... Interview pendant laquelle il sera bien entendu question de ce quatrième disque de Razorlight mais également des raisons de ce long silence à travers une longue métaphore, sa relation avec les médias, sa vision de notre monde actuel mais aussi... la maçonnerie... Une rencontre tout en français avec une personne attachante à découvrir comme le nouveau Razorlight !
Quelle est la question qu’on t’a trop souvent posée ?
Johnny Borrell : La question sur les albums est toujours la plus dure. Par exemple, quand on me demande de comparer mon dernier album au premier… Et tu ne sais pas quoi répondre (Rires) !
C’est la question la plus dure parce que c’est très compliqué de critiquer sa propre musique. C’est vraiment très dur car si on est logique et rigide, les albums ont des paroles, des titres… différents (Sourire).
Mais je pense comprendre ce que veulent savoir les journalistes avec cette question : ils veulent savoir si on a des intentions différentes aujourd’hui de celles de l’époque.
Et puisque tu as l’air d’y avoir réfléchi longuement, as-tu des intentions différentes aujourd’hui ?
C’est facile pour moi de répondre parce que globalement, les intentions sont les mêmes…
En fait, le processus est toujours le même pour moi : la chanson arrive d’ailleurs et dès que mon métier de compositeur est terminé, mon métier de producteur commence et il faut trouver le chemin le plus apte pour que la chanson marche.
Aujourd’hui, selon toi, il n’y a pas de différence entre les titres de ce nouvel album et ceux issus du premier album de Razorlight ?
Si, à savoir que ce que je disais à l’époque est différent de ce que je dis aujourd’hui.
La différence est essentiellement au niveau des paroles ?
Oui mais pas seulement parce qu’on peut communiquer avec le rythme, les mélodies, les accords…
Quand tu as 22 ans, tu es toujours en recherche et tu ne sais pas s’il y a quelque à trouver…
Et aujourd’hui…
… tu cherches toujours (Rires) !
C’est plus compliqué de trouver aujourd’hui ?
Non mais quand tu es gamin, tu cherches sans être sûr de trouver quelque chose au fond de la mine. Aujourd’hui, je sais qu’il y a quelque chose ou du moins qu’il y avait quelque chose (Rires) au fond de cette mine.
J’ai très peu de métaphore en français mais je suis très content de celle-ci (Rires) !
Dans ces conditions, pourquoi avoir attendu si longtemps -10 ans exactement- pour sortir un nouvel album de Razorlight ? Est-ce à penser qu’il n’y a plus rien à trouver au fond de cette mine ?
Non, en fait, j’ai fait le dernier grand concert de Razorlight en 2011, cela fait donc 7 ans. Pendant ce laps de temps, j’ai fait deux disques. Ca me prend deux ans pour faire un album… on est donc dans mon rythme logique…
Mais pourquoi ne pas avoir sorti ces albums sous Razorlight ?
Parce qu’hormis les intérêts commerciaux, il n’y avait aucune raison honnête pour sortir ces albums sous le nom de Razorlight.
Après joué au sein de Razorlight pendant très longtemps, je n’avais plus à rien donner au genre, il fallait tourner la page

Et aujourd’hui, pourquoi es-tu de retour avec Razorlight ?
J’ai toujours su que j’allais reprendre le groupe mais après joué au sein de Razorlight pendant très longtemps, je n’avais plus à rien donner au genre, il fallait tourner la page.
Mais il faut savoir que j’ai essayé d’enregistrer un quatrième album de Razorlight en 2012, j’ai vraiment essayé de le faire… J’ai essayé d’être cynique en reprenant, mélangeant des éléments des albums précédents et voir ce que ça allait donner. Nous sommes restés deux semaines en studio et à l’issue, j’ai écouté nos démos et j’ai décidé de ne pas donner suite. Ce n’était pas moi, je ne pouvais pas faire les choses ainsi (Sourire) !
Je ne suis pas un saint, j’ai compris la tentation… j’ai essayé mais honnêtement, je ne pouvais pas le faire !
Je suis donc parti, j’ai demandé à trois musiciens de venir chez moi. J’avais déjà commencé à composer mon premier album solo et on l’a enregistré. Je me suis rendu compte que je ne pouvais rien faire d’autre que suivre la muse…
Tu es en train de me dire qu’en 2012, tu avais essayé de forcer l’inspiration avec Razorlight mais l’inspiration naturelle était tout autre ?
