Il se passe rarement plus de 15 jours en cette période de l’année sans qu’un festival dédié au metal ne se déroule chez nos amis belges. Une semaine après le Headbanger’s Balls Fest, Music Waves se déplace à Ninove dans la région de Bruxelles pour la deuxième édition du Wildfest dédiée au hard rock, au glam et au sleaze. Aux commandes de ce festival se retrouve une même équipe d’habitués qui a à cœur de faire vivre le metal dans le pays. Et pour cette journée ils ont réuni la crème du genre avec des formations locales mais aussi des noms confirmés et une tête d’affiche exceptionnelle. Pour le cadre du festival nous avons rendez-vous dans une salle de moyenne taille située au cœur de la ville parfaitement agencée pour savourer les concerts dans de bonnes conditions.
Les hostilités vont débuter en milieu d’après-midi et la salle est déjà correctement remplie et affichera quasi comble dans le cœur de la soirée. Nous retrouvons les Belges de Nightmare, à ne pas confondre avec la formation française, qui a vu le jour en 2011 et œuvre dans un hard rock mélodique typique des années 80. Avec "Dirt" il a signé un premier effort convaincant et il va confirmer ses bonnes dispositions. Servi par un gros son il prend la scène d’assaut avec conviction dans un pur esprit hard rock’n’roll. Avec ‘Come And Get Me’ et ‘Runnin’ Away’ il propose des chansons à la fois accrocheuses et furieusement rock. On ne peut que savourer des soli ébouriffants typiques, de très bons chœurs, le tout faisant taper du pied. Au chant, Zan fait le taf avec une voix à la fois mélodique et pleine de cette gouaille rock qu’on aime. Le public adhère à cette belle prestation et le groupe enchaine les titres avec feeling. Puis avec ‘She Gives It All’ ainsi que ‘Hot In The Shade’, ‘Hard Time’ et ‘Down And Dirty’ en final il se montre convaincant dans un esprit glam rock costaud. Il nous fait aussi l’honneur d’un nouveau titre, ‘Last In The Dork’, dans un style proche de Motörhead avec un esprit rock. Nightmare est un groupe qui a du potentiel, le concert qu’il nous a délivré l’a prouvé et aura ravi plus d’un fan de rock.
Après ce début en fanfare nous partons vers la Norvège avec Suicide Bombers. Le groupe se définit comme le plus explosif groupe de rock’n’roll de l’histoire et avec son look glam empruntant autant à Mötley Crüe qu’à Steel Panther il ne passe pas inaperçu. Il à sa tête Chris Damien Doll au look volontairement provocateur avec casquette faussement nazie et lunettes de soleil lui donnant un look androgyne à la Rob Halford. Avant même le début du concert il va chercher le public et après une introduction empruntée à Richard Wagner il présente les musiciens dans une mise en scène au point. Le groupe nous emmène dans un hard rock mélodique servi par la voix rocailleuse de Chris et dans un pur esprit années 80. Sans être novateur il va nous proposer un bon concert, le public apprécie l’énergie déployée et ‘Ready For Tonight’, ‘Let’s Rock’n’Roll’ ou encore ‘Suicide Idols’ et ‘Planets Collide’ font leur effet. On pense parfois à AC/DC, à Thin Lizzy et grâce à de bons refrains et passages de guitare on tape du pied en rythme dans un bon esprit rock’n’roll. Au-delà d’une certaine provocation il faut retenir que Suicide Bombers est un bon groupe de hard rock efficace qui a proposé un excellent concert apprécié d’un public friand du genre. De plus on ne peut que saluer ces musiciens qui resteront à leur stand toute la soirée pour discuter avec leurs fans.
