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TITRE:

Blue Lightning 9th Metal Fest - 23 Avril 2016 - Relais du Vieux Comté - Mourcourt (Belgique)


TYPE:
COMPTE-RENDUS DE CONCERT
GENRE:

DEATH METAL



Pour sa 9ème édition le Metal Fest a mit l'accent sur la facette extrême métallique avec en point d'orgue la venue d'Agressor, grand nom de la scène française thrash death.
NOISE - 03.05.2016 -
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Nous sommes de retour en cette fin Avril bien ensoleillée dans la région de Tournai à Mourcourt au Relais du Vieux Comté dans la campagne au milieu des champs. En 2015 l’organisation Blue Lightning nous avait séduits avec la huitième édition du Métal Fest et cette édition 2016 s’annonce tout aussi alléchante avec en point d’orgue la venue d’Agressor. A côté l’organisation a bien fait les choses en accueillant des formations prometteuses et confirmées venues des deux côtés de la frontière.

 La journée commence à 13h. Pour cette édition, Nicolas l’organisateur a mis l’accent sur la facette extrême et va nous faire naviguer entre death métal, hardcore et thrash. Ce sont les Français de Sky To Sand qui ont l’honneur d’ouvrir les débats devant un public encore clairsemé mais qui arrivera petit à petit. Les Lillois viennent de se lancer, le groupe a été fondé il y a peine un an et œuvre dans un metalcore classique, un premier EP, "Freefall", venant juste de paraitre. Ce style est très pratiqué mais le groupe se débrouille bien en mixant une facette agressive, le chant hurlé de Florian étant bien incisif, avec un côté plus mélodique par des riffs de guitares de qualité, dans l’esprit d’un death mélodique à la Soilwork. Cela nous a donné une bonne demi-heure parfaite pour lancer la journée, un titre comme ‘Time Will Tell’ étant un parfait exemple de la qualité musicale du groupe. Le son clair et puissant ajoutant à la bonne impression reçue. Sky To Sand est une formation prometteuse dont on suivra la carrière avec intérêt.

Avec Scratch Bulb le festival accueille une autre formation lilloise tout aussi jeune ayant vu le jour courant 2014. Le groupe vient aussi de proposer un premier EP éponyme et est motivé à parcourir les routes pour se faire connaitre. En ce début d’après-midi il nous propose un mix entre sludge, grind et death teinté de hardcore assez explosif et virulent. Et malgré un horaire encore matinal le groupe ne va pas ménager sa peine, son mélange est surprenant mais efficace. Au chant Max est le parfait frontman, bavard et sympathique, et son registre musical proche d’un grind féroce est bien maitrisé. Musicalement l’ensemble est d’une lourdeur bien écrasante dans l’esprit d’un sludge proche d’Eyehategod avec un humour féroce et décapant. Un titre comme ‘Emetophobia’ prouvant bien le côté décalé du groupe tandis qu’avec ‘Meconium’ il nous aura balancé un mix de toutes ses qualités. Cela nous aura donné un concert décapant de la part d’un groupe l’étant tout autant et que l’on suivra de près lui tant son style assez à part dans la scène métallique est prometteur.

Coroners enchaîne ensuite, le groupe de Tournai joue quasiment à domicile et officie dans un deathcore bien puissant. D’entrée Dominique, le chanteur, va au contact, arrivé fraichement dans le groupe il ne va pas s'économiser pour faire adhérer le public à la musique jouée. Le résultat est détonant, Coroners mariant parfaitement les aspects death bien monolithiques et écrasants à un core moderne bien remuant. De plus aux guitares une belle dextérité est à signaler, dans les riffs comme dans des soli mélodiques de qualité. Le groupe montre une facette plus sombre au détour de certaines chansons et cela lui donne un joli supplément d’âme. Si le deathcore est parfois peu apprécié des puristes métalliques, ce très bo,concert de Coroners aura sans nul doute réconcilié le genre avec un public attentif et sous le charme de cette sympathique formation que l’on suivra également attentivement.

Après cette superbe entame faisant la part belle à de jeunes formations, l’après-midi se continue avec la venue des Montois de Night Howl. Le groupe a déjà un beau parcours derrière lui depuis sa création, il a tenté le tremplin du célèbre festival de Durbuy et a même obtenu un prix dans la région du Hainaut. Musicalement son style est varié et a pas mal évolué pour nous proposer actuellement un hardcore teinté de métal assez percutant et d’influences alternatives très appréciables. Nous assistons ainsi à un excellent concert très apprécié par un public désormais bien fourni. Cette variété fait la force de Night Howl qui nous fait parfois penser à un Hatebreed, il reprendra d’ailleurs avec fougue ‘Destroy Everything’ du groupe américain, mais aussi Anthrax pour le côté métallique teinté de mosh qui envoie la purée sans ménagement. Et pour la facette plus alternative il se dégage un parfum de Faith No More dans des moments très entrainants. Avec chant purement hardcore redoutable, Night Howl a les armes pour monter car il sait mixer les styles avec talent. Ce concert aura en tout cas lancé le début de soirée avec une belle force et aura bien remué le public.

