Pour ce qui ne devait être qu'un side project éphémère, Avantasia a pris de l'ampleur depuis sa création en 1999, au point de devenir aussi important qu'Edguy, projet originel de Tobias Sammet et de ses acolytes. Deux décennies plus tard, Avantasia sort son neuvième album, "Moonglow", un nouvel album concept théâtral que Tobias Sammet est venu nous exposer.
C’est un plaisir de te revoir ! On s’est vus il y a quatre ans la dernière fois, pour la sortie de « Space Police – Defenders Of The Crown » d’Edguy. Avant de parler du nouvel album d’Avantasia, si tu veux bien, nous allons parler de l’album « Ghostlights » (paru en 2016, ndlr). Est-ce qu’il t’a semblé que c’est depuis cet album qu’Avantasia a trouvé un véritable public ?
Tobias Sammet : Je ne sais même pas si Avantasia est vraiment un groupe !
Avantasia n’est pas un groupe pour toi ?
Pas vraiment. C’est une sorte de tribu ! C’est un projet en solo avec de très bons invités, je dirais.
Mais au fil des années, il semblerait que ce soit devenu un vrai groupe !
C’est quelque chose de stable, c’est vrai.
Et tu as travaillé plus ou moins avec les mêmes personnes, comme Michael Kiske au chant, Eric Martin, Mille Petrozza… C’est assez surprenant que tu considères Avantasia comme un side project.
Ce n’est pas un side project, mais quand je pense à un groupe, je pense à un système démocratique.
Ce n’est pas le cas dans Avantasia ?
Non ! (Rires). La démocratie marche jusqu’à un certain point. Si tu regardes les Beatles, ils se sont séparés au bout de huit ans ! Avec une démocratie, et avec Yoko Ono ! (Rires). Ou peut-être après douze ans, je ne me rappelle pas combien de temps cela a duré. Avantasia, c’est mon projet, mais il y a de très bons invités. C’est comme une tribu. C’est plus que des mercenaires et un dictateur. On est amis et on monte sur scène ensemble encore et encore. Même quand on n’est pas en tournée, on s’écrit. On est vraiment amis. Ronnie Atkins sait plus de choses sur les oiseaux qu’il y a dans mon jardin que les oiseaux eux-mêmes ! (Rires). Je lui ai envoyé une photo en lui disant : « Regarde ça ! J’ai un pic vert ! ». On est des bons amis. Avec Geoff Tate aussi. On s’écrit souvent, on se voit quand je suis en Allemagne. Il y a de l’amitié !
Est-ce que tu considères du coup que « Ghostlights » t’a permis d’avoir un public plus large ?
Je ne pense pas que le public était beaucoup plus petit avant ça. « The Mistery Of Time » (sorti en 2013) s’était juste un peu moins vendu que « Ghostlights ». Le groupe a continuellement… mince, j’ai dit « le groupe », tu as vu ? (Rires). Avantasia a continuellement grandi. Je pense que l’album « Ghostlights », contrairement à « The Mistery Of Time », a été davantage considéré comme un bon album. « The Mistery Of Time », certains l’ont adoré, j’en fais partie, mais d’autres ont dit que le son était trop… J’aime son son, il est très dynamique ! Pour certains, le son n’était pas assez travaillé. C’est juste une histoire de goût.
Quand tu as créé Avantasia dans les années 2000, est-ce que tu aurais pu penser que ce projet durerait aussi longtemps ?
Non. Il n’était pas censé durer aussi longtemps que ça.
Dans ce cas, comment expliques-tu que ce projet soit encore là et que sa popularité ait cru pendant tout ce temps ?
Je n’en ai aucune idée ! Je n’ai jamais cherché à analyser ça. Je voulais juste faire deux albums, ce que j’ai fait (avec « The Metal Opera » et « The Metal Opera II », ndlr), et puis c’était tout. A ce moment-là, toute l’expérience que j’avais emmagasinée, je l’avais eue avec Edguy. Je me suis lancé dans quelque chose que je ne pouvais pas prévoir du tout. J’ai beaucoup grandi, ce qui est naturel ! Je n’ai rien contre les mecs du groupe ! Tout va bien ! Mais tout d’un coup, j’ai joué avec Kai Hansen et Michael Kiske. Personne n’avait jamais réussi à faire chanter des chansons de heavy metal à Michael Kiske depuis des années ! Tout d’un coup, je jouais avec Markus Grosskopf et Alex Holzwarth, des cracks, des légendes ! Et moi, j’étais le leader de cette tribu, entouré de personnes qui étaient bien meilleures que moi ! C’était une énorme responsabilité et un super challenge !
