Interview placée sous le chiffre "1" ! Première interview de notre interlocuteur pour évoquer le 1er EP de Kera ... quoi de plus naturel que cette rencontre se déroule un... 1er Juin !
Quelle est la question qu’on t’a trop souvent posée ?
Thibal François : Vu que c’est ma première interview, du coup, la question qu’on m’a souvent posée est : "Quelle est la question qu’on t’a trop souvent posée ?" (Rires)
Votre actu est la sortie de ce premier EP pour ce nouveau groupe Kera qui je cite est un projet "Progressive Death Metal, parfois teinté de Heavy Metal, parfois de Black Metal". "La relève de Thanatic Eyes est assurée, et nous sommes enfin prêts à imposer Kera au public Metal français, et international". Première question évidente, pourquoi avoir arrêté votre précédent projet Thanatic Eyes ?
Je ne faisais pas partie du précédent projet mais la raison a été le départ de plusieurs membres sur un laps de temps très court. Vu que les membres fondateurs étaient partis, l’esprit du groupe n’était plus présent mais comme ceux qui restaient voulaient continuer à jouer ensemble, ils ont décidé de monter un nouveau projet sur les bases du précédent groupe.
Pourquoi vous êtes-vous orientés vers un death caverneux technique alors que vous pratiquiez du thrash plus nerveux ?
Ce n’était pas forcément un choix au départ. On a intégré un deuxième guitariste -Arthur- qui est arrivé avec des compositions déjà bien élaborées qui étaient justement plus axées death technique. Et vu que ces compositions ont plu à l’ensemble du groupe, nous avons décidé de partir sur ces dernières…
En effet, le son de ce EP est assez ramassé et compact avec une batterie en retrait, est-ce que c’est une intention pour coller à un son old school à la Obituary des années 90 ?
Je ne sais pas ! Certains d’entre nous avaient peut-être dans l’idée d’avoir un son
old-school, ce qui est certain c’est que lors du mixage, personne n’a demandé explicitement d’avoir un tel son ! Nous n’avons pas forcément donné de ligne directrice au mixeur…
On sent dans les soli de guitare les influences de Morbid Angel ou d'Obituary, voire même de James Murphy, est-ce que ce sont des références pour vous ?
Que ce soit dans l’esprit de la composition, ou dans les modes musicaux, les soli sont plus influencés par Dream Theater que par Morbid Angel ou Obituary.
Vous aimez les alternances de climats, est-ce que la juxtaposition des couleurs sonores est un leitmotiv pour vous ?
Il est trop tôt pour le dire si ce sera le leitmotiv de Kera. Mais de façon générale, nous aimons beaucoup les contrastes et il est vraisemblable que nous continuerons.
Mais il est vrai que les chansons et les thèmes développés dans cet EP se prêtaient parfaitement bien à cela.
On sent plus la facette metal que progressive sur votre EP, à savoir de la puissance et de la violence, plus que de la technique, était-ce une volonté de faire avant tout du death ?
Nous avons défini notre musique comme étant du progressif death metal parce que nous considérons que c’est ce qui correspond le plus à ce que nous faisons.
Nous ne sommes pas partis en ayant en tête une orientation soit death, soit progressive… Nous avons juste joué ce que nous voulions jouer et c’est par la suite, lorsqu’il a fallu définir ce que nous jouions, que nous avons constaté que le death progressif était ce qui se rapprochait le plus de notre musique.
Mais dans ce qui va arriver, il y aura des parties plus techniques même concernant les rythmiques : nous aimons être à la limite de ce que nous savons faire si bien que normalement, nous devrions être de plus en plus techniques au fur et à mesure de notre évolution (Sourire) !
Nous ne voulons pas faire de la technique pour faire de la technique :
il faut trouver le juste milieu et c’est là que réside toute la
difficulté !
Malgré tout, à l’écoute, les guitaristes se feront la remarque “les guitaristes sont vraiment bons", est-ce que c’était important d’avoir un tel niveau technique que vous allez accentuer si je comprends bien ?
Oui en revanche, nous ne voulons pas faire de la technique pour faire de la technique : il faut trouver le juste milieu et c’est là que réside toute la difficulté ! Il faut faire en sorte que nos parties soient intéressantes pour les musiciens et pour ceux qui ne jouent pas et qui recherchent de la musicalité.
De façon générale, si nous ne recherchons pas spécifiquement à faire de la technique, c’est juste que ça vient naturellement et comme nous travaillons beaucoup par ailleurs, il est logique que certains plans techniques jaillissent lorsque nous composons.
Par ailleurs, on sent dans les soli à la fois une volonté de créer de la mélodie et aussi une volonté d’expérimentation enharmonique, est-ce vous n’êtes pas au final plus des chercheurs que des musiciens ?
Arthur aime effectivement beaucoup prendre les notes d’un accord et les jouer différemment pour essayer de trouver des couleurs différentes. Il s’amuse beaucoup avec les modes et les gammes pour pouvoir créer des atmosphères particulières suivant ce qu’il veut faire ressortir à ce moment. Il recherche aussi beaucoup de choses qui dérangent à l’oreille notamment sur des mesures arythmiques : c’est son petit plaisir (Rires) !
Tu nous as avoué être avancé sur une suite, pourquoi avoir fait un EP plutôt qu’un LP qui aurait pu voir le jour rapidement si le matériel était là ?
