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TITRE:

A PERFECT CIRCLE (1er MARS 2018)


TYPE:
INTERVIEWS
GENRE:

ROCK ALTERNATIF



Durant la tournée marathon de promotion du très attendu successeur de "Emotive", Billy Howerdel était de passage à Paris. Music Waves était au rendez-vous.
NUNO777 - 13.04.2018 -
7 photo(s) - (0) commentaire(s)

A Perfect Circle revient avec un nouvel très attendu. Très attendu comme notre interlocuteur à qui nous avions préparé plein de questions... Mais le planning de sa promo parisienne, a été considérablement perturbé par l'annulation de son vol initial en provenance d'Allemagne. La conséquence est un Billy Howerdel visiblement peu enclin à s'étendre sur ses réponses éreinté qu'il était par cette très longue journée...


Quelle est la question que l’on t’a le plus souvent posée ?


Billy Howerdel : Comment est Maynard ? Je dirais que la question qui revient le plus souvent est de savoir qu’est-ce que cela fait de travailler avec lui.


Est-ce que tu penses que la question « Quel effet cela fait de travailler avec Billy ? » revient souvent ? (rires)

Je ne sais pas ...


Après le début des années 2000 de fortes activités pour APC il s’est déroulé presque quinze ans de silence. As-tu pensé que le groupe était enterré après une si longue période d’inactivité ?

Non. Après la tournée 2004 certains d’entre nous ont été tentés par divers expériences solos. Nous savions que le groupe reviendrait encore plus motivé et puissant après cela. Ce n’est pas une attente si longue que cela pour un groupe qui n’est pas l’activité principale de ses membres. APC a commencé à reprendre vie aux alentours de l’année 2010 et après nous avons tourné avec le groupe pour maintenir notre présence intacte.


C'est le public qui fait A Perfect Circle.



Quelles sont les motivations des musiciens dans APC, est-il considéré comme un groupe à part entière ?

C’est le public qui fait APC d’une certaine manière, il faudrait leur poser la question. Tant que les auditeurs seront là nous aurons de la musique à proposer. APC est un groupe à part entière dans lequel les musiciens s’investissent beaucoup. Je compose très régulièrement pour le groupe et nous faisons beaucoup de scène.





Quels objectifs ont été à l’origine de ce nouvel album ?

Le processus de composition pour ce nouvel album a débuté il y a longtemps maintenant. Mais c’est vers la fin de 2016 que les choses ont accéléré avec Maynard qui était plus disponible. Nous avons commencé à enregistrer vers le milieu de 2017 et nous avons repris jusqu’au début 2018 après une période d’arrêt durant laquelle nous avons joué en concert. La majorité des titres de l’album a été écrite dans les trois dernières années.


Ton actualité concerne ce nouvel album que les fans attendaient depuis quatorze ans. As-tu ressenti une certaine pression en réalisant cet album vis-à-vis de l’attente qu’il générait ?

Je n’ai pas ressenti de pression particulière. L’album est en germe depuis longtemps donc j’ai eu le temps de m’assurer que les morceaux étaient solides et de plus nous en avons joué certains pendant les derniers concerts et les réactions étaient bonnes.


Quel est le sens du titre de l’album « Eat The Elephant » et de cette iconographie très étrange ?

C’est surtout l’idée de Maynard. Tout comme lui je laisse les personnes se faire leur propre idée sur ce qui est montré sur cette pochette.


Le groupe a toujours eu un discours critique, notamment sur « Emotive ». Quel était ton état d’esprit en composant cet album ?

Maynard propose des textes et moi la musique et dans ce dialogue il y a toujours un double rapport qui peut exister, soit nous écrivons en réaction soit en accord avec ces deux éléments. Mon état d’esprit est forcément un moteur pour le ton de ce que je vais écrire. Mais une fois ce travail fait je n’ai plus de prise sur le résultat final. L’auditeur éprouvera les émotions qui lui sont propres, il comprendra ce qu’il veut des paroles avec parfois des impressions différentes de celles qui étaient les miennes à l’origine de la création du morceau. C’est pour cela que je me refuse à donner des interprétations de mes textes ou de mes émotions de composition pour que l’auditeur puisse se faire ses propres idées.





Aurais-tu pu composer cet album il y a quatorze ans ?


Pas exactement le même disque, je pense. Mais si le contexte avait été le même que maintenant je pense que oui. Les influences qui nourrissent mon inspiration ne sont pas différentes d’il y a quatorze ans à l’époque où j’avais écrit les autres albums du groupe.


Avec ce nouvel album qui réussi à réinventer ce que l’on sait de A Perfect Circle avec un disque plus pop dans lequel les claviers sont plus à l’honneur que les guitares. Maynard a dit il y a quelques années que APC était le côté féminin de Tool. Est-ce que tu penses que « Eat The Elephant » va plus loin encore dans sa part de féminité ?

Euh...non ! (rires) Musicalement, en partie, peut-être. Au niveau des paroles je ne sais pas. Mais si je prends l’album dans sa globalité, au final, peut-être que oui. Si je compare avec nos albums passés ces derniers ont plus ce côté rock, avec des chansons plus ouvertes, cette agressivité dans les basses...


