Initialement prévue en début d'après-midi, nous pensions que cette rencontre allait être tout simplement annulée en raison d'un retard mais le groupe et son management nous ont expressément contactés pour décaler cette interview qui s'est déroulée dans le tour bus quelques minutes avant que le groupe ne monte sur scèn... pour une longue interview pendant laquelle nous avons fait le tour des TOUS les sujets sans exception...
Quelle est la question qu’on t’a trop souvent posée ?
Rafael Bittencourt : Ah ! "Que signifie Angra ?"…
Encore aujourd’hui ?
Rafael : Oh oui ! Et plein de fois…
Je suis navré mais il va falloir passer par cette question incontournable : comment avez-vous vécu le départ de Kiko sachant que l’offre qui lui a été faite d’intégrer Megadeth était impossible à refuser et surtout la question que nous nous posons est de savoir si Angra n’allait pas en pâtir en termes de sortie d’albums ?
Felipe Andreoli : Si tu me le permets, je vais répondre à cette question. Ce n’est pas comme ça que ça se passe. Quand il nous a appris cela, il a été très, très honnête au regard de ces années passées au sein d’Angra et nous l’avons soutenu parce que comme tu l’as dit, c’est une offre que tu ne peux pas refuser : Megadeth est l’un des plus gros groupes de metal de tous les temps et nous savons tous qu’aucun d’entre nous n’aurait refusé cette chance.
Bien sûr, c’est triste pour nous de le voir partir mais dans le temps, il fait toujours partie de la famille : il était présent à nos côtés quand il s’agit de prendre une décision, de faire des plans sur le futur… il était présent dans le groupe de cette façon …
Avez-vous envisagé de lui trouver un remplaçant permanent…
Rafael : Et nous avons trouvé un remplaçant permanent…
Dans ces conditions, est-ce que Kiko fait partie du line-up d’Angra ?
Felipe : Kiko est partenaire du groupe mais il ne monte plus sur scène avec nous.
Et pour ce qui est du prochain futur album ?
Felipe : Il devrait en être.
Nous ne voulons pas créer d’attentes aussi bien pour nous que pour notre
public… [...] le discours est de dire que [Kiko Loureiro] fait
toujours partie de la famille à 100%.
Cela signifie qu’il y aura donc trois guitaristes crédités sur le futur album ?
Felipe : Peut-être, oui !
Rafael : Le plan est que nous ne voulons pas créer d’attentes aussi bien pour nous que pour notre public… dans ces conditions, le discours est de dire qu’il fait toujours partie de la famille à 100%. Mais s'il trouve du temps pour faire partie de notre prochain album, ce ne sera pas pour tout l’album : ce sera probablement pour nous proposer quelques chansons, jouer quelques soli…
Une sorte d’invité très spécial…
Rafael : C’est exactement cela : un invité ! Nous voulons que les gens sachent que les portes d’Angra lui sont toujours ouvertes, il prendra toujours part aux décisions internes.
Nous sommes très, très contents pour lui non seulement en tant que partenaires mais également en tant qu’amis, frères d’une amitié de longue date… mais nous ne voulons surtout pas créer d’attente vis-à-vis de notre public.
"Secret Garden, votre dernier album, a été composé en 2014, envisagez-vous de sortir un album prochainement ?
Rafael : Bien sûr !
Felipe : C’est très important !
[Le départ de Kiko] est une sorte de perte d’un côté mais un gain de l’autre
Parce que vous êtes conscients que pour beaucoup de fans, le départ de Kiko pouvait remettre en cause le futur d’Angra et la crainte de plus avoir de nouvel album…
Felipe : Kiko vit aux États-Unis et participe à de nombreux de festivals… Pour ces raisons, c’était devenu plus compliqué pour nous de sortir un album qu’aujourd’hui.
Aujourd’hui, tous les membres du groupe vivent au Brésil sauf Fabio : pour cela, c’est presque plus simple… J’ai envie de dire que c’est une sorte de perte d’un côté mais un gain de l’autre. Avec ce
line-up, nous sommes très productifs…
Vous avez choisi Fabio Lione comme nouveau chanteur, il a fait un travail extraordinaire sur "Secret Garden". Quel est votre avis avec le recul sur cet album qui ouvre un nouveau chapitre dans la carrière du groupe après le départ d’Edu Falaschi ?
