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TITRE:

FURIAPOLIS (22 FEVRIER 2018)


TYPE:
INTERVIEWS
GENRE:

ROCK ALTERNATIF



Rencontre au sommet pour le match retour du classico entre les "Parisiens" de Music Waves et les Marseillais de Furiapolis : le résultat est loin d'être un match nul !
CALGEPO - 25.04.2018 -
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Interview retour et à l'extérieur pour Furiapolis pour un match de questions-réponses où le groupe était d'attaque.



C'est votre seconde interview pour Music Waves en quelques semaines, depuis la parution de la première et de la chronique avez vous constatez des retours ?


Oui, il y a Elton John qui m'a appelé (Rires)...  Dave Grohl m'a dit tu viens quand tu veux chez moi.... Plus sérieusement, dès la parution, les vues sur les vidéos, les clips ont augmentées ainsi que les partages, les likes. Il y a eu quelque chose, oui.






Vous vous y attendiez à ces retours ?


Un peu quand même, c'est le but d'une chronique. Au niveau de la sortie, on n'a pas vraiment réfléchi suite à la chronique. On a des retour assez positifs. Ça on ne s'y attendait pas sur un album en français tel qu'on a voulu le sortir. Est ce que c'est inattendu ? Oui bien sûr parmi tous les albums rock qui sortent, c'est un peu inattendu. On n'est pas les seuls, mais dans ce style-là oui. Genre Nickelback qui chante en français, aujourd'hui il n'y en existe pas. Il y a eu Noirs Désir, Trust mais ça c'était avant... Je ne dis pas qu'on est les seuls, mais on n'est pas beaucoup à l'heure actuelle.


Même si il y a d'autres groupes qui apparaissent et qui chantent en français, je trouve que ce qu'on fait apporte quelque chose de différent.



Vous avez le sentiment d'apporter un vent de fraicheur dans cette scène ?


Même si il y a d'autres groupes qui apparaissent et qui chantent en français, je trouve que ce qu'on fait apporte quelque chose de différent. Par exemple No One Is Innocent est un groupe qui a une identité plus précise en terme de registre musical. Là où nous on navigue entre la pop et le metal, ce qui est le cas de plein de groupes anglo-saxons, je n'ai pas la sensation qu'il y ai des groupes qui font ça. Éventuellement, mais dans une moindre mesure, Shaka Ponk je pense que oui avec un univers très hispanisant, Skype The Use (The Noface) mais ils chantent en anglais. Depuis nos débuts, on a fait des choses en anglais, puis les gens nous ont dit après les concerts mais pourquoi vous ne chantez pas en français ? On comprend pas les paroles, c'est dommage. On a eu beaucoup d'échos d'autant qu'à l'époque des Labels comme Sony cherchaient des groupes venant du rock et qui chantent en français.





Donc demain vous signez chez Sony, quoi ?


(Rires) Bien sûr, on a signé hier, on vous a pas dit. Donc oui beaucoup, pas tous, nous ont demandé de chanter en français, il y a eu d'autres facteurs. En tout cas il y a des retours positifs là-dessus. Je ne sais pas si c'est ça qui crée l'engouement mais je pense qu'on est plus accessible en chantant en français.


Alors, à l'inverse, n'avez vous pas peur de vous fermer un marché ?


Après c'est un choix en effet. On va essayer d'être bon déjà au niveau national et on verra après pour la suite. Ce sera déjà bien. Après le français, ils aiment bien des fois à l'étranger... En étant un groupe francophone, on a de la chance de pouvoir toucher des territoires francophones dont l'étendue est assez vaste comme le Québec. Je sais pas, on serait en Australie, on serait un groupe francophone, on toucherait 30 millions de personnes (ou 25 millions), en étant en France avec la Belgique, la Suisse francophone on touche 100 millions de personnes. On a un projet qu'on a pas encore totalement défendu sur tout le territoire français bien qu'ayant joué déjà à Paris, on est déjà sorti de notre ville Marseille. C'est en préparation, les dates de concerts arrivent avec Toulouse, Montpellier.... Peut être Nantes, Lille ou Bordeaux où là c'est pas encore fait. On est en train de tout faire pour. D'un point de vu marketing, la zone de chalandise est déjà très importante, et en terme de population a toucher, ça aurait suffit à énormément d'artistes pour se faire connaitre et fonctionner.


