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TITRE:
STINKY (12 JANVIER 2018)
TYPE:
INTERVIEWS
GENRE:
HARDCORE
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A l'occasion de la sortie de "From Dead-End Street", Music Waves avait pris rendez-vous avec les membres de Stinky...
STRUCK
- 30.01.2018 -
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Quelle est la question que l’on vous a trop souvent posée ?
Titouan : Je pense que c’est « Qu’est-ce que ça fait d’être la seule fille dans un groupe de mecs » ou « Clisson, ville du Hellfest ? »
Claire : Ta deuxième question peut-être (Sourire) ?
Justement on a dû souvent vous le demander mais c’est un passage obligé, donc notre première question a un rapport avec Claire, vous évoluez dans un milieu très masculin et on se demandait ce qui vous avait donné envie de choisir une chanteuse ? Les qualités de Claire, qui est très impressionnante avec sa voix aiguisée au rasoir, vous ont convaincu d’emblée et vous vous n’avez pas envisagé un autre choix ?
Claire : Je laisserai les gars répondre là-dessus car la question leur est clairement destinée, même si j’ai une petite idée de leur réponse (Rires).
Pour contextualiser mon arrivée, on m’a proposé de remplacer temporairement leur chanteur indisponible pour une tournée européenne, le chanteur en question a fini par quitter le groupe et on m’a proposé de le remplacer définitivement.
Paul : L’arrivée de Claire est venue très naturellement, on ne s’est pas réveillé un matin en se disant « il nous faut absolument une chanteuse ». Cette opportunité s’est présentée à nous et on l’a saisie. Je me souviens avoir émis l’idée aux gars un soir, et on s’est dit « bah carrément pourquoi pas !! » et là suite vous la connaissez (Sourire)
Et est-ce que l’exemple de Candace qui œuvre dans Walls Of Jericho a pu vous aider à aller dans cette direction ?
Paul : Alors même si pour la plupart d’entre nous on aime bien Walls of Jericho, ça ne nous a pas du tout influencé. Là c’est pareil on ne sait pas dit « on va prendre une fille au chant pour faire du Walls Of Jericho français », ce n’est pas du tout la philosophie du groupe. Rien n’a été orchestré, on a pris les choses comme elles sont venues.
Pour Claire quelles sont ses influences, cette dernière peut-être ou Candice de ETHS dans un style plus nu metal ?
Claire : Alors c’est assez étonnant, parce qu’on me demande souvent si mes influences sont ciblées sur des chanteuses, sans aucun doute parce que je suis une nana. Cependant, au risque d’en surprendre plus d’un, je n’ai que rarement été inspiré par des chants féminins. Non pas que ceux-ci ne méritent pas un intérêt tout particulier, mais tout simplement parce que l’automatisme de la chanteuse influencé par des chanteuses ne s’est pas manifesté chez moi. Je suis influencé par des voix, des tessitures, pas par la personne derrière le micro. Les voix de Candace ou de Candice, bien que très impressionnantes ne se rapprochent pas du tout de la mienne et de ce que je veux (et peux) proposer. Je vais plus m’inspirer de chanteur comme Adrew Neufled de Comeback Kid, Aaron Bedard de Bane, Nick Horsnell de Miles Away. Il y a une chanteuse cependant que j’ai découverte tardivement (après avoir commencé le chant saturé) et qui a une voix qui me parle terriblement, c’est Chlo de Vales.
Vous avez commencé votre carrière en balançant pas mal d’EP dans un pur esprit punk. Depuis 2015 vous êtes passés au format album, qu’est-ce qui a motivé ce choix de proposer plus de titres au sein d’un même disque ?
Titouan : On a réussi à garder un line up stable à partir de ce moment-là donc c’était plus cohérent de partir sur la création d’un album. On a sorti 3 EPs en 3 ans, il était temps d’écrire un album, « Against Wind and Tide », qu’on a sorti en octobre 2015. C’était la suite logique de sortir un second album 2 ans après avec « From Dead-End Street ». Le groupe a évolué ensemble, ça se sentait en live, le premier album n’était plus aussi révélateur de ce qu’on pouvait proposer à 5, donc il en fallait un second !
