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TITRE:
YOUNG CARDINALS (22 mars 2016)
TYPE:
INTERVIEWS
GENRE:
POST ROCK
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Auteurs d'un premier album remarqué, les Lyonnais de Young Cardinals ont bien voulu revenir sur leur aventure artistique et la genèse de leur premier album "Sunset Chaser".
NUNO777
- 11.04.2016 -
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Dans cette interview, le groupe Young Cardinals tire un premier bilan d'un début de "carrière" qui démarre sous de très bons auspices. Il y sera évoqué le business de la musique, la cuisine Lyonnaise et Oceansize.
Quelle est la question que l’on vous a trop souvent posée ?
Ça ne fait pas assez longtemps qu’on fait des interviews pour se poser ce genre de questions. (Rires)
On a l'impression que notre musique a été comprise
Voici maintenant plus d'un mois que le disque est sorti. Comment a-t-il été reçu, quels sont les retours que vous en avez ?
Pour le moment, les chroniques et les retours des gens sont bons, et on a l’impression que notre musique a été comprise.
Lisez-vous les avis qui sont fait sur votre travail, notamment les chroniques des webzines sur internet ? Ces critiques/avis ont-ils une influence sur vous ?
Oui nous lisons ce qui se dit sur nous, vu que c’est assez nouveau pour nous d’avoir toutes ces chroniques (c’est aussi un des aspects très sympa d’avoir un label). Je ne sais pas si ce qu’on lit sur le groupe nous influence… c’est peut être trop tôt pour le dire… Faudra nous redemander cela au moment du 2ème album.
Est-ce que ce disque vous satisfait totalement, ou est-ce que vous auriez aimé modifier des éléments ?
Le disque répond à nos attentes… Le choix de la production, ce que nous voulions montrer, le côté organique etc… Tout ça est tel que nous le voulions. Après, faire un album, c’est aussi accepter de figer tes chansons à un moment, comme une photo. Honnêtement, il y a un ou deux passages que je mixerais différemment avec le recul, mais rien de méchant.
Votre musique semble à la croisée du post-rock et du rock alternatif. Comment vous situez-vous musicalement ?
Exactement entre ces 2 styles (Rires). Nous aimons autant une bonne chanson couplet-refrain en 4/4 de 3’30" que des choses plus complexes et progressives avec des rythmes asymétriques. Nous aimons autant Thrice, Khoma et Deftones qu’Oceansize, Caspian, Cult Of Luna et Russian Circles. Du coup, ça peut perdre un peu certains auditeurs… Nous sommes peut être trop progressifs pour les fans de rock pur, et pas assez instrus et progressifs pour les fans de post rock.
Après un premier EP, vous avez directement enchaîné sur un album. Quelle a été votre démarche entre les deux pour franchir cette étape ?
C’est Hadrien de notre label Send the Wood qui nous a encouragés en ce sens. Nous voulions refaire un EP, car nous ne nous sentions par encore prêts pour le grand saut. Mais il a su trouver les mots pour nous convaincre que c’était le bon moment pour nous!
Nous voulions un son organique et nous l'assumons
Le disque sonne de manière très organique. Est-ce une volonté de votre part ? Comment s'est déroulé l'enregistrement ?
Complètement ! Nous voulions ce son et l’assumons ! Pas de trig sur la grosse caisse et un minimum de traitement sur les instruments. Nous avons pré-produit tout l’album avant d’entrer en studio. Les effets de guitares, de distos sur les basses, les harmonies de chant… Une très grande partie des arrangements était écrite avant d’entrer en studio, on savait où on allait. Nous avons fait à nouveau appel à Fabrice Boy pour réaliser le disque car c’est un ami, notre ingé son live, il avait fait notre premier EP et il connaît et comprend notre musique. La batterie et la basse ont été faites au Warmaudio à Décines, et les guitares et les voix chez Inglorious Records pendant le mois de mai. Le mixage s’est fait en juin à nouveau au Warmaudio et le mastering a été fait courant août par Magnus Lindberg de Cult Of Luna en Suède.
