Quelle est la question qu’on t’a trop souvent posée ?
Marek Arnold : Oh, je pense que tu le sais déjà “Pourquoi avoir choisi un nom de groupe si terrible?” (Rires) !
La question est très simple. En 2006, quand nous cherchions un nom de groupe, c’est le seul nom que chaque membre pouvait retenir plus d’une semaine en dépit de sa longueur.
Votre actu est le quatrième album studio de Seven Steps to the Green Door, “Fetish”. A l’inverse de “The Book” qui était un concept-album très développé, il semblerait qu’il n’y ait pas de concept autour de ce nouvel album ?
En effet, ce n’est pas un vrai concept-album. Nous ne voulions pas revenir avec un autre concept-album après “The Book”.
Malgré tout, tous les textes traitent du psychisme humain, des dépendances et du vice.
Après “The Book”, nous avions l’impression d’être totalement vidés. Nous avons donc décidé de faire un petit break.
Music Waves avait plébiscité votre précédent album “The Book” et je présume que les retours des medias et du public faisaient de même. Avez-vous ressenti une quelconque pression au moment de composer “Fetish”?
Oui, en effet ! Après “The Book”, nous avions l’impression d’être totalement vidés. Nous avons donc décidé de faire un petit break.
Après un an, nous avons entamé une petite tournée en Allemagne et en 2013, Ulf et moi-même entamions l’écriture de nouveaux matériels : nous nous sentions à nouveau libres d’esprit.
Ce fut vraiment compliqué de continuer après un tel concept album qui nous a pris énormément de temps et d’énergie -“The Book” était quand même assez éloigné du “prog festif” que nous avions l’habitude de jouer auparavant- pour évoquer une histoire si compliquée.
Music Waves suit l’évolution du groupe depuis ses débuts et la sortie de “The Puzzle” en 2006. Même si vous aviez gagné deux awards rock et pop en Allemagne, nos chroniques étaient mitigées au début. Comment expliques-tu que notre avis ait changé avec la sortie de “The Book” : avez-vous modifié votre recette qui semble malgré tout toujours être un rock progressif mâtiné de jazz ?
Quand nous avons commencé en 2006, Seven Steps to the Green Door n’était qu’un side-project. Nous jouions de la musique en réunissant tous les styles, les changements, les mélodies, les hurlements, le rap, le jazz, le reggae et le metal. Nous nous amusions énormément.
Et un jour, “The Puzzle” est arrivé (Sourire). Les enregistrements se sont faits lors des répétitions, avec quelques overdubs. Pour moi, c’est un album qui me procure toujours du plaisir lorsque je l’écoute mais je te l’accorde, la production aurait pu être meilleure, certains arrangements ne sont pas “matures”… c’était l’album de nos débuts finalement !
Sur “Step in 2 my World”, nous avons essayé de garder cet aspect “fun” en écrivant un “crossover prog” incluant toutes les variétés stylistiques mais surtout avec de meilleurs arrangements et une meilleure production. Pour cet album, nous avons eu recours à des invités et avons été distribués par un label de progressif américain.
Avec “The Book”, les choses ont quelque peu évolué. Le concept développé dans le fantastique livre de Thoralf Koss nécessitait une façon de composer et d'arranger totalement différente. Ulf et moi-même restions toujours les principaux compositeurs, en revanche, nous avons dû penser chaque petit détail de l’arrangement avec tout le groupe et les invités. Cela nous a pris beaucoup de temps et je suis très fier de cet album. Et je suis d’autant plus content qu’aujourd’hui, nous avons la liberté de revenir au point de départ c’est à dire juste faire de la musique sans frontière.
Tout ça pour dire brièvement que non, nous n’avons pas vraiment changé mais nous avons grandi en tant que groupe et amis. Et ça marche !
Il y a des choses pires que d’être comparé à Gentle Giant !
Malgré tout, dans nos premières chroniques, nous n’étions pas aussi emballés par votre travail vocal que sur le dernier, par exemple. Peut-on dire que le principal élément qui a permis à Seven Steps to the Green Door de sortir du lot de la scène progressive est, outre ce “crossover prog”, ces voix combinées de Lars et Anne ?
Nous n’avons pas changé de chanteurs depuis notre premier album, mais nous avons travaillé pour faire en sorte de mieux nous servir des voix. Lars et Anne sont des chanteurs fantastiques et leurs voix sont parfaitement complémentaires.
Sur “Fetish”, l’arrivée de notre nouveau guitariste Martin - également mon ami avec qui je joue dans Flaming Row - a été une autre décision heureuse. En effet, c’est également un chanteur additionnel brillant et il a arrangé énormément de voix additionnelles.
Bref, le travail vocal sur cet album est plus que remarquable et le rend vraiment particulier : il y a des choses pires que d’être comparé à Gentle Giant (Rires) !
Qu’attendez-vous de la sortie de cet album ?
Honnêtement ? Je fais de la musique rien que pour moi à la base et je serais content que les gens l’aiment.
Mais nous sommes vraiment surpris par les chroniques, les divers retours et même les ventes de "Fetish". Mes objectifs sont désormais atteints mais bien sûr, j’espère que nous allons être découverts par un nouveau public, et j’espère que le fait de jouer dans plusieurs festivals l’an prochain nous aidera à présenter notre musique.
En bref, notre
fanbase ne cesse de grandir et j’en suis très fier !
Dans ces conditions, quelle pourrait être la prochaine étape ?
Nous allons préparer les concerts qui nous attendent en 2016 et nous venons juste de terminer de construire notre propre studio dans lequel nous avons enregistré les batteries de "Fetish". Et bien sûr, nous allons commencer à écrire de nouvelles choses …
Marek, tu es également membre d’un groupe que Music Waves suit depuis ses débuts (Toxic Smile), as-tu des nouvelles à nous donner ?
Nous venons de sortir "Farewell", un nouveau concept-album constitué d’un seul titre. C’est un concept très intéressant qui sera un le point culminant dans la discographie du groupe quelques semaines à peine avant les 20 ans du groupe.
L’industrie du disque se porte mal. Malgré tout, pouvons-nous espérer vous voir jouer à Paris ?
Pourquoi pas ? Je me souviens de Paris où j’ai fait un super concert avec UPF lors de notre tournée promotionnelle européenne en 2014.
Bref, vous voulez voir Seven Steps to the Green Door, il suffit de nous contacter. Nous serons en tournée à l’automne 2016 et nous adorerions venir en France aussi.
Un dernier mot à dire aux lecteurs de Music Waves avant de se quitter ?
Bien sûr ! La musique est la réponse à tout !
Merci pour ton soutien et si vous avez aimé notre nouvel album, n’hésitez pas à répandre la bonne parole (Rires)!