En ce dernier week-end d’Aout nous sommes de retour en Belgique pour retrouver nos amis du Hellzine qui proposent l’édition d’été du Cercle Rock & Metal Festival quelques mois après une l’édition hivernale. Hérité du Mid Summer Fest ce festival se tient sur 3 jours, chaque journée ayant sa thématique musicale. La journée du Samedi 31 Aout est consacrée au métal et représente le cœur de ce week-end. Comme en Janvier le tout se déroule au Cercle et le format reste le même avec deux scènes, la plus petite nichée dans le club de la salle et la principale, la Hellzine Stage. Entre découvertes et groupes confirmés l’affiche est très riche. La programmation de la scène du club est toujours intéressante. Les groupes sont proches du public dans l’intimité et on y fait de belles découvertes.
Ce sont les montois d’Era Symptom qui ont l’honneur d’ouvrir les festivités, la formation belge a 6 années d’existence et au fur et à mesure de ses prestations elle a su se créer une belle base de fans. De fait le public est au rendez-vous pour écouter un métal symphonique proche de Nightwish avec quelques passages proches d’un Arch Enemy quand Ophélie balance un chant growl virulent. Cela va donner une prestation sympathique, le groupe est au point et les titres font leur effet auprès d’un public attentif. Au hasard de la set-list on fera ressortir un excellent ‘Mirror’, les riffs acérés se mariant bien à la voix puissante d’une Ophélie aussi à l’aise dans un timbre puissant que dans le growl. Cette demi-heure de concert aura été une belle découverte pour pas mal de gens.

Avec Coalition on retrouve une formation originaire de Bastogne qui arpente les scènes depuis le début des années 2000. Elle a sorti 3 albums et a connu des changements de line-up pour se stabiliser depuis 2015 et œuvre dans un death métal costaud teinté de thrash, le tout porté par la voix puissante de Cat qui œuvrait dans Cryptogenic. Cela va donner une belle prestation, on y apprécie un excellent compromis des gens comme si Slayer rencontrait Death. Au chant Cat en impose et en impressionne plus d’un par sa puissance avec un ton proche d’Angela Gossow. Musicalement le groupe est au point, l’absence d’un guitariste ne se fait pas trop sentir. Au milieu de cette belle puissance on aura aussi apprécié aussi un bon petit groove qui faisait remuer la tête. Coalition a donné une solide prestation, il a tabassé son monde et on attend à présent qu’il nous propose une suite discographique avec un 4ème album attendu.

Habitué des scènes locales Ashes Into Blood est lui aussi très attendu. Le club est rempli et l’envie de pousser les murs a été forte. Il faut dire qu’en matière de deathcore costaud les belges ne font pas de quartiers et ont gagné une solide réputation de bête de scène. D’entrée il va mettre le feu et bien remuer un public très chaud. L’intro puis l’enchainement sur ‘Smile’ est une véritable déclaration de guerre sonore. On ne peut qu’apprécier cette puissance maitrisée avec un rythme ultra rapide. Derrière ‘AshesInto Blood’ ou ‘Age Of Desolation’ et ‘When The Silence Is Broken’ confirment le talent du groupe pour créer un univers d’une force redoutable. En fin de concert ‘Revenge’ achève l’audience avec autant de puissance. Ce concert a été une belle claque sonore qui a en laissé quelques-uns en nage. Gageons que rapidement le groupe sera de nouveau à l’affiche mais cette fois sur une scène principale où il est certain qu’il fera autant de ravage.

Niveau ambiance et folie certaine personne ne va être déçu de la performance d’Insmonia. Les belges sont de retour pour célébrer leurs 20 ans et ils vont le faire avec une énergie énorme dans une bonne humeur communicative. Leur power métal tout droit tiré des années 90 est taillé pour la scène. On pense à Pantera bien sûr mais aussi à Soulfly ou à leur compatriotes de Channel Zero pour ce groove typique allié à une puissance de feu énorme. Le concert est intense d’un bout à l’autre et la salle tremble de toute part sous les coups de boutoirs de musiciens expérimentés. Au chant Fred assure avec un coté abrasif et une sacrée puissance. Ce plongeon dans le passé aura été un sacré bon moment dans cette riche journée et des titres comme ‘Love’ ou ‘Master Of Territory’ en auront fait remuer plus d’un. Ce retour a été une sacrée réussite et a confirmé la richesse de la scène belge.