Comment s'effectue le travail de composition au sein du groupe ? Notamment comment procédez-vous pour répartir le rôle de chacun des deux guitaristes ?
Nous partons souvent d’un riff de guitare… Cela peut être juste quelques notes ou une composition plus avancée, et dans tous les cas nous peaufinons et finalisons à 5. Nous prenons beaucoup de temps pour voir si les guitares restent bien lisibles et ne se gênent pas trop…
Avec quel rythme vous réunissez-vous pour répéter et composer ?
Nous répétons 2 fois par semaine, et parfois avant un concert on en cale une 3ème histoire de.
Quel est le morceau de "Sunset Chaser" qui représente le mieux le son et l’univers du groupe ?
Peu avant la sortie de “Sunset Chaser”, nous avons sorti le titre 'The Weight of Inertness' car justement nous le trouvions représentatif de notre musique, avec son intro-couplet en son clair très aérien, son refrain bien accrocheur en disto et tout le final progressif avec les chœurs. 'Jupiter' est également représentatif de l’ambiance générale du disque.
Vos textes sont assez réfléchis et abordent de nombreux thèmes. Qui se charge de les écrire ? Comment sont choisis les sujets ?
Jordan, notre chanteur, s’occupe de l’écriture des textes. Pour les thèmes, il nous les propose une fois que la musique est finie, et nous en discutons tous ensemble. Les lignes de chant, comme les paroles sont soumises à l’approbation générale au même titre qu’un riff de gratte ou un break de batterie.
Je suis très admiratif des concepts albums comme peuvent les faire The Dear Hunter [...] un jour pourquoi pas essayer le concept album
L'enchaînement des morceaux de l'album suit-il une logique particulière, comme peut le faire un album-concept ? Y-a-t-il une thématique commune à tous les titres ? Êtes-vous intéressé par faire un album-concept dans l'avenir ?
La seule logique que nous avons suivie est celle du flow que nous voulions donner à l’album pour sa cohérence globale. Les textes ne sont pas liés entre eux. Je suis très admiratif des concepts albums comme peuvent les faire The Dear Hunter par exemple, car ils ajoutent encore une contrainte narrative à leur musique. Faire un disque varié mais cohérent, je trouve déjà l’exercice complexe, mais un jour pourquoi pas essayer le concept album… On se testera peut-être d’abord sur un concept EP.
Le post-rock est souvent abordé de manière instrumentale (Long Distance Calling par exemple). Est-ce que le choix d'un groupe instrumental vous a effleuré à la genèse du groupe ? Pourriez-vous inclure dans le futur des morceaux instrumentaux ?
Young Cardinals est né suite au départ d’un chanteur d’un précédent projet et à l’arrivée d’un nouveau. Entre les deux, quand tu ne trouves pas, c’est tentant de se lancer sans vocaliste, mais tout le monde n’était pas à l’aise avec l’idée. Surtout que tous les membres du groupe n’ont pas la même passion pour la musique instrumentale. Sur l’album, il y a déjà un interlude instrumental qui s’appelle 'The Dawn', et nous ne nous interdisons rien pour la suite !
Dans "Sunset Chaser", vous démontrez que vous maîtrisez les bases du post-rock. N'avez-vous pas l'ambition de transcender votre musique vers plus de complexité, comme a pu le faire de manière si magistrale Oceansize ?
Oceansize est une grosse influence. Je suis un fan absolu de Mike Vennart, que ce soit dans Oceansize, son projet solo Vennart ou bien British Theatre avec Richard Ingram, un ex-Oceansize également. C’est marrant car en ce moment, nous composons de nouvelles chansons et nous jouons plus avec les temps que sur “Sunset Chaser”, il y a des riffs en 7/4 et d’autres subtilités. Nous aimons aussi des groupes comme Biffy Clyro ou Arcane Roots… donc la complexité sera peut-être au rendez-vous sur le prochain disque.