En fait on a fait cet album pour participer à redorer le blason du rock français



Est-ce que vous n'avez pas peur de vous heurter à un mur car en France le rock n'est pas le style mis en avant ?


En fait on a fait cet album pour participer à redorer le blason du rock français, c'est un peu présomptueux. Mais tu vas dans la MJC du côté de chez toi, il y a plein de jeunes qui sont en groupe, qui jouent du rock, qui écoutent du rock, qui vont aux concerts de rock, il y a une vraie empathie pour le rock et pourtant ce n'est pas ce qu'on nous sert à la radio.


Comment tu l'expliques ?

Ben à la radio tu as un programmateur musical qui dépend des boites de prod et de labels et ce sont eux qui investissent sur ce qui rapporte du fric et pour le moment c'est pas le rock. Le rock ça coûte cher ! Combien ça coûte de faire tourner un mec qui fait de l'électro, ou une formation qui n'a pas de batterie ? En terme de production ça coûte moins à faire tourner. Un groupe de rock, ben ça coûte cher à faire tourner, c'est pas juste un ordi, une clé USB, un hôtel. Un camion, des lumières, un technicien son, la prod en studio, des effets pyrotechniques (Rires)... Je pense que le rock français va revenir. Les boites de prod investissent actuellement sur les petits jeunes à minettes, ça commence à revenir avant c'était des boys bands ou des rapeurs, aujourd'hui ils ont un blouson en cuir, des guitares, les cheveux longs et sentent la transpi. Tu sens qu'il y a un vent nouveau et j'espère qu'on va s'incruster là-dedans. Si on y participe ce serait déjà cool.





Par rapport à l'écriture en anglais, avez vous ressenti des difficultés à écrire vos textes en français ?


Heu, c'est vrai qu'avant nous écrivions en anglais parce que notre culture est anglophone, là on a relevé le challenge d'écrire en français. Le défi est de ne pas être gnangnan lorsque tu écris en français. Parce que tu peux dire un truc tout pourri en anglais ....


Les gens s'en foutent, il comprennent pas en fait ....

Les Inconnus disaient I love you baby, baby I love you... C'est cool, ça sonne. Il faut appréhender cette barrière et essayer d'être un peu plus profond.


Tu vois les Beatles chantaient She's Love You Yeah Yeah Yeah ou d'autres paroles, pourquoi ça marche dans leur pays et moins chez nous ?


C'est une bonne question. L'anglais est une langue chantante, et c'est le côté phonique qui va plaire.  Pas forcément rock....


C'est plus une culture rock ?


Oui mais bon, cite-moi des groupes de rock de la trempe des Beatles qui sont sortis récemment ?


Disons qu'on ne va pas chanter en français des paroles bidon pour plaire, pour nous ça n'a pas de sens.


Imagine Dragons, Coldplay c'est du rock et c'est pas éloigné, et ça marche du feu de dieu...

Disons qu'on ne va pas chanter en français des paroles bidon pour plaire, pour nous ça n'a pas de sens. Je n'assumerai pas de chanter des inepties. Il y a une certaine forme de message à passer. On a beaucoup de chanteurs à textes en France... Black M (Rires), non, mais Jeanne Cherhal. On est plus exigeant, les français sont plus exigeants.


C'est plus un tout pour la France plutôt que se laisser porter par la musique ?


Oui, on peut faire les deux de toute façon avec de belles paroles et une musique qui nous transporte. Pourquoi on ne pourrait pas le faire nous ? Il faut un texte qui ai du sens, avoir un petit côté poétique... Il faut que ce soit un minimum engagé. En y mettant de la PO E SIE Poésie.... On est fan des inconnus, on a failli s'arrêter sous l'Arc de Triomphe pour faire des photos... (Rires).





Mon ballon mon ballon... Donc la guitare elle crache dans Furiapolis ! C'est qui le leader alors ?

Il n'y a pas de leader, ils font ce que je dis et puis c'est tout (Rires)...


