Music Waves est parti, à pas de loup, à la rencontre de Hadrien, chanteur et tête pensante de Wolfpack pour une première interview en face à face et cash. A ne pas louper.
Nous avons l'habitude de commencer nos interviews par la question qu'on t'a trop posée, quelle est cette question ?
Présentez vous... Du coup on a commencé en 2012. Je ne peux pas faire état du
line up car il bouge à peu près tous les .... 6 mois. C'est souvent le batteur qui bouge. En 2013 on a sorti notre premier EP en indé et en 2016, on a sorti un album "None Above/None Equal" chez le label américain EULOGY Recording. On a fait pas mal de tournées et aujourd'hui on sort 'Loathe" sur le label allemand BDHW Records, c'est notre actu.
Vous vous êtes taillé une belle réputation à l'étranger, tu parlais de tournées, comment expliques-tu cette reconnaissance internationale et a contrario une renommée hexagonale un petit peu moindre ?
En fait ça vient du fait qu'on s'est dit que si le succès n'était pas à la maison, on allait le chercher ailleurs. Donc, à savoir au début on faisait du hardcore beatdown, qui est un style très affectionné par l'Allemagne, l'Angleterre et la Belgique. On savait donc quel public on allait toucher avec cette musique là. C'était le but, à la base même c'était ne même pas tourner en France et d'aller directement à l'étranger. On a fait notre premier concert à Paris et après le second en Belgique. Ça a été direct à l'étranger où on a toujours eu plus de public. On essaye de rectifier le tir avec ce nouvel album...
Comment justement rectifier ?
En donnant des interviews par exemple.
C'est une bonne idée !
Je sais pas sérieusement si on va y arriver à le rectifier car il y a un truc qui s'est ancré comme quoi la France nous boude un peu....
Vous boude ! Ça vient du style ou du groupe ?
Les deux, je pense. Les gens en France aiment beaucoup les étiquettes et du coup ils savent pas trop où nous foutre parce que ont fait du hardcore pour les metalleux et on fait du metal pour les coreux. Du coup personne n'y trouve son compte. En fait si tu es ouvert d'esprit tu peux le trouver. Il ne faut pas trop se poser de questions...
Le Français est plus à chercher et à vouloir cataloguer ?
Je veux pas stigmatiser. Après peut être que je me trompe complètement....
On avait envie de rigoler avec des potes, c'était lié à l'ennui, on
aimait la musique... Mais on se disait qu'on avait pas assez de talent
pour en faire. C'était peut-être vrai à l'époque....
Mais c'est un fait, il y a plus de public à l'étranger.....
En fait, je pense que notre public vient en partie de notre ancienne musique. On retombe dans un truc où on est
booké sur plein de shows qui sont pas forcément les shows du style qu'on joue aujourd'hui en fait. On est encore mis sur des live beatdown parce que nous avons cette étiquette qui nous colle. Alors dans le même temps ça nous ferme des portes, notamment auprès des médias car ce style n'est pas très populaire, du moins en France. On a essayé de se faire plaisir et de faire plaisir aux gens, car il faut savoir que le premier EP était une blague. On a essayé d'être plus cons que les cons et de faire une musique plus conne que conne. C'était pour dire qu'on faisait ce qu'on voulait et se faire passer pour n'importe qui. On avait envie de rigoler avec des potes, c'était lié à l'ennui, on aimait la musique... Mais on se disait qu'on avait pas assez de talent pour en faire. C'était peut-être vrai à l'époque....
Mais plus maintenant !
J'en sais rien (Rires). Les chroniques le diront. En fait ça venait aussi d'un
line up qui était très peu stable, un délire de potes. On se souciait peu du niveau musical de chacun. La musique était régressive car il y en avait qui n'avait pas envie de bosser, d'autres oui... Au fur et à mesure ça s'est écrémé et aujourd'hui on n'est que deux d'origine dans le groupe. On a trouvé deux guitaristes qui sont aussi des potes de longue date mais qui avait à l'époque leur groupe et projet et qui ont un sacré niveau. Ils ont apporté la vraie identité au groupe dès le premier album et qui ont continué à bosser sur le deuxième.