Il semblerait que tu aies aimé cette responsabilité ! Aujourd’hui, il semblerait qu’Avantasia soit devenu ton projet numéro un, devant Edguy.
En fait, après la sortie des deux « Metal Opera », cela a représenté tellement de travail que je me suis dit : « redescendons, et retravaillons ensemble en groupe », ce que l’on a fait. Il ne devait y avoir que ces deux albums. Mais après un certain temps, j’ai réalisé qu’il fallait recommencer car cela m’a ouvert de nouveaux horizons. Parfois, c’est Edguy qui est la priorité, parfois, c’est Avantasia.
La routine tue la créativité
Tu as besoin de cet équilibre en tant que musicien ? Tu as besoin d’avoir ces deux côtés ? A la fois, le groupe qui est plus « automatique », et le projet en solo qui demande plus de responsabilités et qui donne plus de libertés ?
Je ne sais pas si j’ai besoin d’un équilibre entre les deux. Je n’en ai aucune idée. Ce qui est sûr, c’est que j’ai besoin d’une liberté créative avec Edguy et Avantasia, et je ne veux pas tomber dans une routine, car la routine tue la créativité. C’est quelque chose que j’ai réalisé après avoir réalisé « Ghostlights ». Quand je suis revenu de la tournée mondiale de « Ghostlights », ce n’était pas trop long, il y a eu 45 concerts environ, mais j’étais fatigué. Je me suis demandé ce que j’allais faire ensuite et si j’avais besoin de faire une pause. Je ne savais pas ce que j’allais faire ensuite. J’avais un contrat avec un label avec Edguy, pas avec Avantasia. J’avais des idées de chansons comme toujours, sans vraiment y penser pour autant. Je me suis dit que j’allais peut-être faire un album solo, un vrai projet solo, sous un nom différent. J’y ai pensé. Les chansons que j’ai écrites dans ce cadre sont devenues des chansons Avantasia. Quand je suis passé au stade de l’enregistrement, et que j’ai commencé à faire les arrangements, je me suis dit que ça ressemblait à Avantasia, car Avantasia, en essence, c’est mon projet solo, avec des invités ! C’est un projet solo mais je ne peux pas tout faire dedans. Tout le monde avait une idée précise de ce que je devais faire après cette tournée : le label, les gars du groupe, tout le monde. Les gens me disaient : « avec qui tu vas jouer au festival Wacken l’an prochain ? Edguy ou Avantasia ? ». Et je ne savais pas. Je me disais que si je prêtais attention à ma propre santé mentale et physique, je deviendrais un esclave de la routine.
Tu disais un peu plus tôt que tu étais fatigué en rentrant de tournée. Est-ce que cela peut expliquer que tu aies presque arrêté Avantasia en 2014 ?
Je ne me rappelle plus vraiment de ce que j’avais dit en 2014. J’ai toujours été plus ou moins fatigué. Je me suis toujours demandé ce que j’allais faire après. Ce qui me motive à continuer, ce sont les nouvelles idées qui me viennent.
Mais tu as écrit que tu risquais d’arrêter Avantasia rapidement à ce moment-là ! Qu’est-ce qui s’est passé en 2014 pour que tu dises ça ?
Peut-être que j’étais juste fatigué ! Je ne sais pas, je ne me rappelle pas l’avoir dit. Peut-être que je ne l’ai jamais dit et que je l’ai écrit. C’est souvent arrivé lorsque j’étais fatigué. En 2016, j’ai réalisé que je devais faire quelque chose. Je ne voulais pas me laisser gagner par la routine. Les labels vont te dire : « On veut signer Edguy et Avantasia, quand est-ce que le nouvel album va sortir ? ». Bien sûr, ils veulent qu’on ait des objectifs. Mais moi, je n’en sais rien ! Foutez-moi la paix ! Le tour manager dit : « Ok, alors l’an prochain on va jouer dans des festivals, et l’année d’après, on va faire une tournée mondiale avec Edguy ou Avantasia ! ». Les gars du groupe me disaient : « Maintenant que tu as bien joué avec Avantasia, on va pouvoir écrire un album d’Edguy ! ». Je ne suis pas une machine, laissez-moi tranquille ! Faites vos propres trucs, faites vos propres projets. Le label, vous n’avez qu’à faire signer Manowar et faire quelque chose avec eux, mais laissez-moi tranquille ! Voilà ce que j’ai dit ! Je me suis créé un home studio, je me suis trouvé un hobby. C’est vrai, j’ai construit un studio, ce qui n’est pas une idée très maligne quand tu veux faire un break et couper avec la musique ! (Rires). Mais je l’ai fait, et c’était super, j’ai travaillé et travaillé encore avant de réaliser que j’étais en train de travailler sur un nouvel album d’Avantasia.
