Quelle est la question que l’on vous a trop souvent posée ?
Ulrich : Sans hésiter : « Présente-nous VOLKER ! ». Pour le coup j'aime ta première question !
Volker comprend des membres issus de la scène black/sludge française. Entre Otargos par exemple et ce nouveau projet, n'est pas le grand écart ?
C'est complètement voulu, nous avions tout simplement envie d'explorer de nouveaux horizons, de laisser parler notre inspiration, de nous épanouir dans un registre différent, et sortir des carcans de la scène extrême. En tant que compositeur c'est une sorte de résurrection pour moi, je dois avouer.
Existe-il pourtant des racines communes entre Volker et vos autres groupes ?
Je ne pense pas que musicalement il y a des racines communes entre VOLKER et nos groupes ou ancien groupes respectifs, nous cherchons justement à nous investir ailleurs, sinon à quoi bon un nouveau projet !
J'aurai beau essayer de faire le riff le plus « rock » possible... de
par mes antécédents cela sonnera toujours quelque part un peu dark
Il y a pourtant dans vos compos une noirceur, un sens du malsain qui témoignent d'un socle clairement metal. Qu'en pensez-vous ?
Cela reste inévitable je pense, surtout pour moi. Même si le registre et les inspirations sont très différents cela fait plus de quinze ans que je compose dans un registre black/death, j'ai même quasiment commencé par ça en fait. J'aurai beau essayer de faire le riff le plus « rock » possible... de par mes antécédents cela sonnera toujours quelque part un peu dark. C'est ce qu'il fait que VOLKER ne sonne pas comme BB brunes !
Je dois admettre que cela me dérangeait pas mal au début, une sorte de frustration car je voulais sortir de mes influences originelles. J'ai fait une sorte de fixation voir de phobie sur toutes ces sonorités parfois un peu trop « metal » ou « black » à mon goût. ce mélange est finalement c'est devenu un peu une part de l'identité du groupe.
En aviez-vous marre de la scène extrême et pourquoi ? Peut-on dire qu'il s'agit d'une récréation pour vous ?
En réalité on n’a pas claqué la porte de la scène extrême, Otargos par exemple reste toujours d'actualité. Nous avions juste envie d'explorer de nouvelles choses en tant que musiciens. Cela faisait pas mal de temps que Manu et moi on parler de monter un nouveau projet plus orienté « Rock ». Même si on navigue depuis longtemps dans l’extrême nous n'écoutons pas que ça, loin de là. Et heureusement d'ailleurs ! VOLKER n'est pas une recréation c'est un projet on ne peut plus sérieux, on est à 200%.
Comment Jen a-t-elle rejoint le groupe ? Est-ce votre premier choix ?
Au commencement de VOLKER Jen était encore dans Noein en fait, peu de temps après elle a quitté le groupe. Elle a entendu ce sur quoi on travaille et a de suite été inspirée par le projet, évidement c’était pour nous une chance à saisir. Elle est talentueuse, peut chanter dans beaucoup de registres, clair et saturé, et assure visuellement sur scène.
Aviez-vous dès le début l'envie d'avoir un chant féminin ? Pour quelles raisons ?
C’était une de nos premières idée, ce n'est pas faux, mais nous n’étions pas encore réellement fixés. Il faut être honnête : une frontwoman c'est toujours un atout !
Jen a réellement donné son identité au groupe
Une bonne part de votre identité réside dans la voix de Jen, très versatile. Si on vous dit qu'il y a chez elle de lointaines influences façon Evanescence, êtes-vous d'accord ?
Jen a réellement donné son identité au groupe, cela va sans dire ! Au-delà de son chant elle a apporté tout son univers « creepy » et « freaky » à VOLKER. Pour ce qu'il y est d’Évanescence... j'avoue je ne sais pas mais je vois ce que tu veux dire, principalement sur certain morceaux de VOLKER aux voix langoureuses et planantes. Je n'ai jamais été un grand fan du groupe mais je reconnais les talents d'Amy Lee.
Vous citez comme références les années 80 et 90. Quels groupes de cette époque vous ont marqué dans ce style punk, grunge... ?
