Quelle est la question que l'on t'a trop souvent posée?
La question que l'on m'a trop souvent posée? (il réfléchit). Pourquoi as-tu arrêté tes études? (Rires) C'est surtout ma famille qui me l'a posée, mais on me la posait trop à une certaine époque.
Aujourd'hui est-ce qu'ils te le reprochent toujours?
Auprès de ma famille, surtout avec mes frères et soeurs, ça s'est toujours bien passé. C'est plutôt avec mon père que cela s'est mal passé. Mon père était médecin de campagne, j'étais étudiant en médecine en deuxième année. C'était tracé, je devais prendre la suite. Je ne suis pas passé en troisième année pour une erreur d'horaire. Comme je jouais déjà dans
Marquis de Sade, il n'était pas question de reporter en septembre. Mon père a cru que je me moquais de lui. Ensuite, j'ai été interdit de séjour à la maison pendant assez longtemps, clés de voiture et d'appartement confisquées. Il y a eu un long flottement où j'ai fait des petits boulots, mais c'était formateur. J'ai travaillé à Ouest-France la nuit, j'étais à la fonderie de plomb, à la poste... Mon père, qui est décédé peu après, m'a quand même témoigné une certaine reconnaissance. Un jour, il avait pris en stop des jeunes garçons. Lorsqu'il leur a dit que son fils était le guitariste de
Marquis de Sade, ils étaient fous de joie. Il m'a dit qu'il était content. Il a eu le temps d'admettre que ce n'était pas si bête d'avoir arrêté.
Comment as-tu décidé de passer derrière le micro avec Exotica?
C'est venu en plusieurs étapes. Dans les années 90, j'avais essayé en solo avec ''ATAO''. Cela m'avait fait du bien de passer derrière le micro. C'était justement avant d'aller produire au Portugal. Pour l'expérience de réalisateur, d'autant qu'au Portugal j'allais produire dans une langue qui n'était pas la mienne, le fait d'avoir chanté a été très utile. De là à me remettre à chanter, cela m'a pris du temps.
Pourquoi? N'étais-tu pas satisfait de ta voix?
Sur ''ATAO'', je n'étais pas satisfait. En plus, l'album devait être produit par la Warner, mais ils m'ont fait faux bond au dernier moment. En fait, c'est une démo gonflée avec de bons musiciens qu'on a sortie. A sa sortie, je n'aimais pas beaucoup cet album, mais il a été apprécié. Pour ce qui m'a fait revenir au chant, il faut savoir que j'avais arrêté la guitare électrique pendant dix ans. J'ai eu un problème d'acouphène, un blast. Pendant la production d'un album d'Alan Stivell, j'ai raté le code d'alarme du studio (le patron du studio avait eu la riche idée de mettre l'alarme à l'intérieur). A l'écoute de ce son strident, je suis resté paralysé. J'ai dû interrompre l'enregistrement pendant 3 jours et prendre des doses massives de corticoïdes. Après l'enregistrement de l'album, j'ai compris que moi et la guitare électrique, ce n'était plus possible. C'est à ce moment là que j'ai sorti deux romans chez Flammarion. J'avais une peur physique de rebrancher une guitare électrique. Je n'en ai rebranché une qu'en 2010, aux prémices de
Republik. Mon acouphène avait diminué, les tics sont revenus naturellement. A partir du moment où on a des morceaux, on retrouve sa jeunesse, et on se dit qu'on veut les présenter au public en formant un groupe. J'avais pris un jeune chanteur, parce que je pensais que ce serait plus pratique, avant de comprendre que je serais mieux servi par moi-même.
Le premier album était marqué par des collaborations prestigieuses (surtout certains membres de Talking Heads), mais sur cet album, les collaborateurs sont moins illustres (mais pas moins talentueux), comme si le groupe avait voulu se recentrer sur lui-même? Est-ce que c'est le cas?
Oui. D'une part avec Stéphane Kerihuel et Robin Poligné, on commençait à avoir nos habitudes. Le premier album ''Elements'' n'était pas une référence antédiluvienne, mais une cuisine : comment construire un projet? Prendre de bons titres et de bons musiciens.
J'ai l'impression que tu as encore la logique de producteur-réalisateur.