Rafael : Je suis très fier de "Secret Garden", je suis très fier du résultat. En fait, nous n’avions aucune idée de comment l’album allait sonner parce que il marquait l’arrivée de Fabio et de Bruno qui tiennent deux rôles respectivement de chanteur et de batteur vraiment très importants car ils peuvent changer énormément le son d’un groupe. Mais au final, je suis très, très fier et surpris du résultat…
Angra est un "classique"
Tu ne t’attendais pas à un tel album ?
Rafael : Je ne savais pas du tout et encore une fois, je ne voulais pas m’avancer en me donnant de faux espoirs. Nous avons juste mis notre temps, nos émotions, notre passion pour la musique et "Secret Garden" est le fruit de tout cela. Et je crois que le prochain album suivra cette direction parce qu’avec "Secret Garden" nous sommes parvenus à établir un style, une nouvelle façon de travailler… Angra est un "classique" et quand les gens se rendent à un concert, ils savent déjà ce qu’ils vont entendre ce qui signifie que dans l’esprit de certaines personnes, nous sommes restés collés au passé mais nous sommes libres d’expérimenter ce que nous voulons pour le prochain album. Nous sommes vraiment très excités de commencer à écrire pour ce nouvel album…
L’avez-vous déjà fait ?
Rafael : Oui, nous avons déjà commencé à travailler ensemble mais aussi individuellement… Nous avons discuté de la direction, des possibilités que nous souhaitions prendre pour le prochain album…
… Avez-vous déjà prévu une date pour la sortie de ce futur album ?
Rafael : Non ! Nous espérons que cela se fera l’année prochaine mais avant d’avoir toutes les chansons écrites et construites, nous ne voulons pas donner une date de sortie : il est préférable de décaler une date de sortie plutôt que de la respecter avec des chansons de mauvaise qualité.
Nous avons parlé de Fabio qui a tendance à changer de groupe fréquemment, il a notamment quitté Rhapsody of Fire récemment… ne craignez-vous pas l’étiquette de "mercenaire" qui commence à lui coller à la peau ?
Rafael : Je tiens à répondre à cette question…
Ce qui signifie que ce n’était pas le cas de la précédente…
Rafael : (Rires) Plus sérieusement, Fabio est une personne très professionnelle, très sérieuse dans les plannings : il ne s’est jamais engagé dans des délais sans les tenir. Aujourd’hui, depuis qu’il a quitté Rhapsody of Fire, il a plus de temps et il a atteint un niveau certain en tant que chanteur, son nom en tant qu’artiste est respecté et prestigieux et il a besoin de se poser en tant qu’artiste…
Nous n’avons aucune obligation [avec Fabio Lione] et je crois vraiment qu’en raison de ce
lien entre nous, nous sommes partis pour un partenariat à long terme
En clair, il a besoin d’un groupe stable et avec un certain nom…
Rafael : Tout à fait ! Et c’est également la même chose pour nous, nous avons tous des projets par ailleurs et Angra est un nom prestigieux pour nous tous.
En clair, avec Fabio, nous n’avons pas de contrat, nous avons seulement un accord d’homme à homme qui ne l’oblige pas à jouer avec nous, qui ne nous oblige pas non plus… : j’estime que c’est une situation très saine parce que c’est quelque chose de vrai ! Il est à nos côtés parce qu’il aime vraiment l’être - il pourrait jouer avec n’importe quel autre groupe - et c’est la même chose pour nous : c’est un accord des plus sincères entre des personnes avant tout ! Nous n’avons aucune obligation et je crois vraiment qu’en raison de ce lien entre nous, nous sommes partis pour un partenariat à long terme.
Vous êtes aujourd’hui ici à Paris pour la tournée anniversaire des 20 ans de "Holy Land". Cette idée était logique et dans l’air du temps. En revanche, comment vis-tu le fait de faire cette tournée hommage en tant que dernier membre originel encore présent ?
Rafael : Et bien, au début, nous avions pensé réunir tous les membres d’Angra de toutes les périodes : nous avons donc invité Luis Mariutti, Ricardo Confessori mais aussi André… Notre idée était de vraiment célébrer cet anniversaire avec tout le monde.
Nous avons fait quelques concerts au Brésil avec Ricardo, Luis mais également Kiko qui avait pu se libérer… nous avions même fait quelques concerts l’an dernier avec Edu !