Pourquoi ne pas avoir mis les paroles dans un livret ?


Ça coûtZ trop cher ! Faut pas oublier qu'on est autoproduit. Faire un livret de huit page ça coûte deux fois plus cher.


Il y a une alternative ?

Oui, les paroles seront mises sur le site internet, il y aura un onglet paroles ou lyrics.





Vous semblez aborder des thèmes sérieux comme les addictions sur des thèmes musicaux humoristiques, est-ce pour vous le meilleur moyen de faire passer vos messages ? Faut il être nécessairement sérieux pour faire passer un message sérieux ?


Non, il faut que ce soit accrocheur. Un bonne mélodie et après tu fais passer le message. Il faut que dès que tu arrêtes la chanson, le refrain et donc le message reste en tête. C'est un facteur de sélection dans notre manière de composer. En général j'arrive avec quatre accords tout pourris, après je leur propose et avant de me dire oui, il y a un truc évident c'est si lors de la pose clope ils commencent à me siffler de refrain, c'est gagné. Par contre si on se met à chanter du Maître Gims à la place c'est qu'il y a eu quelque chose qui n'a pas marché.


Pour écrire une chanson, j'ai besoin d'être un minimum concerné, touché par un sujet sinon il n'y a rien qui sort



Aujourd'hui vous sentez vous engagés ou concernés par rapport à l'actualité à l'image de Matmatah qui a sorti un album assez engagé l'année dernière ? Le rock a-t-il son rôle à jouer ?

Il le faut oui, implicitement c'est la base. Pour écrire une chanson, j'ai besoin d'être un minimum concerné, touché par un sujet sinon il n'y a rien qui sort tu vois. Il faut que j'ai un avis dessus. Mais ce n'est pas le rôle d'un groupe de rock de faire de la politique. Mais il faut être toutefois capable de mettre en lumière certains aspects de la société qui peuvent nous déranger ou au contraire nous plaire. On est tenu d'avoir un avis.


Vous avez des interactions avec votre public sur ces sujets abordés ?


Ça nous arrive parfois, oui, mais pas beaucoup. Il faut savoir que sur les précédents EP on chantait en anglais, et donc vu le niveau d'anglais dans notre pays qui est ... exceptionnel.... Le public n'a pas forcément tout compris de nos paroles et c'est ce qui en partie nous a poussé à chanter en français, c'est faire en sorte que notre public comprenne nos paroles. Dès qu'on peut c'est avec plaisir qu'on échange sur les sujets. On va aussi avoir l'expérience là en live puisque c'est tout nouveau. La réponse on va l'avoir à partir du premier live...





Vous avez hâte ?

Oui vraiment, on a hâte d'aller à la rencontre des gens. Je suis impatient de jouer sur scène puis à la fin de laisser ma gratte de côté et d'aller au stand de merch et de choper les gens et de leur demander ça vous a plu, venez soutenir notre projet et d'avoir le retour des gens là-dessus. Surtout qu'on a eu des retours sur nos performances live qui ont été tout le temps positives. C'est cool, c'est bien en place. On donne le meilleur de nous-mêmes. Ce qu'il ne faut pas oublier c'est que l'album studio c'est bien mais rien de vaut le live, et on juge vraiment un groupe là-dessus. En studio tout est codifié, en live il y a un vrai show, on fait des résidences, Il y a un travail en amont et en aval. Il y a des chansons sur l'album uniquement parce qu'on sait qu'en live ça va défoncer. Je pense à 'De la coco' parce que cette chanson en live va déboiter, on va pouvoir faire chanter les gens, travailler là-dessus... On est plus live, les chansons sont pensées live et il faut aussi qu'elles soient au minimum bankable, on fait des choix. On se permet toutefois d'expérimenter tous les styles mais il faut qu'il y ait au minimum deux ou trois qui sortent du lot pour équilibrer. Il y a des morceaux typés metal sur l'album, plus modernes.... Qu'est ce qu'on apporte de plus concrètement, tu défends un truc en français. On a dans cet album des titres qui vont de la pop au metal, un couplet léger, un refrain bien rock et un pont qui avoine pour de vrai, qui marque l'avoine, qui bat l'avoine tout ce que tu veux (rires) et ça .... une de nos références c'est Biffy Clyro plutôt pop rock...