Oui, c'est le recul du producteur-réalisateur. C'est pour cela que nous avons des titres lapidaires comme 'Family', 'Democracy', 'Reality'. C'est pour cela que les collaborations, qui se sont faites naturellement, étaient les bienvenues, car nous ne savions pas encore qui nous étions. Il y avait un effet de miroir : si Tina et Chris viennent jouer sur ce titre-là, c'est qu'ils l'aiment bien. En tant que patron de label, ce sont des cautions. Et en tant que groupe, j'étais content que ces gens, qui ont baigné mon éducation musicale, étaient d'accord pour jouer avec nous.
J'ai l'impression que ce nouvel album adopte une démarche de groupe avec un chanteur.
C'est devenu plus naturel. J'ai pris plus de plaisir à chanter. Maintenant que je connais bien Stéphane et Robin, si une idée est approuvée par nous trois, nous savons que c'est bon pour
Republik. Au moment du premier album, on était encore à l'état de questionnement.
Comment vous répartissez-vous la tâche pendant l'enregistrement? Un maître-orchestre voire un maître-chanteur ou une Republik démocratique?
Une Républik à tendance démocratique (rires). En fait, le premier album a eu de bonnes critiques et cela nous a permis de faire des concerts intéressants. Mais avec du recul, même si je n'ai aucun regret sur l'enregistrement du précédent album, j'ai l'impression que ce n'était pas abouti.
Qu'est-ce qui a changé aujourd'hui?
Sur le premier album, nous avions les idées mais en studio, on avait des structures élastiques, trop longues et nous avons fait beaucoup de
cut. Un mois après la sortie du premier album, j'ai pris ma guitare pendant deux semaines et le second album est venu. Je me suis dit : ''Pourquoi ne pas sortir un album avec des rythmes des années 80 avec un an d'intervalle?'' J'en ai parlé aux autres mais ils n'étaient pas convaincus. J'ai décidé d'aller maquetter en studio avec un ingénieur du son, avec boîte à rythme, guitare, voix en yaourt et avec quelques phrases en français.
Je ne connaissais pas le yaourt français!
(Rires) Quelques phrases que j'avais notées. En avril 2016, j'ai envoyé la démo à Robin et Stéphane, et ils m'ont dit que ça tenait la route. On s'est retrouvés en Bretagne, nous avons passé nos après-midi à grattouiller, noter des idées. On s'est senti prêts à rentrer en studio début juillet.
Avril 2017, donc un an plus tard, cela veut dire que tu as déjà écrit le troisième album?
Non! Non! (rires) Les réactions ont été très bonnes, meilleures que sur le premier album. On va s'installer dans le paysage pendant l'été, on sortira un deuxième single en septembre. Il est temps de laisser 2018 de libre pour les musiciens comme Stéphane et Robin, qui ont d'autres projets à côté.
J'ai compris cette fois-ci c'était de libérer ma voix et d'être totalement dans le texte.
Republik c'est aussi cette voix chaude, rocailleuse (un peu à la manière de Rodolphe Burger) qui invite à abolir les barrières, quitte à faire tomber une nouvelle fois, le mur de Berlin (selon la chanson). Est-ce que ce rapport proche de l'auditeur était souhaité?
On a beaucoup travaillé sur les micros. J'en avais trouvé un qui me plaisait sur le premier album. J'ai acquis une technique de travail régulière : je chante une première fois, je réécoute le lendemain et je note les défauts pour une seconde session. Parfois, tout fonctionne dès la première session. J'ai compris cette fois-ci ce que c'était de libérer ma voix et d'être totalement dans le texte.
Quand tu parlais de défaut dans la voix, on sent une approche de partage avec l'auditeur, par une voix qui présente aussi quelques fragilités ('En ce jour, on ressent' et son texte assez noir, assez proche d'un Miossec avec ses guitares tranchantes). Ne pas tricher et transmettre les émotions les plus pures, même à fleur de peau est-ce un pacte de fidélité latent conclu avec l'auditeur?
