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TITRE:

Dans les coulisses de Prog en Beauce


TYPE:
INTERVIEWS
GENRE:

ROCK PROGRESSIF



Quelques jours après la quatrième édition du Prog en Beauce, rencontre avec Agnès, Monique, Thomas et Jean-Michel, les organisateurs du festival, pour un petit tour en coulisses.
TONYB - 14.12.2016 -
2 photo(s) - (0) commentaire(s)


Une semaine après ce quatrième Prog en Beauce, quel est votre premier bilan de cette journée ?

Jean-Michel
Bon, bilan musical : très bon. La programmation s'est révélée cohérente. Les groupes ont tous assuré un max. Bilan technique excellent. Son équilibré du début à la fin, public réactif du début à la fin.
Ambiance, public, groupes, staff : génial. Du coup, si on n'avait pas déjà pris la décision de faire le V, je pense que la réussite du IV nous aurait donné l'envie de continuer.

Monique  : Retours très positifs de tous les groupes ! Ils veulent revenir... Ian m'a contacté aussi, Jimmy aimerait bien aussi et Kalle était très content également, sans parler de Children, enchantés !

Thomas : Pour ma part, je dirais que ce PeB est un peu celui de la maturité. Les 4 premières éditions nous ont permis de tâter le terrain, se caler par rapport aux groupes, à leur envie, leurs prétentions. Comprendre comment cela fonctionnait de l'intérieur et avoir une vision un peu plus claire des attentes de chacun (groupes, public, staff, presse...)
Il me conforte dans l'idée que l'aventure peut continuer. Ce PeB 4 avait toutefois l'avantage d'offrir cinq univers différents., tous complémentaires. PeB 4 c'est un an de boulot. Mais pour le retour qu'on en a, ça vaut le coup !

Monique : C'est indéniable ! Que des ondes positives ! Les émotions du dimanche matin sont encore bien présentes !

Agnès : Bilan génial... J'ai encore une fois passe des moments géniaux. Le problème c'est qu'on peut pas tout raconter.
Ce qui est cool aussi c'est que pour les groupes c'est aussi apparemment de très bons moments vu qu'ils veulent revenir... On a un super pouvoir... Parce que au début ils ne savent pas trop si ça va être bien ou pas. Et puis après, ils savent !!!!


Comme vous l'avez si bien souligné, le travail ne se limite pas à la journée du samedi. Sans rentrer dans tous vos petits secrets, pouvez-vous nous raconter comment on monte un tel événement ?

Jean-Michel : Première étape : choisir les groupes. ... Souvent un an à l'avance, parfois même plus tôt. Ça dépend des opportunités. En général, le choix est arrêté vers janvier février.

Agnès : ​Il y a des propositions... accord à l'unanimité à chaque fois.

Thomas : Mais avant c'est les budgets pour savoir comment on équilibre tout ça. Ensuite, les hébergements à peu près 10 mois avant. M-6 Les grands principes d'organisation avec le nombre de personnes, le staff cible, le merch'... Les temps de jeu par groupe, les riders techniques...

Jean-Michel : Dans les semaines qui précèdent le festival nous commençons à chiffrer les besoins pour le bar et les sandwiches (mais nous ne commençons pas à faire les sandwiches !! ). Une semaine environ avant la date nous passons les commandes boulangerie, garniture des sandwiches, et cattering pour les groupes et le staff

Thomas
: ​M-2 les achats de t-shirt gobelets, M-1 on valide la technique...

Jean-Michel : Le vendredi montage technique son et lumière, plus, pour les deux dernières éditions, montage du barnum pour l'inter-scène. J - 1, en soirée, première(s) balance(s) (ce qui peut nous amener tard dans la nuit !!)

Thomas : H-13 on finit le fût de bière percé le jour précédent...

Agnès : Et pis on mange tous ensemble !!

Jean-Michel : de H - 7 à H - 1,5 ... dernières balances derniers préparatifs de la salle, fabrication des premiers sandwiches, installation des stands de merch' ...


Et en tant qu'organisateurs, comment vivez-vous les concerts ? Pouvez-vous en profiter pleinement malgré les tas de petits trucs à régler et à surveiller ?

