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STEVE 'N' SEAGULLS (20 SEPTEMBRE 2016)


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INTERVIEWS
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AUTRES



Pukki, contrebassiste en marcel des Steve 'N' Seagulls revient sur le succès ascensionnel du groupe avec ses adaptations bluegrass des plus grands morceaux de rock et metal...
PHILX - 28.10.2016 -
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Encore émerveillé par le succès aussi soudain qu'unanime des reprises version bluegrass de classiques de Rock et Metal, mais également la tête bien sur les épaules et les deux pieds sur terre, Pukki, contrebassiste en marcel des Steve 'N' Seagulls revient sur le phénomène...


Quelle est la question qu'on t'a trop souvent posée ?

Pukki : Ah ! Ce serait probablement "Racontez-nous comment Steve 'n' Seagulls a démarré !"





Steve 'n' Seagulls a explosé grâce à sa reprise de "Thunderstruck" d'AC/DC et au 25 millions de vues qui ont suivi. Comment avez-vous vécu une telle ascension, aussi rapide et virale qui a dû vous dépasser un peu, non ?

Oui, complètement, et on l'est encore aujourd'hui. Je ne sais pas, la machine s'est emballée, on a reçu des messages du monde entier... Après, ça va, on garde la tête sur les épaules. En tant que musiciens, notre quotidien n'a pas vraiment changé. On conduit toujours nos bus de tournée, on prend l'avion, on attend, on porte notre matos, déroule les câbles, joue, enroule les câbles, porte notre matos, etc.


Sauf que tu signes plus d'autographes qu'avant, serre plus de mains, non ?

(Rires, ndlr) Oui, c'est vrai ! Puis on rencontre plus de journalistes pour parler de notre musique, on n'avait jamais fait ça avant, avec nos groupes précédents. C'est sûr que l'échelle est plus grande !



Avant tout ça, aviez-vous pensé à une carrière dans la musique et à sortir des albums, ou est-ce que la musique n'était qu'un loisir ?

On a monté ce groupe pour s'amuser, ce n'était qu'un side project. Mais aujourd'hui, le groupe principal n'existe plus, et c'est le side project qui est devenu le principal ! C'est un rêve de gosse, je fais de la musique depuis le plus jeune âge, c'est la même chose pour les autres membres du groupe. Ca fait plus de 10 ans que je joue professionnellement, mais c'est maintenant que ça devient médiatisé et que les gens se déplacent pour nous voir sur scène. C'est très sympa, on s'amuse beaucoup.


C'était ton rêve, d'accord, mais dans ce registre de bluegrass/country aussi ?

Non, c'est sûr que non ! Ado, je voulais être dans un groupe de rock, jouer sur de grandes scènes, etc. Ca a changé quand j'ai étudié sérieusement dans la musique. Je ne pouvais plus me cantonner à un seul genre, j'allais m'ennuyer. Dans divers projets précédents, j'ai joué du jazz, que j'adore, du classique mais aussi du Metal !


Quel genre de Metal ?

J'en ai eu tellement... difficile à dire. L'un deux était plutôt heavy à la Maiden, Queensryche et compagnie. Puis j'ai été batteur pour un groupe extrême mais je suis trop nul à la batterie.


Depuis, vous avez énormément tourné, et notamment au Wacken... Comment gère-t-on un tel succès, de jouer devant plusieurs dizaines de milliers de personnes quand on n'y est pas préparé ?


Je ne sais pas, tout s'est fait si rapidement. On n'était pas préparés, mais on n'était pas non plus de jeunes bleus qui ne savaient pas à quoi s'attendre et qui cherchent à vivre la vie de rockeurs. Ca fait tellement longtemps qu'on est dans le milieu qu'au final, les bases ne changent pas. A niveau, ce n'est qu'une question d'échelle, mais ce n'est pas pour autant qu'on se fait beaucoup d'argent, on a toujours un seul technicien ! Comme je te le disais, on conduit nous-même, on vend le merch nous-même, on se transporte tout, on installe tout notre matos. On a aussi fait 2 très gros festivals à San Paolo et Buenos Aires, avec Marylin Manson, Rammstein, ce genre de groupes qui ont un crew d'environ 50 personnes !



Et ce sont eux qui ont raflé tout le budget des festoches...

Eh bien écoute pas tant que ça au final, parce qu'il en restait pour nous ! Ce n'était pas énorme, mais du moins décent. Vraiment, on garde les pieds sur terre parce que notre boulot reste le même.


Vous expliquez-vous le fait que vous ayez séduit le public métal avec votre musique bluegrass et country ? Évidemment, vos reprises sont principalement tirées de monuments de metal et hard rock, mais votre interprétation country et bluegrass ne rend pas cette réaction évidente...