Oui c'est pour cela que nous avons travaillé sur les micros, pour arriver à restituer l'émotion que j'ai l'impression de donner en terme de son. Pour un producteur, c'est normal, mais comme je suis aussi chanteur, il me fallait régler ce problème technique. Ne pas utiliser d'autotune du tout, rester sur quelque chose naturel, du moment que le texte était interprété profondément. J'ai compris, et il a fallu du temps, qu'un texte ça se vivait, plutôt que ça ne se pensait.
Cette expérience m'a fait comprendre qu'il fallait éviter d'écrire trop vite
Les textes peuvent être austères, mais jamais hostiles. Comment ton expérience littéraire a nourri ton approche musicale?
C'est assez difficile à dire. J'ai beaucoup écrit ces dernières années des romans et un livre d'histoire sur le rock en Bretagne, mais avec beaucoup de co-auteurs. En politique également, des discours, des communiqués de presse. Cette expérience m'a fait comprendre qu'il fallait éviter d'écrire trop vite. Avant de poser les choses sur le papier, je les laisse mûrir dans ma tête. J'écris le titre de la chanson, mais je ne formule pas le texte. Je préfère attendre que tout s'emboîte avant de formuler par écrit. Le jour où j'ai posé les textes avec la mélodie, il n'y avait plus rien à bouger. C'est une manière d'écrire, très différente du premier album où il y avait beaucoup de raturage, de bricolage.
Cet album se polarise autour de deux pôles, soit il est intime, proche de l'auditeur avec ces fragilités, soit il possède une rage assez fédératrice ('Tu Seras Mon Ombre', 'The Ride', 'I wanna Be Your Car'). Comment as-tu trouvé cet équilibre?
Je suis d'accord avec cette vision qui est liée à l'effort de scène de
Republik. Avec un morceau comme 'En Ce Jour On Ressent', nous essayons d'attraper le public par l'émotion et le transporter par le texte sans artifice musical. Il y a une chose en dehors de cela qui me fait me souvenir de ce qui m'a plu dans les groupes de rock que j'ai été voir, qui est la manière dont le rock and roll est encore joué aujourd'hui, c'est-à-dire d'emporter le public avec un
beat puissant, l'essence du rock 'n' roll. Le groupe évolue entre ces deux choses, des choses intimes, nostalgiques et doucereuses et le côté 'The Ride' même 'Magic Girls Are Back In Town', qui sont rentre-dedans. Hier, un producteur me disait que dans l'univers français, il n'y avait plus de groupe qui jouaient tout sur la puissance des guitares et de la batterie. Ces deux tendances m'intéressent et se retrouvent sur l'album. Dans le premier album, il y a un morceau comme 'Reality' que nous continuons à jouer et qui est un rock qui aurait pu être composé à la fin des années 70. Je sais qu'il a un côté nostalgique. Je le dédie souvent à
Jacno, car j'ai composé le riff, avec ce petit côté
Stinky Toys, après son décès. Je me suis dit : ''C'est marrant. A 57 ans, tu as fait plein de choses dans ta vie, mais tout ce que tu trouves de plaisant, c'est de jouer un putain de rock 'n' roll.'' (rires).
Plutôt sombre, le voyage se termine pourtant sur une note apaisante, avec 'Fin d'après-midi à Exotica', grâce à l'apport de la trompette d'Eric Le Lann. Etait-ce important de retrouver un peu de calme après un album assez noir?
Ce serait un peu osé de parler de concept-album. Mais il y a cette idée de vie utopique.
["Exotica"] est une invitation pour chacun à inventer sa vie utopique et sa manière de concevoir l'exotisme.
Est-ce qu'on peut dire qu' ''Exotica'' est une agence de voyage pour un pays fantasmé?
Oui, cela irait très bien. C'est une invitation pour chacun à inventer sa vie utopique et sa manière de concevoir l'exotisme. L'exotisme n'est plus ce qu'il était, nous n'avons plus la notion de voyage d'antan, avec le prix exorbitant des billets d'avion. ''Exotica'' est la ville que j'aurais envie de construire avec des gens proches. L'album décrit des endroits du monde tels qu'ils sont actuellement, où l'avenir n'est pas très brillant. L'idée finale c'est que nous sommes arrivés à destination, on est sur une terrasse et on écoute une trompette de jazz, un peu lascive, alors que le jour se couche.