Avec Desdemonia nous filons au Luxembourg. En pas loin de 25 ans de carrière le groupe n’a sorti que 4 disques et aime une certaine discrétion niché dans l’underground. Il œuvre dans un death métal brut de décoffrage porté par la voix puissante de Tom Dosser. Cela va donner une prestation intense, le public est bien présent et savoure cette claque taillée dans le meilleur du genre. Que ça soit avec ‘Revenge’, ‘Cross The Line’ ou encore ‘Symbiosis’ le groupe se fait convaincant avec en plus un groove sympathique et quelques mélodies bien troussées. Musicalement on ne peut qu’apprécier la maitrise de musiciens parfaits pour distiller ce bon vieux son death métal. Ce concert a été parfait d’un bout à l’autre, Desdemonia a montré un talent énorme et a conclu en beauté une superbe journée dans la salle annexe du Cercle.

Sur la scène principale la programmation est riche et variée. La journée va débuter avec un premier gros morceau e. En peu de temps les belges de Signs Of Algorithm se sont fait un nom dans la scène métallique européenne. Il faut dire que le métalcore teinté de deathcore qu’ils pratiquent est taillé pour faire un carton, bien dans l’ère du temps musicale. Le groupe sait mettre le feu au public et certains se souviennent de sa prestation furieuse au Graspop. Le public est encore clairsemé et va arriver doucement mais surement. Cela ne va pas gêner les musiciens qui vont balancer la purée avec force. D’entrée avec ‘No Warning Shot’ le ton est donné, la puissance se mixe parfaitement avec des riffs et soli mélodiques dignes d’un At The Gates. Ensuite que ça soit avec ‘ShadowsRemain’, ‘Skincrawler’ ou ‘The Bitter End’ chacun a pu apprécier un groupe très au point porté par un Frederick au fort charisme et à la voix acérée redoutable. Cet excellent concert taillé dans ce que le métalcore peut avoir de meilleur a été une réussite à tous points de vue. Tout laisse à penser que cette sympathique formation à de beaux jours devant elle pour faire un carton à large échelle.

Après ce premier coup de tonnerre ce sont les bruxellois d’Anwynn qui prennent la scène d’assaut. Les membres du groupe sont habillés dans un esprit folk digne de Braveheart et œuvrent dans un métal symphonique proche d’Epica avec une facette death proche d’Amon Amarth Ce mélange s’effectue avec deux chanteurs, Eline pour le lyrique et McBouc pour le growl. ‘Shrine’ nous fait pénétrer cet univers avec force. Le growl en impose et les riffs acérés font mal mais la voix d’Eline apporte cette douceur angélique. Le mixe est intéressant et fait son effet auprès d’un public dans lequel pas mal de fans sont au rendez-vous. ‘Anwynn’ puis ‘No Victory’ confirment cette belle impression. La combinaison des styles fonctionne à merveille avec une belle face épique portée par le clavier. Le groupe laisse les ambiances s’installer et frappe aussi fort avec des passages death écrasants. Sur ‘Forbidden Songs’ le groupe met en avant son côté folk et le résultat est remarquable. Eline survole l’ensemble avec une belle majesté et musicalement le résultat est efficace. En fin de concert le groupe balance une reprise du ‘Now I Lay Thee Down’ de Machine Head. Passé à la moulinette symphonique le titre n’est pas dénaturé et gagne même en puissance épique. Enfin ‘Sword And Blood’ achève cette prestation en beauté dans ce pur style death symphonique. Anwynn a fait belle impression auprès de nombre de personnes et montré que dans le genre il avait les moyens de rapidement grimper les échelons de la notoriété.