Après cette tornade place à un petit évènement avec la venue de Dead Seeds. En effet cette date est particulière pour le groupe montois qui a choisi de mettre un terme à sa carrière avec ce concert.Dommage au vu de la qualité de la jeune carrière des Belges mais cette décision doit être respectée et chacun à cœur de profiter pleinement de ce concert. De fait le public est au rendez-vous et remplit bien les premiers rangs. Très concentrés les musiciens vont nous proposer une remarquable prestation et nous faire savourer un excellent concentré de thrash teinté de death montrant d’excellentes ambiances sombres et atmosphériques. A mesure que le  concert progresse, chacun peut mesurer la belle maitrise technique des musiciens. Derrière sa basse, Alexandre fait forte impression tandis que ses compères se montrent aussi à l’aise dans un registre rapide entre Slayer et Kreator ou plus moderne et groovy à la Gojira. Au chant Alexandre est tout aussi bon qu’à la guitare dans un registre death thrash mordant. Cette prestation aura ainsi été fortement appréciée et laisse forcément des regrets puisque Dead Seeds avait un gros potentiel. Mais chacun gardera un bon souvenir de cet excellent concert et on souhaite retrouver les musiciens très rapidement dans d’autres projets.
 

Après cette belle prestation place aux Bruxellois d’Atroxentis. Le groupe a de l’expérience et une histoire mouvementée depuis sa création en 1997.  Son line-up a pas mal évolué et il a mis 10 ans à proposer son deuxième album, "Versus Dominus", en 2014. Musicalement il évolue dans un death métal bien lourd  et écrasant que l’on pourrait rapprocher d’un Entombed. Le groupe dispose lui aussi d’un son de bonne qualité et en ce début de soirée parvient parfaitement à capter l’attention du public guère fatigué par le début de journée et prêt à en découdre avec intensité. Ce concert va s’avérer de très bonne qualité, confirmant l’excellence de cette affiche. En variant son propos avec des passages plus rapides dignes d’un Cannibal Corpse propulsé par la puissance de Sven derrière ses fûts, le groupe ne fait pas de quartier. Au chant Yannick propose un registre guttural à souhait tandis que nous avons encore droit à une excellente démonstration technique aux guitares par d’excellents soli. Atroxentis nous a ainsi proposé une très solide prestation bien dans une grande tradition death métal et a parfaitement lancé le sprint final de cette belle journée.

Le premier gros morceau arrive avec Innerfire ; de date en date, encore récemment avec Morgoth, le groupe confirme un retour en force. Les Belges sont en effet revenus aux affaires courant 2013 et depuis l’arrivée de Thomas au chant en 2014 ils ont passé la vitesse supérieure. Récemment ils ont sorti un très attendu nouvel album, "Sacricide", et nous ont rappelé qu’en matière de death mélodique teinté de dark ils restaient une valeur sûre: ce concert va nous le prouver avec une belle force. Le groupe soigne tout d’abord son entrée avec une intro très cinématographique parfaite pour instaurer une ambiance sombre. Puis quand les hostilités démarrent c’est une belle déflagration qui se produit devant un public très nombreux. La musique du groupe mêle adroitement puissance pure et ambiances mélancoliques, le clavier de Florian y étant pour beaucoup. Et ce mélange entre la force émotionnelle d’un Opeth et la puissance mélodique d’un Dark Tranquillity fonctionne parfaitement. La voix gutturale de Thomas amènant cette facette death tandis que la musique s’équilibre, présente un subtil équilibre entre rage et mélodie parfaitement dans la tradition d’un death mélodique des années 90. Innerfire possède un énorme potentiel et son retour aux affaires se passe à merveille. Ce concert restera clairement comme un des grands moments de la journée et aura ravi l’ensemble du public.

Après cette belle prestation nous effectuons une plongée dans la grande époque du thrash français avec l’arrivée de Witches. Emmené par Sibylle Colin-Tocquaine, sœur du leader d’Agressor, le groupe affiche 30 ans de carrière et est revenu en 2015 avec un troisième album, "The Hunt". Witches aime prendre son temps et se fait rare en concert,  c’est donc à un bel évènement que nous convie le festival, et qui va être très apprécié de la part du public. Le groupe joue un thrash teinté de death dans un style old school dans l’esprit à la française des années 80 avec Loudblast, Agressor ou Mercyless. Il va nous envoyer la sauce avec une énergie assez phénoménale. Derrière son micro et sa guitare Sibylle est impressionnante de charisme, son chant guttural en fascine plus d’un tant il est maitrisé et puissant. Le rythme de ce concert est d’une rare intensité et le groupe relâche rarement la pression bourrinant le public sans pitié. Avec ‘Eternal Heroes’, tiré du premier album, ‘3.4.1’ ou encore ‘So Cold’ du dernier album et d’une vieillerie de 30 ans, ‘Lessive Agressive’, il fait bien mal en sonnant comme Slayer savait le faire à ses débuts. Cela nous aura donné un concert très convaincant, il nous reste à espérer que nous pourrons revoir bien plus souvent Witches sur scène, l’affluence à son stand de merchandising prouvant que le public l’apprécie fortement.

