Lucificum : Donc plus de pressions de la part des groupes que de la part des labels ?
Cosmic Camel Clash : Comme le disait Struck, je suis régulièrement – un peu toujours de la part de la même personne dont je tairai le nom – sujet à des « j’espère que… ». On m’a dit en gros « je n’aimerais pas que tu fasses des chroniques négatives et non argumentées »…car l’attachée de presse normale sait qu’elle n’a pas vraiment le droit de ne demander que des chroniques positives. A partir du moment où j’ai répondu que nos chroniques négatives seront argumentées à fond, j’ai eu la paix, même s’il m’arrive d’avoir encore de temps en temps des relances. Mais le label, ce qu’il veut, c’est avoir des chroniques en temps et en heure. Dès que tu es carré et que tu respectes le timing, ça t’autorise à refuser une interview ou à dire qu’un CD est pourri. Mais quand tu lis la chronique, l’auteur ne l’a pas seulement cassé, il avait des raisons. Donc en dehors de petites incitations, les gens jouent le jeu. De toutes façons, ça ne sont pas eux qui nous font vivre !
Struck : Ben justement, est-ce que les chroniques les plus argumentées ne sont pas les plus négatives ? Pour ma part, ce sont les plus compliquées à rédiger ! Tu essaies d’être le plus objectif possible sans descendre gratuitement le groupe. Nous sommes reconnus par les labels car nous ne contentons pas d’un « c’est nul » et basta, nous étayons au maximum. Je pense donc que les chroniques les plus argumentées et les plus objectives qui soient sont justement celles d’albums qui nous ont moins plu. Je parle en tous cas pour Music Waves.
Julien : C’est vrai…c’est sur, si tu dis simplement que c’est nul, tu vas te faire taper sur les doigts. Et puis tu n’es pas content de toi ! Sans compter les fans qui te tombent dessus – et pas seulement ceux de Black Rain – et puis, tu as mal au cœur pour le groupe qui a travaillé, tout de même !
Lucificum : Justement, vous y pensez, aux réactions des fans et du groupe ? Ca peut vous influencer, de ne pas vouloir descendre un groupe pour ne pas leur faire de la peine ?
Julien : Ben bizarrement, une impression négative est souvent partagée. Ca fait aussi plaisir aux fans de lire que c’est mauvais, ou juste moins bien que le précédent, et sont d’accords avec toi. Ils s’y attendent et ne tombent pas des nues.
Lucificum : Là, tu parles des grands groupes, dont les membres ne liront pas cette chronique. Mais un groupe local dont tu sais pertinemment qu’ils vont lire ta chronique parce qu’ils n’en ont pas 30.000, est-ce que ça peut influencer ton jugement ?
Julien : Ah non, car que ça soit un groupe de pote ou Metallica, ça sera pareil. Et puis si je dois perdre un pote…de toute façon je lui aurai déjà dit avant que sa musique est pourrie ! (rires) Mais si je ne dois pas me faire d’amis car l’album n’est pas terrible…bah l’album n’est pas terrible.
Cosmic Camel Clash : Nous pouvons légitimement attendre des gens qu’ils reconnaissent que – si tu es de bonne foi – c’est le jeu. C’est aussi pour cela que nous avons fait une belle FAQ sur MySpace où l’on précise bien que si vous ne voulez pas de mauvaises chroniques, n’envoyez votre CD à personne. Dans le cas où vous l’envoyez, jouez le jeu. Nous vous garantissons une chronique faite par quelqu’un qui ne va pas la saloper et qui sera sensible au genre que vous faites. Nous ne ferons pas chroniquer votre CD de métal symphonique par un gars qui ne jure que par le stoner et le thrash. Struck, tu voulais dire quelque chose ?
Struck : Non, Struck a juste soif ! (Rires)
Lucificum : Bon, nous avons pas mal dévié, mais finalement, ni Julien ni CCC n’ont parlé des points forts et des points faibles de leur webzine !