"Loathe" est donc publié chez les allemands de BDHW, qu'est-ce que ça signifie pour vous de rejoindre cette écurie après EULOGY ?
Ça signifie beaucoup car ce label était notre premier choix à l'origine. On l'affectionne car il nous a fait découvrir ce qu'est le beatdown. Alors maintenant ils veulent qu'on les appellent BDHW pour ne plus trop être affilié au style. Ils ont sorti du beatdown, maintenant ils veulent s'ouvrir à du metal, du hardcore, grandir. C'est un label qui bosse énormément, qui fait des beaux objets, qui communique beaucoup, des
bundle... Or pour le premier album il fallait faire ses preuves, et donc la connexion s'était pas faite.
Pas tout de suite alors ....
Oui. Il faut dire que pour ce premier album on avait mâché le travail des labels. On l'avait enregistré chez Francis Caste. On a enregistré notre premier album sans label, tourné notre premier titre sans label et on a fait un site fantôme transmis aux labels avec tout dedans. Tu as l'album en libre écoute, le clip prêt à sortir, la
cover, tu as juste à
printer. On a mâché le travail et on se disait c'est plus simple pour se faire signer. Si le gars a tout à faire et il a de l'argent à perdre ça va le faire chier....
On va arriver à un nouvel âge d'or avec le streaming et autres, il faut trouver un autre système et là ça va être très bon.
Mais c'est pas le travail des labels justement de faire tout ça, prendre des risques ?
C'est plus ça selon moi, malheureusement car l'industrie du disque a évolué, ce n'est plus ce qu'elle était. On va arriver à un nouvel âge d'or avec le streaming et autres, il faut trouver un autre système et là, ça va être très bon.
On est entre deux là actuellement...
Il faut se faire à la nouvelle technologie. La musique n'a jamais autant été écoutée et pour moi c'est une très bonne chose d'un point de vue artistique. Les labels c'est leur job mais on va pas se mentir tout le monde aime l'argent et si on peut lui éviter d'en perdre... On est un petit groupe, on avait un EP qui était ce qu'il était... Si je mâche le travail, la pilule sera plus facile à avaler. Et on s'est retrouvé comme ça chez EULOGY qui ont signé de grosses pointures comme
Walls Of Jericho... même si c'était il y a longtemps, ça a été l'instigateur de tous ces groupes là et il nous l'a dit de base, il ferait que du print. Mais le fait qu'il y ait sur la
couv le label EULOGY USA, en Europe on a eu l'impression que... pfiouuuu !
Ça vous a ouvert les portes...
Oui, c'était les petits Français qui signaient chez les Américains. Dans le milieu c'était ça en fait. On savait que sur cet album, à part ça, ça nous rapporterait rien, c'était du vent car ils ne font plus que du
print, en plus il fallait payer la douane pour les faire venir. Mais en terme de communication, on devenait un vrai groupe....
Mais en fait à la base, le but du groupe s'était s'amuser et voir des types se taper dessus en concert
C'est à partir de là que vous avez pris conscience des choses et à les faire plus sérieusement ?
Non, car le premier album était déjà sérieux.... Mais en fait à la base, le but du groupe s'était s'amuser et voir des types se taper dessus en concert. On faisait du bête et méchant, moi j'étais extrêmement provocateur sur scène, je descendais dans le public, je les poussais, leur gueulais dessus, tu vois... et en fait on s'est rendu compte que les personnages c'était rigolo mais que ça avait une fin et qu'on a voulu devenir nous-mêmes et que le groupe a pris un tournant plus metal puisqu'aussi, à la base, on est des gros metalleux malgré les casquettes... Moi je viens par exemple du black death à la base. Ça a donné le premier album et dès sa composition, c'est là qu'on a voulu être sérieux et aussi parce que le
line up le permettait.