Avec Stand For Truth le style change assez radicalement. Fondé par d’ex-membres de Do Or Die, le groupe nous vient de Tournai et œuvre dans un hardcore bien furieux dans l’esprit de Madball. Toujours sur la route il prend plaisir à jouer un peu partout pour transmettre l’état d’esprit hardcore au public. Cette date va confirmer la puissance de feu d’un groupe très rôdé sur scène, qui ne fait pas semblant et d’entrée de jeu envoie la sauce avec une rare conviction. Il parvient facilement grâce à cette fougue à conquérir un public plus typé métal que hardcore, qui adhère parfaitement à ses morceaux. Il faut dire dans le genre Stand For Truth est redoutable d’efficacité, droit dans l’esprit d’un genre toujours aussi furieux et entrainant. Le groupe aura convaincu pas mal de gens et démontré que métal et hardcore pouvaient cohabiter dans un excellent état d’esprit.  


Avant-dernier groupe de la soirée, les Belges de Resistance arrivent précédés d’une excellente réputation à la fois sur scène et sur disque. Il faut dire qu’en plus de 10 ans de carrière le groupe a pas mal écumé les scènes pour faire déguster la haute qualité de son deathcore et qu’à chaque fois la baffe est impressionnante. Toujours sur la route pour son dernier opus "The Seeds Within" il profite d’une belle place sur l’affiche, tout à fait méritée. Resistance va faire honneur à la confiance qu’on lui a accordée en proposant une prestation de haute volée. D’entrée le groupe prend la scène d’assaut et  puise dans le meilleur du genre avec un chant hurlé très impressionnant et une musique parfaitement maitrisée entre thrash old school et hardcore virulent. Pendant ce très bon concert le public n’aura pas manqué de bien bouger et les 40 minutes allouées au groupe sont passées à la vitesse de l’éclair. Resistance a convaincu une fois de plus et il a parfaitement préparé la venue de la très attendue tête d’affiche de cette journée.

Et cette tête d’affiche est un grand nom : Agressor est dans la place et chacun piaffe d’impatience avant le début du concert. Fer de lance aux côtés de Massacra, Loudblast ou encore Supuration du thrash death hexagonal à la fin des années 80, le groupe d’Alex Colin-Toquaine s’est fait rare sur scène ces dernières années et son dernier disque, "Deathreat", remonte déjà à 2006. Malgré tout Agressor garde une aura certaine auprès des amateurs par la qualité de sa discographie part son excellente réputation live, assurance de prendre une bonne rasade métallique dans les gencives. Techniquement le tout est très carré, les musiciens sont en pleine forme, Alex dégage derrière sa guitare le charisme qu’on lui connait et il reste un chanteur de death imparable avec son ton caverneux si caractéristique. Le groupe est servi par un son énorme, très puissant mais très supportable et d’entrée il dégage une puissance redoutable. Mais il sait aussi laisser la place à des passages plus lents et dark qui permettent de respirer et qui donnent une grosse force aux titres.

Clairement entre death, thrash et heavy Agressor reste une valeur sûre de la scène métallique hexagonale, loin devant nombre de jeunes formations aux dents longues. Il va nous servir un concert fort de plus de 15 titres effectuant un joli balayage de sa carrière et de ses 5 albums. En début de concert ‘Medieval Rites’ et ‘Bloodsheed’ attaquent fort et nous rappellent qu’en 2000 Agressor avait sorti un petit bijou avec "Medieval Rites". Du même album ‘God From The Sky’ est une belle claque qui mixe à merveille puissance et mélodie et qui fait son effet avec son excellent refrain. Du dernier album on retiendra particulièrement ‘Deathreat’ et ‘Warrior Heart’, deux petites bombes qui confirment l’excellente tenue de la carrière plus récente d’Agressor. Bien sur les débuts glorieux sont à l’honneur et ‘Hyaloid’, ‘Elemental Decay’ ou encore ‘Dark Power’ et ‘Neverending Destiny’ demeurent des classiques du genre et font très mal par où elles passent. Agressor est venu et a vaincu en beauté. Nous ne pouvons que remercier les organisateurs d’avoir convié le groupe à cette date : ce concert de plus d’une heure a été un pur bonheur auditif. Les absents pourront se rattraper au Hellfest où le groupe se produira bientôt, en tout cas Alex garde une belle forme et on ne peut que souhaiter le revoir très vite  - et même avoir l’espoir d’un nouvel album prochainement.

Ce concert conclut une superbe journée de métal, encore une fois Blue Lightning et Nicolas ont laissé une forte impression en réunissant une affiche cohérente et de grande qualité. Cette neuvième édition est un joli succès et on attendra d’autres évènements de la part des organisateurs avec intérêt. Il nous reste à remercier Nicolas pour son accueil toujours aussi chaleureux.



Plus d'informations sur http://www.agressor.fr/
 
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