Mais malheureusement, André a refusé l’offre et pour les concerts européens, il était impossible de réunir toutes les personnes qui avaient accepté… ce qui fait que je suis le dernier membre originel…
Nous avons tout simplement abandonné l’idée d’essayer de comprendre l'état d’esprit [d'André Matos]
C’est dommage car André Matos ne semble pas occupé -il me semble qu’il ait reformé Viper- c’est dommage de n’avoir pas pu réussir à le convaincre à venir vous rejoindre ne serait-ce que pour une date…
Rafael : Oui mais il ne le souhaitait pas : depuis, nous avons tout simplement abandonné l’idée d’essayer de comprendre son état d’esprit…
Dans ces conditions, quelles ont été les réactions des fans européens qui ont vu les 20 ans de Holy Land joués par un seul membre originel ?
Rafael : Je vais te dire quelle a été leur réaction : si je devais être honnête avec toi, je te dirais que je n’ai vu aucune différence parce que premièrement, nous avons appris que la connexion importante dans ce groupe est la musique, notre passion pour la musique avant tout. Et deuxièmement, aujourd’hui, nous avons un
line-up fort aussi bien en termes d’intégration sur scène mais aussi au niveau humain comme jamais par le passé.
Et tu sous-entends que le public ressent cela ?
Rafael : Bien sûr qu’il le voit ! La façon dont nous transmettons la musique aujourd’hui est meilleure selon moi que par le passé.
Comment expliques-tu cela ?
Rafael : Je ne sais pas : un peu de chance, un peu d’avoir trouvé les bons talents, les bonnes personnes pour être à nos côtés. Et je pense aussi que nous avons eu de grands
performers, de grands musiciens par le passé comme André, Kiko…
Qu’importe les départs, l’héritage que nous avons construit ensemble est la musique qui restera à tout jamais…
… toi…
Rafael : (Sourire) moi… tout le monde… aujourd’hui, le public a l’opportunité de voir Angra sans ces personnes mais ils apprennent et sont surpris car finalement, le plus important, c’est la musique qui est l’héritage ! Qu’importe les départs, l’héritage que nous avons construit ensemble est la musique qui restera à tout jamais…
Et te considères-tu comme le dernier gardien du temple de cet héritage ?
Rafael : Probablement, mais il arrivera peut-être un jour où je ne serai plus là non plus malgré tout, le nom d’Angra continuera de vivre par lui-même tant que des personnes se comprendront mutuellement pour faire vivre ce nom.
ADX qui va ouvrir pour vous ce soir m’a dit exactement la même chose lors de notre dernière interview à savoir que finalement, le nom du groupe est plus fort que les membres qui le composent…
Rafael : Exactement ! Et c’est ce que la majorité de nos fans a compris aujourd’hui. Effectivement, fut une époque, nous avions eu des noms connus au sein du groupe mais les gens ne jugeaient pas le groupe, aujourd’hui, Angra est jugé en tant que groupe.
Aujourd’hui, je suis le dernier membre originel, mais les fans sont toujours présents comme l’énergie, l’alchimie que nous avions créées à l’époque.
A ce titre, avec Angra, tu as tourné dans les plus grandes scènes au monde et aujourd’hui le succès est moins important. As-tu l’impression d’avoir fait des erreurs notamment au moment d’André sachant qu’à l’époque vous étiez considérés comme les héritiers d’Iron Maiden et malheureusement, vous n’avez pas réussi à réaliser tous les espoirs placés en vous ? En clair, ressens-tu une certaine nostalgie aujourd’hui, es-tu déçu de comment ça s’est passé ?
Rafael : Non, pas vraiment, et je vais te dire pourquoi. Premièrement, au Brésil, Angra est devenu plus important avec Edu en tant que chanteur : nous avons plus marché à cette époque…
Felipe : … aux États-Unis également !
Rafael : … effectivement, également aux États-Unis, mais aussi au Japon où notre album « Rebirth » a été disque d’or, soit notre meilleur vente dans ce pays…
Et comment expliques-tu qu’Angra ait connu un départ de carrière fulgurant en Europe au côté de Symphony X et consorts… et que l’engouement se soit tassé depuis ici pour devenir plus fort dans d’autres continents ?
Rafael : Le fait est que pendant les années 1990, peu de groupes tournaient en Europe et Angra faisait partie de ceux-là : la compétition était moins féroce.