On va parler des Rats d'égout (ancien nom de Marquis de Sade). Aujourd'hui es-tu toujours fier d'avoir fait partie de cette génération dorée, quoique sacrifiée. Par ailleurs, le groupe Octobre avait un réel potentiel avec un morceau 'Acteurs' qui aurait pu devenir un tube. Peux-tu nous parler un peu de ton regard apaisé ou non sur ces groupes et en particulier sur l'un de ses chanteurs, Patrick Vidal?
J'ai revu Patrick récemment. J'ai beaucoup aimé l'approche des textes de Patrick. Je regrette qu'on n'ait pas réussi à travailler ''Paolino Park'' un peu plus, et que nous n'ayons pas pu mieux nous connaître. C'était difficile, car Patrick habitait à Paris et moi à Rennes. Avec
Senso, on a fait un maxi 45 tours, qui était très bien. On joue le 25 mai avec
A Boy Called Vidal, et je pense que Patrick viendra nous rejoindre pour chanter 'L'Océan'.
Et sur Marquis de Sade?
J'ai plutôt un excellent souvenir de cette période. Tout n'a pas été génial, mais ça reste de bons souvenirs. A cette époque, nous n'avions pas les mêmes moyens de communication que maintenant.
A l'époque, un groupe qui ne signait pas dans une major périclitait en moins de deux ans.
Si tu nous avais eu à l'époque, le groupe aurait été un succès!
C'est difficile de comparer avec le recul et le changement de génération, mais j'avais l'impression que tout était plus rapide. Aujourd'hui, même si on communique très vite, cela ne veut pas dire que les choses bougent plus rapidement. A l'époque, un groupe qui ne signait pas dans une major périclitait en moins de deux ans. Nous, à partir du moment où nous avions mis le pied dans ce circuit, on savait que nous avions un avenir sur quelques années et sortir un album tous les ans pendant quatre ans (
Marquis de Sade et
Octobre se sont suivi très naturellement). Maintenant on est sur les réseaux sociaux, mais on n'a pas plus de résultat.
Comment se sont passées les retrouvailles entre Daniel Pabœuf, ancien Marquis de Sade à l'Ubu?
Avec Daniel, on ne s'est jamais perdu de vue. Il fait la première partie de
Republik à l'Ubu. Cela lui permet de venir nous rejoindre sur 'Ich Bin Schmutzig' paru sur le premier album et joué par James Chance au saxophone. D'un point de vue technique, comme la scène de l'Ubu est petite, un groupe complet en première partie poserait des problèmes de logistique. Mais avec Daniel, en solo c'est très bien et de qualité.
D'ailleurs on a beaucoup entendu des rumeurs au sujet d'une collaboration entre toi et un autre ex Marquis de Sade : Christian Dargelos. Qu'en est-il aujourd'hui?
Christian est venu chanter sur 'Democracy' du premier album, sorti sur un 4 titres. Avec Christian, nous sommes très amis, mais il n'y a pas de projet de collaboration. Si d'aventure, il voulait monter avec nous à l'Ubu, il serait le bienvenu.
Tu as été militant au sein du parti breton. Est-ce que cette expérience politique a également enrichi ton rapport à la musique bretonne ? Par ailleurs, est-ce que tu soutiens ou conseilles les jeunes groupes qui font du rock en breton? (Brieg Guerveno ou encore Rhapsoldya)?
Brieg, je le connais très bien. Les musiciens de Brieg sont les amis de Stéphane et de Robin. L'autre jour, nous sommes tombés l'un sur l'autre à Quimper, par hasard. Je trouve que la langue bretonne se marie bien avec le progressif de Brieg, même quand il travaillait dans des genres plus violents voire gothiques. Cette langue véhicule quelque chose d'animal. Dans les pays nordiques, ces consonances celtiques sont appréciées. Il y a des sons gutturaux qui collent bien avec le black metal. Le rap en breton ça passe très bien aussi.
Et Republik?
Je prends des cours. J'aimerais bien chanter une chanson en breton sur le prochain album. J'avais écrit une chanson en portugais et je n'ai pas eu le temps de la faire corriger. En anglais, je fais corriger mes textes par des anglo-saxons, mais je n'ai pas eu le temps de la faire corriger.