Vous êtes basés à Paris avec une reconnaissance plutôt internationale, te sens-tu pour autant connecté avec la scène hardcore francilienne et entretenez-vous des liens avec elle ?
Alors oui, on a une forte connexion. Encore une fois pour moi, on va me traiter d’élitiste car, pour moi, je suis pas entièrement en accord avec ce que les gens voient dans le hardcore français. Je pense que c'en est peut-être mais celui d'il y a vingt ans....
On ne peut pas se plaindre que les gens ne viennent pas aux concerts et ne rien faire pour que ça change.
Le public français manque de vision ?
Ce que je peux lui reprocher c'est de ne pas vouloir évoluer dans ce qu'il connait bien depuis longtemps, être bien installé. Je vais pas citer de noms car je n'ai rien contre eux, mais il y a des groupes qui sont là depuis des années et que les gens continuent de voir comme des génies de hardcore, alors que pour des gens qui sont de ma génération ce sont des punk à roulettes (Rires). C'est pas méchant mais c'en n'est pas. Le public s'est divisé. Alors oui, il y a une forte connexion car le bassiste et moi on organise des concerts de hardcore à Paris. On ne veut pas simplement être un groupe passif sans être foncièrement devenir tourneurs ou organisateurs. On ne peut pas se plaindre que les gens ne viennent pas aux concerts et ne rien faire pour que ça change. On a vu qu'il y avait des choses qui n'aillaient pas. Les groupes qu'on aime ils viennent pas... ben on va les faire venir !
Donc le groupe vous a donné ça, créer un réseau et attirer d'autres groupes ?
Oui,
Wolfpack nous a donné ça. Au début nous avions été mal perçus, mal accueillis. Les
bookers recevaient même des mails pour ne pas nous prendre.
En raison de quoi, des personnages ou la musique ?
Des personnages je pense, un peu agressifs, taquins. Parfois, à trop jouer le quarantième degré, les gens ont du mal à percevoir au final si tu joues ou pas. On était obsédé par
Kickback et forcément ça laisse des séquelles. Et du coup, on s'est rendu compte qu'il fallait qu'on fasse tout par nous-mêmes, y compris monter des concerts. Il y a des groupes qui ont de la chance d'être adulés tout de suite, d'avoir tout sur un plateau d'argent. C'est qu'ils bossent leur musique, leur com'... Donc je n'ai aucune haine vis-à-vis des ces groupes qui ont du succès mais on a compris ça, le travail. Et on a encore ce côté là, jusqu'à
booker nous même des dates, et quand tu fais ça pour des groupes étrangers, suite à notre EP, on s'est retrouvé ainsi sur des festivals allemands, juste parce qu'on avait
booké un groupe étranger, on nous rendait la pareille...
En gros c'est du donnant-donnant ?
C'est un juste retour des choses. Tous les 3 mois on essaye d'organiser des concerts de hardcore à Paris. On a fait dernièrement
Lionheart et Nasty au Gibus,
sold out d'ailleurs, ou
Judiciary au club. On marche au coup de cœur et si ce sont des amis, ben banco !
Justement privilégier cette activité scénique, ça te plait plus par rapport au studio ?
Ah oui clairement, je me fais chier en studio (Rires). J'adore créer mais on a un guitariste qui compose les musiques, lui c'est son kiff le studio. Car il est réellement musicien. Moi, je peux pas prétendre être un
showman, mais ce qui me plait c'est partir en tournée, les concerts, performer. On a eu la chance, un mois de le faire avec Lionheart en bus, ouvertement c'est le meilleur souvenir que j'ai. On privilégie la scène, donc on fonce dès qu'on en a la possibilité.
Pour moi, par exemple, j'aurai réussi mon album si il nous ouvre à des
grosses tournées. C'est ça le but, le signe de la réussite. Le nerf de
la guerre c'est pas de vendre.
Oui mais pour faire de la scène, il faut créer et donc passer par la case studio ....
