Le Vendredi est le cœur du festival, les concerts débutent dès 11h sur les scènes principales, avec l’ouverture de la Louder qui semble petite par rapport à ses sœurs mais serait une scène principale n’importe où ailleurs, et les concerts vont s’enchainer et se chevaucher. Il est logiquement impossible de tout suivre et des choix douloureux seront à faire. Néanmoins au-delà des scènes principales nous n’avons pas négligé les concerts sous chapiteau avec de sacrés bons moments.
Car du côté de la Wet et de la Headbangers pas mal de concerts auront marqué les esprits. Avec Kissin’ Dynamite les fans de heavy mélodique sont aux anges. Le groupe allemand est un expert en matière de refrains fédérateurs et il nous délivre une prestation brillante. En vrac ‘Hasthag Your Life’, ‘Love Me, Hate Me’ ou ‘She Came, She Saw’ auront mis le feu à un public qui ne demandait que ça.
Au milieu des années 90 Dog Eat Dog a été un pionnier en matière de fusion rap hardcore. Depuis son retour il met le feu partout où il passe et Wacken ne va pas faire exception. John Connor est en pleine forme et le public lui mange dans la main à grands coups de pogos incessants et dans une ambiance énorme. Grande réussite : ce concert sera à classer dans le top des meilleurs du festival.
Avec Grand Magus un souffle frais et épique va souffler sur la scène. En digne représentant d’un heavy grandiloquent le groupe va proposer un concert fort et prenant parfaitement amené par des musiciens au puissant charisme. Le public va savourer des moments marquants avec ‘I, The Jury’, ‘Iron Will’ ou encore ‘Hammer Of The North’. Après cet appréciable vent du nord, c’est un vent sludge qui va s’abattre sur Wacken.
Les Belges de Steak Number Eight sont devenus une valeur sûre du genre. Leur prestation intense, puissante mais aussi hypnotique est un succès devant une audience attentive et friande du genre. Le public en sortira un peu sonné mais prêt à réserver l’accueil que mérite Prong. Tommy Victor et ses hommes sont en forme et vont balancer une prestation brulante. Le métal groovy des Américains fait toujours autant son effet et d’entrée avec ‘Disbelief’ ils frappent un gros coup. Le son est énorme, la basse de Victor virevolte et le public est à fond dedans. La suite du concert va confirmer cette forme, avec ‘Ultimate Authority’, ‘Broken Place’ ou encore ‘Snap Your Fingers, Snap Your Neck’ Prong cartonne. Ce concert aura été un grand moment de plus dans la Bullhead Circus..
Nous arrivons dès le début des hostilités sur les grandes scènes. Il est 11h quand Kadavar débarque sur la troisième scène du festival. Le public est clairsemé mais les fans sont au rendez-vous. Kadavar c’est du rock purement 70’s, du look des musiciens à la musique, et le trio va nous délivrer une solide prestation, très vintage avec un charme fou, comme un plongeon dans le temps. On a apprécié des riffs bien acérés et une gouaille chaleureuse au chant. En fin de concert la reprise de ‘Helter Skelter’ aura fait effet.
Après ce concert sympathique Lacuna Coil débarque, les Italiens ont une heure pour convaincre, et ils vont y parvenir : le duo vocal fonctionne, Christina Scabbia harangue la foule avec hargne et le mix entre néo et heavy passe bien grâce à une set list bien foutue. Entre ‘Die & Rise’, ‘Heaven’s A Lie’, ‘Our Truth’ ou ‘Blood, Tears, Dust’, Lacuna fait le taf avec talent et reçoit un accueil chaleureux. Il est certes possible de regretter le passé du groupe, mais en ce début de journée Lacuna Coil a servi un concert convaincant et frais.
Nous enchainons avec Sanctuary : Warrel Dane et sa bande viennent porter la parole power metal et vont coller une claque à l’auditoire. Nous assistions à un excellent concentré du meilleur du genre, porté par la voix haut perchée d’un Warrel en forme. Avec ‘Frozen’, ‘Question Existence Fading’, ‘Frozen’ et ‘Future Tense’ il va se tailler un joli succès. Les musiciens sont au top et rendent parfaitement toute la technique des titres. Sanctuary trace depuis son retour une jolie route et a donné un concert de grande qualité.