Tu as aussi joué et produit l'album d'Etienne Daho, ''La Notte La Notte'', qui l'a révélé. Que penses-tu de ce qu'il était à l'époque et de ce qu'il est devenu aujourd'hui?
Je trouve que sa carrière est intelligente. A partir du moment où tu es
frontman, tu sais que tu es amené à être sous le feu des projecteurs.
Un peu comme toi!
J'ai commencé à chanter à 55 ans. Je m'inscris dans une démarche de groupe. Si demain, Stéphane et Robin partaient, je ne sais pas si je continuerais.
Qu'attends-tu de cet album?
Même si on a eu l'impression de faire un meilleur album que le premier, on a eu sur 25 chroniques positives, une critique où on dit que mon accent anglais est un peu
frenchy. Je m'inscrirais en faux. Mon accent anglais n'est pas
frenchy!
Chaque fois que je vais à New York, les gens pensent que je suis Irlandais!
C'est l'accent breton!
(Rires) Je pratique l'anglais depuis longtemps, à cause des voyages et parce qu'une partie de ma famille est américaine. Là où j'ai le plus pratiqué l'anglais c'est au Portugal. Quand je produisais en studio, les ingénieurs du son étaient toujours anglais. Et les Anglais sont comme les Français, ils n'apprennent pas les langues étrangères. Et les Anglais sont pires. J'ai vue une scène terrible à mes débuts : un ingénieur du son anglais (avec qui je suis devenu pote par la suite) a pris à partie une jeune assistante qui avait écrit quelque chose en portugais.
''Où on est ici?''
-Dans un studio d'enregistrement.
-Et c'est quoi un studio d'enregistrement?
La fille ne savait pas quoi répondre. Et il lui a dit : ''C'est comme l'aéroport, c'est une zone internationale. Tu sais qui a crée le rock 'n' roll? C'est nous. Donc on parle anglais ici. Si tu écris encore en portugais, je te vire.'' Et la fille de chialer. Je me sentais gêné.
Pour en finir avec mon accent
frenchy, qui n'est pas celui de la BBC, chaque fois que je vais à New York, les gens pensent que je suis Irlandais, ce qui me flatte beaucoup. Mais ils ne voient pas l'accent français.
Les chroniques sont très bonnes, notamment un 5/5 sur Musicwaves. Es-tu surpris?
Oui, un peu, je pense qu'on a bien bossé.
Cela te donne la pression pour le prochain?
Très franchement, si on devait en refaire un maintenant, je serais très embêté pour trouver un titre comme celui-ci ou celui-là, je ne pense pas y arriver en quinze jours.
Quel est ton meilleur souvenir d'artiste?
C'est assez récent. Quand j'ai reçu un
bit transfer et que j'ai vu que c'était la partie de basse de Tina Weymouth et la partie de batterie Chris Frantz après Thanksgiving. J'étais au studio et c'est arrivé à 5h du matin et je me suis dit : ''Putain!''.
A contrario le pire?
Le premier album que j'ai produit sur mon label, c'est celui de James Chance ''Incorrigible''. J'avais repris le projet car la maison de disques initiale avait fait faillite. 1500 albums sont arrivés d'usine, j'en ai distribué quelques uns. J'ai ensuite appris que le disque craquait. Et j'ai écouté, et il y a eu un problème à l'usine. Il a fallu en refaire fabriquer 1500. Nous avons perdu un temps fou et beaucoup de fric. Je ne connais personne à qui c'est arrivé.
Nous allons terminer avec la dernière question. Quelle est celle à laquelle tu aimerais répondre?
Qu'est-ce qui te ferait plaisir?
Qu'est-ce qui te ferait plaisir? Arrêter cet interview!
(Rires) Très franchement, ce qui me ferait plaisir, ce serait de monter sur scène maintenant. On joue au Showcase à Rennes, le 22 avril.
Tu m'as dit que le précédent label ne pouvait pas te permettre de jouer beaucoup de dates? Est-ce que tu penses arriver à faire une cinquantaine de dates avec celui-ci?
On aura vite fait une vingtaine de dates. Sur une année coulante, c'est possible.
C'est tout le monde qu'on peut te souhaiter. Avec les retours de chroniques, tu y arriveras. Merci à toi.
Merci à vous et pour ce bon moment...