Quelle est la question que l’on vous a trop souvent posée ?
D'où vient le nom Skox ?
Nous ne vous la poserons donc pas. Le groupe a plus de 10 ans d’existence, il s’est formé en 2003, pourtant vous avez mis du temps à proposer un premier album studio en bonne et due forme. Comment expliquez-vous ce long délai ? Une volonté de prendre son temps dans une époque musicale parfois trop pressée ?
On a eu plusieurs changements de line-up. La base est toujours la même mais il faut le temps que ça reparte. Il faut trouver les bonnes personnes pour qu'il y ait une bonne osmose. Et puis on a perdu notre bassiste en 2010. Ça nous a beaucoup affectés et cela a été très dur de remonter la pente.
Effectivement de nos jours on veut que ça avance toujours plus vite mais on ne s'est pas dit ''tiens on va prendre notre temps''. C'est juste que la vie est parsemée d’embûches et qu'il faut les surmonter. On veut aussi proposer une musique qui nous satisfait à 200%.
Les changements de line-up, on pense à la disparition de votre bassiste en 2010, vous ont-ils freiné ?
Oui c'est sûr. On pense toujours à lui et il nous aide à avancer au fond de nous.
Je suppose que la plupart des chansons de l’album ont déjà quelques années. Pour la suite de votre carrière, repartirez-vous d’une feuille blanche comme tant avant vous ? Ça ne vous effraye pas un peu de composer du nouveau matériel plus rapidement ?
Non, les titres sont récents dans l'ensemble, à part un ou deux plus anciens. On avait déjà supprimé des morceaux de notre répertoire car on trouvait qu'ils n'étaient pas au niveau de ce que l'on proposait maintenant.
Et oui, on va repartir d'une feuille vierge. Ça effraie toujours un peu mais on a confiance en nous... On repartira pour une nouvelle bataille.
Pour finaliser l’album vous êtes passés comme d’autres par une campagne de financement participatif, couronnée de succès de justesse il me semble. Comment en êtes-vous arrivés à passer par ce biais ? Plus personne n’a envie de prendre des risques à financer une jeune formation ?
On a tous participé au financement de l'album mais on avait besoin d'un petit coup de pouce. On voulait quelque chose de qualité et cela a un prix. A un moment quand on a un besoin, comme tu le dis, il faut trouver des solutions pour des autres ressources.
C'est vrai que de nos jours personne ne veut prendre de risque. Tout le monde veut un groupe qui a déjà une certaine notoriété, qui vend et tourne pas mal. C'est dommage car je pense qu'il y a des bons groupes qui méritent qu'on les pousse sur le devant de la scène.
Recommencerez-vous cette expérience à l’avenir ? J’ai l’impression que les gens sont un peu lassés de financer des projets, que le boum est retombé. Qu’en pensez-vous ?
Peut-être oui. Il faut que les personnes aient confiance en toi aussi et que tu leur montres que c'est sérieux. Je pense qu'il doit y avoir des groupes pas très sérieux qui profitent de ce système et ça doit en dégoûter certains, c'est sûr.
La qualité de ce dernier album devrait pouvoir vous éviter de passer par là et d’être financé de A à Z ?
Je n'y crois pas trop mais si il y a une personne qui nous finance tout ça, je ne dis pas non. C'est un certain budget et il faut économiser un certain temps pour pouvoir se payer de la qualité. A bon entendeur...
Musicalement vous proposez un thrash old school mais pas dans l’esprit de cette veine revival thrash qui a déferlé depuis quelques années. C’était important pour vous de vous démarquer de cette scène très à la mode et déjà un peu en perte de vitesse ?
Old school mais pas que. On ne s'est pas vraiment posé la question quand on a composé. Ce n'est pas un choix de se démarquer, c'est naturel. On n'a pas choisi de ressembler à tel ou tel groupe qui vient de sortir un album. On fait à notre sauce.
Votre différence vient de votre son très brut et violent. Parfois les groupes sont un peu lisses et sans âme, de votre côté vous avez réussi à capter le truc qui faisait la force des anciens ? Qu’en pensez-vous ?