Julien : Alors je vais commencer par le gros point fort. Spirit of Metal a été conçu comme une encyclopédie que tout le monde peut améliorer. Que ça soit les gens qui font partie du premier cercle, les chroniqueurs officiels, ou la personne lambda voulant s’inscrire pour la première fois, tout le monde peut soumettre un groupe ou une chronique, tout le monde peut ajouter quelque chose à Spirit of Metal.
Cosmic Camel Clash : Il y a un coté Wikipédia, quoi.
Julien : Oui, voila. Forcément, pour les personnes venant juste d’arriver, nous allons vérifier la véracité de ce qui a été ajouté – il y a des administrateurs qui s’occupent de ça. Mais à partir du moment où c’est bon, ça sera sur Spirit Of Metal.
Lucificum : Et comment sais tu que « c’est bon » ?
Julien : Ben par exemple, si tu veux ajouter ton groupe, que tu mets ton logo, ta photo, les membres de ton groupe et le disque, EP ou démo que tu viens de faire avec une pochette et la tracklist, nous le validons. Sauf si il y a des caractères nazis dessus.
Lucificum : Et nous avons le droit au porno ?
Julien : Euh, le porno…moyen ! (rires)
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Iro22 : Je voudrais revenir sur tout à l’heure, quand on parlait des groupes qui envoyaient des démos : la seule chose que je fais éventuellement, c’est que si un petit groupe envoie sa démo et que je la trouve vraiment pourrie, je ne la chronique pas. Plutôt que de les savater alors que les mecs essaient de percer, je préfère ne pas faire de chronique. C’est la seule concession que je peux faire.
Lucificum : Ah, donc tu préfères ne pas parler de quelque chose que tu trouves mauvais, plutôt que de le dire en argumentant ?
Iro22 : Si c’est le dernier Metallica et que je n’en peux plus, là, oui, je vais le dire. Mais si c’est un groupe qui essaie de percer – et de toutes façons, si ce qu’ils font est pourri, il y a peu de chance pour que ça arrive – je ne vois pas l’intérêt d’aller lui enfoncer un couteau de plus dans le dos en disant « les cocos ont 15 ans, ils jouent du punk/rock et ça pue Greenday à plein nez, ils m’ont envoyé leur démo, écoutez leur musique comme ça on va bien se foutre de leur gueule »…Dans ces cas là je préfère ne rien dire.
Cosmic Camel Clash : Ca, par exemple, je m’y refuse totalement. C’est ce que je disais sur notre MySpace, l’approche « je n’aime pas donc je ne chronique pas », nous avons décidé que ça n’était pas la notre. Et ça fait partie de nos points forts, puisque nous allions y venir : nous chroniquons tout ce que l’on nous envoie. Ca demande énormément de boulot, ça m’oblige à dépenser beaucoup d’énergie en tant que meneur, marteleur et dictateur, qui rappelle les gens à minuit pour leur dire « où est ta putain de chronique ? ». Mais, que ça soit en bien ou mal, même si c’est parfois un peu hors délai, nous chroniquons tout ce que l’on envoie. Et quant au jeune groupe essayant de percer, sachant que nous allons justement essayer de ne pas faire dans la méchanceté gratuite, nous pensons que la critique constructive leur rend service. Ca n’est pas rendre service à un jeune groupe que de le faire à la copinage et de leur dire que c’est trop bien, ou de leur faire croire que nous avons perdu le CD et que du coup nous ne pouvons pas le chroniquer…L’autre point fort, c’est la ligne éditorial. C’est quelque chose que j’ai vraiment repris de Lordlatem et que je continue à alimenter : la qualité d’écriture avant tout. Nous voulons des gens qui ne font pas du « kikoo lol », qu’ils sachent décrire un album, argumenter…Je préfère qu’un CD attende plutôt qu’il soit chroniqué par quelqu’un qui ne soit pas qualifié pour le faire. Il y a des gens qui postulent chez nous et que l’on ne prend pas, d’autre que l’on prend, d’autres encore qu’on récupère chez des copains… (regards en coin général)
Lucificum : …nous reviendrons là-dessus un peu plus tard…
Cosmic Camel Clash : …et comme le disait Struck tout à l’heure, en plus de la qualité d’écriture, du fait que nous chroniquons énormément de nouveautés pour coller le plus possible à l’actualité, je pense qu’il y a le fait que nous sommes un des derniers webzine à interviewer beaucoup de groupes, et autant du gros nom que du groupe amateur. Il y avait Lorenzo, de Heavy Music, qui était à un moment donné sur le créneau des gros groupes, mais ça fait un moment que je n’ai pas entendu parler de lui.