Avec Nervosa la température va monter d’un cran. Les brésiliennes sont attendues par une armada de fans et le pic de fréquentation de la journée sera atteint pendant leur concert alors qu’il reste trois groupes derrière. Il faut dire que le trio sait y faire pour mettre le feu avec un thrash incisif et même une facette death avec le récemment sorti "Download Of Mankind". Chacun attend donc avec impatience de se prendre une bonne claque et il est plaisant de voir l’avant-scène bien remplie de fans décidés à en découdre. Ils ne vont pas être déçus du voyage, ‘Horrordrome’ puis ‘And Justice For Whom ?’ extraits tout deux du dernier album vont lancer le show avec férocité. Derrière son micro et sa basse Fernanda Lira est déchainé et éructe avec conviction. Ce chant aiguisé est en adéquation avec une puissance musicale brute de décoffrage qui en décoiffe plus. Prika est un peu souffrante mais cela ne l’empêche pas de délivrer de riffs et soli intenses tandis que Luana fait office de métronome derrière ses fûts. Avec ‘Death !’ le groupe enchaine parfaitement, thrash dans l’âme et explosif ce titre met le feu à une fosse qui se déchaine. La pression ne va jamais retomber, les nombreux extraits du nouvel album, que ça soit ‘Enslave’, ‘Never Forget, Never Repeat’ ou ‘Raise Your Fist’ et ‘Vultures’ sont énormes de puissance. Proposés dans des versions plus thrash que sur disque ces titres font un carton. Elles font régner une pure folie dans la salle et on pense à Slayer pour cette force de frappe. Les anciens titres sont tout aussi marquants, ‘Hostages’ ou ‘Masked Betrayer’ étant jouissifs à savourer. En fin de concert deux derniers nouveautés, ‘Kille The Silence’ et ‘Fear, Violence And Massacre’ font un effet bœuf. Puis en rappel les classiques ‘Intolerance Mean War’ et ‘Into Mosh Pit’ achèvent la leçon en beauté laissant un public usé mais heureux de la claque. Nervosa a hurlé sa rage avec une force de conviction rare et une puissance impressionnante. Le trio a prouvé qu’il était bien plus qu’un phénomène de mode, cette prestation restera une des meilleures de cette journée et colle une jolie pression sur les groupes suivants.


Mais il en faut plus pour impressionner Unswabbed. Les nordistes sont de retour après une pause acoustique et un besoin de souffler. Ce retour se nomme "De L’ombre à la Lumière" et il a permis de se souvenir qu’au début des années 2000 les lillois avaient frappé fort avec un métal moderne digne d’un Mass Hysteria ou de Lofofora. Le groupe repart de zéro et il va le faire avec une sacrée pêche cela même si le public a un peu déserté la salle depuis la fin du concert de Nervosa. Les absents ont toujours et les fans présents vont savourer une décharge musicale. Sébastien va montrer un charisme certain et va réussir à remuer son monde de belle manière. Il va chauffer une fosse qui va se remplir peu à peu. L’Impact de titres comme ‘Paranoïaque’ ou de ‘L’ombre à la Lumière’ a été énorme droit dans cet esprit mixant métal et rock alternatif et présentant des textes en français d’une force certaine. En fin de concert l’ambiance est montée de plusieurs crans grâce à des brûlots comme ‘Sur la Brêche’ ou l’Etincelle’ et a fait bien sautiller plus d’un spectateur définitivement conquis par la fraicheur dégagée par le groupe. Le final sur ‘Si’ aura été tout aussi explosif et a conclu une superbe prestation. Loin d’être dépassé après 20 ans de carrière Unswbabbed a montré qu’il restait actuel et pertinent avec sa musique puissante et engagée. Ce retour en force a été splendide et a continué la journée de manière idéale.

