A l'occasion de la sortie de "Released", nous avons fait un tour exhaustif de l'actualité présente, des difficultés passées et de l'avenir avec les membres d'un BlackRain à l'ambition intacte...
"It Begins" comme son nom l’indiquait devait signer les vrais débuts du groupe avec notamment une signature chez Sony. Même si l’album était une vraie réussite, on a l’impression que 3 ans plus tard, on a plutôt fait marche arrière en termes d’ambition : comment l’expliquez-vous ?
Swan : Non, on n’a pas du tout ce ressenti (Sourire) ! En revanche, il faut savoir que ça ne s’est pas très bien passé avec Sony. On espérait plein de choses et notamment une sortie en dehors de France et ça n’est jamais arrivé : c’était surtout ça le fond du problème !
Ensuite, il y a eu des changements dans l’entourage du groupe : on a changé de management !
Tout cela a pris beaucoup de temps : il a fallu enregistrer ce nouvel album, trouver un nouveau label… Et aujourd’hui, nous avons signé avec UDR pour une sortie internationale : donc non, l’ambition est toujours la même !
MatH : De plus, le fait d’être allé avec Jack Douglas mais cette fois-ci aux Etats-Unis, d’avoir pu travailler avec une légende, Dean Karr (NdStruck : qui a notamment travaillé avec Tool, Marylin Manson, Lenny Kravitz…) pour les photos…
Bref, il n’y a rien à ajouter : nous nous attendions à atteindre une dimension plus internationale avec le précédent album et nous nous sommes rendus compte que Sony France n’est pas Sony Europe et ne peut pas grand-chose.
L’ambition est toujours la même !
Nous avions rencontré Jack Douglas qui nous avait avoué avoir une ambition de diffusion sur les ondes US pour un des titres de "It Begins". Qu’en est-il ?
Swan : Je ne sais pas… Je n’ai pas de réponse concrète parce qu’à ce moment-là, nous étions entourés et que nous n’avions pas de contact direct avec Jack. Bref, nous ne savons pas exactement ce qu’il s’est passé et nous ne savons pas si il a eu l’opportunité de présenter notre album à Sony aux Etats-Unis.
MatH : Et cette fois-ci, nous avons eu un contact direct avec Jack Douglas, nous avons rencontré des labels aux Etats-Unis qui sont venus nous voir dans les studios… Et même si le label qui nous a signé n’est pas arrivé des Etats-Unis, il est de dimension internationale avec une distribution internationale.
Sachant que je parlais de marche arrière, si ce n’est clairement pas en termes d’ambition, vous ne pouvez nier que vous repartez de zéro en termes d’organisation. En effet cet album marque la fin de la collaboration avec Dany Terbeche qui était je cite "le cinquième membre du groupe". Vous formiez une famille ?
MatH : Totalement ! Mais comme dans toute famille, à un moment, il faut quitter la maison (Rires) !
BlackRain a pris son envol ?
Swan : Oui mais nous l’avions déjà un peu pris auparavant. Il y a eu plein de choses positives mais vers la fin, nous n’arrivions plus trop à nous entendre. Au final, nous avons dû reprendre les choses en main ce qui est très bien. Mais sur le coup, nous avons été un peu déstabilisés surtout que nous avions un gros concert juste après cette séparation. Mais nous sommes vite retombés sur nos pieds : ça s’est finalement très bien passé !
MatH : Nous sommes contents de constater qu’il y a un public qui nous a suivis via la campagne pledge et ce fut un des arguments de la signature avec le label qui s’est rendu compte qu’il se passait quelque chose.
De plus, le fait de gérer par nous-mêmes les concerts nous a permis de constater que ça marchait mieux : les gens étaient plus contents.
Qu’entends-tu par gérer par vous-mêmes les concerts ?
MatH : Gérer en tous points…
Swan : Du début à la fin : de la prise de contact initiale jusqu’au fait de manager le concert sur place…
MatH : .. et de travailler avec les techniciens…
Et avant comment faisiez-vous ?
Swan : Le problème est que nous n’étions plus au courant de rien.
MatH : On nous disait d’aller jouer et c’est tout (Rires) !
Si je comprends que vous avez repris en main tous les éléments de la vie de BlackRain, vous ne pouvez vous en prendre qu’à vous-mêmes si ça marche ou si ça plante… en tous cas, ça doit être surtout très chronophage ?