Par la suite pour des raisons géographiques, tourner ici, faire la promotion de nos albums… n’a pas toujours été possible pour nous.
Et comme entre-temps, Angra a commencé à se constituer un public fidèle au Brésil, si bien que nous y avons plus souvent joué.
Et puis, il y a eu des erreurs : quand André a quitté le groupe, c’était pour des raisons personnelles qui lui appartenaient : il souhaitait quitter le groupe. Nous ne pouvions rien faire pour le retenir et je ne vais pas me repentir pour cela…
Nous avons appris que chaque relation a un commencement et la plupart a une fin…
Toi, Felipe qui as joué avec Edu au sein de Almah, il semblait que vous étiez proches…
Felipe : … (Il coupe) Aujourd’hui, nous avons appris que chaque relation a un commencement et la plupart a une fin… Pour ces raisons, nous n’avons aucun intérêt à retarder la fin d’une relation qui doit inévitablement se terminer afin de mieux rebondir. Nous avons vécu de super moments avec Edu, nous vivons de super moments avec Fabio… Pour ma part, j’ai vécu de super moments avec le premier
line-up de « Rebirth » et je suis convaincu que ceux qui y ont participé auss,i mais il arrive un moment où ça ne fonctionne plus. Dans ces conditions, quel est l’intérêt de continuer ensemble ?
Vous avez dit qu'Angra avait atteint sa popularité optimale avec Edu au chant. Craignez-vous une compétition avec Almah qui vient de sortir son nouvel album ?
Rafael : Oh non, pas du tout ! Je pense qu’au moment de la première séparation d’Angra, Shaman s’est créé et il y a eu une compétition saine qui a permis à la scène metal brésilienne de grandir et quand les gens parlaient de Shaman, ils parlaient également d’Angra et inversement.
De la même façon, aujourd’hui, Kiko attire l’attention du public de Megadeth qui a appris l’existence d’Angra, ainsi les fans de Metallica, Slayer, s’intéressent à Angra et c’est désormais notre boulot de montrer que nous sommes toujours aussi créatifs…
Felipe : Et j’ajouterai concernant ta question que nous partageons une scène commune avec Almah au Brésil en novembre… montrant qu’il n’y a strictement aucune compétition entre les deux groupes.
Tu as dit qu’il fallait que vous restiez créatifs notamment vis-à-vis d’un potentiel public lié à Megadeth, qu’attendez-vous pour la sortie du prochain album d’Angra ?
Rafael : Nous n’avons strictement aucune pression pour sonner comme par le passé. Nous sommes libres d’expérimenter, nous aurons un héritage de 25 ans l’an prochain et nous allons seulement jouer notre musique. Avec ce
line-up mis en place sur le précédent album « Secret Garden », nous avons pris un nouveau chemin que nous allons suivre.
Nous ne voulons pas nous renier, nous essayons d’être sincères dans
notre musique et nous combinons les attentes du public et nos vœux
Tu dis n’avoir aucune pression ce qui est étonnant car au regard du potentiel public qui vous est ouvert, on penserait que vous en auriez une grande pour sortir votre meilleur album…
Rafael : Pour chaque album, nous souhaitons toujours sortir notre meilleur album et ça ne changera jamais. Nous avons fait en en sorte de faire paraître le meilleur album possible.
Mais nous savons plus ou moins ce que les gens veulent, ce que le public attend comme « stéréotype » : comme le côté expérimental, le côté brésilien, le rythme… les Japonais aiment le côté chanson
video game, les Brésiliens sont passionnés parce que nous sommes brésiliens et sont plus tolérants vis-à-vis de nous que n’importe qui d’autre… Nous essayons de combiner ces éléments dans ce que nous aimons parce que parfois nous apprenons d’un nouveau groupe qui nous inspire alors que ce n’est pas forcément ce que notre public veut, mais c’est que nous voulons… Nous avons mûri et nous voulons imprimer nos personnalités dans notre musique.
En bref, nous ne voulons pas nous renier, nous essayons d’être sincères dans notre musique et nous combinons les attentes du public et nos vœux.
Felipe : Et je pense également que quand tu laisses ton public te dicter ce que tu dois faire, ton cœur est mort !
J’ai cru comprendre que vous aviez une grande annonce à faire au public français ce soir…
Rafael : Ah bon ?