Avec Wildheart la Belgique est à l’honneur : le groupe joue à domicile et les fans sont au rendez-vous. Crée en 2014 il rend hommage au hard rock des années 80, la scène américaine en particulier, de Ratt à Dokken en passant par Mötley Crüe et Van Halen. Le look des musiciens dans cet esprit confirme le saut dans le temps que va nous proposer ce concert. D’entrée avec ‘On The Run’ chacun est séduit par la fraicheur et l’énergie déployée par Wildheart. Le son est parfait et le pur concentré de hard rock teinté de glam qu’il propose fait son effet. Au chant Farty est parfait avec la gouaille nécessaire et un ton dans les aigus à la manière d’un Geddy Lee. Ensuite avec ‘Get Up’ et ‘On My Way’ le groupe se met le public dans la poche, le rythme est intense et rock le plongeon dans les années 80 est total. Juste après, un rideau est déployé pour passer le clip de ‘Lovehunter’ mais des soucis de connexion ont fait échouer cette idée intéressante. Le groupe revient ainsi rapidement et repart de plus belle avec ‘A Stranger’s Eyes’ ou ‘Stone Cold Fox’. En toute fin de concert le groupe rendra même hommage à Whitesnake en reprenant avec talent ‘Still Of The Night’. Ceci achève un excellent concert, un des meilleurs de la journée et très apprécié par le public. Wildheart a un talent énorme qui ne demande qu’à exploser.
Avec Maverick nous retrouvons un habitué des scènes belges. Le groupe irlandais nous avait fait forte impression en ouvrant pour The Poddles avec son hard rock qui évoque autant Def Leppard que Judas Priest. Le groupe déboule sur scène précédé par la musique du film ‘Rocky’, idéal pour chauffer la salle. Dès le départ avec ‘All For One’ Maverick va faire l’unanimité, le titre est servi par un bon gros riff et au chant David Balfour fait merveille avec sa voix puissante et un charisme redoutable. Basé essentiellement sur le dernier album, "Big Red", le concert va faire un tabac auprès d’un public sous le charme. Avec ‘Free’ ou ‘The One’ et son solo à la Thin Lizzy le carton est total. Cette impression se confirme dans la seconde partie du concert et ‘Mademoiselle’ ainsi que ‘Forever’ marchent tout autant : cette dernière, inspirée du film ‘Highlander’, montre une face épique prenante. A noter aussi la bonne performance du batteur Jay remplaçant de manière exceptionnelle Mike retenu chez lui et qui maitrise le set. Avec son groove et son sens de la mélodie, Maverick a délivré une superbe prestation, confirmant un potentiel pour ce hard rock accrocheur. La journée se poursuit de superbe manière et la suite du programme ne devrait pas interrompre cette belle série.
L’Ecosse est ensuite à l’honneur avec l’arrivée de The Amorettes, power trio féminin formé en 2009 et qui marche droit dans les traces de ses ainées que sont Girlschool, Rock Goddess ou Crucified Barbara. Dès leur entrée les filles foncent droit devant avec une sacrée fougue dans un pur ton hard rock’n’roll. Le son est brut de décoffrage, un poil crade dans un esprit punk à la L7. Au chant Gillian balance la purée avec un timbre éraillé typique, et derrière elle les deux frangines Mackay forment une section rythmique efficace. La sauce prend doucement mais surement, le public finit par adhérer à ce hard rock sans fioritures. ‘Let The Neighbours Call The Cops’ fait un joli tabac et rappelle Motörhead, puis avec ‘Rock Me, Roll Me’ et son refrain les filles enfoncent le clou, Gillian balance un solo brulant, chacun apprécie la belle fougue de ces demoiselles. La suite du concert va confirmer la bonne impression, The Amorettes revient sur ses trois albums et montre qu’il a de belles cartouches. Ainsi ‘Son Of A Gun’, ‘Hot And Heavy’ tout comme ‘Give ‘Em Hell’ et ‘White Russian Roulette’ font leur effet dans ce pur esprit hard rock traditionnel. The Amorettes a donné un concert de qualité, certes les filles n’inventent rien mais elles manient le genre avec efficacité. Il convient de saluer cet esprit purement rock qui en aura ravi plus d’un ce soir.