MatH : Ca prend du temps mais en même temps, comme tu le soulignes, c’est gratifiant !
En effet, lors de la dernière tournée, qui était une sorte de tournée de reconquête puisque nous sommes allés voir un public que nous n’avons pas eu l’occasion de voir - parce qu’on n’a pas eu l’occasion de réellement défendre "It Begins" sur scène : ce qui était une grande déception pour nous…. Et bien lors de cette tournée qui s’est merveilleusement bien passée à 9 sur la route avec l’équipe technique : nous avons réussi à payer tout le monde et même se payer nous-mêmes pour la première fois en faisant de la musique !
Bref, pour nous, les choses avancent constamment de façon super positive et en aucun cas, nous n’avons eu l’impression de faire un pas en arrière (Rires) !
Swan : Malgré tout, c’est vrai que nous avons peut-être pu penser à un moment donné que les choses iraient plus vite mais c’est tout… Mais comme tu le sais, les choses ne se passent jamais comme elles sont planifiées !
Nous avons appris à ne plus nous enthousiasmer comme nous avons pu le faire
à nos débuts. Du coup, même si nous étions signés par Sony, nous étions
quand même sur la réserve.
Vous parliez de Swan comme un bourreau de travail... N'avez-vous pas eu la tentation de tout laisser tomber ?
Swan : Le groupe existe depuis un certain temps, à chaque album, on a travaillé avec un label différent… Nous avons appris à ne plus nous enthousiasmer comme nous avons pu le faire à nos débuts. Du coup, même si nous étions signés par Sony, nous étions quand même sur la réserve.
MatH : Ce qu’il faut également comprendre quand tu as évoqué la notion de chronophage, c’est que même quand nous avons eu un producteur, je travaillais constamment avec Dany puisque je gérais toute la partie informatique.
Par rapport à la créativité, Swan continue à passer ses journées à composer. De mon côté, je passe plus de temps sur tout ce qui relève de l’organisationnel, nous sommes également épaulés par Pierre Bale qui est notre régisseur…
Nous avons appris énormément de choses et aujourd’hui, nous le faisons naturellement sans que cela soit ennuyeux de quelque façon que ce soit.
[Cet album] fait référence à toute une période de la vie du groupe et c’est vrai que le thème récurrent est la libération
Le premier single sorti cet été 'Back in Town' est le premier extrait du prochain album de BlackRain, "Released", prévu pour la rentrée. Toujours produit par Jack Douglas, ce nouvel album marque un tournant dans la carrière musicale et professionnelle du groupe. La pochette, forte de symbolique, montre comment le groupe a réussi à briser ses chaines et est enfin libre. Est-ce finalement la signification de cet album à savoir que le groupe a réussi à briser ses chaines et comme le titre d’album "Released" l’indique, vous l’avez "sorti malgré tout" ?
Swan : C’est exactement ça ! Ca fait référence à toute une période de la vie du groupe et c’est vrai que le thème récurrent est la libération et que ça symbolise le fait que nous ayons enfin de quoi nous exporter. Bref, aujourd’hui, nous respirons et nous sommes libérés de plein de choses !
MatH : C’est la libération par rapport au fait qu’à un moment, on s’est rendu compte que quoi qu’il arrive même avec une grosse machine derrière soi comme Sony, la France a ses limites. Nous avons atteint un plafond de verre qu’un groupe comme le nôtre n’arrivera jamais à franchir !
Bref, contrairement à ma première question, vous avez plus que jamais de l’ambition pour passer le cap des frontières françaises ?
MatH : Exactement ! C’est simple lors de la réunion que nous avons eu avec notre tourneur à l’issue de notre concert à la Foire aux Vins avec Motörhead, il nous a dit très honnêtement que si il arrivait à nous trouver 15 dates en France dans l’année, c’est déjà exceptionnel ! Pour lui, il n’y avait pas le choix : soit nous passions un titre en radio et dès lors, tous les festivals nous voudront, ce qui est compliqué, soit nous trouvions une structure internationale parce que sans elle, nous ne serions jamais pris au sérieux !
Swan : Il nous a clairement dit qu’il fallait qu’on s’exporte et revenir plus tard en France (Rires) ! C’est ce que beaucoup de groupes font, c’est que nous avions commencé à faire, nous avions même commencé par ça avec cette tournée au Japon.
