La file d'attente s'étend sur une bonne centaine de mètres quand nous arrivons devant le Grand Rex. Pendant plus d'une heure, c'est le même flux incessant de fans qui se fait fouiller aux portes de la salle. L'occasion est belle d'observer l'hétérogénéité des spectateurs venus ce soir applaudir
Evanescence, groupe qui, pour la plupart des non-initiés, sonne comme un vieux tube de la première moitié des années 2000.
Et pourtant,
Amy Lee et sa troupe n'ont pas chômé depuis mais sans confirmer le pavé jeté par l'album "Fallen" en 2003 qui réunissait à lui seul les pépites qui parlent à tout le monde encore aujourd'hui, entre 'Going Under', 'Bring Me to Life' (avec
Paul McCoy), 'Everybody's Fool', 'My Immortal' ou encore 'Tourniquet'...
Les âges des spectateurs balayent donc naturellement toutes les
générations, du vieux couple de rockeurs à leurs petits-enfants,
arborant tous les looks.
Le Grand Rex est en configuration assise et
sur sa scène trône déjà l'orchestre classique qui accompagnera
Amy Lee
et ses musiciens toute la soirée. Comme à l'Opéra, on les entend
s'accorder avant de débuter la première partie, sous la baguette de la
belle
Susie Seiter.
Lorsque les musiciens du groupe arrivent sur
scène, c'est une véritable ovation qui monte du Grand Rex . Alors qu'
Amy
Lee fait son apparition, la salle est au bord de la rupture, des "Amy, je
t'aime !" se font entendre, ainsi que des sanglots non retenus...
La
belle s'installe sobrement derrière le piano pour entonner le premier
morceau, 'Never Go Back', empli d'émotion et décuplé par le son de
l'orchestre qui envoûte vite la salle avec ses cordes. "Synthesis" est le
dernier album sorti en novembre dernier, successeur de l'album éponyme de 2011.
Rassemblant anciens morceaux et nouvelles compositions, ceux-ci sont
tous arrangés à la manière d'une bande originale classique, comme
Tankian a pu le faire avec son album solo "Elect the Dead".
Grand
écart assuré pour
Lee, qui passe de l'image rock presque gothique à
celle d'une voix d'opéra, capable d'alterner les genres avec aisance et
de couvrir une large gamme vocale. Sans faire dans de l'opéra ou du
lyrique à proprement parler comme le ferait
Tarja Turunen,
Amy Lee reste
profondément rock dans l'approche sans faute de style. Car si le reste
du groupe se fait discret, assis derrière la chanteuse, ce n'est pas
Will Hunt derrière ses fûts qui pourrait tromper l'ennemi : on est bien
dans un concert rock, à en juger par la puissance de ses frappes et ses
headbangs incessants avec sa chevelure tournoyante en surplomb de la
scène.
Longuement applaudie entre chaque chanson et pendant leur
intro,
Amy Lee enchaînera les titres avec peu de répit, remerciant ses
fans, lâchant çà et là quelques phrases anecdotiques pour prouver son
attachement à son public français.
Les éternels 'My Heart Is
Broken', 'Bring Me to Life' ou encore 'My Immortal' sont largement
sublimés par l'ambiance feutrée de la salle, véritable communion de
Lee
avec son public. Les lumières jouent avec les ambiances et accentuent
les atmosphères tantôt intimistes lorsque la
frontwoman s'installe au
piano dans la pénombre, seulement éclairée de spots, tantôt grandioses
quand le
back s'illumine et que les lasers parcourent la salle.
A
l'issue des 80 minutes de set et d'interminables applaudissements,
ovationnant tant la chanteuse que son groupe, la trentaine de
musiciens et leur chef à la baguette,
Amy se retire, laissant comme
orphelins des fans inconsolables. En bref, un concert à ne pas manquer
pour les fans et curieux de l'évolution du groupe qui marque là sa
solidité et une actualité à suivre.
Retrouvez toutes les photos d'
Evanescence en HD en
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Setlist
Overture
Never Go Back
Lacrymosa
End of the Dream
My Heart Is Broken
Lithium
Bring Me to Life
Unraveling
Imaginary
Secret Door
Hi-Lo
Lost in Paradise
Your Star
My Immortal
The In-Between
Imperfection
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Speak to Me
Good Enough
Swimming Home