Vous déclarez : "Notre groupe n'a pas vocation à se professionnaliser. C'est juste le plaisir pour 5 gars de se retrouver autour d'un projet artistique et créatif". Cette démarche est louable et assez à contre-courant de tout ce que l'on peut entendre dans les médias qui serait plutôt que tout le monde ou presque veut faire de la musique et en vivre ! Pourquoi ne pas pousser la logique à fond, comme certains artistes le font, et proposer votre musique de manière totalement indépendante (sans label) et gratuite ?
Le problème est que de toutes façons, il est quasi impossible en France aujourd’hui de vivre de la musique quand tu fais du rock. Nous avons tous passé la trentaine, certains ont des enfants et il nous paraît impossible de vivre correctement de Young Cardinals. Nous préférons avoir de vrais jobs et ne garder que le positif dans notre passion. Concernant le label, comme dit plus tôt, il nous permet de trouver des dates et d’avoir une certaine exposition. Pour la gratuité, je pense que de ne pas vouloir faire de la musique notre métier, n’empêche pas d’avoir envie de rembourser, même partiellement, nos investissements permanents… car pour notre album par exemple, nous payons les studios où nous enregistrons, l’ingé son etc… Nous ne rembourserons jamais cet investissement. En revanche, vendre quelques CDs et du merch (tshirts, badges) nous permet d’avoir une petite cagnotte pour aller faire certains concerts sans défraiement, ou d’avoir un petit apport pour retourner en studio dans quelques temps.
Nous avons un label et sommes complètement libres artistiquement
En déclarant cela, sous-entendez-vous que le fait de se professionnaliser serait forcément néfaste pour votre liberté artistique ?
Pas vraiment, nous avons un label et sommes complètement libres artistiquement. Après je ne sais pas comment ça se passe lorsque tu es chez une major… mais j’imagine que plus il y a d’argent investi sur toi, plus les gens du label veulent un retour sur investissement. J’avais lu il y a longtemps une interview du chanteur de Thursday qui expliquait qu’à l’époque où ils étaient chez Island, ils avaient dû composer des morceaux supplémentaires pour “War All The Time” car le label trouvait l’album pas assez catchy…
La scène lyonnaise est assez fertile et les groupes pratiquant un rock que l'on peut classer entre le post-rock, l'alternatif et le prog y sont nombreux. Y a-t-il une explication à cette spécificité musicale qui existe à Lyon ?
Je sais pas… ça doit être la gastronomie (Rires) ! Mais il y a effectivement de bonnes formations dans des styles très variés… les Stereotypical Working Class, Lodz, Vesperine, Plèvre, It Came From Beneath, Celeste… Pour n’en citer que quelques-uns.
Quelles sont les prochaines étapes pour le groupe ?
Défendre “Sunset Chaser” sur scène, faire découvrir notre musique au plus grand nombre, composer de nouveaux morceaux pour la suite…
Ce serait déjà pas mal…Et puis jouer avec les Deftones. (Rires)
Quels sont vos pires et meilleurs souvenirs en tant que musicien/groupe ?
Le meilleur est sûrement une date au CCO de Lyon en première partie de God Is An Astronaut, la veille d’entrée en studio pour enregistrer l’album. Nous avons passé un très bon moment avec ce groupe et leur guitariste/pianiste a eu des mots très gentils envers nous sur scène… c’était très flatteur ! Pas trop de mauvais souvenirs pour le moment !
Pour faire écho à la question du début, quelle est la question que vous aimeriez que l’on vous pose ?
Là comme ça rien de me vient ! Mais l’interview était très complète…
Merci pour vos réponses. Si vous désirez ajouter quelque chose vous avez la possibilité de le faire.
Merci de nous avoir parlé d’Oceansize, groupe méconnu et tellement talentueux.
Merci à Struck pour avoir rendu cette interview possible.
Plus d'informations sur https://www.facebook.com/young-cardinals-430494136983684
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