MatH : C’est grâce à cette tournée que nous avons rencontré des gens, notre producteur mais malheureusement, nous sommes restés trop bloqués sur la France qui est maudite : il n’y a pas moyen de se développer outre mesure, à un moment, on se trouve confronté à une limite.
Vous n’êtes pas les premiers à nous dire que le public français est prêt à se déplacer pour voir un groupe international jouer mais quand il s’agit de voir un groupe français même plus talentueux, il n’y a plus personne…
Swan : C’est complètement vrai et nous avons eu l’exemple devant nos yeux. Nous avions invité nos amis allemands de Kissin’ Dynamite à venir jouer avec nous à Paris. Ils sont revenus jouer quelques temps plus tard dans une salle plus petite qui était à moitié vide et des fans sont venus nous voir à la fin du concert en nous disant que c’était dommage parce que nous aurions dû faire leur première partie (Rires) !
Je pense que le fait de parler la même langue que le public français fait qu’il ne nous perçoit pas de la même manière : il n’y a plus aucune barrière entre nous si bien qu’il nous voit comme des potes et pour cela, on ne vaut pas mieux que les autres… C’est pour ça qu’on nous dit qu’il faut qu’on parte (Rires) !
MatH : D’ailleurs, tu es déjà parti (Rires) !
L’album est finalisé depuis un an et [...] nous cherchions la meilleure signature possible
Justement, tu vis aujourd’hui en Suède, l’album devait initialement sortir à la rentrée 2015 et sortira le 25 mars 2016 : est-ce la raison de ce décalage ?
Swan : Non, non, ça n’a rien à voir avec mon déplacement (Rires) ! C’est juste que l’album est finalisé depuis un an et que nous cherchions la meilleure signature possible. Nous aurions pu le sortir avant mais ça n’aurait pas été avec UDR et donc une sortie qui n’aurait probablement pas été internationale.
Ne craignez-vous pas que le soufflé du single sorti il y 9 mois retombe ?
Swan : Justement, on se fait un peu plus désirer (Sourire) ! Mais cela ne reste vrai qu’en France, parce que le single va sortir avant la sortie internationale de l’album.
Donc c’est peut-être vrai en France - il y a sûrement des gens qui attendent - mais nous avons une fanbase qui est assez fidèle, c’est la particularité du monde du rock et du metal, si bien que je n’ai pas l’impression que le soufflé soit retombé bien au contraire.
MatH : Et puis, nous avons plein de choses à leur proposer notamment au niveau des vidéos (Sourire)…
Les vidéos de Dean Karr ?
MatH : Non, non, c’est moi qui les ai faites. Au départ, nous avions contacté Dean Karr - par l’intermédiaire d’un ami réalisateur - pour faire un clip. Dean Karr nous a très rapidement répondu qu’il ne faisait plus de clip parce que les labels ne donnent plus d’argent. En revanche, si nous avions 40.000 dollars à lui donner, il nous le faisait (Rires) ! Bref, il fait un clip par an pour les Velvet Revolver ou des choses comme ça mais le clip pour lui, c’est fini…
Ca sera pour le prochain album de BlackRain…
MatH : (Rires) On verra ! Non, on a fait les photos avec Dean Karr mais le clip a été fait par nos propres moyens. On a profité d’être aux Etats-Unis pour tirer parti de la belle lumière qui est particulière quand tu filmes aux Etats-Unis mais c’est une réalisation maison…
Swan : Nous en sommes arrivés là parce que les précédentes expériences ont été très décevantes sachant qu’à chaque fois, c’est MatH qui finissait les montages (Rires)… Au fil du temps, il s’est de plus en plus équipé, il a sûrement plus de matos que n’importe quelle boîte de prod, si bien qu’aujourd’hui, c’est lui qui fait tout : on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même (Rires) !
Ecouter un album est chiant donc nous nous sommes mis en tête qu’un album de BlackRain devait être une play-list
Même si on retrouve sur "Released" des titres dans la plus pure tradition du groupe, on sent également une volonté d'explorer de nouvelles choses. Aviez-vous un objectif particulier avec ce nouvel effort?
Swan : Non, nous n’avons jamais d’objectif particulier ! Nous faisons juste attention à ce que ce soit un minimum varié. Nous sommes attentifs à cela dans le choix des chansons mais ensuite, nous ne faisons que ce qui vient et ce qui nous plait !
