Music Waves a été invité à la release party de la sortie de "Posthuman" le second album de Stamp bien secondé par Thot pour compléter cette affiche étonnante.
Le Glazart a été choisi par les membres du groupe Stamp pour l'organisation de son concert donné à l'occasion de la sortie de "Posthuman" qui a étonné une partie de la rédaction par sa qualité, son éclectisme et sa maturité, avec surtout la question de savoir quelle dimension allait prendre leur musique sur scène... Mais avant tout, nous allions découvrir un autre groupe venu tout droit de Bruxelles :
Thot.
THOT
Bien présent sur le
merchandising installé avant le début des hostilités (cd, sampler, t-shirt, affiches, magnets...) c'est avec une curiosité éveillée que nous nous approchons de la scène pour le début du set de cette première partie. Le groupe est composé de quatre membres : Grégoire Fray (Guitare, claviers et chant), Gil de Chevigné (Batterie, programmation et choeurs), Dimitri Ianello (Basse et claviers) et Arielle Moens (Percussions et chant). Grégoire débute la prestation dans le public face à la scène levant les bras en tenant dans les mains une sorte d’encensoir, histoire de déjà nous enivrer sur une musique introductive assez mystique.
Le chanteur guitariste est bien entouré par les deux membres féminins du groupe avec à sa gauche les percussions et à l'opposé le synthé, au fond se trouve la batterie un peu lointaine et isolée, promiscuité oblige. La particularité est que les basses sont programmées. Au regard de la configuration, la section rythmique semble constituer le cœur du projet et ça va se vérifier sur scène tant les percussions superbement mené par le duo Arielle et Dimitri prennent le pas sur le reste.
La musique semble être une anguille mélodique difficilement assimilable pour une première prise de contact en live, malheureusement desservie par un son qui as mis trop en avant les graves et laissant peu d'espace au synthétiseur qui pourtant a son importance dans ce projet. Sorte de mélange de post rock avec parfois des touches de metal, l'ambiance est très chaotique, rehaussée de quelques moments de grâce plus posés. La musique développée est très magnétique aidé par la configuration du groupe et le charisme de son chanteur. Il est vraiment dommage que la technique sonore ait quelque peu gâché le set car les titres semblent plus denses qu'il n'y paraissait.
Grégoire est totalement habité par sa prestation, il donne beaucoup de lui-même, secouant sa guitare tel un épileptique dont l'attitude est contrebalancée par la sobriété de son entourage, très concentré. Arielle et Gil ont un rôle primordial, la percussionniste ajoutant une strate supplémentaire dans la rythmique déjà prenante et percutante, la claviériste apportant des touches électro hélas presque imperceptibles et des chœurs tout en douceur. Le public est très réceptif au set, bougeant sur les titres les plus rock qui élèvent l'ambiance d'un cran supplémentaire. Grégoire partage un peu avec le public, apportant son soutien aux cheminots et aux lycéens dans le chemin de croix que représente Parcoursup.
Le show se termine après avoir remercié chaleureusement
Stamp de les avoir invités sur scène à partager ce moment en communion avec l'assistance conquise malgré les aléas techniques.
STAMP
Les longues minutes (le temps que le groupe installe son matériel) paraissent des heures tellement l'attente est grande de voir vivre sur scène l'album "Posthuman" qui a étonné et bousculé les préceptes musicaux tant les genres s'imbriquent de façon limpide et cohérente au service d'un concept intéressant. Le groupe bénéficie déjà d'une
fan base déjà conquise composée d'amis, de la famille mais aussi d'amateurs et de curieux d'une musique presque d'avant-garde, aventureuse et quasi unique en son genre.
Stamp avait déjà eu l'occasion de tester et peaufiner certains titres sur scène auparavant car "Posthuman" est le fruit de diverses expérimentations studio et live et donc a pris son temps pour prendre forme. Les membres du groupe rentrent sur scène vêtus de longues tuniques indiennes noires sous un épais brouillard qui n'aide pas à les visualiser mais qui accentue le concept mystérieux.
L'enjeu du concert était de voir comment les titres allaient prendre le l'ampleur en live d'autant que la musique présente sur l'album est d’une précision quasi chirurgicale. Autant le dire d'emblée,
Stamp en live est une claque à toutes les mauvaises odeurs comme disait la pub, une baffe que l'on prend une fois tous les dix ans.
L'album prend carrément une autre dimension sur scène car les morceaux sont développés et réarrangés différemment. Le Saz électrique de Priam apporte aux morceaux une coloration orientale bien particulière à laquelle la guitare tenue par Vlad donne un côté plus dense et rock. Cette ambiance est un rouleau compresseur qui emporte tout sur son passage et embarque avec lui le public, qui fut totalement déchainé notamment sur le titre éponyme, bougeant et dansant. La musique électro qui sert de base à
Stamp se mue en un ensemble plus organique et plus chaud notamment grâce au sax de Quentin parfois agressif ou adoucissant le propos avec des notes suaves donnant aussi à la musique un effet improvisé qui accentue le côté humain.
Le son frôle le quasi sans-faute et contraste de façon incroyable avec la première partie malgré des lumières trop peu présentes pour bien visualiser l'ensemble du groupe. Tous les instruments sont audibles, de la basse d'Alexandre aux claviers et aux bidouillages électro de Vlad en passant par la batterie à la frappe variée de Paul. Tout l'album y passe et les moments de bravoure s'enchainent à un rythme effréné avec une sobriété incroyable. Le groupe fait preuve d'une prestance magnétique sans en faire trop, laissant à la musique le soin de s'exprimer et s'appréhender. Les titres sont étendus comme 'Amour Fou', ou 'Biotech' morceau bicéphale avec son ouverture oppressante et son final plus serein. La musique parle, interpelle et se vit. 'New Flesh' réservé en presque toute fin est le titre le plus rock et puissant qui finit d’achever l'assistance nombreuse qui
headbangue en chœur comme dans les meilleurs concert de metal.
Ce live ne pouvait se conclure sans les quelques mots prononcés par Priam qui remercie l'ensemble des personnes présentes à cette
relaese party, conquises par un set d'un peu plus d'une heure d'une intelligence, d'une générosité et d'une prestance sans commune mesure. Il présente également chaque membres du groupe et adresse quelques mercis aux techniciens, notamment l'ingé son qui a fait un sacré travail, ainsi qu’au merch.
Nous venons d'assister à la naissance un groupe hors norme, à l'éclectisme et à l'ouverture d'esprit prégnants, qui assoit son identité et auquel Music Waves souhaite le plus bel avenir.
Merci à Fabrice Demeure pour les photos