La soirée est avancée et l’ambiance va encore monter avec la venue de Niterain. Originaire d’Oslo, le groupe a deux albums à son actif et comme son nom et son logo le laisse deviner il œuvre dans un hard 80’s. De plus le look des musiciens renvoie à la scène hard américaine de l’époque. Après une longue introduction ils débarquent et balancent la sauce avec énergie sans se poser de questions. ‘Vendetta’ est une belle bombe avec un bon esprit rock’n’roll et un chant plein de cette chaleur que l’on aime. Tout cela électrise un public à fond derrière le groupe. De plus au milieu de ‘The Threat’ le groupe a la bonne idée de reprendre le ‘Highway Star’ de Deep Purple pour un résultat parfait qui fait grimper l’ambiance. La suite du concert va confirmer ce départ, Niterain sait tenir sa scène et dispose d’excellents titres dans cette mouvance hard vintage. ‘Bad Boys’, ‘Come Out’ ou encore le bien nommé ‘Rock’n’Roll’ font leur effet et le public est ravi de cette prestation. Le concert s’achève en beauté avec ‘Fight For Your Right’ pendant lequel Niterain proposera un extrait du ‘You Really Got Me’ des Kinks dans une sauce proche de la version de Van Halen. Ce concert aura été une réussite, Niterain a fait honneur à sa place en haut de l’affiche et a bien préparé le terrain pour la très attendue star de la journée.
Car en ayant attiré Kissin’ Dynamite le Wildfest a frappé un joli coup. Les Allemands sont revenus en forme avec l’album "Generation Goodbye", parfait concentré de heavy mélodique et gorgé de tubes. Chacun est donc impatient de retrouver les frères Braun et leurs compères puisqu'ils sont parmi les meilleurs dans le genre. Kissin’ Dynamite, en pas loin de 10 ans de carrière et 5 albums, a montré de grandes choses grâce à la voix chaude et puissante de Johannes, un sens du riff et du solo et des refrains taillés pour la scène. L’ambiance est énorme dans une salle comble, il faut dire que commencer avec le titre éponyme du nouvel album est une excellente idée : il est un parfait condensé du meilleur du genre et en parallèle la sympathie et le charisme de Johannes saute aux yeux de tous. La première partie du concert pioche intelligemment dans quasiment chaque album du groupe : ‘Love Me, Hate Me’, ‘Money, Sex & Power’, ‘DNA’ et ‘Running Free’ font forte impression et enchantent le public. On ne peut en effet qu’apprécier cette force qui fait toute la place aux mélodies et le talent énorme d’Andreas Braun et Jim Müller aux guitares.
Dans la deuxième partie Kissin’ Dynamite va revenir sur son nouveau bébé et va faire un carton. Ces chansons explosent dans le cadre du live et montrent un potentiel pour devenir des standards : ‘She Came, She Saw’, ‘Somebody To Hate’ sont deux grands moments, et sur la première la communion avec le public est totale. Puis le single ‘Hashtag Your Life’met le feu, ce titre critique sur les réseaux sociaux est une merveille de metal mélodique au refrain parfait et à la mélodie imparable. Au milieu de toute cela on ne peut aussi être que séduit par ‘Sex Is War’ et surtout par l’énorme ‘Ticket To Paradise’, un titre qui reste un moment fort en concert avec son superbe refrain à la mélodie entêtante. C’est d’ailleurs sur ce titre que le groupe se retire mais il revient pour 3 titres. Et c’est un festival ! Avec ‘I Will Be King’ et ‘Six Feet Under’ il propose deux hits de l’excellent "Money, Sex & Power". Enfin il nous balance avec ‘Flying Colours’ un titre de son nouvel album taillé pour la scène et idéal pour achever le concert sur une belle note, chacun ayant gardé en tête un long moment le refrain parfait de cette chanson. Kissin’ Dynamite est un formidable groupe de heavy mélodique et un monstre scénique qui nous a délivrés ce soir une prestation brillante. Ce concert restera à n’a pas douter dans les mémoires de tout le monde et il conclut une superbe journée de hard rock.
Il nous reste à remercier toute l’organisation et pour l’accueil et Mike De Coene pour nous avoir permis de suivre le festival dans de si bonnes conditions.