Pas moins de 3 groupes accompagnaient les Suédois d'
Arch Enemy avec comme mission principale de chauffer un public qui ne s'est pas laissé prier : tout d'abord les rythmes effrénés et déjantés des Ukrainiens de
Jinjer, puis ceux de
Tribulation, que nous avons pu apercevoir de loin, mais sans regretter de ne pas ramener d'image ni de commentaire car cela n'aurait pas été dithyrambique...
Wintersun
Rentrons dans le cœur du sujet des faits marquants de cette soirée mémorable avec
Wintersun, qui a su faire honneur à sa place de choix de jouer juste avec les maitres de cérémonie. Dans une forme olympique, tout en démonstration et gestes aussi lents que puissants, l'air sombre et mystérieux,
Jari Mäenpää ex-frontman d'
Ensiferum apparait ici sans instrument, exclusivement concentré à la ligne de chant. Si le son avait tendance à pécher sur les 2 précédents sets, celui livré sur les Finlandais les flatte davantage, donnant la part belle aux guitares et leur son sursaturé.
D'ailleurs,
Asim Searah et
Teemu Mäntysaari
sont un plaisir double à écouter tout d'abord, mais aussi à regarder
dans leurs expressions scéniques complémentaires. Alors que le premier,
fraichement arrivé dans le groupe plus tôt dans l'année, fait plutôt
dans la démonstration et l'emphase en allant chercher son public à
grands coups de langue tirée, et autre postures épiques, le second se
fait plus discret, se risquant parfois à lever sa guitare sans grande
conviction. Pour autant, leur jeu est un régal.
Pour la partie
rythmique, il faudra se contenter de ce qui sera proposé, étant donnée la
condition physique de
Jukka Koskinen à la basse qui ne pourra pas jouer ce
soir, mais dont les lignes seront tout de même diffusées, et la présence de
Rolf Pilve
(
Stratovarius), venu remplacer
Kai Hahto derrière les fûts, suite à une
blessure du premier. Malgré tout,
Rolf tabasse ce qu'il peut et les non
initiés n'y verront que du feu tant la scène est campée par son
frontman.
Derrière les nappes extrêmement présentes des synthés
diffusées sur bandes, le groupe parvient tout de même à équilibrer son
son avec les guitares poussées au maximum et un
Rolf très en forme.
Mais
revenons sur la prestation de
Jari, dont la voix nous a laissé une
énorme impression, tant en "clair" qu'en
growlée, elle reste puissante
et le
frontman parvient à nous arracher les tripes, accentuant cette
violence par une gestuelle répétitive de mouvements amples, les poings
fermés ou presque, imageant une puissance à l'image de sa musique.
A
peine une heure de set et le groupe doit déjà se retirer sous une
ovation bien méritée, et qui annonce enfin l'entrée à venir de la tête
d'affiche de ce soir...
Retrouvez toutes les photos de Wintersun en HD en cliquant ici
Arch Enemy
Après une longue installation consistant à faire le plus de place possible sur cette scène de taille raisonnable du Bataclan, voici enfin que les lumières nous plongent dans l'obscurité sur fond sonore de 'Set Flammes To The Night', avant de se rallumer progressivement alors que
Daniel Erlandsson s'installe tel un gladiateur derrière la double grosse caisse, posant longuement devant un public qui l'ovationne.
Rapidement rejoint par ses acolytes
Michael Amott,
Sharlee D'Angelo et bien évidemment un
Jeff Loomis très attendu, voici que ceux-la entonnent les premiers riffs ravageurs de 'The World Is Yours' issu du dernier album "Will to Power". L'apparition de la belle
Alissa White-Gluz enflamme le public qui n'a d'yeux que pour elle dorénavant...
Le son semble encore être monté d'un cran pour le set des Suédois, mais
les guitares d'
Amott et
Loomis sont tout autant limpides et leurs riffs
ravageurs, et percent sans difficulté les tympans du public. Se retrouvant régulièrement au-devant de la scène, dos à dos,
le duo mélodique semble prendre beaucoup de plaisir en toute
simplicité. Concentrés sur leurs instruments, ils n'en font pas des
tonnes, et déroulent une partition parfaitement exécutée.
Alissa,
souffrant des restes d'une mauvaise grippe, s'efforce de ne rien laisser
transparaitre et assure sa part du spectacle, faisant tournoyer avec
énergie sa chevelure bleue dès qu'elle en a l'occasion, adoptant des
postures conquérantes en allant chercher son public pour l'accompagner
sur les refrains...
Légèrement en retrait,
D'Angelo n'en demeure pas moins efficace, formant avec
Erlandsson un duo rythmique implacable.
Une
fois les titres introductifs passés ('Ravenous', 'Stolen Life' sur
laquelle la belle nous surprendra d'un saut depuis l'estrade de la
batterie, et un 'The Race' dantesque), place à l'autoroute des plus gros
titres du groupe. Suite à quelques difficultés techniques sur le
matériel d'
Alissa, nous aurons même droit à un 'My Apocalypse' presque
totalement instrumental, forçant le respect pour ces musiciens qui
pourraient très largement se passer de voix tellement leur musique se
suffit à elle-même. Heureusement, la belle termine le titre avec son
groupe et commencera alors à échanger entre les morceaux avec son public
dans notre langue. Son petit accent ne laisse personne indifférent,
forçant l'ovation à chaque intervention, même si,
comme nous l'avouait
Amott,
le reste du groupe n'en comprend pas un mot!
Le show est à la
hauteur du son envoyé, balançant çà et là des spots de couleurs, nous
échappons heureusement aux stroboscopes incessants du
Hellfest 2016
lors de leur passage tardif, et le show n'est que plus apprécié.
Laissant forcément la part belle à leur deux derniers opus,
Arch Enemy
fera tout de même un tour rapide sur leurs précédentes productions, sur
lesquelles
Alissa excelle également. Ainsi, s'enchaineront les
incontournables 'We Will Rise', 'Fields of Desolation', 'Bloodstained
Cross'....
Les difficultés techniques d'
Alissa, et sa convalescence sont oubliées, voire passées presque inaperçues tant il y a à admirer d'un tel concert. Le nouvel album passant largement l'épreuve du live, c'est avec toujours autant de plaisir que nous ré-écoutons les titres plus anciens.
Arch Enemy monte encore d'un cran sa popularité dans l'hexagone, pour notre plus grand plaisir. Mais jusqu'où iront-ils?
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Setlist
The World Is Yours
Ravenous
Stolen Life
The Race
War Eternal
My Apocalypse
Blood in the Water
You Will Know My Name
Bloodstained Cross
The Eagle Flies Alone
As the Pages Burn
Intermezzo Liberté
Dead Bury Their Dead
We Will Rise
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Avalanche
Snow Bound
Nemesis
Fields of Desolation (Outro instrumental)
Enter the Machine
Vox Stellarum