Julien : Ah, ben il a été pris par Rock Hard. Ses dernières interviews, ce sont Metallica, Dream Theater, Lamb Of God…
Cosmic Camel Clash : Sur le tas, nous n’avons fait que Dream Theater…mais c’est déjà bien ! (rires) Donc à force d’être des acharnés de boulot et de ne jamais s’arrêter – je le dis, car ça me coute – nous avons aussi obtenu une certaine reconnaissance de la part des labels grâce à laquelle nous avons pu avoir des créneaux avec des gros groupes – le plus gros que nous ayons fait est, je crois, Dream Theater, et nous sommes plutôt content de nous.
Julien : Ben quoi ? Nous aussi, nous l’avons fait ! (rires)
Cosmic Camel Clash : Ah, mais je n’ai jamais dit que nous étions les seuls ! (rires) Donc voila, le fait que nous avons une équipe qualifiée et très motivée est un gros point fort. Quant aux points faibles…l’interface n’est pas finie. Nous n’avons qu’une seule personne pour coder l’ensemble du site, et il a tout codé à partir de zéro, devant son bloc-notes, je tiens à le dire. En plus c’est un amateur de progressif (rires). L’interface est donc un peu cheap, il va falloir que l’on bosse dessus. C’est ergonomique, mais ça ne fait pas très fini. L’autre point faible du site, et ça n’en est pas forcément un pour nos lecteurs, mais pour l’ensemble du site, c’est que c’est assez usant. Nous sommes une équipe collaborative, où tout le monde discute de tout et tout le temps – j’ai essayé la gestion dictatoriale, mais ça use – et, comme le disait Struck tout à l’heure, devoir maintenir un rythme constant tout le temps, au bout d’un moment, ça devient humainement lourd. Là, nous en sommes encore au stade où, malgré de récents recrutements, nous n’avons pas encore assez de personnes pour tout traiter. Comme en plus nous nous exposons beaucoup sur MySpace, que l’on chronique tout ce que l’on nous envoie, avec la masse de groupe qui nous font parvenir des trucs…c’est chaud. Mais nous le faisons, car nous sommes les plus beaux.
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Lucificum : Pour en terminer avec le tour d’horizon des relations avec les labels, avez-vous la sensation que le webzinat est devenu une chose indispensable pour les labels et qu’ils ne peuvent plus se contenter uniquement de la presse écrite ou de tout autre moyen de diffusion, comme les promotions lors des concerts…Pensez-vous être devenu des acteurs incontournables ?
Iro22 : Complètement, oui.
Julien : Moi, je dirais oui et non. Oui, car nous sommes sollicités. Roger (Wessier, de Replica et Base Productions), sur lequel nous allons encore revenir, a très bien compris que ça se passait à la fois dans la presse écrite et sur le net, et est très actif sur la toile. Mais le webzine, si gros soit-il, ne peut pas encore accéder à tout. Je pense forcément à des groupes énormes, si tu veux Metallica, ou AC/DC…
Cosmic Camel Clash : Tu as eu ton photo-pass, pour Metallica !
Iro22 : Mais tu as galéré comme un chien.
Julien : Voila, ça n’est pas évident. Et si tu veux une interview avec ce genre de groupe…d’ailleurs, ça n’est pas forcément inhérent au label, mais plus au groupe et au manager qui considèrent que si tu es sur internet, tu es un amateur.
