Rendez-vous est pris en ce très beau dimanche de week-end de la Pentecôte du côté de Tournai à Mourcourt dans le Relais du Vieux Comté. C’est dans ce cadre très agréable, au milieu des champs et d’une rare tranquillité que Blue Lightning organise son huitième festival métal. Cette association organise depuis trois ans des concerts métal autour de la région de Tournai et met à l’honneur tous les styles. Elle a fait passer des groupes locaux et internationaux en permettant au public de faire nombre de découvertes. Depuis ses débuts le public a ainsi vu défiler Loudblast, Drakkar, The Old Dead Tree, Belenos, Max Pie et bien d’autres encore.
En ce 24 mai pas moins de 9 groupes sont au programme. La programmation est très éclectique, Nicolas l’organisateur mettant un point d’honneur à ouvrir son affiche à des genres variés. On soulignera d’ailleurs son énorme travail, puisqu'à lui seul il a mis sur pieds une organisation qui à de quoi faire nombre de jaloux. Les styles présentés vont du hard rock teinté de heavy au doom le plus épais et funeste en passant par le heavy thrash, le symphonique et le speed mélodique. Il y en clairement pour tous les goûts et cela va permettre au public de faire de belles découvertes.
C’est sur le coup de 14h que les hostilités commencent avec les Lillois de Bloody Hours. Le groupe évolue dans un hard rock teinté de heavy et se situe droit dans cette mouvance de renouveau que l’on observe depuis quelques années. Et ce concert est une belle entrée en matière, la musique des Nordistes est fraiche et très efficace, chaque morceau donnant envie de taper du pied avec frénésie. De plus le chanteur Alex n’hésite pas à se mêler au public et parvient à faire monter l’ambiance. Entre AC/DC, Scorpions, Saxon et Guns And Roses Bloody Hours a parfaitement rempli sa mission de chauffeur de salle.
Avec Doomforge le style change assez radicalement. Le groupe belge de Tournai évolue en effet dans un doom métal teinté de death avec des vocaux féminins et masculins. Malgré un horaire peu propice à ce genre musical très sombre et funeste, le groupe parvient à capter l’auditoire à grands coups de riffs pachydermiques. Évoluant dans un style proche d’un Candlemass teinté de passages mélancoliques à la My Dying Bride, Doomforge est un groupe jeune encore, qui peine un peu se détacher de ses influences, mais il a fait impression et semble capable de franchir les étapes rapidement.
On change encore assez radicalement de style avec Black Harmonia. Originaires de Charleroi, les 4 musiciens proposent un heavy teinté de thrash et de death très percutant. Entre le chant, puissant et maitrisé, et une batterie tenue avec maitrise par Yohann, le groupe ne fait pas de quartier. Il fait preuve d’une belle technique et d’une grosse débauche d’énergie. Cet excellent set de 45 minutes, l’un des meilleurs de la journée, n’a aucune peine à convaincre le public. Et il ne fait guère de doute que la formation belge a su conquérir de nouveaux adeptes.
Avec Amwynn on bascule dans le métal symphonique teinté de death métal. Le groupe belge est aussi très inspiré par la mythologie galloise et la culture celtique en général. Les musiciens arrivent habillés et grimés afin de mieux s’imprégner de leur concept, mais aussi afin de faire rentrer le public dans le jeu. Et tout cela donne un concert énergique ; certes Amwynn ne propose rien de neuf et évolue dans un style déjà fort prisé, mais il le fait avec hargne et conviction. Présentant deux chants, un féminin cristallin et un brutal tout en growls il parvient à se faire apprécier du public grâce à une énergie et une motivation sans faille. Teintés également d’aspects gothiques, les morceaux joués sont tous de bonne qualité et nous font parfaitement entrer dans l’univers celtique d’Amwynn.
Avec Fading Bliss nous retournons vers les rivages du doom. Cette formation originaire de Liège propose une musique lourde et oppressante qui nous évoque à la fois My Dying Bride que le Tiamat et le Katatonia des débuts. Porté par une voix féminine angélique et une masculine d’une rare noirceur le groupe parvient à créer une atmosphère très sombre du meilleur effet. Et en ce début de soirée pourtant encore très ensoleillée se crée une ambiance lugubre parfaite. Fading Bliss montre en tout cas de belles dispositions dans le genre et est à suivre de très près.
No Fatality est originaire de Tournai et a largement déjà fait parler de lui depuis sa création en 2007. Il faut dire que son heavy mélodique teinté de power est d’une rare fraicheur et est très entrainant. Le groupe est aussi connu des amateurs pour avoir joué en 2012 lors du PPM Fest de Mons où il s’était fait largement remarquer. Ici il nous délivre encore une fois un excellent concert, les musiciens parviennent à merveille à mixer l’aspect fun du heavy speed et des aspects plus techniques dans l’esprit d’un Symphony X. No Fatality est déjà plus qu’une belle découverte, il devient une valeur sûre de la scène belge, et il a toutes les armes pour grimper les échelons très rapidement.
La Pologne est une première fois à l’honneur en cette journée avec la venue de SonusVena. Le groupe évolue dans un créneau très prisé ces dernières années, le métal symphonique dans la lignée de Epica, Nightwish ou encore Within Temptation. Le groupe, porté par sa chanteuse Agata Lejba-Migdalska, joue beaucoup sur les atmosphères et les mélodies, et remporte un succès certain auprès des amateurs. Certes il n’apporte rien de bien neuf mais le charisme et le talent vocal de sa chanteuse lui permettent d’emporter la mise.
Les grenoblois d’Amon Sethis sont de retour dans la région et sont très attendus. Il faut dire que le groupe avait fait forte impression en 2014 au PPM Fest avec son métal progressif et son concept autour de l’Égypte Ancienne. Emmené par un Julien toujours aussi charismatique derrière son micro le groupe français va emporter un large succès auprès d’un public séduit par sa capacité à mêler une belle technique proche d’un Symphony X et mélodies épiques qui se rapprochent de Queensrÿche. Il parvient ainsi à rendre avec fougue et passion toutes les subtilités de ses chansons et nous entraine avec force dans les méandres antiques. Et avec ‘Hope’, ‘Pharaon’s Army’ ou encore ‘Amon Sethis’ il s’impose comme le grand gagnant de cette belle journée.
Pathfinder débarque après une très longue attente, les Polonais ayant pris un soin particulier à leur mise en place musicale. Et malgré une heure très tardive un parterre d’amateurs les attend de pied ferme. Il faut dire qu’en matière de speed métal mélodique proche de Gamma Ray et d’Helloween les polonais ont frappé fort en deux albums, notamment "Fifth Element", en 2012. Ayant enfin déniché un nouveau chanteur, Przymeslaw Uliczka, le groupe se remet doucement dans le bain et se rappelle à notre bon souvenir. Servi par un son très clair et puissant il va réveiller l’assistance en un rien de temps et se montrer très efficace sur chaque chanson. Ainsi ‘The Lord Of Wolves’ ou encore ‘Sons Of Immortal Fire’ font leur effet. Le groupe va même se payer le luxe de balancer un rappel dans la nuit belge aux alentours de 2h du matin. Pathfinder démontre ainsi qu’il est vivant et en pleine forme et il nous tarde d’avoir de ses nouvelles avec un troisième disque très attendu.
Ce très bon concert achève une superbe journée métallique parfaitement organisée. Nicolas et son équipe de bénévoles sont des gens charmants et passionnés et on suivra avec plaisir la suite des événements qu’ils nous proposent de manière si sympathique. Avec Wacken nous les remercions chaleureusement pour leur accueil.