C’est ce qu’on nous a dit…
Rafael : Je pense qu’il y a eu incompréhension… Il y a quelque temps, nous avons évoqué l’idée - qui n’a rien d’un secret - que l’an prochain Angra fête ses 25 ans et nous espérions revenir l’an prochain avec quelques anciens membres du groupe : nous avons à nouveau invité Luis, Ricardo, André et Edu pour faire la tournée des 25 ans d’Angra en Europe. Nous en avons parlé avec le promoteur français qui semblait extrêmement emballé mais encore une fois, il faut organiser tout cela, contacter les personnes concernées… Bref, aujourd’hui, il n’est pas question de grande annonce mais plutôt d’un rêve !
Questions traditionnelles du site avant de terminer cette interview, quel est votre meilleur souvenir d’artiste ?
Rafael : Mon meilleur souvenir ? Je dirais qu’il n’y a pas qu’un seul meilleur souvenir, je parlerais plutôt de l’opportunité qui m’a été offerte de me transformer en ce que je suis, ce qui a été possible grâce à la musique.
Au contraire, quel serait le pire ?
Rafael : (Il soupire) Quand j’étais à Mexico City…
Tu y étais ?
Felipe : Non, non, non…
Rafael : C’était en 1998…
… ton pire souvenir est lié à la défaite du Brésil lors de la Coupe du Monde ?
Rafael : (Rires) Oui, c’est également un de mes plus mauvais souvenirs (Rires)… Non, j’avais la diarrhée et j’ai dû quitter la scène durant le concert pour cette raison. Mais le côté amusant, c’est que ça m’a pris à un moment de la chanson où ma présence n’était pas indispensable et je suis revenu à temps avant la fin pour la finir (Rires) !
Nous avons commencé cette interview par la question qu’on vous a trop souvent posée, au contraire, quelle est celle que vous souhaiteriez que je vous pose ?
Rafael : Elle est terrible cette question : je ne sais pas…
Felipe : Tu peux demander pourquoi le bassiste est le musicien le plus important dans un groupe (Rires)…
Rafael : Plein de gens me parlent du passé, le présent, le futur : les différentes périodes du groupe… mais personne ne m’a demandé quelle a été la période du groupe pendant laquelle j’ai pris le plus de plaisir…
De façon assez curieuse, j’ai l’impression que nous commençons à peine
Et alors ?
Rafael : Je me souviens d’une période qui était très spéciale quand nous avons passé plusieurs mois dans cette ferme pour écrire les chansons de "Holy Land" mais il y avait des tensions internes au groupe qui n’ont pas permis à ce moment d’être parfait… Je dirai donc avec mon toute honnêteté que la période présente est la période où je prends le plus de plaisir avec Angra : nous n’avons jamais eu autant de plaisir !
Honnêtement, la façon dont nous travaillons, la façon dont les choses se passent, évoluent avec fluidité… Parfois, tu as de super résultats et le public adore mais cela ne tient pas compte du stress que tu as traversé, qui te fatigue. Quand tu fais les comptes, tu ne sais pas vraiment si tu es gagnant en passant par des moments tourmentés… ce qui me fait dire qu’aujourd’hui, je vis ma meilleure période au sein d’Angra. J’en ai parlé à Felipe, de façon assez curieuse, j’ai l’impression que nous commençons à peine.
En bref, pour le prochain album, vous n’avez aucune pression, aucune deadline, vous vivez la meilleure période d’Angra… vous êtes dans les meilleures conditions pour écrire un album…
Rafael : C’est totalement vrai : nous sommes extrêmement excités de nous y mettre…
Certes, il y aura toujours des gens pour dire qu’ils préfèrent tel ou tel album, pour ma part, je dirai juste que j’aime ce que je fais aujourd’hui. Nous avons pris beaucoup de plaisir à faire "Secret Garden", tout était fluide, nous avons atteint un certain seuil au niveau qualitatif… Je souhaite toujours atteindre le niveau de "Temple of Shadows", "Holy Land" sur certains aspects mais pour ma part, ce qui m’importe ce n’est pas tant le résultat en tant que tel mais le plaisir que j’ai pu prendre à travailler sur un album… Et à la question « Comment j’aime mon boulot ? », aujourd’hui, je peux répondre j’aime 100% de ce que je fais, comme j’ai pu prendre du plaisir à vous parler…
C’est cool, merci
Rafael : (En français) 'Merci"
Merci à Noise pour sa contribution...