MatH : Je crois que nous sommes dans un monde qui est différent aujourd’hui, nous sommes dans l’ère de la play-list ! Je n’ai quasiment plus de cd chez moi et je n’écoute plus aucun album en entier d’ailleurs, je n’écoutais jamais en entier à l’époque.
Ecouter un album est chiant donc nous nous sommes mis en tête qu’un album de BlackRain devait être une play-list : chaque titre est quand même dans un univers relativement différent.
Cette notion de play-list va-t-elle aussi de paire avec le fait que chaque titre tourne autour de trois ou quatre minutes, histoire d’aller à l’essentiel ?
Swan : C’est une chose que nous avons apprise dans la manière de faire les chansons, de les structurer… C’est également ce qui colle à notre style ! Après, ce n’est pas pour ça qu’on n’en fera pas des plus longues à l’avenir…
MatH : Ca serait bien d’en faire une longue géniale…
Un album progressif à venir ?
Swan : Non, non parce que justement il faut être varié (Rires) !
MatH : Non mais une grande chanson du niveau, si tu arrives à faire une chanson de 8 minutes pendant lesquelles tu ne te fais pas chier : c’est vraiment génial… mais c’est très dur (Sourire) !
Pour revenir brièvement à "It Begins", comment le percevez-vous aujourd’hui ?
Swan : Je trouve que c’est un très bon album. Le regret que j’ai eu après l’enregistrement, c’est de ne pas avoir pu participer personnellement au mixage. Et j’ai été très déçu du résultat parce que dans les détails, ce n’est pas ce que j’attendais et ce que je voulais. Je pense que les chansons sonnent différemment de ce que j’avais prévu au départ dans les démos qui étaient déjà très pointues.
Pour ce nouvel album, il y a une grande différence parce que nous sommes allés à Los Angeles et nous sommes restés tout le long du processus. Et au final, le résultat est tout autre et nous sommes nettement plus satisfaits !
On ne va pas parler de maturité parce que ça sonne cliché mais on voit que BlackRain a désormais la mainmise sur tout…
MatH : Nous ne sommes effectivement plus très loin de cette maturité…
Swan : Ecoute, si nous avions pu le faire la dernière fois, nous l’aurions fait parce que nous n’avons pas appris cela lors du dernier album, nous le savons depuis longtemps : c’est juste que dans le cas présent, nous n’avons pas pu pour toujours les mêmes raisons…
MatH : … ce n’est pas toi qui payais (Rires) ! Grâce à la campagne pledge, nous avons pu payer tout cela et cela nous a laissé cette liberté…
Pour en revenir au succès de pledge extrêmement rapide, comment expliquez-vous a contrario le décalage avec le public français en concert que nous évoquions tout à l’heure ?
MatH : En fait, des dates en France de toutes façons, tu n’en feras pas plus de 15… Non, la différence se fait sur les festivals : nous avons démarché nous-mêmes un gros paquet de festivals, nous avons cinq réponses qui étaient toutes négatives dont un qui nous demandait un dossier de presse…
Il ne vous connaissait pas ?
MatH : Non mais c’est une réponse polie pour te dire non (Rires) !
On nous a expliqué que les décideurs des festivals se basaient sur les play-lists de radios même si tu as quelques festivals très spécialisés qui peuvent t’appeler et que nous ferons…
Swan : Mais tu as raison : il y a un vrai décalage ! Nous voyons cette différence quand nous jouons le samedi, nous remplissons les salles, les mardis ou mercredis, c’est beaucoup plus compliqué… Et cette différence s’accentue en fonction des coins où nous jouons…
MatH : Enfin, beaucoup de programmateurs de festivals généralistes se disent que nous sommes trop marqués et que nous n’allons pas plaire au grand public. Or quand nous jouons, on se rend compte que quand nous sommes en tête d’affiche d’une fête de la musique dans une ville, toute la ville est présente !
Ce sont des non-dits qui font que le hard rock a finalement mauvaise presse malgré le succès d’un Hellfest !
Vous êtes en train de me dire que BlackRain est trop hard-rock pour le grand public et pas assez pour le spécialisé metal ?
MatH : En France, c’est une réalité ! Pourtant quand on est programmé, tout se passe super bien, les gens sont super contents mais il y a encore énormément d’a priori en France : j’ai encore en souvenir notre tournée des Fnac où on nous demandait de ne pas tout casser (Rires) ! Ce sont des non-dits qui font que le hard rock a finalement mauvaise presse malgré le succès d’un Hellfest !