Thomas : Perso, L'adrénaline retombe dès que nous descendons de scène après notre speech d'accueil. Je vis les concerts d'une manière assez détachée en cherchant des yeux mes amis, connaissances et je cherche à avoir leur ressenti. À la fin de chaque groupe, c'est eux qui viennent me voir  :)
Je les vis avec la double vision du off et du in. Ça a un net avantage car ça permet de comprendre pas mal de trucs. En fait, je ne vis pas du tout les concerts en tant que spectateur mais je fais partie d'un ensemble (dur à expliquer !). J'ai bien sûr mes groupes préférés à chaque édition, pour lesquels je prends un peu plus de temps pour profiter de les voir sur scène mais c'est quand même différent qu'en simple "consommateur"... Et puis j'en profite pour faire marcher la buvette  :)

Agnès : Pour ma part, même si je suis d'accord sur le choix des groupes, certains sont moins dans mes goûts Du coup, c'est plus simple de s'occuper des à-côtés. En fait, là où tu vois des réglages nous on y voit parfois des supers moments off. Quant à mon pot de Nutella.... c'est parce que j'ai profité du concert que je l'ai pas surveillé ! Mais rien ne laisser présager un tel crime !!

Jean-Michel : Je suis dans le même cas que mes comparses ... le festival est une occasion de revoir un grand nombre de connaissances et je me laisse facilement accaparer par tout ce petit monde qui a envie de communiquer. De fait il m'arrive de louper une part plus ou moins importante des concerts.


Concernant la programmation : après 4 éditions, j'imagine que vous devez recevoir des propositions directement de la part des groupes (ou de leurs managers ou de leurs labels) ? Ou bien êtes-vous encore obligés de prendre votre bâton de pélerin pour les démarcher un à un ? En complément, et là il faut vous mouiller un peu, y a-t-il des groupes que vous avez contactés et qui ont refusé de venir (des noms, des noms ...) ? A l'inverse, quel serait votre rêve ultime de programmateur dans le cadre de ce PEB ? (le premier qui dit Pink Floyd ou Genesis a un gage)


Thomas : Nous recevons effectivement beaucoup de propositions. Nous n'avons pas besoin de prendre notre bâton de pélerin pour remplir l'affiche. En fait, pour le moment tous les groupes à qui nous avons proposé de venir ont dit oui sans sourciller... ils veulent revenir, même ! Nous avons encore des envies et nous profiterons sûrement de l'édition 6 pour les exprimer. Pour ma part j'aimerais avoir des groupes polonais à l'affiche ou d'autre groupes à chanteuses genre Mostly Autumn mais pour cela nous devons confirmer que le choix que nous prenons pour l'édition 5 est la bonne.
Des groupes ultimes ? Avec Agnès on se dit souvent que quand on aura eu Marillion et Anathema on arrêtera. Des groupes qui ont refusé ? Non.

Jean-Michel : Thomas a quasiment tout dit ... Le seul groupe que nous n'avons pas programmé alors que nous l'envisagions est Ange ... Le contact avec le manager n'a pas été très chaleureux de sa part, nous retirant toute envie de négocier un tarif prohibitif.
Pour moi, un souhait qui aurait pu déjà se réaliser c'est Mystery. Mystery était en Europe à la même période que le PeB III et que le PeB IV, mais on ne l'a su que très tardivement, bien après que nous ayons finalisé notre programmation...

Thomas : ​Oui, pour Ange, à la vue aussi de leur rider technique on a su rapidement que nous n'arriverions pas à trouver un terrain d'entente. Il y a un jeu entre les prétentions des groupes (technique, accommodation) et ce que nous pouvons proposer mais jusque là on a toujours réussi à trouver un juste équilibre entre leurs prétentions/besoins et ce que nous pouvons offrir....mais ce n'était pas la question je crois....


Justement, tu parles de l'édition 5 et du challenge de passer sur 2 jours. Si du côté de l'affiche vous allez évoluer en terrain connu avec des groupes amis, réduisant ainsi pas mal le risque de mauvaises surprises dans l'organisation, qu'en est-il du côté du public ? de la salle ? de l'aspect financier ? C'est tout de même une prise de risque conséquente non ?

Jean-Michel : Partant du principe que l'édition 2 était sold out très vite et que nous aurions pu vendre au moins une vingtaine de places supplémentaires, nous pouvons espérer qu'avec une affiche du type "best of" nous pouvons attirer plus de public. Notre nouvelle salle a une capacité supérieure d'au moins 100 places.
Et effectivement, nous prenons le risque de croire que le public va répondre présent en nombre suffisant.

Monique : Nous sommes en cours de négociation pour la salle et ne pouvons en dire plus pour l'instant. Mais l'optimisme est de rigueur. Nous travaillons également sur la possibilité de réduire les coûts d'hébergement.

Thomas​ : ​Il est clair que nous avons cherché à nous assurer que les seuls changements de lieux et de formule soient une prise de risque. Les groupes, nous les connaissons et nous savons d'avance que ça va être du velours.


Pour conclure (sinon la grenouille va me censurer pour cause d'interview trop longue ...) pouvez-vous chacun nous raconter une anecdote de derrière le rideau de scène ?

