Ce jour de Halloween est assez particulier car on sent un atmosphère de fin d'été : pas de brouillard londonien qui cache des sorcières, pas de rideau de pluie dense dans lequel se tapissent vampires et loups-garous, elle est singulière par cette affiche proposée au Studio Campus, un endroit particulier pour un concert particulier, la première occasion pour Music Waves de découvrir Kera en action.
A 20h30 la soirée débute par Monolyth, une formation venue de l'Oise qui propose un thrash death qui flirte avec le metalcore, assez classique mais très bien exécuté. Et même si le son ne rend pas justice à leurs compositions nerveuses, on sent un groupe plein de motivation. Le chanteur bondit ici et là, les musiciens sont appliqués : les riffs sont précis, le chanteur vocifère comme un diable, le batteur pilonne ses fûts avec un plaisir sadique.

Il faut décerner une mention spéciale au second guitariste qui est venu en remplacement, et qui au au dire du chanteur a eu peu de temps pour se préparer. Pourtant ça ne s'est pas vu tant le musicien a été parfait du début à la fin, en livrant quelques <
soli pas piqués des hannetons.

Bref, le groupe a délivré un set propre et puissant porté par un hurleur qui domine toute la scène.
Monolyth:
Breathe
Parasite & Deceiver
All Within ou Hands
Feed The Light
The Fowarder
My Blackest Days
Into Speechlessness
The Neverending Beginning
Une courte pose permet à Elyose de s'installer sur scène. Dès le début de leur prestation, on sent que le son est meilleur, car ils ont leur propre ingénieur aux manettes du son pour magnifier leur musique.

Pour tout vous dire, Music Waves avait été moyennement convaincu par le dernier album studio de la formation, mais sur scène on sent des musiciens professionnels jusqu'au bout des ongles : un guitariste grandiose qui livre des giclées rapides et techniques, un bassiste impérial qui a une présence et un jeu impeccable, et un batteur qui ne dépareille pas...

Toutefois, tout est porté par les frêles épaules de Justine ... Habillée en infirmière gore (dixit), elle joue avec le public, vérifie les déguisements de certains, communique et use de ses charmes pour gagner les faveurs des spectateurs. Mais ceci n'est pas l'essentiel, car sa prestation chantée est impeccable, elle navigue comme sur des montagnes russes entre chant lyrique et voix rock.
Depuis l'introductif 'Fragances', la bataille commence et la magie opère.

Sur 'L'Animal Aimé' elle nous parle de son animal fétiche, un chat (vérité ou second degré ?). Elle nous cajole sur 'Mon Charme', la tension monte, elle déborde de sensualité. La surprise annoncée il y a quelques jours ne tarde pas a être dévoilée. Ainsi, sur 'Plus qu'Humain' déboule Flo dans le rôle de Flo, donc Flo le chanteur de Kera qui vient jouer le jeu de 'l'autre Flo' (Florent de Arkan). C'est alors l'apothéose, car le hurleur envahit la scène, joue avec le public, nous terrifie, chante en duo avec la belle, bondit à droite et à gauche. L'un des meilleurs instants du show.
Elyose livre donc une prestation impeccable, et même si certains mauvais coucheurs n'ont pas aimé sa musique, le combo prouve que sur scène il est tout simplement majestueux et impérial.
Elyose :
Fragrances
Femme de Verre
L'animal Aimé
Rédemption
Pour un écu
Mon Charme
Doit dans les Yeux
Plus Qu'humain
Chronocide
De Guerre Lasse
Après quelques minutes d'attente, Kera monte à son tour sur scène.
Des le premières notes de 'Architecte of Chaos' nous assistons à la naissance, devant nos yeux ébahis, d'un vrai groupe de scène qui livre une prestation digne des plus grands. Ainsi le guitariste soliste est bluffant de technicité et de maîtrise, il expulse des giclées à la John Petrucci ; le bassiste (un nouveau dans la bande) saute de droite et de gauche, son jeu est impressionnant. La palme revient toutefois au hurleur qui est déchaîné sur la scène, il éructe un grunt apocalyptique, si bien que nous sommes terrassés par la justesse et la violence de ses interventions. Le premiers titres 'Before You', 'Sirens Far Away' et 'The Tormentor' passent donc rapidement, sans nous laisser le temps de reprendre notre souffle. Les ambiances sont variées, les instants de recueillement nombreux, les accélérations et les quelques blasts font trembler les piliers de la salle... une maîtrise totale de l'espace sonore.

Puis
le frontman harangue la foule, demande s'ils connaissent
Dream Theater. La formation se lance alors dans une interprétation majestueuse de 'Panic Attack' qui ressemble tant à l'original, sur lequel le chant clair du leader fonctionne à merveille, même s'il est à mille lieues de James Labrie. Le guitariste soliste est impeccable, il retranscrit chaque phrase, chaque note de John Petrucci, la magie opère tellement que le chanteur en profite pour se faire porter (littéralement) par la foule durant les passages instrumentaux de folie.
Enfin la tension ne faiblit jamais sur les deux derniers titres, et la communion musicale continue dans une ambiance hyper surchauffée. Cette soirée démontre que
Kera est un grand groupe de metal progressif moderne, une formation taillée pour la scène qui possède l'aisance des grands. Quand ils montent sur scène, nous sommes subjugués par leur maîtrise et leur professionnalisme.
Merci donc à
Kera pour ce moment magique et bluffant.
Kera:
Architect of Chaos
Before You Die
Sirens, Far Away
The Tormentor
Panic Attack (Dream Theater)
Masters Enslaved
Silence
Une belle soirée de Halloween variée, qui restera sans aucun doute dans les mémoires et à ce titre, nous remercions Béranger Bazin/
Lykh'Arts pour ses superbes photos.