Qui a eu l'idée d'un morceau comme 'Killing Me' ? Son refrain accompagné d'une double pédale est très surprenant !
Swan : C’est moi (Rires) ! J’ai fait la chanson ainsi en mettant de la double tout de suite (Rires)…
MatH : Au début, quand tu fais de la musique, quand tu as un batteur qui peut le faire : tu lui demandes de mettre de la double partout ! Après, on a un peu arrêté parce que c’est vrai que de la double, c’est un peu gonflant, mais dans le cas présent, ça fait plaisir (Sourire) !
'Eat You Alive' est également à ranger au rayon des surprises, notamment car elle emprunte un thème musical bien connu dans le monde du cirque (Entry Of The Gladiators, de Fucik). Comment est née cette chanson ?
Swan : Le concept était de faire une chanson qui représenterait un tout, où la musique collerait au paroles.
MatH : Je me souviens d’ailleurs que le thème n’était présent qu’à un petit moment puis on l’a de plus en plus exploité.
Swan : C’est venu petit à petit mais c’est vrai que quand tu peux faire coller les paroles à la musique : c’est important !
MatH : Cette chanson a un petit côté cinématographique avec le passage au milieu très typé Tim Burton : c’est le genre de petites ambiances cinématographiques qu’on aime beaucoup !
On peut entendre des bribes de riffs évoquant tantôt Queen et 'Flash' sur 'Eat your Alive', The Who sur 'Mind Control', 'Killing Me' peut évoquer Michael Jackson et 'Earth Song'… sont-ce juste des impressions ou de vrais hommages ?
Swan : Mais je vais te répondre tout de suite puisque ce sont des chansons que j’ai faites : je n’écoute absolument pas Michael Jackson, les Who, je les connais très peu et MatH est le fan de Queen mais personnellement je n’écoute pas (Rires) !
Donc ça confirme la question à savoir qu’il faut que je change de métier…
Swan : (Rires) Non mais nous prenons ces comparaisons comme des compliments même si elles ne nous ont clairement pas inspirés sur ces chansons…
MatH : C’est toujours marrant ce que chaque auditeur peut entendre dans une chanson (Sourire) ! D’ailleurs, avec le recul, en réécoutant certaines de nos compos, il nous arrive également d'entendre des choses qui ne sont pas ça non plus…
Swan : Malgré tout, il y a une chanson 'One Last Prayer' qui nous rappelle beaucoup Queen : c’est indéniable…
MatH : … et tout cela sans être fan du groupe (Rires) !
Pourquoi avoir choisi de reprendre 'For Your Love' des Yardbirds ?
Swan : Personnellement, je ne connaissais pas la chanson, elle nous avait été suggérée par Dany et c’était une bonne idée : nous l’avions déjà reprise et ça fonctionnait bien ! Et puis, nous apportons vraiment quelque chose de différent par rapport à la version originale : c’est la raison pour laquelle nous avons décidé de la garder !
MatH : C’est amusant de proposer de faire des reprises à Swan, il arrive à chaque fois à te sortir des choses incroyables ! Il nous avait déjà fait le coup avec 'Get a Gun' qui était une reprise d’un groupe punk ami de The CNK dont la musique est super extrême. Swan a réussi à en faire quelque chose de totalement différent et super original si bien que le groupe lui-même préférait presque notre reprise à la version originale (Rires) !
Swan a un tel univers, une façon de comprendre la musique et de jouer …
Swan : … oui parce que je n’arrive pas à reproduire totalement la musique originale (Rires)…
MatH : … qu’il va te faire une reprise toujours super intéressante !
Swan : Ca ne marche pas tout le temps mais quand ça marche, ça marche très bien !
Les intros sont particulièrement soignées sur "Released". Celle de 'Mind Control', par exemple, fera probablement un carton en concert. Pensez-vous avant tout au potentiel scénique de vos chansons lorsque vous vous attelez à leur composition ?
Swan : On essaie. Ce n’est pas toujours le cas parce qu’on a besoin d’avoir un album varié mais c’est vrai que c’est un aspect auquel je pense très souvent quand j’écris des chansons.
MatH : Nous savons qu’il y a des chansons qui sont très bien sur cet album mais qui ne seront pas forcément bien à jouer. D’ailleurs, nous ne les jouerons probablement pas sur scène…
Swan : Et aujourd’hui, on peut se le permettre : nous avons de quoi faire une set-list (Sourire) !
