Quelle est la question que l’on vous a trop souvent posée ?
Mat Peq : Présentez-vous
Votre actualité est la sortie de « Heureux d’Etre Content » qui semble être votre sixième album. Comment s’insère ce dernier album dans votre discographie ?
C’est en fait notre 4ème album, il est dans la continuité des deux précédents « Travaille consomme et meurs » (2007) et « Allez tous vous faire foutre » (2011), le premier « negative génération » étant plus crossover avec un line-up différent. On a voulu continuer à exploiter les thèmes de la marginalité, des addictions, et de l’insoumission avec une approche encore plus libre et plus sale que jamais
Sur votre site, la composition d’un nouvel album est annoncée en 2013, avec une sortie prévue en 2014. Est-ce qu’il s’agit bien de « Heureux d’Etre content » ? Si oui, pourquoi ce retard ?
Oui on a pris le temps de bien faire les choses, on jongle entre nos boulots à côté, nos vies de famille et le groupe. Le fait qu’on soit indépendant et sans pression aucune de maison de disque nous a permis de travailler sereinement un album avec des compositions qui nous satisfont pleinement, et comme on est perfectionniste on a pris beaucoup de retard par rapport aux dates prévues.
Comment décririez-vous cet album ?
Comme un coton-tige sale dans une oreille propre.
Si je dis que votre musique est clairement assez directe, minimaliste et agressive, êtes-vous d’accord avec cette vision ?
Tout à fait mais pour faire une musique simple et sans fioritures, il faut passer par beaucoup d’étapes, beaucoup de tri, de recherche pour trouver la formule, le riff ou la punchline la plus efficace. Tout a l’air spontané mais il n’en est rien.
Mieux (ou pire), si je dis que la chronique de Music Waves annonce que « Les Marseillais sont en effet adeptes d’un rock direct, jouissif et spontané, au point d’en devenir parfois joyeusement bordélique. »… validez-vous ce côté bordélique ?
Non pas vraiment, tout est quand même musicalement millimétré et pensé. Le côté bordélique dont tu parles vient peut-être du fait que l’on met en scène des personnages marginaux et fous qui réagissent tous de manières incontrôlées.
Etes-vous plus proche de la scène punk française des années 80 ou bien de groupes plus modernes comme Tagada Jones ou Lofofora ?
Ni de l’un, ni de l’autre.
Vos textes allient souvent provocations un peu premier degré et critiques sociales plutôt « matures ». Est-ce une sorte de cahier des charges que vous vous êtes fixés, ou bien le hasard de l’inspiration ?
C’est le hasard de ce que je vais voir ou rencontrer dans la rue ou au bar du quartier. Un jour j’ai vu un gars se prendre la tête avec un lampadaire, j’ai trouvé l’image de ce gars vacillant engueulant ce bout de metal rigide et froid tellement forte que ça m’a inspiré le texte de « Verse la Javel » sur l’album. Il y a un paquet de gens fous, tristes ou alcoolisés ou les trois en même temps qui hurlent leur désespoir dans la rue, ce qu’ils disent est tellement libre et vrai, je ne peux que respecter leur parole et essayer de la retranscrire aussi fidèlement que possible.
Qui écrit les textes et de quelle manière ?
J’écris une grosse partie des textes et des thèmes en amont, et j’improvise le reste en studio.
Est-ce que vous pouvez nous parler du clip de 'J’arrive Quand J’arrive' (une seule image travaillée qui tremble légèrement) ? Pourquoi ce minimalisme ?
Ce n’est pas vraiment un clip, plutôt un habillage YouTube pour dévoiler le premier titre de l’album.
Est-ce que les retours reçus du clip 'Champagne', qui est lui bien plus scénarisé (sans difficulté), étaient décevants ?
On a fait le clip de 'Champagne' avec 200 euros et beaucoup de potes, on s’est éclaté à le faire et il a fait le boulot au niveau promo. Après il est vrai qu’on a torché des clips en 1 heure comme « Des Tasers et des Pauvres » et « Seul parmi les Autres » qui ont eu un plus gros impact grâce à chaque fois une idée simple et efficace , plan fixe du groupe dans notre local pour 'Seul parmi les Autres' et Nadine Morano dansant sur notre musique pour 'Des Tasers'. Comme quoi tu ne sais jamais à quoi t’attendre quand tu fais quelque chose.
Qui est en charge de l’artwork, très réussi, de votre dernier album (pochette et « clip ») ?
Merci je m’occupe des artworks du groupe depuis le début avec Elvisdead, un studio graphique créé avec mon frère sérigraphe depuis 10 ans, on travaille avec des groupes ou des studios de cinéma sur des affiches, des visuels de tee ou des créa de cover d’album. Pour les clip c’est le métier de Roswell avec sa team Kick Your Eyes Productions qui réalise énormément de clips de metal et de hip hop comme IAM.
Votre site internet est un peu à l’image de votre musique : un joyeux bordel peu conventionnel et souvent très marrant. Est-ce volontaire ?
Je t’avoue qu’on a pas changé de site depuis 2007, c’est vrai que ça commence à devenir un peu le bordel dessus.
Connaissez-vous le groupe Triple A Orchestra ? Leur site Internet reprend un peu la logique du votre avec ce parallèle fait entre le groupe et une entreprise cotée en bourse…
Non je ne connaissais pas mais je suis en train d’écouter en ce moment et il déchire bien ce duo. Pour le délire de la communication d’entreprise, on a mis ça en place en 2007 à la sortie de « Travaille Consomme et Meurs » et depuis nos fans aiment bien qu’on les maltraite à la manière de grands patrons du CAC 40.
Est-ce qu’en termes de communication, Facebook a remplacé pour vous ce site « officiel » ?
Oui on peut dire ça, on va bientôt transformer notre site en shop pour notre merch, le reste de la com se fera sur Facebook
Est-ce que vous tournez beaucoup ?
Non pas encore, on creuse des pistes pour que quelqu’un s’occupe de ça.
Etes-vous rattachés à une scène musicale particulière en terme de concerts ?
Non, on a fait 450 concerts en 20 ans et on peut dire qu’on joue partout avec tout le monde.
Comment se présente pour vous l’avenir du groupe ?
On continuera à jouer ensemble tant qu’on aura de la créativité et l’envie. Et jusqu’à maintenant ça ne s’est jamais arrêté.

Qu’attendez-vous de cet album avec le soutien de Dooweet ?
Comme n’importe quel album, qu’il aille le plus loin possible et qu’il soit écouté par le plus grand nombre.
Quel est votre meilleur souvenir en tant qu’artiste ?
Les années passées au sein du collectif Coriace.
Au contraire le pire ?
Les années passées au sein du collectif Coriace.
Quelle est la question que vous aimeriez que l’on vous pose ?
J’aimerai qu’on me demande quelle question on aimerait me poser.
Un dernier mot pour les lecteurs de Music Waves ?
Merci aux lecteurs de Music Waves, à Alex de Deadlight et Dooweet, si tu lis cette phrase c’est que tu t’es tapé toutes les conneries que j’ai dites au-dessus et pour ça bravo, ça veut dire que t’es prêt pour acheter notre dernière galette en vente ici et nous voir en concert bientôt près de chez toi !
Merci à Nestor pour sa contribution...