Rapidement, peut-être pas : nous espérons sortir cet album courant 2016 ! En revanche, si nous avons sorti cet EP très rapidement, c’est surtout dû à la reconstruction du groupe : les anciens membres de Thanatic Eyes venaient de se séparer et ne voulaient pas que ça traine. Ils voulaient tout de suite sortir un EP pour pouvoir commencer le démarchage, pour pouvoir recommencer les concerts…
Montrer que vous étiez là…
Tout à fait ! Montrer que nous recommencions un groupe et que c’est du sérieux : preuve en est, on est déjà là !
Le fait de sortir un clip s’inscrit également dans cette démarche ?
Exactement !
Est-il nécessaire en tant que jeune groupe de faire un clip pour vous faire connaître car vous êtes conscient qu’en contrepartie, le clip de "Architect of Chaos" ne sera pas beaucoup diffusé sur les grands médias ?
C’est évident mais aujourd’hui, c’est très important parce que la musique passe beaucoup par l’image !
Pensez-vous qu’Internet est dorénavant l’unique moyen de diffuser sa musique ?
Je ne sais pas si c’est l’unique média en revanche, il est certain qu’il est devenu un média très important dans le milieu. Les jeunes sont de moins en moins nombreux à acheter les CD des groupes qu’ils aiment, et se limitent à écouter et récupérer leur musique sur Internet : rien que pour cela, c’est important d’être présent sur Internet !
Tu l’as dit, cet EP est basé sur des idées d’Arthur et est sorti rapidement pour que le groupe puisse exister finalement. Je suppose que vous avez hâte de travailler à nouveau ensemble et que chacun des autres mettent sa patte sur le son Kera du prochain album ?
Les compos d’Arthur ont permis de donner une ligne directrice au groupe : aujourd’hui, nous savons où nous allons. Nous essayons de créer les nouvelles compositions ensemble en répétition dans la mesure du possible : la volonté est clairement que nous mettions tous la main à la patte sur chaque composition. En revanche, en ce qui me concerne, je ne suis pas très bon en composition, je me sens plus à l’aise pour trouver des petits riffs ou autres mais tout ce qui relève de la composition de A à Z avec des atmosphères est un domaine dans lequel j’ai des lacunes : il me manque encore de la théorie musicale…
Comment s’est passée votre rencontre avec Dooweet ? Est-ce que cela accélère les choses en termes de promotion ?
On voit bien que ça accélère les choses : la preuve est cette interview que nous faisons ensemble ! Même chose pour les chroniques : nous avons eu pas mal de chroniques - bonnes et moins bonnes -, mais sans Dooweet nous n’aurions pas eu tous ces retours. Ces retours sont très intéressants car ils nous permettent de savoir où nous nous situons dans notre jeu, sur la production…
A ce jour, les mauvaises chroniques sont exclusivement liées au mixage. Sachant que nous n’avons pas mis des sommes folles dans ce domaine, nous étions parfaitement conscients de cela.
Allez-vous remédier à cela sur le prochain album ?
La production de cet album ne plait peut-être pas à tous mais d’autres s’y retrouvent : comme tu l’as dit, elle donne une impression de
death old school… Bref, je ne sais pas si nous allons continuer dans cette lignée…
Quel est le message souhaitez-vous faire passer ?
Pour l’album ou l’EP ?
Eh bien, comme c’est ta première interview, tu vas commencer par une petite exclu…
(Rires) Pour l’album, on va essayer de faire un concept-album… On a une idée qui va certainement évoluer mais nous souhaitons créer toute une histoire sur l’album.
Quelle est la prochaine étape ?
Les objectifs sont de continuer à travailler sur l’album pour pouvoir le sortir mais également de faire en sorte de pouvoir tourner un maximum.
Si nous avons créé le groupe, c’est pour jouer : c’est ce qui nous fait plaisir, et grâce aux contacts que nous avons noué par le biais de notre chanteur, on va essayer de trouver des salles un peu plus grandes…
Le fait que votre chanteur ait récemment participé au Metal Vs Tournament va dans ce sens ?
Tout à fait, il a également été jury dans le Headbang Contest et effectivement, il en a profiter pour prendre des contacts à ce moment-là pour jouer dans des salles intéressantes - c’est-à-dire avec une capacité de 200 ou 300 personnes - prochainement (Sourire)…
Question traditionnelle de Music Waves, quel est votre meilleur souvenir d’artiste ?
Je dirais les après-concerts entre musiciens… C’est le moment où on se relâche, certaines personnes viennent nous rencontrer pour parler avec nous… tout en buvant des bières (Rires) !
Au contraire le pire ?
On a fait des concerts en étant pas super bien préparé… On a également dû faire un concert sans bassiste et c’est notre chanteur qui a dû assurer la basse : on savait qu’on allait être bancal et les minutes avant de monter sur scène n’étaient pas terribles… et les minutes sur scène n’étaient pas terribles non plus (Rires) !
On a commencé cette interview par la question qu’on vous a trop souvent posée, au contraire, quelle est celle que vous souhaiteriez que je vous pose ?
Je ne sais pas du tout ! En fait, tu m’as posé toutes les questions auxquelles je voulais répondre… J’aime parler de ce qu’on fait et c’est ce que nous avons fait !
Mais si, je dirais : "Où vous voyez-vous dans cinq ans ?".
Et ?
Au Hellfest (Rires) !
Le mot de la fin aux lecteurs de Music Waves ?
Continuez à supporter les petits groupes.
Continuez à sortir et venir les voir : c’est important ! Ca nous donne envie de continuer !
Merci beaucoup
Merci à toi !
Merci à Thibautk pour sa contribution...