Tout le concept de reprise dans un genre décalé n'est pas nouveau, ça a été tellement fait par le passé. Vous connaissez probablement Hayseed Dixie qui fait ça depuis des années - je crois que leur premier album date de 2001. Mais je pense qu'on est loin des Américains et de leurs traditions musicales. On ne fait pas du vrai bluegrass dans le sens où certains en jouent depuis des générations. On adore s'en inspirer, mais on ne peut pas dire qu'on en joue, car on brasse aussi d'autres influences de la musique folk de chez nous, ou venant d'Irlande, Turquie, d'un peu partout en fait. On s'amuse car on ne partage pas tous les mêmes goûts musicaux donc t'imagines !


Tu parles de plaisir, de s'amuser, mais n'as-tu pas peur que le travail nécessaire pour rester aussi drôles vous rattrape ?

Oui, c'est toujours le risque, il faut rester vigilant, mais j'imagine que c'est le cas pour la plupart des groupes, dès qu'ils grossissent. Ils doivent continuer d'être à la hauteur de ce qui les a fait découvrir. Pour notre part, nous devons continuer de trouver des titres qu'on puisse reprendre, tout en continuant de dégager le bonheur dans lequel on est. Si ton groupe va bien, ça se voit, et quand ça ne va plus, ça se voit aussi. On est dans un registre humoristique donc il faut maintenir le cap !


Vous n'avez sorti que quelques titres alors qu'il y en a tellement à faire...

Oui, exactement ! On a déjà pas mal d'idées pour la suite. On ne sait pas encore s'il y en aura un autre, mais des idées commencent à arriver... Nous verrons comment ça évolue, pour le moment, j'ai envie de jouer ce qu'on a là.


Au final, ce succès est peut-être aussi dû au fait que votre univers n'est pas à prendre au sérieux, à commencer par le nom du groupe, vos reprises, les photos et artwork de cet album, qui apportent un peu de fraicheur, de légèreté quand les autres en manquent ?

Tout à fait ! Tout est question de poses, d'attitudes pour montrer qu'on est dur. L'artwork de cet album va parfaitement à l'encontre de tout ça justement. Ca tranche avec la tradition type Manowar, etc. Attention, j'en ai beaucoup écouté, hein ! (rires)




Au-delà du bluegrass, on sent que vous êtes de vrais fans de metal. En effet, vos reprises passent de Metallica à Nirvana, en passant par AC/DC, Iron Maiden, Megadeth, Deep Purple mais également des groupes plus récents comme Rammstein et Nightwish. Vous jouez également du Gary Moore, Offspring, Foo Fighters... Est-ce que le metal des 80's / 90's vous a accompagné, et cet album serait une sorte d'hommage à vos chansons favorites en y agrégeant les différentes influences qui vous ont inspirées au fil du temps ?

Tu as raison. Toutes celles qu'on a mis sur cet album sont des chansons qu'on aime. Bon, pas sûr que beaucoup d'entre nous ait beaucoup écouté Offspring ou Foo Fighters, mais ce sont des titres qu'on aime.


Donc pour le prochain, on doit s'attendre à du Manowar (rires) ?

(rires) En fait, pour le prochain, j'ai deux envies particulières : reprendre un titre de Judas Priest, et un de Manowar. Je sais d'avance que notre accordéoniste serait ravi pour ces deux choix de groupes. C'était un fan inconditionnel de Manowar (rires). Notre pochette devra être à la hauteur aussi.


Concernant ce style musical, comment est-ce que de jeunes Finlandais comme vous ont découvert cette musique traditionnelle américaine des années 40's ? Est-ce que le film "O’Brother", sorti en 2000 et son univers singulier vous a aidé à découvrir ce style ?

Oui, pour moi en tout cas, ce film était un virage important. Avant ça, j'avais déjà écouté de la musique traditionnelle américaine, mais c'était principalement du blues ou de la musique afro-américaine. "O'Brother" m'a fait apprécier cette musique d'une autre perspective, du point de vue des blancs, rednecks, limite "white trash". Avant ça, je n'y voyais que du folklore assez ridicule. J'avais juste écouté des chansons de country lamentables que je n'avais pas du tout aimé. Ce film m'a vraiment plongé dans le vrai bluegrass.


Il n'y a pas seulement la culture et les chansons, il y a aussi l'humour que l'on retrouve dans le film et dans votre univers...

C'est clair, j'adore ce film. Quand on regarde plus loin, il rappelle d'ailleurs l'Odyssée d'Homère. J'ai dû le regarder à nouveau pour comprendre les références...


Nous sommes impressionnés par la cohérence des titres. Il n'a pas dû être simple d'éviter la cacophonie du mélange metal et bluegrass, mais au final ça sonne tout à fait naturel. Comment travaillez-vous ces titres ? Qu'est-ce qui amène les choix d'instruments à par exemple préférer un banjo plutôt qu'une contrebasse pour reprendre un riff ?