Alors le futur album de Furiapolis, ce sera un album de prog, on parle de mélange des styles... ?


Prog c'est plus poussé que ça. C'est plus alternatif actuellement je dirais. Prog sur certaines mesures de certains morceaux. Mais c'est pas majoritaire. Moi ça me va très bien.


En France, je connais quasiment personne qui fait ça, des choses assez légères puis très enlevés niveau refrain voilà ce qu'on apporte en français justement.



Ce qui est intéressant c'est de voir ce que des groupes Djent pourraient faire avec le prog des années 70.... Tesseract était le groupe prog de l'année 2014 par exemple...


Tout à fait. Ce qu'on apporte de nouveau comme Don Broco avec des passages pop et des parties burnées. En France, je connais quasiment personne qui fait ça, des choses assez légères puis très enlevés niveau refrain voilà ce qu'on apporte en français justement.


Oui mais là ce n'est pas à 100% français sur l'album....

C'est vrai qu'il n'est pas entièrement en français. Pour répondre à ça c'est plus une question de phonétique. Il y a des parties en anglais que j'ai essayé de chanter en français mais au bout d'un moment j'ai trouvé ça ridicule, on va garder ça en anglais car j'écris vachement en phonétique. J'ai tel mot qui doit aller à tel endroit ensuite je les lie à une histoire...


C'est pour ça qu'on comprend rien parfois (Rires)....


(Rires) En fait la voix je la considère plus du côté instrumental, même si les textes ont de l'importance. Si j'ai écrit en anglais c'est que ça passait mieux ainsi. Après il y aussi le fait que l'album ne s'est pas composé en deux jours et qu'on s'est pas dit en se levant tient on va composer des choses en français...





Vous êtes passés par le côté chewing-gum à un moment ?


C'est pour avoir la mélodie du chant, on a toujours fonctionné ainsi. Les paroles viennent en dernier. Je me rappelle avoir écrit les textes encore en studio pendant l'enregistrement. Ils étaient en train de fignoler les guitares que moi j'étais dehors en me disant putain il faut que j'envoie un texte... Des titres comme 'Walk Away' ou '007' sont plus anciens en termes d'écriture... la première est très zoukée, ça faisait longtemps qu'on voulait la faire.


Les réseaux sociaux comme les clips vidéo sur Youtube font partie intégrante d'une bonne promo, qu'en est il des vidéos ?


Il y a en a un sorti il y a deux jours et un prochain en cours. On tourne le clip de 'SNCT' avec de la pâtisserie notamment et il y en aura d'autres. Aujourd'hui tu amènes un album sans vidéo, c'est mort. On a la chance d'être très bien entourés avec des moyens d'un groupe amateur. On est dans une société d'image.





Une petite dernière question, sur la Provence qui nous est chère, est-ce que la Région vous offre des moyens suffisant pour répéter ou en termes de salles de concert ?

Oui, assez oui. Il se passe des choses, il y a des studios de grande qualité sur Marseille et les alentours, il y a une scène qui est vivante. Des salles même à l'extérieur même si ce n'est pas Paris où il y a pléthore de lieux (les autres membres : on lui avait dit de caser le mot - Rires). Après c'est pas la Capitale, mais en même temps en tant que sudiste, la centralisation parisienne ne nous choque pas, on y vient pour la première date pour défendre l'album. On n'est pas loin de Paris, on est venu en train, trois heures c'est que dalle. Après il y a des choses, il n'y a pas que le rap. On est en contact avec le Fort Carré (NDLR : Festival Nuits Carrées à Antibes) avec Igooor.... Grishka (Rires), plus sérieusement Pleymo sur le retour, Ultra Vomit... Il y a des structures qui nous aident beaucoup... Il y plein d'autres groupes de la région qui fonctionnent bien comme Heart Attack...  Il y a de bonnes structures en Provence.


Merci à vous.

Merci beaucoup, c'était cool.



Plus d'informations sur https://www.facebook.com/furiapolis/?fref=ts
 
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