Forcer non car en tant que compositeur, j’avais des chansons pour Razorlight mais ce n’était pas ça.
J’ai invité la muse, je lui ai envoyé une invitation, j’ai même été très poli (Rires)…
Et elle t’a répondu en te disant d’aller te faire voir ?
Non, elle m’a totalement ignoré (Rires) ! Je suis resté dans le studio d’enregistrement pendant trois jours mais elle ne m’a jamais répondu… J’ai pourtant cru qu’elle allait venir, en vain… J’ai dû me résigner à rentrer (Rires) !
C’est [la muse] qui décide mais à l’époque, elle ne voulait pas que je l’habille avec les vêtements de Razorlight !

Et pour tes albums solo, tu as fait appel à un autre muse ?
En fait, la muse n’a pas voulu venir dans les studios à Londres où se trouvaient la maison de disques, les grands producteurs.
Je suis donc rentré dans ma maison au Pays Basque. J’ai joué du piano dans cette maison vide et puis, elle est soudain revenue.
C’est elle qui décide mais à l’époque, elle ne voulait pas que je l’habille avec les vêtements de Razorlight (Rires) !
Je me souviens très bien à cette époque être allé voir Regina Spektor à Barcelone, je suis revenu avec plein d’inspiration et on a créé le titre le plus connu de cet album ‘Pan-European Supermodel Song (Oh! Gina)’ au retour de ce concert. Le disque s’est fait très rapidement, la muse était là… nous étions tous très contents.
Je n’avais pas le choix et ce même si ce n’est pas à la mode, même si l’album ne trouve pas son public… Imagine faire une promo comme à la grande époque où je faisais des interviews pendant un mois à travers le monde, imagine un mois à mentir en disant que j’étais très content de sortir un nouveau disque de Razorlight : c’était mentir au public et à moi-même et ça se voit ! En revanche, j’ai des amis qui le font et ils n’ont aucun problème avec ça parce qu’ils aiment avoir une carrière. Je ne juge pas, mais c’est une capacité que je n’ai pas !
Pour ce nouvel album de Razorlight…
… J’aime cette interview, je vois que tu veux la rendre vivante et changeant vite… j’aime cette interview (Sourire)…
… il a fallu presque tout reconstruire, avec notamment David Ellis à la guitare et Martin Chambers des Pretenders à la batterie, au-delà de ta relation avec ta muse, comment s'est reconstruit le groupe ?
En fait, c’était très naturel. J’étais chez moi à travailler dans ma maison : je faisais de la maçonnerie et plus précisément les murs à la chaux. Et à ce moment, mon batteur live m’appelé en me demandant ce que je faisais car David Ellis était de retour de New-York et il pensait que ça allait bien coller avec lui. La semaine suivante, j’étais à Londres pour répéter mais j’avais été clair avec lui, je lui ai dit que j’allais allumer l’ampli, brancher la guitare mais si je n’avais pas le feeling, ça voulait dire que ce n’était pas le bon moment.
On l’a fait et ça a tout de suite marché !
Tu as raconté la rencontre avec David Ellis mais tu nous as confié que cette rencontre s’est faite grâce à ton batteur live, j’imagine qu’il a dû faire la gueule quand il a vu que le batteur de cet album serait Martin Chambers…
Tu es perspicace (Rires) ! En fait, je cherchais quelque chose dans le son que je n’avais pas trouvé…
Et j’étais en soirée pour l’anniversaire de Dave Stewart d’Eurythmics et à cette soirée, il y avait Clem Burke de Blondie et Martin Chambers… J’étais entre les deux à me dire que je voulais faire un album de Razorlight et je me disais qu’il fallait absolument demander à l’un des deux de venir jouer sur cet album, j’avais tellement volé à ces deux batteurs dans ma vie. Mais à qui demander (Sourire) ? Je ne savais pas… Et c’est grâce à mon aversion des Smartphones que je me suis décidé : Clem Burke n’arrêtait pas jouer avec son téléphone et de prendre des selfies, je me suis donc tourné vers Martin Chambers qui était en train de se rouler une clope…
Je connaissais déjà un peu Martin Chambers vu que nous avions travaillé sur notre deuxième album "Razorlight" avec Chris Thomas qui a notamment travaillé avec Pretenders, les Beatles, Pink Floyd…
Donc sur le prochain album de Razorlight, il n’est pas impossible que derrière la batterie on retrouve Clem Burke ?