MatH : A l’inverse, tu as des titres que tu zappes sur album et qui sont super bien à jouer sur scène : je pense notamment au dernier titre 'Ho Hey Hey Hey Hey' de "It Begins" qui foutait la patate mais également 'Mind Control'…
Swan : Quand tu écris un album, dans un premier temps, tu composes ce qui te vient. C’est ensuite qu’il faut trouver une balance, un équilibre…
MatH : De la même façon, ceux qui n’aimaient pas 'Back in Town' sont tombés sous le charme parce qu’en intro de concert, ça envoie vraiment bien !
Tu évoques les concerts. Le fait que tu vives désormais en Suède change quelque chose à ce niveau ?
Swan : Ca change juste une chose à savoir qu’on ne peut plus faire de concert comme ça à la volée mais c’est tout !
MatH : Nous nous organisons de façon à faire une semaine de répétition et ensuite, l’utiliser pour plusieurs dates, ce que nous allons faire pour l’Angleterre. Nous venons d’être appelés par un festival mais nous nous sommes dits que si nous nous déplaçons, ce n’est pas seulement pour une date donc du coup, on monte des dates autour.
Swan : Ca n’a rien d’exceptionnel : plein de groupes fonctionnent ainsi ! Et encore, on n’est pas si mal loti car il n’y a que moi qui suis expatrié.
MatH : Mais c’est quand même beaucoup plus simple quand on se connaît comme on se connaît, tu n’as pas de difficulté parce que tu sais ce que tu as à attendre de chacun et tu sais que chacun va faire son boulot…
Swan : C’est vrai que chacun a vraiment trouvé sa place ! Et ce n’est pas plus mal finalement parce que ça nous force à faire plus de choses quand on se voit !
Qu’attendez-vous de cet album ?
Swan : Définitivement qu’il sorte mondialement et qu’on puisse le jouer partout !
Tu as cité un festival anglais, d’autres dates se profilent ?
MatH : Oui, nous sommes en pleine discussion pour notamment des festivals en France. Même si on a eu l’impression que ça a duré longtemps, le processus est très court avec UDR : les discussions qu’on a eues avec eux étaient uniquement techniques (le livret…), nous savons qu’il y a une fille avec un bureau en Angleterre qui est uniquement dédiée au travail sur BlackRain. Bref, elle va commencer à bosser et le vrai boulot ne va commencer que maintenant.
Ce qui est cool, c’est que dans le contrat, il est stipulé le budget promo par pays ce qui est une grande différence avec Sony où rien n’était écrit (Sourire) !
Quels sont les pays concernés ?
Swan : Les principaux pays sont l’Allemagne, la France forcément, l’Angleterre, la Scandinavie, le Benelux et le Japon…
Pas de budget Etats-Unis, parce que je suppose que c’est une ambition ?
MatH : C’est la difficulté parce que la diffusion aux Etats-Unis est soumise au fait que nous jouions là-bas. Or jouer aux Etats-Unis n’est pas si facile, ou plutôt si, parce que de plus en plus, aux Etats-Unis, c’est le "pay to play" : il suffit de payer (Rires)… Bref, c’est simple de jouer aux Etats-Unis, il faut mettre beaucoup d’argent mais pour quel résultat ?
Donc nous allons faire les choses dans l’ordre, trouvons déjà des promoteurs en Europe… Il faut construire les choses les unes après les autres et déjà, cette signature est un pas gigantesque !
Notre ambition reste finalement la même, c’est de faire ça tout le temps, que ce soit notre métier à plein temps !
Et concernant le Japon ?
MatH : Notre tourneur nous attend (Rires) !
Swan : Il attendait qu’on sorte un nouvel album et je pense qu’on peut espérer retourner jouer au Japon.
MatH : Bref, l’ambition n’est pas d’avoir une villa à Los Angeles avec une piscine. Non, notre ambition reste finalement la même, c’est de faire ça tout le temps, que ce soit notre métier à plein temps !
Comme nous l’avons dit pour le précédent, toutes les conditions sont réunies pour que ce soit le cas avec la sortie de cet album…
Swan : Mais c’est difficile !
MatH : Mais certains groupes que nous connaissons sont en passe d’y arriver.
Ce sera le cas pour la prochaine promo… Merci à vous !
Swan : (Rires) Merci !
MatH : Merci à toi, c’était bien cool !
Merci à Axel_D pour sa contribution...