La musique et les textes sont plus profonds, plus en phase avec le présent



La connexion avec le précédent album n’est pas évidente aux premiers abords. Est-ce délibéré afin de créer une cassure dans la démarche du groupe ?

J’ai toujours une jambe dans le passé et l’autre dans le futur, ce qui veut dire que je m’inscris toujours dans une démarche de continuité logique et artistique entre le passé et le futur. Une chanson comme "Talk Talk" est très liée à notre façon de faire passée et parlera aux amateurs mais on a essayé de lui faire incarner certains éléments de nouveauté. Il est difficile de porter une analyse sur son propre travail en ces termes.





As-tu modifié ton approche de musicien pour cet album car celui-ci est moins directement porté sur les guitares ?

Il y a une certaine évolution, je perçois ça comme un mûrissement. La musique de « Eat The Elephant » est-ce qu’elle est en réaction au contexte global dans lequel nous sommes à notre époque, les tensions politiques...La musique et les textes reflètent cela, ils sont plus profonds, plus en phase avec le présent.


« Thirteen Step » est un album très mélancolique et « Eat The Elephant » exprime une atmosphère plus sereine et une forte sensibilité. Est-ce que ton état d’esprit pour ce disque est plus de l’ordre de la résignation ?

Les événements de l’époque sont si différents et divers, et les angles sous lesquels les aborder sont si nombreux que cela peut créer de la confusion. Il est difficile de se faire une opinion sur un sujet. Mon état d’esprit pour ce disque est lié à tout cela mais sans savoir exactement identifier les émotions qui ont été les plus en avant pour influencer la composition. C’est de l’ordre de l’inconscient je présume.


Comment peut-on qualifier ce disque ? De la pop-progressive ?

Je ne sais pas du tout...je laisse les autres donner des étiquettes (rires).


Dans les titres les plus pop-electro on entend l’influence de Depeche Mode, ‘Talk Talk’ par exemple. Est-ce une influence consciente de ta part ?

Je suis content qu’on puisse entendre cela dans mes morceaux. Depeche Mode est une grande influence notamment dans l’approche de l’écriture de chansons. La beauté des titres de Depeche Mode réside pour moi dans la simplicité de leurs chansons un peu comme dans le blues avec des éléments electro. La dominance des pianos dans « Eat The Elephant » est directement inspirée par Depeche Mode dans leur maîtrise des textures.





C’est la première fois que tu fais appel à un producteur extérieur pour ce disque, Dave Sardy. Pourquoi ce choix et quel a été son apport dans le disque ? A-t-il apporté des touches de Marylin Manson dans le disque comme on peut l’entendre dans ‘Hourglass’ ?

Je n’ai pas remarqué qu’il ait apporté des éléments proches de Marylin Manson. J’ai choisi un producteur extérieur car j’ai voulu me concentrer sur les parties composition et le jeu de musicien. Faire appel à une expertise m’a permis de laisser la main sur l’ordinateur à quelqu’un d’autre.


Pourquoi avoir choisi deux des chansons les plus pop de l’album pour en faire la promotion : ‘Doomed’ et ‘Disillusioned’ ?

Choisir des titres pour qu’ils incarnent l’album dans une promotion se fait sur plusieurs critères. Pour ‘The Doomed’ toutes les réactions des personnes qui l’ont entendu pour la première fois étaient très enthousiastes, c’est pour ça que j’ai pensé qu’il serait intéressant de le proposer en avant-première à la sortie du disque.


Qu’attends-tu de cet album ?

Rien. Avec les années mes attentes sont plus raisonnables et j’ai appris à composer avec les choses telles qu’elles sont.





En cette période de promotion de ton album il y a beaucoup de discussions sur le prochain disque de Tool. N’as-tu pas l’appréhension que cela nuise à la sortie de « Eat The Elephant » ?

Non, pour être honnête je ne m’inquiète pas de ça. Mes préoccupations actuelles concernent le nouvel album de APC. J’ai assez de travail avec la promotion de celui-ci et à préparer les tournées qui vont suivre juste après, plus celles de l’automne et de l’année prochaine. Tool va sortir un nouvel album bientôt et j’en suis content pour eux mais ça reste déconnecté de mon propre planning.


Continues-tu à travailler sur ton projet solo : « Ashes Divide » ?

Oui, j’ai une collection de morceaux qui peuvent être travaillées et qui sont dédiées à ce projet.


Penses-tu que le fait que Maynard soit engagé dans la création du prochain Tool en parallèle de ce disque de APC a eu un impact sur « Eat The Elephant » et son engagement artistique, ses interprétations ?

Je ne sais pas, peut-être que oui. Le mieux serait de lui demander. Je pense quand même qu’il arrive à trouver un équilibre entre les différents groupes auxquels il participe. Il arrive très bien à gérer ses divers travaux en parallèle, que ce soient dans Tool, Puscifer ou A Perfect Circle.





Nous avons commencé avec la question qu’on te pose le plus souvent. Quelle question aurais-tu aimé que je te pose ?


(Il regarde son manager) Pourquoi mon manager est-il si génial? (rires)


La prochaine fois qu’on se verra on commencera par cette question...(rires)

Ok.

Merci

Merci.


Merci à Newf et ProgRacer pour leur contribution.


Plus d'informations sur http://www.aperfectcircle.com/
 
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