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TITRE:

Tyrant Fest 2018 - 2ème Journée - 18 Novembre 2018


TYPE:
COMPTE-RENDUS DE CONCERT
GENRE:

BLACK METAL



La 2ème journée du Tyrant Fest s'annonce toute aussi brulante que la première avec en point d'orgue la venue de Watain.
NOISE - 04.12.2018 -
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La première journée du Tyrant Fest a été une jolie réussite. Entre les concerts, les expositions et les conférences le public a pu se délecter d’un programme parfait. Et en ce dimanche habituellement réservé au repos, le programme s’annonce tout aussi intéressant avec la même configuration au cœur du site du 9-9 bis de Oignies. Watain prend du temps pour installer son matériel et de ce fait le début des hostilités est décalé de 30 minutes, mais cela ne va pas nuire à la réussite de la journée.

C’est sur le coup de 16h30 que les Français d’Azziard prennent la scène du Métaphone d’assaut. Depuis sa formation en 2001 le groupe a pas mal changé et seul  A.S.A. reste fidèle au poste. Après une petite pause il a fait son retour avec "Metempsychose", premier volet d’une trilogie basé sur les écrits de Carl Jung et signé chez Malpermesita.  Profondément nihiliste il a frappé fort avec une œuvre intense, taillée dans un black metal brutal nous entraînant dans les abysses de l’âme humaine. Ce concert va se baser sur ce dernier album et présente des musiciens cagoulés et maquillés, le tout dans un superbe décor. La haine et la rage, c’est bien ce que l’on va ressentir à chaque instant d’une prestation féroce qui s’abat sans pitié sur le public. Le début sur ‘Psyché’ est d’une puissance redoutable, A.S.A. hurle sa colère avec une rare intensité et nous prend à la gorge dans une atmosphère de fin du monde. ‘Unus Mundus’ enfonce le clou avec une sacrée puissance et on ne peut que se laisser prendre par la force de l’ensemble. Cette force martiale est impressionnante et cela ne fait que débuter. Pour ‘Le Meurtre du Héros’ le groupe accueille Psycho d’Antilife au micro. Le duo est parfait, la haine est encore plus présente et l’atmosphère teintée d’une certaine schizophrénie est étouffante.  Il n’y a aucune pitié au programme et après l’interlude ‘Le Second Jour’, glaciale avec ces bruitages sortis des enfers, c’est la curée avec ‘L’Enfer’.  Véritable océan de violence la chanson dégage une atmosphère hors du temps très prenante. En fin de concert ‘L’anachorète, Dies’ est d’une grande force malsaine taillé dans le meilleur d’un black haineux. Le final avec ‘Le Sacrifice’ est remarquable, A.S.A. chante à genoux dos au public pour un long titre incantatoire et d’une brutalité parfaite. Azziard a lancé la journée de la meilleure des manières, il a marqué les esprits avec une bestialité à l’image de notre société actuelle.




Après cette bourrasque ce sont les Islandais d’Audn qui prennent la scène d’assaut. En peu de temps ils ont su conquérir un public certain avec un black atmosphérique dédié à la nature et empreint d’une profonde mélancolie. Loin des standards, les musiciens arrivent sur scène en costume avec une classe certaine. Mais rapidement ils font comprendre que ce côté posé est une façade qui cache une redoutable force de frappe. Le début sur ‘Veröld Hulin’ est une formidable claque. Le groupe envoie la sauce avec puissance puis par petites touches amène des ambiances atmosphériques hors du temps avec une finesse rare. Ce mélange avec la violence - au chant Hjalti semble enragé et possédé - se fait en parfaite symbiose. Le voyage va continuer de plus belle avec ‘
Lífvana jörð’. Le titre alterne lui aussi les ambiances, la puissance brute se mariant avec un superbe riff atmosphérique. Après un speech sympathique, la route sur les terres d’Islande continue avec ‘Haldreipi Hugans’. Le titre est d’une grosse force émotionnelle avec une montée en puissance parfaite. La pureté se mixe à la violence brute avec grâce et cela entraine un public attentif très loin. Ce moment majestueux va se poursuivre avec ‘Prisund’ et ‘Feigð’. Ces titres nous font pénétrer plus avant dans l’univers de la formation avec une intensité à fleur de peau. ‘Þjáning Heillar Þjóðar’ achève cette odyssée avec la même grâce et la même force de frappe. Audn a donné un concert mémorable taillé dans le meilleur d’un black atmosphérique aérien et brutal. Émotions, grâce et violence se sont mixées avec élégance, tout cela a séduit et il est à penser que la formation est au début d’une très belle carrière.