Grave Digger est très attendu pour un concert mettant en avant sa trilogie médiévale. A domicile il attire une foule immense et son heavy épique fait un carton. Il faut dire que ‘The Dark Of The Sun’, ‘Knights Of The Cross’ ainsi que ‘Excalibur’, ‘The Ballad Of Mary’ et ‘Morgane Le Fay’ sont tous de grands moments. En fin de concert il fait un tabac avec ‘Rebellion’ repris en chœur et l’antique ‘Heavy Metal Breakdown’. Grave Digger reste une valeur sûre en matière de heavy metal classique.
Sonata Arctica a la chance de remplacer Morbid Angel et va en profiter à fond. Il va jouer une carte heavy avec certes la mélodie présente mais en mettant en avant sa face plus puissante. Dans ce registre ‘Fullmoon’, ‘The Wolves Die Young’ et en fin de concert ‘Black Sheep’ et le costaud ‘8th Commandment’ vont faire un carton. Au milieu ‘Tallulah’ aura ravi les amateurs de sucreries. Enfin avec ‘Don’t Say A Word’ et le final sur ‘Vodka’ Sonata achève de rassasier un public ravi de cette belle prestation.
Saltatio Mortis enchaine. A domicile il va nous balancer une heure de folk teinté de heavy et de pop dans une pure tradition germanique. Le public est à fond dedans et on ne peut que se laisser entrainer dans cette folie servie par des musiciens en tenue et sur fond de cornemuse. Le groupe va enchainer les hits, dont ‘Idol’ ou encore ‘Wo Sind Die Clowns’. Un grand moment viendra quand Alea ira se faire porter par la foule tout en chantant. Clairement ce concert restera comme un grand moment de cette journée.
Paradise Lost débarque sur la Louder : le groupe anglais va délivrer une solide prestation servie par des musiciens en forme avec un Nick Holmes à l’humour corrosif. Le son est correct et les titres vont parcourir la carrière du groupe. De ‘One Second’ à ‘Say Just Words’ en passant par ‘Gothic’, ‘Pity The Sadness’, ‘True Belief’ et ‘Enchantment’ il va habilement surfer sur ses périodes musicales. Avec ‘The Longest Winter’ et ‘Blood And Chaos’ il présente deux nouveautés savoureuses. Paradise Lost aura ce soir fait plaisir à ses fans.
Apocalyptica enchaine, le quatuor de violoncellistes joue un concert consacré à Metallica et si l’ensemble est parfaitement joué et même bluffant, ce concert va s’avérer assez long et répétitif. Les hits de Metallica font de l’effet mais plus d’une heure sous ce format finit par provoquer l’ennui - seul ‘Orion’ en fin de show sortant un peu de la torpeur. Apocalyptica n’aura guère séduit au-delà d’un noyau de fans.
Avec Emperor nous retrouvons les maîtres de l’art noir. La première partie du concert sera consacrée à "Anthems to the Welkin at Dusk", le bijou black metal. Servi par un Ihshan charismatique ce concert va être envoutant et d’une intensité rare, faisant apprécier du chant clair et des passages atmosphériques envoutants - l'interprétation magistrale du référentiel 'The Loss And Curse Of Reverence' restera sans nul doute dans les mémoires de beaucoup . En fin de concert 3 titres référentiels achèvent cette messe noire en beauté. Emperor a assumé en maître sa place sur l’affiche.
La tête d’affiche c’est Megadeth. Avec un petit retard et devant une foule dense, Mustaine et sa bande vont balancer un show classique mais très bien interprété grâce au brio des nouveaux, Loureiro et Verbeuren. En 16 titres Megadeth va faire honneur à ‘Dystopia’ avec 6 extraits dont ‘Fatal Illusion’ et ‘The Threat Is Real’ et proposer un best-of avec les habituels ‘Hangar 18’, Tornado Of Souls’, ‘Symphony Of Destruction’ et un final brulant avec ‘Mechanix’, ‘Peace Sells’ et ‘Holy Wars’. Megadeth a impressionné avec force.
Il est tard mais il reste des forces pour Turbonegro. Il subsiste devant la scène les die hards et ce concert haut en couleurs va faire un carton. Ce savant mélange de hard, de pop punk alternative est irrésistible de fraicheur et va apporter de la bonne humeur. Au chant, Sylvester est parfait et remplace Hank à merveille. L’ambiance est énorme et en 16 titres avec un final brulant sur ‘I Got Erection’ le groupe ravit les fans. On ne peut que saluer l’idée d’avoir fait venir Turbonegro à Wacken tant il a été excellent. Ceci conclut une journée incroyable et forte en émotions, que la boue n’a pas réussi à gâcher, au contraire : l’envie de remettre ça le lendemain est même très forte.