C'est ce que je disais avant, on cherchait quelque chose de qualité et on voulait vraiment que cette énergie se ressente sur l'album comme en live. C'est très gratifiant et ça motive vraiment pour la suite.
J’entends chez vous du Slayer, du Kreator dans leurs titres rapides. Ces deux groupes sont des influences essentielles pour Skox ?
Essentielles non mais ça en fait partie et il y en a tellement d'autres.
Ce qui vous fait sortir du lot à mon sens, c’est que vous mixez cela avec une influence de Sepultura, l’ancien, celui de Max Cavalera pour ce côté plus caverneux. De plus vous ne vous contentez pas d’être ultra rapide, j’ai été épaté par le titre ‘Running Out Of Time’ dans lequel je retrouve du Testament et du Metallica à l’ancienne. Etes-vous d’accord avec cette idée ?
Oui tout à fait. Le Sepultura à l'ancienne c'est le meilleur. Après on ne se pose jamais la question de ''tiens pourquoi on ne mettrait pas un peu de ce groupe et un peu de celui-là''. Ça vient tout seul lors de la composition des morceaux et ça nous évite de nous mettre des barrières et de nous dire qu'il ne faut pas trop aller de ce côté-là.
Enfin pour clore le chapitre musical j’ai été surpris de vous voir aussi aller du côté d’un groove à la Pantera, je pense à ‘Smash Your Enemy’. Ce groupe est aussi une influence ?
Oui c'est une influence. Vince est ultra fan de Dimebag Darrell. C'est aussi une des raisons pour laquelle il est endorsé chez Dean Guitar car M. Darrell jouait dessus.
En fait en mixant toutes ces influences, vous avez créé un style très personnel. Souvent on entend simplement du Slayer dans un disque d’un jeune groupe ou du Kreator, vous avez tout mixé pour créer votre style. C’était important pour vous de tenter de sortir du lot même si cela est forcément plus risqué ? Taper dans plusieurs styles peut déplaire au final !
Ce n'est pas facile de se démarquer des groupes. D'autres sont passés par là bien avant nous.
On a tellement la tête dans le guidon qu'on ne s'en rend pas compte mais c'est cool de le savoir. Je ne crois pas que ce soit plus risqué au contraire, on propose quelque chose qui n'est pas une copie d'un groupe. Après, effectivement, les puristes du thrash peuvent dire que ça n'en est pas et ne pas vouloir en écouter mais on ne veut pas faire de la copie. Et entendre qu'on a créé un style très personnel, ça fait vraiment plaisir et ça motive.
Je suppose qu’à présent vous allez tourner pour défendre tout ça, le thrash se vit sur scène je trouve. J’ai vu que vous alliez jouer au Ragnard Rock avec de sacrées pointures, en thrash français notamment, Agressor, Mercyless et No Return ! Ca va être grandiose non ? Et que pensez-vous de cette scène thrash death française de la fin des années 80, est-elle une influence pour vous ?
Oui il faut qu'on fasse plein de dates. La scène c'est vraiment quelque chose qu'on aimerait faire tous les jours. C'est là où tout prend vie et qu'il y a un échange avec le public. On a joué l'année dernière en juillet 2015, c'était énorme ! Le thrash death français de la fin des années 80, ce n'est pas une de nos premières influences mais ils ont de beaux parcours et on aime.
Je pense à Loudblast aussi, excellent !!

Quel est votre meilleur souvenir d’artiste ?
Le Ragnard Rock Fest. Malgré une première édition, l'organisation nous a très bien reçus. Super scène, un gros son, du monde et on s'est dévissé les cervicales.
Une énergie de dingue.
Au contraire le pire ?
Le décès de notre bassiste en 2010 … dur.
Quelle est la question que vous aimeriez que l’on vous pose ?
Je n'en ai pas précisément, toutes les questions sont bonnes à prendre et ça permet de parler de certaines choses auxquelles nous n'aurions pas pensé.
Le mot de la fin pour les lecteurs de Music Waves ?
Skox est en marche, prenez part au combat et venez foutre un putain de bordel !!
Merci à Noise pour sa contribution...
Plus d'informations sur https://www.facebook.com/skoxband/