Étonnamment, c'était assez simple de transposer les riffs pour nos instruments. Le metal n'est au final pas si éloigné de la musique folk. Les structures se ressemblent assez, elles sont rapides, techniques... De par nos formations, nous connaissons tous bien la musique. Donc pour ce groupe, l'objectif est de ne pas sur-réfléchir à analyser les progressions, les mesures. Bien sûr ça aide, mais ça n'en est pas plus facile à jouer, on travaille et on répète beaucoup. On a veillé, à la composition, à ce que ça ne semble pas trop compliqué, l'objectif était de rester simple.


Vocalement, le challenge de reprendre du Dio, Bruce Dickinson ou même Tarja et Till Lindemman de Rammstein ne vous a pas freiné ?


Personnellement, je me contente de faire les chœurs, hormis un lead que j'ai dû faire, pour la fameuse de Rammstein parce que je suis le seul à baragouiner l'allemand. Quoi qu'il y a aussi l'accordéoniste qui en connait un peu, mais lui ne voulait pas du tout chanter ! Après, pour les autres, je ne pense pas qu'ils aient eu de craintes. Il ne s'agit pas d'imiter les chanteurs mais de l'interpréter à sa façon.




Est-ce qu'à l'avenir vous pourriez composer des titres originaux comme l'a finalement fait Apocalyptica qui avait débuté par des reprises également ?

Concernant Apocalyptica, on les a vus sur scène, et ils continuent de jouer beaucoup de reprises au milieu de leurs compos, même celles de Metallica qu'ils ont sorti dans leur premier album. Il est possible qu'à terme on vienne à ajouter quelques compos comme ils l'ont fait, mais on n'abandonnera jamais les reprises, c'est notre truc. Je ne sais pas, comme je disais plus tôt, on ne sait pas encore si on sortira un second album, il est trop tôt pour le dire.


Est-ce que le film Deliverance de John Boorman et plus particulièrement la scène banjo/guitare vous a influencé pour mélanger les genres mais aussi l'aspect visuel et un clin d'œil à la nature et vie sauvage ? Il semble qu'au-delà de la musique, il y a cet amour de la nature. Est-ce que votre musique a pour vocation de la défendre ?

On a tous vu ce film également. Aussi bien l'aspect musical que visuel nous a séduit. Concernant la défense de la nature, j'adorerais le penser. On vient presque tous de la campagne. Même le batteur, qui lui vient de la ville.. C'est la Finlande, mec, même nos grandes villes ne sont pas si grandes ! (rires)


Vous avez eu des retours de groupes dont vous avez repris des titres ?

Pas vraiment, si ce n'est Nightwish parce qu'on a partagé l'affiche sur une croisière entre la Finlande et la Suède. Ils jouaient 2 soirs, et on ouvrait en quelque sorte sur une scène voisine. Il me semble même que leur batteur était à notre soirée pour la sortie de l'album, samedi dernier. Ils avaient l'air d'aimer notre version de Wishmaster (rires) !


Qu'attendez-vous de cet album ?

On espère qu'il se vendra bien, car on en est très satisfaist. Pour celui-ci, on a bénéficié d'un vrai producteur, de plus de temps, d'argent aussi. Je viens également d'apprendre, il y a deux heures, que l'album était numéro 1 au Billboard's Bluegrass album chart !


Bravo ! Avec votre participation à la publicité pour Citroën, ça va vous permettre d'être plus vus...

Oui, d'autant que ça nous a permis de sortir notre dernier clip, et pour le coup c'est un vrai clip ! Avec des danseuses du ventre plus très jeunes, en léger surpoids... On ne voulait pas se la jouer Manowar avec des bimbos, c'est pour ça. Étonnamment, on avait balancé quelques idées et le label n'a pas dit non !





Quel est ton meilleur souvenir d'artiste ?

Le Sweden Rock Festival en 2015. On a joué vers 14h, le samedi, donc on craignait un peu ce créneau car c'est relativement calme. C'est un gros festival donc on était en coulisse en attendant notre tour, mais on se disait qu'avec les autres scènes qui jouaient en simultané, on n'aurait personne. On est monté, et il y avait bien plus de 10.000 personnes. C'était incroyable, une grande première pour moi. On s'est pris de méchants coups de soleil, mais c'était génial.


Au contraire, quel est ton pire souvenir ?

Je dirais d'avoir fait un concert dans un dancing pour personnes âgées. T'es censé divertir les gens, sauf qu'en arrivant, il n'y avait personne ! On est allé voir le responsable, pour lui demander si on maintenait.. Il nous a dit de ne pas jouer, qu'on serait quand même payé,s mais d'attendre si des gens se pointaient. Donc on a attendu 1h dans notre van à jouer à la playstation. Vers 22h30, il est arrivé une personne, puis une autre, donc on a commencé. Vers minuit, ils devaient être 15 (rires) !


On a commencé par la question qu'on t'a trop souvent posé, au contraire, quelle serait celle à laquelle tu aurais souhaité répondre ?

Hum, pas facile celle-ci... Par contre, j'en ai une pour vous... (la suite dans la vidéo ci-dessous)




Merci à Noise pour sa contribution...


Plus d'informations sur http://www.stevenseagulls.com
 
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