Nirvana évidement, mais aussi The Misfits, Blondie, Billy Idol, GnR .... et d'autres qui sortent même parfois de ces registres. Nous avons pas mal de références/influences qui se sont pas explicites finalement. L'ambiance et l'image nous inspirent tout autant que la musique en elle-même.
Au niveau des textes, vous citez comme inspiration des films d'horreur etc. N'est-ce pas un peu cliché ?
Franchement, on s'en fout c'est ce qui nous inspire, point barre, on fait encore ce que l'on veut !
"Dead Doll" est une usine à tubes. L'album a-t-il été long à composer ou bien cherchiez-vous à conserver une forme de spontanéité ?
On est plutôt dans la spontanéité travaillée, je dirais. On part du principe que ça doit sonner de manière naturelle et tout seul. C'est pour cela qu’on ne surcharge pas d'arrangements ou de 50 pistes de guitares, ça doit rester simple, efficace et « rock ». Quand je compose, je n'aime pas bosser des semaines sur un morceau, pour moi c'est signe que quelque chose cloche, dans ce cas j'efface tout et pars sur autre chose.
Malgré son caractère très brut, l'album semble néanmoins très travaillé...
Oui, il y a un boulot quand même, les morceaux ne sont pas composés en une aprèm' à l'arrache d'un premier jet ! Il y a du boulot, perso je passe 2/3 de mon temps à bosser sur la compo... Une fois la musique validée, Jen s'attaque aux textes au chant et propose une version Beta du flow, on lui laisse carte blanche. Elle ressent le morceaux d'une manière propre à elle. Ses idées de chants n'ont la plupart du temps aucun rapport avec celles que j'imaginais lors de la composition... c'est à chaque fois une réelle surprise. Jen donne toute son ampleur à la musique de VOLKER.
"Suicide Love Addict" est marqué par la présence de Arno Strobl. Comment s'est déroulée cette collaboration ? Très facilement, on peut l'imaginer...
Oui, très simplement ! On a de suite pensé à Arno pour ce morceau ! Il nous fallait une voix masculine mais pas linéaire ou monotone, avec un coté narratif... Arno sait tout faire : il a mille voix, c’était le mec idéal ! Jen a écrit le texte, a posé ses propres parties de chant. On a laissé ensuite Arno faire comme il le sentait, on ne voulait surtout pas le brider. Le résultat est juste excellent !

Qu'attendez-vous de "Dead Doll" ?
Faire connaître le groupe bien sûr, et que cela nous permette d'aller beaucoup plus loin !
La release party avec Dool a été annulée. Pour quelles raisons ?
La prod a jugé bon de reporter la date, l'album est sorti plus tard que prévu initialement, la promo n’avait donc pas eu le temps de se faire correctement.
Volker est-il destiné à durer ? Qu'en est-il de vos autres groupes ?
Quelle question !! J’espère bien ! Nous sommes à 200% sur VOLKER. Nos autres groupes sont arrivés en fin de promo de leurs dernières prod, cela nous laisse le champ libre. Nous y reviendrons plus sérieusement en son temps.
Quel est votre meilleur souvenir en tant qu’artiste ?
Perso mes passages au Hellfest resteront dans les meilleurs !
Au contraire le pire ?
Toutes les dates foireuses ou le promoteur n'a fait aucune promo.... n'a prévu aucun catering ou hôtel... malgré avoir accepté au préalable les conditions générales.... c'est inacceptable.
Quelle est la question que vous souhaiteriez que l’on vous pose ?
Quand sort le prochain clip de VOLKER ? Début Juin, un nouveau clip sera révélé. Réalisé par Van Espen, les même gars avec qui nous avons déjà tourné « OBEY ! »
Un dernier mot pour les lecteurs de Music Waves ?
Nous serons sur scène fin Août au Festival des Arts Bourins, au Menecy Metal Fest et Musik O Eye Fest à la rentrée !
Merci à Childeric Thor pour sa contribution...
Plus d'informations sur https://www.facebook.com/volkerofficial