Je ne crois pas avec ce que je viens de te dire sur l’anecdote des selfies : il ne va pas être content (Rires) !
Oui mais il ne comprend pas le français…
C’est vrai (Rires) ! J’adorerais jouer avec Clem mais j’aime beaucoup Martin, c’est mon batteur préféré…
Tu dis ça parce qu’il joue sur ton album…
(Rires) Non, non, non ! Pour moi, il joue de la charleston de façon trashy mais aussi groovy et ça, c’est très rare !
Sans compter qu’il est très gentil, nous sommes de vrais frères musicaux.
Et aujourd’hui, il t’aide à monter des murs dans le Pays Basque ?
Non, je vais chez lui (Rires) Je lui ai proposé de l’aider dans sa ferme au Pays de Galles : j’adore les chantiers !
Parenthèse dans cette interview, où en sont les travaux dans la maison aux Pays Basque ? Les chantiers sont terminés ?
Oh non !
Parlons de ce nouvel album, alors que le ton est à la négativité, cet album sonne très positif, je peux citer 'Carry Yourself' par exemple, est ce que c'est le ressenti que tu as voulu faire passer ?
C’est amusant parce que je trouve que ‘Carry Yourself’ est un peu triste.
Est-ce que c’est notre nostalgie des années 1980 et ses belles années qui font que notre perception est différente ?
Je reste dans mon métier. J’ai monté un groupe de rock parce que j’allais souvent voir des concerts. Je voulais faire des morceaux précis avec des arrangements précis avec des changements de rythme, de temps et de tonalité que je trouvais intéressants. C’est simple ! Je voulais rester dans le cadre de ce que les gens appellent le pop rock alors que c’est du rock’n’roll pour moi.
Je voulais rester dans ce tableau tout en essayant de faire de mon mieux.
J’entends souvent des groupes de rock sortir de nouveaux tubes. Même les groupes que j’aime se mettent à l’électro parce que c’est à la mode en mettant des "oh ohoh ohoh" partout…
Je suis peut-être un anachronisme ? Mais Razorlight c’est du rock’n’roll !
Coldplay !
(Rires) Non, je dis les groupes que j’aime (Rires) ! Mais c’est un bon exemple. Mais pour moi, ce n’est pas la musique que je fais, je reste fidèle à ce que j’aime. Peut-être à tort, peut-être que cette musique est finie : je suis peut-être un anachronisme ? Mais Razorlight c’est du rock’n’roll ! Et dans ce cadre limité du rock’n’roll, il y a tellement d’inventions possibles mais quand j’écoute la radio, j’ai l’impression en tant que compositeur que ça se perd.
Jusqu’à il y a 4/5 ans, tu avais 45 secondes pour arriver au refrain, c’est excellent car tu pouvais créer une petite montée en puissance, un petit suspens… désormais avec Spotify, les gens te disent que le refrain doit arriver au bout de 20 secondes.
C’est formaté…
Oui, mais même les Beatles étaient formatés. Mais dans les chansons aujourd’hui, j’entends 20 premières secondes où il n’y a rien puis tu répètes un seul mot "La la la", tu reviens à rien et tu reprends tes "La la la"… Ce n’est pas une chanson pour moi ! Une chanson n’est pas juste un rythme et répéter un mot avec une production en mode faux disco ou électro. Ca ne m’intéresse pas !
En t’écoutant parler ainsi, notre sentiment en écoutant le dernier album de Razorlight est renforcé : on a l'impression qu'avec "Olympus Sleeping" tu as voulu écrire une lettre d'amour au rock, est-ce le cas ?
Oui je m’en suis rendu compte quand je l’ai terminé. J’étais tellement fâché avec ce genre musical après 8 années de tournée : si j’entendais une caisse claire, je devenais fou ! Je ne pouvais plus !
Mais c’est finalement revenu et cet album s’est fait très rapidement !
Justement cet album a été enregistré dans les conditions du live…
… Ça a toujours été le cas chez Razorlight…
… avec le recul, es-tu satisfait du rendu sonore ?
Oui et pour tout dire, j’aurais même dû le faire encore plus rapidement. C’est mon seul regret.
Je ne corrige pas souvent les fautes lors des enregistrements même dans ‘America’ qui est devenu un grand tube…
… je te coupe mais tu parlais des tubes actuelles avec leur "La la la" en guise de refrain, est-ce que ‘America’ n’allait pas dans ce sens avec ses "Oh oh oh… Oh" ?