Avec The Great Old Ones l’horrifique et le fantastique vont être à l’honneur. Comme le nom le laisse supposer, la formation française met à l’honneur depuis 2009 l’œuvre de Lovecraft au travers d’un post black metal sombre et profond. Ce concert va être une formidable célébration de l’art de l’auteur américain. Le voyage va être total et absorber tout le monde pour l’entrainer aux confins de la folie. L’introduction ‘Searching For R. Olmstead’ avec des bruitages effrayants et des voix lointaines plantent le décor. Puis l’enchainement avec ‘The Shadow Over Innsmouth’ colle tout le monde au mur. Benjamin en impose vocalement en hurlant comme un damné et vivant ses paroles avec conviction. Musicalement l’ensemble est d’une belle brutalité mais avec des moments écrasants et plus calmes bien dans un esprit post black. Ce premier très long titre pose les bases avec une belle force émotionnelle et nous plonge dans les ténèbres avec un coté glacial. La suite avec ‘When The Stars Align’ est de la même qualité avec une puissance brute de décoffrage, un côté émotion à fleur de peau et un chant d’outre-tombe impressionnant. ‘Je ne suis pas Fou’ porte bien son nom tant elle nous plonge dans un univers horrifique à donner le frisson avec ces voix venues d’ailleurs.  Dans la suite du concert ce côté malsain et effrayant restera fort. ‘Antartica’ est un autre grand moment avec une puissance et une lourdeur abyssale. Le travail sur les ambiances est parfait en oscillant entre force et mélancolie. Le chant très grave est d’une rare intensité et contribue au plongeon dans l’univers du romancier. Chaque titre nous aura donné l’impression d’entamer la lecture d’une de ses nouvelles avec ces bruitages, des bruits de bateaux notamment nous faisant vivre un concert conceptuel. ‘Mare Infinitum’ est une dernière incursion d’une rare beauté avec ces ambiances si fortes, le post black se fait envoûtant et majestueux et personne n’a envie de ressortir de cet univers. The Great Old Ones a lui aussi frappé un joli coup avec un concert d’une rare puissance émotionnelle avec une musique en symbiose avec l’univers de Lovecraft.


Après ce voyage nous retrouvons les Américains de Profanatica. Le groupe a une histoire tourmentée depuis ses débuts au début des années 90, puisqu’il a connu une séparation en 1992 avant de revenir en 2001 pour enfin lancer sa carrière avec pas mal de sorties, albums ou EP depuis 2007. Il tourne actuellement avec Watain, et va faire planer sur la salle un vent maléfique aux allures de messe noire avec une musique profondément anti chrétienne et empreinte de satanisme. Le trio a soigné la mise en scène avec un décor classieux et des costumes d’inspirations vénitiennes avec un maquillage typique du style. Le tout est flippant et avant même le début on ressent une aura sombre. Puis le groupe frappe durement, derrière ses fûts et au micro Paul Ledney s’impose en véritable maitre de cérémonie avec un ton grave impressionnant. L’homme n’est plus tout jeune et possède un vécu certain mais il envoie comme un jeune homme avec une énorme puissance. Le ton musical est assez old school dans un esprit death black digne d’un Vital Remains ou de Deicide. Le public accueille de belle manière la claque reçue. Toute la suite du concert va envoyer la sauce de la même manière, le bruit et la fureur sont au rendez-vous et tout cela ne fait pas de quartier. Le groupe n’est pas là pour plaisanter et envoie son message blasphématoire avec une hargne certaine. Cette messe noire aura mis le feu de sacrée belle manière au public, Profanatica a donné un show d’une intensité considérable en faisant de sacrés dégâts.