De même vous avez raccourci le nom en étant juste Stinky sans le Bollocks qui collait derrière, ce faisant vous cherchez à vous rapprocher d’une communication plus traditionnelle et moins marqué punk ?
Titouan : Pas forcément, le groupe a connu beaucoup de changements de line up (3 chanteurs et 7 batteurs différents). On a eu des retours de personnes venant au concert qui ne savaient plus qui aller chanter sur telle ou telle date. Lorsque Claire (chant) et Paul (batterie) ont rejoint le groupe fin 2014 et qu’on s’est dit qu’on partait sur un album on a choisi de raccourcir le nom histoire de mettre les choses à plat avec ce line up. Et on nous surnommait déjà les « Stinky » à ce moment-là, alors ça allait clairement de soi.
Votre terrain de jeu c’est la scène, 300 concerts, 15 pays visitées, des festivals, tout cela en étant très indépendant, vous êtes la preuve qu’en se remuant on peut aller partout et jouer partout… Vous avez joué avec le meilleur de la scène hardcore et punk, quels souvenirs retirez-vous de ces concerts et en quelle mesure ces concerts ont pu influer sur votre style et votre écriture ?
Titouan : Enormément de souvenirs, de rencontres, de moments forts. En termes de style et d’écriture c’est surtout le travail en répète qui fait évoluer (enfin on essaie). Après on a eu la chance d’acquérir de l’expérience avec tous ces concerts, une expérience tant scénique qu’organisationnelle, l’histoire banale d’énormément de groupe Do It Yourself. Concernant les premières parties avec des groupes importants c’est surtout dans l’attitude des groupes que l’on a pris parfois des claques, un groupe comme Sick of it All reste à la fois professionnel et très accessible. De mémoire on a jamais joué ou alors très rarement avec un groupe inaccessible ou arrogant.
Vous êtes de Clisson et vous avez pu jouer au Hellfest en 2014 sur la Warzone, quels souvenirs gardez-vous de cette date, cela doit être spécial de jouer dans un si grand festival tout en restant à la maison ?
Titouan : Oui, surtout que la majorité du groupe est bénévole sur le festival donc on le connait plutôt très bien. Beaucoup de proches sont venus et étaient contents pour nous. De voir le nom de son groupe sur ce type d’affiche c’est toujours chouette.
Il y a eu du stress avant cette date et que pensez-vous en général de ce festival, parti d’un Fury Fest assez amateur et indépendant pour devenir le Hellfest énorme qu’il est ?
Titouan : Ce n’est pas la date ou on a le plus stressé, mais c’est vrai que c’est énorme comme organisation. Le genre de moments qui n’arrive pas souvent et que tu peux compter sur les doigts de la main. Ça change énormément de la majorité des concerts qu’on a pu faire.
Musicalement, 12 titres pour 27 minutes, c’est ce qui s’appelle aller droit au but ! On a comparé le disque à un échange de coups comme à la boxe, c’est l’idée finalement, 12 rounds pour une courte durée pour ne pas lasser et tabasser ?
Titouan : Oui, c’est tout à fait. On pense qu’un album de 50 minutes de hardcore c’est pénible à écouter, sauf exceptions bien entendu. On aime bien ce style rapide, direct, agressif et mélodique. Ça colle bien avec le set qu’on propose en live.
Votre style évolue entre hardcore et punk mélodique, comment abordez-vous l’écriture des chansons pour balancer entre les deux styles ?
Titouan : Le guitariste et le bassiste proposent généralement les riffs de guitare et après on discute ensemble des structures avec les idées et les envies de chacun. La thématique du texte et le placement du chant vient en dernier et c’est Titouan et Claire qui s’y collent. On a composé pas mal de morceaux pour le dernier album, pour finalement n’en conserver que 12. Ceux qui nous semblaient cohérent sur ce projet d’album.