Agnès : Possible... Mais il y en a tellement !!!! Pour ma part ce sera une anecdote cuisine : PEB 3. la scène se passe dans la cuisine : Light Damaged est sur scène... Franck Carducci est dans la cuisine, histoire de grignoter quelque chose. Franck me demande s'il y a une possibilité pour qu'il puisse jouer un morceau de plus que ce qui a été prévu dans la reader. Je réponds que compte tenu de la programmation ça va être compliqué... qu'il y a un Pineapple Thief ensuite... Qu'on peut pas prendre trop de retard... Qu'on ne doit pas finir trop tard non plus... Bref. Bruce est en même temps avec nous dans la cuisine. On lui explique la situation... Il nous répond que pour sa part que son temps sur scène est calibré et que si Franck dépasse un peu c'est pas grave... Du coup, ils négocient tous les deux autour d'une assiette repas : contraste entre Franck avec son énergie et Bruce avec son flegme anglais... Au final : Franck a obtenu un peu plus de temps sur scène en négociant directement....
Comme quoi les groupes s'entendent vraiment bien aussi entre eux. Bientôt ils ont plus besoin de nous... Quand je vous dis qu'il se passe plein de choses dans la cuisine !!!

Monique ​: ​Ce n'est pas une anecdote mais plutôt un moment intense partagé avec Francis Décamps dans la cuisine dont les paroles m'ont profondément touchée. Il est un grand homme dont les qualités humaines ne sont plus à démontrer, mais qui sait par ses mots te rendre important. Chapeau Monsieur Décamps !

Jean-Michel : Mon anecdote ... pour montrer que la vie d'organisateur n'est pas de tout repos ... qu'on peut parfois attraper des sueurs froides ...
Samedi matin, à quelques heures du début du festival, mon portable sonne alors que je ne suis pas encore sorti du sommeil et une voix me dit en anglais (langue que je ne pratique que moyennement) : "Hi, I'm Bine for RPWL, we can't arrive in the venue" que j'interprète "nous ne pouvons pas venir" .... tout à coup je suis complètement réveillé et donc plus ouvert aux explications ... Miss Bine, voulait juste savoir comment ils allaient pouvoir approcher de la salle vu que nous leur avions bien précisé que leur tour bus ne pourrait pas passer l'entrée de la cour.

Thomas : Je précise qu'ils ont dû m'appeler avant ou après car nous sommes (le stage manager Didou et moi) allés les chercher au patelin d'à coté où ils nous ont précisé qu'ils étaient déjà passés et que oui ils ne pouvaient pas rentrer... Pas grave on avait un plan B... qui n'a pas fonctionné non plus...Pas grave on avait un plan C... qui fut le bon !

Agnès  : Vous auriez pu parler dans le même temps des appels téléphoniques des Lazuli suite aux problèmes de camion... n'empêche : pareil à pas d'heure au milieu de la nuit très forte ... Du tour bus de Sylvan qui a mis une heure pour passer ... À chaque fois un travail d'équipe !!!!

Thomas : Lors du PeB III, Harvest avait bien profité de leur temps de jeu alloué (+ 15 min vs le temps normal). J'attendais patiemment avec le stage manager sur la coté de la scène pour le changement de plateau lors du (normalement) dernier morceau... celui-ci se finissant, Monique profita des derniers moments pour venir vers Didou avec son regard 36 et sourire 12 bis lui demandant si ils pouvaient en jouer un petit dernier. Notre fort et courageux homme ne trouva rien de mieux de lui répondre que non il n'était pas en mesure de prendre la décision et se retourna vers moi... D'une ferme et prompte décision (sûrement influencé par le changement du sourire qui passa du 12 bis au n°8) j'acquiesçai tout en sachant à ce moment précis que cet instant me serait remis à toutes les sauces soulignant mon statut désormais ébréché d'organisateur rigide et discipliné sur les horaires. Cette année je n'ai pas craqué avec Hayley et Karnataka ! On progresse chaque année...


Un dernier mot chacun pour conclure ?

Jean-Michel : Le PeB est devenu un rendez-vous que certains disent addictif. Il faut croire que nous avons réussi à créer un événement qui plait au-delà de nos espérances. Le retour du public et des groupes est si positif, l'ambiance entre tous les acteurs est si chaleureuse ... c'est notre plus belle récompense !

Agnès : Une belle aventure humaine!!! Des émotions, des rires et quelques larmes... Une famille, une fête !!!! Et surtout, des rêves qui se réalisent !!!!  😸

Thomas : Une idée de dingos au départ pour des moments uniques au final.

Monique : Chaque PeB apporte son lot d'émotions ! Et le prochain devrait encore surpasser les précédents, alors vivement le PeB V !


Merci à tous les 4, à bientôt pour de nouvelles aventures !
 


Plus d'informations sur http://www.rpwl.de
 
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