Ce nouvel album d’Avantasia s’appelle « Moonglow ». Comme on l’a dit avant, il y a toujours les mêmes chanteurs : Ronnie Atkins, Geoff Tate, Michael Kiske, Jorn Lande… Sans l’un d’eux, ce ne serait plus le même Avantasia. Ils font partie de l’ADN du projet, n’est-ce pas ?
Eh bien, évidemment, je suis heureux qu’ils soient sur cet album et sur les précédents. C’est super d’être avec ces gens-là, et c’est pour ça que la majorité d’entre eux m’ont rejoint sur les différentes tournées. Bien sûr, Avantasia doit être préparé à des situations où une, deux ou trois de ces personnes ne seraient pas disponibles. Je pense qu’Avantasia existerait si l’un d’entre eux ne pouvait pas faire partie d’une tournée, d’un concert ou d’un album. Le spectacle doit continuer. C’est un peu cliché, mais c’est vrai. Je me rappelle d’un concert au Québec en 2013 où j’étais complètement malade, je ne pouvais même pas monter sur scène. Le médecin m’avait donné des médicaments pour que je puisse jouer. On m’avait donné un traitement de cheval ! Je ne me rappelle rien de ce spectacle-là ! Apparemment, je me suis éclaté, sans alcool ni drogue ni quoi que ce soit ! Je peux même dire officiellement qu’Avantasia fonctionnerait sans moi, car ce soir-là, je n’étais pas là ! Mon corps était là, mais j’étais une coquille vide ! Je suis content que ces personnes soient avec moi.Bob, Ronnie, Eric, Jorn, Geoff, seront en tournée avec moi. Michael Kiske ne sera malheureusement pas là car il sera en tournée avec Helloween. Je suis content qu’ils soient là.
Dans une centrale nucléaire, tu dois t’assurer d’appuyer sur le bon bouton au bon moment […] Dans le rock’n’roll, tu peux toucher à n’importe quel bouton en attendant de voir ce que ça va donner.
« Moonglow » est un album concept basé sur la nature avec de nombreux personnages. Est-ce donc impossible d’avoir un album d’Avantasia sans concept ou sans idée globale ?
Je ne sais pas, rien n’est impossible ! Je ne sais pas si c’est nécessaire de faire ça. Si demain, je me réveille en ayant une super idée qui n’est pas basée sur un concept mais qui doit être dans Avantasia, je la suivrai. Mais jusqu’à présent, j’aime l’aspect conceptuel et la cohérence d’un album entier, créatif, imaginatif, qui fuit la réalité. C’est le cas de tous les albums d’Avantasia. Pour moi, c’est un élément central jusqu’à maintenant. Mais tout reste possible ! Ce qui est bien avec le rock’n’roll, c’est que ce n’est pas comme une centrale nucléaire. Dans une centrale nucléaire, tu dois t’assurer d’appuyer sur le bon bouton au bon moment, autrement, cela ne va pas bien se passer. Dans le rock’n’roll, tu peux toucher à n’importe quel bouton en attendant de voir ce que ça va donner. C’est le côté positif !
Musicalement parlant, cet album est très riche. Il y a un côté heavy, un aspect opéra, il y a de la folk, mais aussi des moments grandioses très cinématographiques qui rappellent un livre ou un film, avec des étapes et des rebondissements. C’était ton but d’avoir ce côté « hors du commun » ?
Je n’y pensais pas mais j’ai voulu créer un monde à part entière. J’ai toujours été inspiré par le théâtre, par le côté « The Phantom Of The Opera » qui a une entité à lui tout seul. J’ai toujours été inspiré par les grands écrivains de l’époque victorienne, les romans gothiques, les auteurs qui créent des mondes imaginaires très forts. C’est ce que je voulais faire. Par contre, je ne crois pas que l’on peut transformer le concept d’un film en album, car ce sont deux choses complètement différentes. Dans les deux cas, on cherche à créer une aventure dans laquelle on a envie de se plonger, mais le format d’un album est différent de celui d’un film. Mon objectif numéro un pour cet album a été d’écrire onze poèmes qui auraient du sens en les prenant individuellement. J’ai voulu donner des points sans les relier. J’ai eu envie d’écrire dix ou onze poèmes individuels qui, mis bout à bout, auraient du sens.