Votre style est plus souvent hardcore mais le punk garde une belle place, ce style a une place spéciale pour vous dans votre parcours musical comme musiciens ?
Titouan : Effectivement le punk rock fait partie des influences de certains membres du groupe et on se sent plus proche musicalement de la scène hardcore punk que beatdown par exemple. Du coup ça se ressent dans les compositions.
‘Unanswered’, ‘Otherside’ et ‘Moutain Park’ nous ont marqué dans ce style punk, elles donnent envie de tout casser en live tout en proposant des mélodies faciles à retenir. Proposer des titres taillés pour la scène c’est une évidence ? Et dans le style ou faut-il aller chercher vos influences ?
Titouan : La plupart des morceaux sont pensés pour le live. On fait des albums pour les jouer en concert. Après au sein même du groupe il y a des divergences par rapport à la pertinence de jouer tel ou tel morceau sur scène, les goûts de chacun en gros. Pour ce qui est des influences on y répond ci-dessous.
Pour les titres taillés hardcore on a été scotché par leur rage, leur courte durée et cet effet vraiment uppercut, proposer des titres si courts c’est une manière de montrer une férocité qui n’a pas le temps de s’éteindre ?
Titouan : Oui il y a de ça, à trop trainer en longueur on perd parfois en efficacité.
Dans le style ou faut-il aller cherchez vos influences ? Vers Comeback Kick, Sick Of It All et une certaine scène hardcore nord-américaine ?
Titouan : Alors il y a beaucoup d’influences puisqu’on écoute tous des choses un peu variées. Effectivement pas mal de groupes nord-américains dont Comeback Kid, Bane, Propagandhi… Je citerais aussi les australiens de Miles Away. Une partie du groupe écoute davantage de Metalcore comme While she Sleeps, Architects, Napoleon. Enfin tu trouveras aussi du Crust (Tragedy), du Punk rock… Pour les influences liées au texte pas mal de films, séries, livres…
Claire : Il y a quelques indices dans les samples de l’album (Sourire)
Enfin il y a deux duos qui sont bien remuants, faire appel à des invités c’est une manière de garder le contact avec les potes dans les groupes et garder les pieds sur terre ? Celui avec Vincent d’Aqme et Butcher Rodeo est une grosse claque, est-ce qu’Aqme a pu compter comme influence dans votre parcours ?
Titouan : On aime bien l’idée d’avoir des featurings, ça permet de présenter autre chose sur l’album. On essaie de faire ça avec des gens qu’on respecte musicalement et humainement.
Claire : Pour Aqme ce n’était pas dans ce cadre qu’on a contacté Vincent, mais suite à un live avec The Butcher’s Rodeo son autre groupe. On a passé un bon moment en leur compagnie, on aime bien la voix de Vincent, notamment ses parties chant clair. Ça pouvait apporter quelque chose de différent, donc on s’est lancés, et on le remercie d’avoir accepté.
Quels sont vos projets à présent, rejouer au Hellfest ou dans de grands festivals serait une envie je suppose ?
Titouan : Ce serait super oui, mais les places sont tellement chères. Jouer partout où on nous invite ce serait déjà une bonne chose !
Avec l’appui de Finisterian Dead End pensez-vous pouvoir allez encore plus loin et venir titiller les gros noms du genre ?
Titouan : On cherche continuellement à améliorer le groupe et ce projet. En rejoignant Finisterian Dead-End l’idée c’était d’être appuyé sur la sortie de l’album tant sur la promo que sur la distribution.
Claire : On espère qu’on progressera aux côtés de Laurent (boss du label) et qu’il nous aidera à aller plus loin dans ce projet, oui.
Quelle est la question que vous aimeriez que l’on vous pose ?
Titouan : Si "Blade Runner 2049" vaut mieux que les derniers "Star Wars" (Rires)
Un dernier mot pour les lecteurs de Music Waves ?
Merci à vous pour le soutien, soutenez la scène que vous aimez et restez curieux !
Merci à Noise pour sa contribution...
Plus d'informations sur https://www.facebook.com/stinkyhc/
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