles de cette chanson… Nous étions bouche bée !
N’étais-tu pas stressé ?
Oui, même si je ne sais pas si ce stress n’était pas plus de l’excitation finalement !
Au contraire la pire ?
Je ne sais pas et je t’avouerai ne pas réfléchir à ces moments-là (Sourire) !
On a commencé cette interview par la question qu’on t’a trop souvent posée, au contraire, quelle est celle que tu souhaiterais que je te pose ?
Comment vais-je aujourd’hui ?
Et comment vas-tu ?
Je me sens fantastiquement bien (Sourire) !
Un dernier mot aux lecteurs de Music Waves et peut-être en français ?
Je sais seulement dire "Je suis Liam, j’habite Londres" (Rires) ! Si vous avez acheté l’album, j’espère du fond du cœur que vous avez pris du plaisir à l’écouter, et sachez que nous allons bientôt nous remettre au travail… Merci beaucoup d’avoir lu cette interview et surtout soyez heureux !
Merci
(en français dans le texte) "Merci beaucoup!"