… Oui mais ce n’était pas "La la la" (Rires) !
Plus sérieusement, est-ce que ‘America’ ne rentrait pas ce format de chansons formatées ?
Non, je ne trouve pas. Et justement pour revenir à ce que je disais, on m’a envoyé la version karaoké de ce titre et je l’ai renvoyée à la maison de disques en disant qu’ils m’avaient envoyé de la merde. Ce n’était pas l’enregistrement que nous connaissons tous ! Il y avait plein de fautes notamment sur ma guitare. Mais en fait, il faut savoir que la production n’est pas de Chris Thomas sur cette chanson : il a fait l’album mais pas ce morceau.
C’est une longue histoire, j’ai volé le disque dur et je suis allé dans un autre studio pour finir la production. C’est donc la démo que nous entendons. Tous les tubes que j’ai faits ont tous la même histoire à savoir que ce sont des démos enregistrées dans les conditions du live.
Nous étions diffusés sur NRJ à l’époque ce qui est inimaginable aujourd’hui !
C’est la raison pour laquelle tu disais que tu aurais souhaité enregistrer encore plus rapidement cet album…
Oui, je ne corrige pas les fautes !
Mais pour revenir à ‘America’, je trouve que ce titre n’est pas si typique que ça. C’est devenu une grande chanson et on a aujourd’hui, cette impression. Avant ce tube, j’avais sorti ‘Somewhere Else’ qui a été un grand tube en Angleterre et avant sa sortie, la maison de disques m’a demandé de rajouter de la basse parce qu’il n’y en avait pas -mais j’ai adoré ‘When Doves Cry’ de Prince dans lequel il n’y a pas de basse non plus- et elle disait qu’il ne fallait pas sortir le morceau en l’état, sans basse, ça ne marcherait pas ! Et on connaît le résultat (Sourire) !
On savait que ‘America’ avait quelque chose mais imagine -à l’époque et encore plus aujourd’hui- une intro avec une guitare et rien d’autre pendant 20 secondes, il faut attendre 45 secondes pour entendre la batterie… même si je fais des ‘Oh oh oh’, je n’ai rien contre les ‘oh oh oh’ au contraire j’adore (Rires), si je sors ‘America’ aujourd’hui, son format fait qu’elle ne passerait jamais en radio aujourd’hui ! Ou alors ils me demanderaient de couper l’intro…
Si on avait de la chance, on pouvait être passé en radio, nous étions diffusés sur NRJ à l’époque ce qui est inimaginable aujourd’hui !
Cela signifie que tu es pessimiste pour les chansons de ce nouvel album à savoir qu’elles ne seront jamais diffusées en radio ?
Etre diffusé en radio ? Je ne vais pas parler pour toutes les radios mais les radios, c’est…
C’est très important de sortir un disque de Razorlight
... nous sommes d'accord mais dans ces conditions, qu’attends-tu de cet album ?
Je ne suis pas en mesure de changer quoi que ce soit. C’est simple, je souhaite sortir cet album, c’est très important de sortir un disque de Razorlight et surtout tourner par la suite car Razorlight, c’est surtout sur scène !
Il nous reste très peu de temps et c’est super frustrant car nous n’avons même posé le tiers des questions prévues… Malgré tout une question me brûle les lèvres, on sait que tu as eu des rapports un peu difficiles avec la presse qui a isolé quelques déclarations pour te présenter comme prétentieux, avec le recul conçois-tu qu'il y a eu une incompréhension et ce rapport est-il aujourd'hui apaisé ?
Je n’ai pas changé, j’ai toujours été comme je suis aujourd’hui.
Qu’est-ce qui a changé ? La presse et notamment Music Waves qui fait de supers interviews ?
Exactement (Sourire) ! Je ne sais pas. Ce qui est sûr en revanche, c’est qu’au tout début, en Angleterre, je venais avec des citations que je tenais absolument à placer. Je suis même venu une fois avec un article totalement rédigé que j’ai donné au journaliste (Sourire).
Je voulais créer de la controverse.
Tu veux nous dire qu’on te posait toujours les mêmes questions ?
Non ça veut dire que je savais que je voulais créer de la controverse.
Tu as changé malgré tout car ce n’est pas le cas aujourd’hui.
J’étais un peu coincé en Angleterre parce que dès que tu as créé cette image, les gens veulent le morceau de viande à chaque fois.