A la fin du morceau ‘Book Of Shallows’, on retrouve la voix puissante de Mille Petrozza qui donne une nouvelle touche violente à Avantasia. Cette chanson ressemble à un combat entre lui et les autres chanteurs. Est-ce l’idée que tu avais eue en écrivant son chant ?
Ce n’est pas nécessairement un combat mais quand tu incorpores quelqu’un comme Mille Petrozza dans Avantasia, c’est évident qu’il ajoutera quelque chose de différent. Quand j’ai trouvé l’air que joueraient la guitare et le chant, j’ai su que ce passage était pour Mille. C’était évident que je lui demanderais de chanter cette partie. Au tout début, j’avais déjà eu l’idée de lui demander de collaborer sur cet album. Cela faisait des années que l’on en parlait.
Est-ce que tu n’as pas eu peur que le morceau ‘The Raven Child’ chanté par Hansi Kürsch ressemble trop à Blind Guardian ? Cela m’a rappelé ‘The Bard’s Song’, avec ce côté très folk médiéval.
Mmmh… Non. Bien sûr, quand tu as quelqu’un avec une voix distinctive comme Hansi, automatiquement, cela ressemblera à Blind Guardian, car il est un élément très important du son si typique de Blind Guardian. C’était obligé que cela rappelle un peu Blind Guardian, mais je pense que les structures musicales sont très, très différentes.
Ecrire une telle chanson doit être délicat, j’imagine. Cela te prend du temps ?
Cela a pris beaucoup de temps mais c’est un processus très naturel. Ce n’est pas un travail conscient. Les éléments clés de la chanson, le refrain, le pré-refrain, et les couplets, existent depuis 2015. Je les avais mis de côté à ce moment-là. Parfois, ça arrive. J’ai une bonne chanson, mais je n’ai pas d’accroche particulière avec le morceau sur le moment, et je le mets de côté. Et puis en écoutant l’album « Ghostlights », je me suis dit qu’il fallait en faire quelque chose. Entre 2016 où j’ai commencé à écrire les premières idées de l’album qu’est devenu « Moonglow », et octobre 2018 où je l’ai terminé, il s’est passé deux ans. Il y avait un passage qui ne me satisfaisait pas. Je me suis dit qu’il fallait que je rajoute quelque chose à un moment donné, que je devrais construire le passage différemment, ou y rajouter du clavier. J’ai essayé beaucoup de choses pour que la chanson grandisse de manière naturelle.
Tu as travaillé avec Candice Night sur une power ballade. Qu’est-ce qui te plaît dans ce genre de morceaux ? Travailler avec une chanteuse dotée d’une telle voix, ça a dû être un vrai plaisir !
Absolument. La chanson était déjà écrite avant que je pense à Candice pour la chanter. C’est aussi une chanson qui a été écrite il y a un certain temps. Je l’avais en stock, et j’avais en tête de la faire chanter par une voix « innocente ». Je ne dirais pas que c’est une power ballade, mais plus une chanson de rock à tempo moyen avec des influences folk celtiques à la Mike Oldfield et une introduction atmosphérique. J’avais pensé à Maggie Reilly (chanteuse écossaise qui chante notamment sur ‘Moonlight Shadow’ de Mike Oldfield, ndlr) pour la chanter, mais je me suis dit qu’il fallait quelqu’un avec une voix très puissante sur les refrains. La mélodie est très compliquée, ce n’est pas facile à chanter. Il y a des intervalles de notes importants ce qui la rend très dure à chanter. J’avais besoin d’une voix à la fois experte et pure, et aussi innocentes sur les couplets. Je regardais ma collection d’albums, et là, le nom de Candice Night m’est venu !
Tu parlais de Mike Oldfield. La chanson ‘Ghost In The Moon’ me rappelle Meat Loaf, avec son aspect grandiose, généreux et puissant. Si je ne me trompe pas, tu étais censé travailler avec lui ?
C’était en 2015.
Est-ce que tu prévois toujours de jouer avec lui ? Je crois que son album « Bat Out Of Hell II : Back Into Hell » t’avait particulièrement influencé.
J’aime « Bat Out Of Hell II » et « Bat Out Of Hell I » aussi. J’aime aussi le troisième ! J’aime ces albums et bien sûr, ils ont été une énorme influence pour moi.