Avec Spoil Engine le groupe accueille une formation reconnue et qui s’est taillé une jolie réputation un peu partout en Europe. Le groupe belgo luxembourgeois est devenu un leader en matière de death mélodique teinté de core et son dernier album, "Stormsleeper", a encore accru sa popularité. La meilleure preuve venant d’une prestation marquante cette année à Wacken et des tournées avec des grands noms. La salle est donc de nouveau pleine pour accueillir la formation. Porté par une Iris pouvant sembler fragile mais au timbre acéré digne des meilleurs hurleuses mondiales le groupe ne va pas faire de quartiers et proposer une prestation intense qui va faire bouillir les premiers rangs de. Les titres s’enchainent comme des missiles lancés sans relâche et on ne peut qu’apprécier cette force de frappe. Au milieu de cette furie un titre comme ‘Stormsleeper’ aura particulièrement fait son effet. Le rythme est intense et vocalement Iris continue d’impressionner par la fureur qu’elle dégage. De temps en temps le chant clair se fait de la place et amène une face plus sombre du meilleur effet. Dans le public slams et circle pit sont au programme de même qu’un sympathique wall of death. Cette prestation a confirmé tout le bien que l’on pouvait penser d’un Spoil Engine qui a toutes les cartes pour se faire une jolie place aux côtés d’Arch Enemy et des autres leaders du genre.

La patience va être de mise pour retrouver la tête d’affiche de la journée. En effet le souci technique retarde la venue de Moker sur la scène annexe puis contraint le groupe à annuler sa prestation. De fait il va s’écouler une petite heure avant que Dagoba n’investisse la scène. Mais cela n’a pas découragé les fans, la salle est remplie pour accueillir une formation qui a toujours le vent en poupe avec sous le coude un solide "Black Nova". En matière de power thrash moderne les marseillais sont de sacrés clients, ils savent tenir une scène et sont portés par un Shawter qui en impose avec ce charisme glacial qui fait sa réputation. La scène impressionne avec une batterie immense qui occupe une sacrée place. Une fois l’intro passée le groupe balance la purée avec un ‘I Reptile’ redoutable d’intensité. Le son est énorme avec cette force teintée d’industriel qui colle au mur, Shawter appelle de suite les circle pit et l’ambiance est déjà chaude dans les premiers rangs. Le chanteur est souriant et semble apprécier l’accueil et l’enchainement avec ‘The Man You’re Not’ fait mal aux gencives. La puissance de frappe de Dagoba est marquante et se confirme avec un ‘Black Smokers’ qui le voit appuyer sur l’accélérateur de belle manière. La puissance est redoutable mais au milieu de celle-ci on apprécie ce chant clair maitrisé et puissant qui amène un côté accrocheur très séduisant.

Précédé d’une intro industrielle glaciale ‘Inner Sun’ est ensuite accueillie avec ferveur et fait son effet avec un impact impressionnant. Cette 2ème partie de concert avec ‘Stone Ocean’ puis ‘When Winter…’ étant tout aussi réussie, elle confirme que dans le style Dagoba a peu de concurrence. La dernière partie s’annonce déjà avec l’interlude ‘Epilogue’. ‘The Sunset Curse’, ‘The Infinite Chase’ et ‘The White Guy’ forment un trio redoutable d’efficacité. Extraite du 1er album ‘The White Guy’ est toujours aussi pertinente 15 ans après sa sortie. Tandis que ses compères extraits des deux derniers albums font parler la poudre avec efficacité. Le temps des rappels est arrivé et il sera royal avec deux titres emblématiques du groupe, ‘The Great Wonder’ et ‘The Things Within’. La première voit le public se déchainer avec une belle forme malgré l’heure tardive. La seconde achève les hostilités en beauté et laisse tout le monde heureux. Le seul petit bémol vient de la courte durée du concert, une heure c’est un peu léger pour une tête d’affiche possédant en plus de pas mal de cartouches supplémentaires à son actif. Cela étant Dagoba a fait le taf avec un sacré professionnalisme, il a su mettre le feu avec une force de frappe redoutable.

Ceci achève une belle journée métallique au cœur d’un week-end de festival très riche. Les prestations ont été toutes de qualité et on regrette juste que le public n’ait pas été plus nombreux, la qualité de l’affiche et le travail de l’équipe du Hellzine aurait mérité un succès plus conséquent. Il nous reste à remercier Bart, Snorry et leurs camarades pour leur accueil sympathique et leur travail au service de la cause métallique.