J’essayais de m’exprimer comme je le fais avec toi mais les journalistes n’attendaient qu’une chose : que je dise des choses mauvaises sur un autre groupe… et si je ne disais rien, ils l’inventaient…
… C’est ce qu’on va faire aussi !
C’est kafkaïen : je ne peux pas m’en sortir (Rires) !
A l’époque, quand je critiquais les autres groupes, je le faisais du point de vue de consommateur de musique que j’étais. Je n’avais pas de recul et je disais qu’untel faisait de la musique merdique etc… je ne faisais que dire ce que le public dit entre eux lors des concerts. Et puis, certains journalistes -comme je te le disais- inventaient certaines citations mais elles n’avaient aucun humour, aucune légèreté. Au moins quand je critiquais un groupe, j’essayais de le faire en essayant d’être drôle.
C’était donc une période très frustrante pour moi parce que je sortais d’interview en me disant que les articles allaient écrire des choses que je n’avais pas dites.
J’espère que la retranscription de cette interview ne te décevra pas.
Je ne lis plus aucune interview depuis 10 ans mais j’ai l’impression que je ne serais pas déçu avec cette interview.
Finalement, je ne peux rien faire si ce n’est dire ma vérité du mieux que je peux mais quand j’étais jeune, j’avais peur, j’étais timide…
Pour revenir à cet album parlons un peu de son visuel. Qui a eu l'idée de cette pochette qui ressemble à une photo de crime dans les années folles ?
(Rires) J’ai fait cette photo avec ma copine qui joue le rôle de la déesse. J’ai fait un test en la photographiant alors qu’elle était en plein sommeil…
… comme les chansons, tout n’est que démo chez Razorlight finalement !
Exactement ! Et à côté d’elle, il y a un petit rasoir pour rappeler Razorlight.
J’ai pris la photo et je l’ai fait colorer par un artiste new-yorkais qui nous l’a fait gratuitement, c’était très sympa !
On a commencé par la question qu’on t’a trop souvent posée, au contraire, quelle est celle que tu souhaiterais que je te pose ?
Je ne sais pas. Je sais qu’on m’a souvent demandé ce que je pensais d’autres groupes en espérant que je dise que c’est merdique…
… et nous ne l’avons pas fait…
C’est sûr mais c’est souvent le cas. Mais en ce moment, je me dis que notre monde actuel avec Donald Trump aux Etats-Unis, l’extrême droite qui monte en Europe, l’hyperconsommation, l’écologie de notre planète qui est…
… foutue…
C’est mot vulgaire mais c’est le mot ! Oui, j’essaie de faire la différence les mots vulgaires et les autres car il m’arrive de dire parfois des mots vulgaires devant des enfants sans que je le sache et les mamans me regardent avec de drôles de regards en me demandant où j’ai appris ça : "Chez le mécano, désolé !" (Rires)
Aujourd’hui, je me demande si ce sont les politiciens qui protègent l’écologie, qui nous protègent contre l’extrême droite… ? Pas du tout… Si ce ne sont pas les politiciens qui nous protègent ou du moins en parler, qui doit le faire ?
Tu es en train de me dire que tu souhaites délivrer un message particulier dans cet album ?
Non, mon métier est de faire des chansons personnelles mais quand je parle, je suis très content de dire qu’il est inimaginable de penser que les Etats-Unis aient un président ouvertement raciste qui annule les accords de Paris sur l’écologie… Si les artistes n’en parlent pas, ça sert à quoi ?
Aujourd’hui, tu ne critiques plus les autres groupes mais Donald Trump ?
Bien sûr ! Nous ne sommes pas intelligents parce que nous ne voyons pas la force qu’on a ensemble !
Justement tu chantes 'City Of Women' qui a des relents rock américain, est-ce un monde dirigé par des femmes serait plus beau ?
C’est inspiré de "La città delle donne" de Fellini, "City of Women" en anglais (NdStruck : "La cité des femmes" en français). J’ai regardé le film et j’ai écrit son trajet dans le film.
Je constate énormément d’hypocrisie dans la patriarchie, j’aimerais bien essayer la matriarchie. Ce n’est pas certain que ce soit mieux mais on ne sait jamais, il faut essayer…
Ce sera le mot de la fin. Merci
Merci beaucoup pour cette interview intéressante et intelligente, ce fut un vrai plaisir ! A bientôt
Merci à Calgepo pour sa contribution...