Tu penses toujours à collaborer avec lui ?
Je ne sais pas, je crois qu’il a arrêté la musique ! C’est ce que j’ai entendu.
Quand j’écoute Bruce Springsteen, je me dis que Dieu, c’était peut-être lui !
Mais il pourrait tout de même faire une intervention en tant qu’invité sur une chanson d’Avantasia !
Quelqu’un aux Etats-Unis m’avait dit qu’il avait pris sa retraite. C’est ce que j’ai entendu. Mais en tout cas cette chanson a été très inspirée par Meat Loaf, c’est clair. Quand j’étais petit, je croyais que Meat Loaf et Bruce Springsteen étaient une main qui venait des nuages, ou du paradis jusqu’à la Terre, pour nous dire : « Montrez aux Terriens la musique divine que vous avez dans votre tête ! ». Quand j’écoute Bruce Springsteen, je me dis que Dieu, c’était peut-être lui !
L’aspect mystérieux du concept s’exprime avec les titres ‘Invincible’ et ‘Alchemy’. On dirait que ces deux chansons ne forment en réalité qu’une seule et unique chanson, une sorte de berceuse sombre. C’était l’idée que tu avais ?
A la base, ces deux chansons ne formaient qu’une seule chanson. Je vois très bien ce que tu veux dire. La chanson en elle-même n’est pas forcément sombre, mais le passage entre le deuxième refrain et le dernier refrain l’est. C’est très typique de Danny Elfman qui fait les bandes originales pour les films de Tim Burton. J’aime ses aspects visuels. L’album est embelli par plein de petits détails du genre. Au début, je n’avais que les éléments de base de la chanson ‘Alchemy’ en tête, les refrains et les couplets. Et puis j’avais ce passage au milieu que je jouais sur mon piano et que j’ai envoyé à Miro (Michael « Miro » Rodenberg, le claviériste du projet depuis 2007). Au début, Miro m’a dit que c’était étrange. Puis je lui ai dit que si on utilisait un certain son, cela pourrait donner un côté Danny Elfman. Il m’a dit : « Danny Elfman est super, on va essayer ! ». Il a arrangé tout ça, et tout d’un coup, ce que j’avais en tête et qui n’avait pas de sens pour les autres, est devenu évident. C’est un super moment dans la production !
Sur l’album, tu fais une reprise de ‘Maniac’ (de Michael Sembello, ndlr). Pourquoi as-tu décidé de faire une reprise de ce morceau-là alors que Jennifer Batten en avait déjà fait une reprise instrumentale ? Est-ce que tu as dû payer quelque chose pour faire cette reprise ?
Oui, il a fallu payer.
Tu avais déjà fait une reprise de Falco. Il semblerait que cela t’amuse de reprendre ce genre de chansons des années 80. Es-tu un fan de pop ? Peut-on s’attendre à ce que tu fasses un opéra pop/rock ?
Je n’y ai jamais pensé. J’aime beaucoup certaines chansons pop, notamment celles des années 80 et les chansons pop italiennes. J’aime vraiment les chansons pop ! Je ne suis pas fermé d’esprit. Mon éducation musicale vient des années 80. Maintenant, il y a des morceaux que j’aime et que je n’aimais pas dans les années 80.
Pour finir, qu’est-ce que tu attends de cet album ? Avec une telle carrière, est-ce que tu as une attente particulière ?
Je ne sais pas. J’espère que les fans vont l’aimer ! Moi en tout cas, je l’aime, c’est pour ça que je suis très confiant à l’idée de trouver des gens qui l’aimeront aussi car c’est un bon album, vraiment, honnêtement. Je pense que c’est un très bon album.
Ce n’était pas le cas du précédent ?
(Rires) Si, si ! C’est pour ça qu’il a connu un tel succès ! Mais le succès n’est pas toujours un élément de mesure de la qualité !
Mais tu as raison, celui-ci est très bien !
Pas le dernier ?
Bien sûr que si ! (Rires).
J’espère juste les gens l’aimeront pour vendre des albums et pour que le label ne soit pas déçu à cause de tout l’argent qu’ils ont dépensé pour moi ! (Rires). J’espère simplement que l’album aura du succès. En tout cas, j’ai fait tout ce que je pouvais et je suis très heureux du résultat ! Les paroles sont très importantes en plus de ça. Donc pour moi, c’est parfait.
Merci beaucoup !
(en français) Merci beaucoup !
Merci à Noise pour sa contribution...