Pour moi, par exemple, j'aurai réussi mon album si il nous ouvre à des grosses tournées. C'est ça le but, le signe de la réussite. Le nerf de la guerre c'est pas de vendre. Tout le monde peut l'écouter. Non aujourd'hui c'est se faire connaitre, est-ce qu'il va nous permettre de faire des grosses tournées... Je pense que le truc c'est ça, surtout dans le style hardcore où les concerts se vivent plus que certaines musiques. Il y a une réelle interaction. Il n'y a pas de barrières, les gens montent si ils veulent, chantent, prennent le micro.
Avec ces changements de line up, la musique de Wolfpack a évolué, on a le sentiment qu'il y a une réelle progression dans les compositions, est-ce en raison de cette stabilité trouvée et le fait de faire les choses plus sérieusement par rapport à une époque ?
Pour moi il y a eu une progression et une évolution. Une progression au moment où JP notre guitariste compositeur est rentré dans le groupe car c'est lui qui a le truc, qui a plein d'idées... Donc la prise de conscience a été là au moment où il nous a sorti des riffs, on s'est dit là c'est bon ! Et avoir une
team avec des potes de longue date, ce qui n'était pas le cas avant. On connait nos univers, on a les mêmes références et c'est devenu simple et naturel de communiquer entre nous. La progression ça a été de l'EP au premier album. C'est pour ça que ça a choqué pas mal de gens.
Et l'évolution vient entre le premier et le deuxième. Je sais pas après si c'est une progression car j'entends des gens qui me disent aimer plus le premier et, ils ont le droit...
J'adore les groupes qui expérimentent, qui tentent des choses et je veux
en faire partie. Je veux pas faire partie de ces groupes qui sortent le
même album à chaque fois et où on se fait chier.
Est ce qu'ils t'ont donné la raison ?
Pour eux le premier sonne plus sombre... alors selon moi, oui et non. Car ils traitent de sujets différents. "Loathe" est à la limite du concept album. Je sais pas trop. On a été voir deux personnes pour enregistrer et ils sonnent très différents. En fait, notre volonté est de ne pas faire deux albums identiques. On s'ennuie vite dès qu'on refait pareil. On garde une base tout de même. J'adore les groupes qui expérimentent, qui tentent des choses et je veux en faire partie. Je veux pas faire partie de ces groupes qui sortent le même album à chaque fois et où on se fait chier.
Tu l'as évoqué, il y a des sujets que tu abordes qui sont différents par rapport au précédent, selon toi le groupe se sent-il comme un groupe concerné par l'actualité, par la société, et quels sont les sujets abordés ?
Pour les lyrics, je vais parler en mon nom, non pas parce que les autres ne les assument pas mais je fais en sorte que chacun y voit ce qu'il veut car se sont des lyrics très imagés avec certaines références bibliques parfois. Moi j'ai vu un concept de ma propre existence.
Alors c'est un album très personnel ?
Oui, extrêmement personnel. Mais, par exemple le bassiste, une des pierres angulaires du groupe, n'a pas du tout les mêmes problèmes que moi, il en a d'autres, et lui ne ne perçoit pas comme ça et le voit différemment. Du coup d'une interview à l'autre, car il en donne aussi, l'explication sur les paroles sont pas les mêmes - il y a plusieurs lectures. Parce que donner des trucs aux gens c'est pas ce que je cherche et pas intéressant. Je suis un grand collectionneur de vinyles et de CD, dès que j'en achète, je lis les
lyrics en même temps. J'adore décortiquer. Je baigne dans le metal depuis mes sept ans, ma mère m'a mis dedans...
A huit ans, pour mon anniversaire ma mère m'avait offert 'Gallery of Suicide" de Cannabal Corpse et voilà.
Si on en est là c'est grâce à ta mère du coup ...