Après cette décharge le ton ne va pas de calmer avec la venue de Arkhon Infaustus qui est attendu comme le messie par une belle horde de fans. Le groupe est de retour aux affaires après un hiatus de sept ans et avec toujours à sa tête Dk Deviant accompagnés de nouveaux compagnons de lutte. Cela a donné un EP très convaincant, "Passing The Nekromanteion" il y a peu plus d’un an, dans un esprit black teinté de death rempli à la fois de satanisme et d’un esprit rebelle et assez trash, le tout pas loin d’un Impaled Nazarene.  Cela va donner un concert ahurissant de puissance et parcouru d’une haine non feinte. L’entame avec ‘Dead Cunt Maniac’ puis ‘When They Have Called’ est furieuse et met le feu. Dk hurle comme un forcené à la manière d’un Glen Benton et la force musicale de l’ensemble déboite de belle manière. Cette violence est jouissive et donne envie d’en découdre férocement. Par la suite ‘Ravaging The Nine Pillars’ puis ‘The Omnious Circle’ sont de fabuleux appels à en découdre, Dk demande au public de se remuer et celui-ci le fait avec énergie. Ce pur concentré de férocité ne va cesser de monter en puissance, le groupe est en forme, cette nouvelle configuration étant très convaincante. Le côté malsain et pervers du groupe ressort fortement et un missile comme ‘The Silent Voice Of Perversion’ fait un effet bœuf. Chacun en prend plein la gueule et en redemande avec gourmandise. Avec ‘M33 Constellation’ le groupe sert tout le monde avec une intensité encore plus forte. En fin de concert ‘Trigammaton’ et ‘Whirlwind Journey’ achèvent leur monde avec une puissance et une rare férocité. Dk aura été chercher le public avec rage tout le long d’une prestation remarquable de brutalité qui en laissé quelques-uns éreintés. Arkhon Infaustus a fort bien fait de revenir et a été la parfaite préparation à la venue de Watain.






Watain
a mis du temps pour préparer sa scène mais cela en valait la peine. Le groupe a bien fait les choses avec une batterie énorme dans le fond, les tridents qui sont prêts à s’enflammer et un décor très soigné à ses couleurs. Watain c’est 20 ans de carrière au service d’un black metal pur et dur dans l’esprit de Marduk, Dissection ou Mayhem avec de la férocité et un côté obscur et spirituel. Le nouvel album, "Trident Wolf Eclipse" en a secoué pas mal par sa violence et  chacun attend avec fébrilité de se prendre une nouvelle leçon. Le cérémonial de début est soigné, Erik Danielsson arrive doucement et allume bougies et tridents un par un avec un sens certain de la mise en scène, allant même jusqu’à tendre sa torche au public. La mise en condition est parfaite et avec ‘Storm Of The Antichrist’ le concert est lancé de la meilleure des manières. La brutalité est au rendez-vous et le carnage est total, ce black haineux en impose et fait son effet auprès d’un public bien compacté dans les premiers rangs. Le groupe tabasse sans pitié avec une précision chirurgicale et servi par un excellent son. La suite va s’avérer tout aussi féroce, ‘Nuclear Alchemy’ est une charge impitoyable servie par un Erik possédé qui va jusqu’à se caresser le bras dans une flamme tout en chantant. ‘The Child Must Die’ est ensuite tout aussi délicieux de force avec des riffs en fusion et ce chant profond parfait. ‘Agony Fires’ revient sur le premier album et fait son effet avec intensité et sans faire de quartier. Il n’y a aucun temps mort au programme, ‘Furor Diabolicus’ est d’une rare méchanceté taillée dans le meilleur d’un black hargneux. Dans la suite ‘Sacred Damnation’ puis ‘The Golden Horns Of Darash’ font le même effet auprès d’un public fasciné et sous le charme vénéneux de la formation. Les vasques sont enflammées à leur tour et la scène prend encore plus les allures d’une cérémonie occulte. En fin de concert l’enchaînement des titres se fait sans pitié. ‘Malfeitor’, ‘Towards The Sanctuary’ et ‘Sworn To The Dark’ envoient du lourd avec une puissance remarquable. La fin de concert se fait sur le terrible ‘The Serpent’s Chalice’ qui achève son monde. Le spectacle se termine sur une note parfaite, le groupe se retire, les flammes se taisent et chacun reprend son souffle. Watain est venu et a vaincu avec force et férocité. Le groupe s’impose de plus en plus comme le maître de l’art noir avec une classe énorme. Il conclut de la meilleure des manières une édition qui fut une réussite parfaite et qui a parfaitement su entraîner les spectateurs dans une autre dimension.





Il nous reste à remercier Alex et l’équipe de Nao Noïse pour leur accueil et l’organisation parfaite ainsi que Justine et tous les autres pour leur travail au service de la cause métallique.



Plus d'informations sur https://www.facebook.com/watainofficial
 
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