(Rires) Oui depuis qu'elle m'a mis un album de
Rammstein dans les mains ("Mutter"), et depuis c'est parti. A huit ans, pour mon anniversaire ma mère m'avait offert 'Gallery of Suicide" de
Cannabal Corpse et voilà. Et du coup, j'ai encore cet effort d'acheter même si j'ai Spotify et tout ça, pour moi je n'ai pas un album tant que je l'ai pas en physique. Il me faut ma bonne chaine hifi, mon bon son. Les mecs qui me font écouter leur truc sur téléphone je leur dis non, envoie-moi ça correctement... Lorsque tu parles d'engagé, tu parles politiquement ?
Politiquement et socialement...
Politiquement, on a nos avis mais Wolfpack n'est pas un groupe politisé, tu vois. Après on n'ira pas vers certains partis, concerts ou endroits par conviction personnelle. Mais du coup, après on est concernés par ce qui se passe dans le monde et l'actualité. Mais l'album ne parle pas que de ça vu qu'il est en partie personnel. C'est presque un album qui est centré du moi même sans vouloir faire de l'
egotrip...
Pour toi, les lyrics, leur écriture a été un exutoire, presque cathartique dans lesquelles tu dévoiles des souffrances ?
L'écriture a été spéciale. J'ai cru connaitre le
deep avec le premier album, en me disant "oui j'suis pas bien". Mais au deuxième album, je me suis rendu compte que j'ai été mal au point de ne pas en tirer quelque chose de constructif, de ne même pas pouvoir écrire. En fait, toutes les
lyrics ont été écrits trois semaine avant l'enregistrement. Je n'y arrivais pas, le syndrome de la feuille blanche. Il faut dire que je n'étais pas dans un état mental très bon, il y avait de la prise de médicaments.... Je n'arrivais pas à être lucide, à réfléchir et au final ça parle de ça...
Au final cette souffrance ça t'a servi ...
Ça a été une étape vers la sortie. J'écris en fait avec mon meilleur ami qui est batteur dans un groupe de punk hardcore straight edge de Paris, on a le même passif en metal que moi. Je suis d'un naturel pessimiste dans tout ce que je fais et si j'ai pas quelqu'un derrière moi qui me dit que c'est bien, pour reprendre mes phrases... J'ai besoin d'avoir le sentiment d'avoir quelqu'un qui ait retouché mon truc pour me dire que c'est bien, pour me rassurer, d'avoir une personne qui me dise "ça c'est bien, arrête-toi là". Les deux albums ont été faits ainsi.
Il participe pleinement à la création ?
Oui clairement, à l'écriture. J'ai écrit quelques phrases qui donnent les thèmes de la chanson et à partir de là, on se regroupe et on complète. Pour moi l'album a une montée en puissance jusqu'à arriver au point où à la fin il n'y a plus que la musique, il se termine par une ballade. Et en fait on y voit ce qu'on veut soit la paix, soit la mise à mort en fait, voire considérer que la mort est la paix.
J'ai besoin d'être dans un malaise pour écrire en fait. Je fais en sorte de ne pas dormir et me mettre dans un certain mood.
L'album, c'est très étonnant car c'est un mélange de styles comme le sludge, le death... tout cela te permet de retranscrire tes souffrance avec ton background metal ?
Carrément, si on faisait du hardcore pur, je me limiterais. Encore une fois, reste à définir ce que c'est, mais je n'écoute par de hardcore pur. Je suis un metalleux qui écoute du metal, et tout ce que j'écoute dans le hardcore est déjà metallisé, c'est toujours accordé un peu plus bas... C'est par du punk hardcore. Je ne pourrais pas en faire, moi je viens du black death. J'ai besoin de ce côté crade et sombre. Même quand j'écoute ce qui est calme, j'écoute toujours des musiques tristes et pas de la musique positive qui ne me fait pas écho. J'ai beau essayer, très peu, pour aller en boite par exemple mais il faut que je sois bourré (Rires)... L'album est jusqu’au-boutiste, fait dans l'urgence, et il est en ce sens vrai. C'est brut de décoffrage. J'ai toujours travaillé dans l'urgence et le spontané. J'ai besoin d'être dans un malaise pour écrire en fait. Je fais en sorte de ne pas dormir et me mettre dans un certain
mood. J'écoute aussi beaucoup de rap, si on regarde j'écris de manière très syllabique, tout est en rimes.
Wolfpack à tort ou à raison, on a de la fierté et dès qu'il s'agit de baisser un peu la garde on a du mal.
L'un des morceaux les plus réussi de l'album est 'Hover Above Me' sur lequel Cédric Toufouti de Hangman's Chair vient poser sa voix, comment s'est-il retrouvé à participer et pourrait-on imaginer dans le futur d'autres collaborations qui dépasseraient ce cadre ?
Alors il est venu parce que c'est un pote, on l'a rencontré dans de nombreuses soirées et bars que je ne citerai pas mais bien connus du public metal... Et on s'est dit on veut pas un
feat parce qu'on va s'y attendre avec les mêmes voix que moi. Faire venir des noms connus pour faire de la vue, c'est pas pour moi. On a envoyé des mails à des groupes américains qu'on aime bien et quand on a vu que ça répondait :"ouais si tu veux, quand j'aurai le temps"... Bref on n'a pas envie de bosser comme ça ou de lécher des bottes...
Wolfpack à tort ou à raison, on a de la fierté et dès qu'il s'agit de baisser un peu la garde on a du mal. Dans le passé, on a tout fait par nous-mêmes, prendre des attachés ça a été d'ailleurs un débat dans le groupe...
Ils sont utiles pourtant les attachés de presse !
Oui bien sûr ça apporte beaucoup, d'ailleurs pour moi tout ça c'est un exercice nouveau. De base, on estimait que seule la musique parle et qu'on n'a pas à s'exprimer autrement. On voulait effacer le côté humain....
Mais il faut savoir aussi déléguer tout ça, cette com'...
Oui bien sûr, on est en train. Mais dans le passé, il y a eu des fois où on a délégué et le travail n'a pas été fait, on a perdu du temps, de l'argent... On fait donc attention avec qui on travaille. Donc pour Cédric, on voulait du chant clair. Et on s'est dit "qui chante bien ?"puis on s'est souvenu de la bombe qu'a sorti
Hangman's chair "This is not Supposed to be Positive", qui est pour moi l'un des plus grands albums de metal français de tous les temps, et pour moi, c'est le meilleur groupe de metal.... Je les avais vu petit à la Loco et c'était pas Cédric au chant et à l'époque j'écoutais pas de doom ou de metal comme ça et ça m'avait fait chier, un truc de fou... Et puis au final j'ai rencontré Cédric qui me dit "je suis dans le groupe avec les anciens de
Dark Angel"... et puis voilà ça s'est fait.
Donc ça appelle d'autres collaborations ?
On est plus proche de Cédric que les autres membres de son groupe, même si on se connait mais pas au point de se dire ça. Ce sera plus eux les décisionnaires, la porte est ouverte même si on le leur a jamais dit.
Dans cet album, que vient faire Charles Aznavour à la fin de 'Delusion' ?
On est parisiens, voilà. Le fait aussi que Hangman's Chair, derrière le côté doom, ils ont un côté chauvin et Paris. La partie de 'La Bohème" qu'on a choisi est un couplet dans lequel il parle de Paris qui change et qu'il ne reconnait plus. Avant chaque show, les groupes avant de s'installer mettent une playlist de chansons et nous on en met une de chansons françaises, en Allemagne il se tape de la chanson française donc. Je l'ai toujours trouvé super belle et en même temps dans un cadre hyper malsain. Elle peut être utilisée dans plein de choses. Certains l'ont utilisée dans des films un peu glauques, Paris un peu sombre... Certains me disent, il y cette touche parisienne dans le hardcore ancien. Ça représente Paris, Aznavour. Dans le premier album, ça sonnait comme ça car il a été enregistré chez Caste. Dès que j'écoute un album je peux te dire qu'il a été enregistré là-bas, il y a une touche Caste. On était en Angleterre mais toujours rappeler que ici c'est Paris.
Il existe beaucoup de groupes qui portent le même nom que vous, est-ce qu'on vous a déjà confondu avec un autre ?
Oui, tout le temps tout le temps (Rires). En fait, ça vient du fait qu'on cherchait un nom de groupe. La page internet était prête et on n'avait pas de nom. Un jour quelqu'un a sorti
Wolfpack, et on trouvait que ça sonnait bien. Il y a un dans le groupe , il n'en fait plus partie mais je tairai son nom pour éviter des insultes (pas par nous, mais d'autres gens), qui nous a dit :"Ah oui, fut un temps, un il y avait un groupe qui s'appelait
Wolfpack mais personne s'en souvient" (Rires). Et voilà... et on l'a écouté, puis les gens s'en souvenaient. Quand on nous demande, on est installés, c'est pas que nous mais c'est aussi nous. Il y personne qui fait attention. Je sais qu'on est taggé par des DJ's parce qu'il y a un DJ qui porte ce nom, aucun rapport, donc par des gens qui écoutent de la house, qui fait les millions de vues. Du coup on a des commentaires assez drôles. Pas de souci avec ça.
Quel est ton meilleur souvenir d'artiste ?
La tournée avec
Lionheart. Au départ on remplaçait un groupe. Il nous on appelés une semaine et demi avant le début de la tournée d'un mois. On était à un concert à Rouen, et reçoit le message demandant "tu es dispo pour tourner ?".... Je me suis dit "qu'est ce que c'est que ce plan, ça va être foireux..." Il nous dit qu'il s'agit d'une tournée avec Lionheart car un groupe annule. Du coup, j'appelle ma copine, ma mère, mon taf' et j'ai dit "ben désolé, à plus...." J'ai perdu du coup mon taf et ma copine. Le boulot tant pis quoi, on se lève tous les matins pour faire ça un jour, ces tournées et si on le fait pas maintenant, on le fera plus et ça peut lancer le groupe.
Puis je rajoute le weekend tour en Finlande car ce n'est pas donné à tout le monde d'y aller là-bas et en plus les deux se sont enchainés... donc c'est mon plus beau souvenir. Après le retour à la réalité fait mal. On avait toutefois peur que ça se passe pas bien car on est tous chacun des têtes de cons...
Ça vous a donc rapprochés en quelque sorte
Ce qui est fou c'est qu'on s'est pas engueulé une seule fois. En partant on s'est dit soit ça passe et ça va déchirer, soit on s’entretue. Et au final ça a déchiré.
Et à l'inverse, le pire souvenir ?
Holala, il y en a plein ! Ça doit être un concert vraiment foiré, nos débuts. Récemment on s'est planté à un concert à Rouen, ça a été dur car c'était notre nouveau batteur. Il s'est planté par stress car c'était la première fois qu'il jouait avec nous dans sa ville, avec tous ces potes, sa famille. Il a mal géré son stress car le set il le connaissait bien et le lendemain, on a fait ça nickel. Ça a piqué car en tête d'affiche.
On a commencé l'interview par la question qu'on t'a trop posée, quelle est à l'inverse, celle que tu aurais aimé que je te pose ?
Putain !!!! super dur.
Je te propose d'y réfléchir pour la prochaine interview et on commencera par cette question, ok ?
D'accord, ça marche.
Un dernier mot pour nos lecteurs ?
Déjà merci à Music Waves pour l'interview. J'espère qu'elle plaira et que ça leur donnera l'envie de découvrir le groupe si ils connaissent pas encore. Je cherche pas à ce que les gens qui nous connaissent lisent ça parce qu'il connaissent mon point de vue, mais de nouvelles personnes viennent et qu'ils sachent qu'il ne faut pas nécessairement écouter du hardcore pour écouter Wolfpack. Gardez l'esprit ouvert.
Merci à toi.
Merci à Childeric Thor pour sa contribution.