Iro22 : C’est aussi inhérent aux magazines. Bon, même si je n’ai pas de preuve matériel, m’est avis que les magazines mettent la pression en disant que s’ils n’avaient pas quelques exclusivités, quelques petites choses réservées pour eux, ils se feraient bouffer, car le webzinat a mis à mal la presse écrite. Pas parce que nous l’avons voulu, mais parce que nous avons cette indépendance et cette liberté que les gens sont venus chercher. Je suis désolé, mais moi j’aime lire des magazines et j’en lis énormément, mais j’avoue qu’il y en a beaucoup que je n’achète plus, non pas par manque d’argent…
Lucificum : Oui, car nous, en plus, nous avons la gratuité…
Iro22 : Oui, bien sur ! Mais bon, il y a des magazines gratuit, comme le Comme Ca de Mc Donald, que tu lis une fois et qui t’écœure tellement il y a de condescendance en si peu de pages !
Julien : Il y a le Metal Ob’s (ndlr : magazine métal disponible gratuitement en Fnac), qui est bien.
Iro22 : En gros, il y a trop de magazines qui jouent le jeu des labels, donc ça emmerde le, monde et les gens ne les lisent plus. Mais ça n’est pas nous, encore une fois, qui les avons mis à mal, ce sont eux qui se tirent une balle dans le pied.
Cosmic Camel Clash : Personnellement, je suis devenu chroniqueur à cause de Philippe Lageat et Olivier Rouhet. J’étais à l’époque lecteur de Hard Rock Magazine, ces gens m’ont fasciné, j’étais accroc à leur univers et à leurs blagues à la con. Et la manière dont ils ont claqué la porte d’Hard Rock Magazine quand ils se sont fait racheter par un gros groupe de presse car ils voulaient conserver leur indépendance…ce doit honnêtement être les derniers journalistes de la presse écrite que je respecte.
Iro22 : Rock Hard, c’est un magazine qui reste à peu près indépendant, et dans le milieu du métal, c’est le seul que j’achète encore. En dehors, il y a XRoads (anciennement CrossRoads), une très bonne alternative à Rock’n’Folk et toutes les merdes qu’il peut y avoir dedans. Les gens y sont très bien, très indépendants, ça parle de métal, de folk, de Bob Dylan…Mais en général, le reste des magazines sont écœurants de condescendance, ça n’est même plus lisible. Ils ne peuvent s’en prendre qu’à eux.
Cosmic Camel Clash : Il faut bien, d’un autre côté, qu’ils gagnent leur croûte !
Julien : En tous cas, pour le recrutement récent de Rock Hard, ils ont puisé dans le web. Ils ont pris des gens compétents, je pense notamment à Lorenzo, gros fan de stoner et de hard-rock ‘70, qui continue de faire de super chroniques. Et je suis sur que ses chroniques, qu’elles soient parues dans Rock-Hard ou dans Heavy Music, ça auraient été les mêmes. Il a sut garder cette intégrité, et c’est toujours un plaisir de le lire.
Cosmic Camel Clash : Faut voir ! C’est pareil pour Metallian qui a recruté CountD ou Hard Rock Magazine qui a recruté Lordlatem, ça montre que la presse écrite s’est rendue compte qu’il y avait un vivier de talents au niveau du web. Après, je ne sais pas comment ça se passe pour Lorenzo – c’est con qu’il ne soit pas là – mais quand j’entends CountD me dire qu’il peut rédiger ses chroniques normalement, mais que c’est après que les modifications se font et qu’il découvre ses notes modifiées lors de la parution…je ne sais pas comment je réagirais à sa place.
Iro22 : Moi, il faudrait me donner beaucoup d’argent pour que je reste !
Cosmic Camel Clash : En même temps, si tu veux gagner beaucoup d’argent, il ne faut pas faire pigiste !
Struck : Mais justement, le centre de l’affaire, c’est l’argent. Justement, en ce qui nous concerne, il n’y a pas cette notion d’argent. Et d’après ce que raconte Cosmic, l’argent peut te faire changer ta chronique ou du moins sa note ! Je ne parle pas en connaissance de cause, mais il semblerait que ça soit le nerf de la guerre.
Iro22 : D’où le fait d’insister sur le fait que tous les webzines que vous lisez, à 99%, ne fonctionnent pas avec de l’argent. Et même si nous pouvons avoir de l’argent qui rentre grâce aux bannières de pub, les chiffres sont minimes et servent à payer les envois de CD – car chaque envoi de CD à un chroniqueur coute entre 0.56€ et 0.72€. Ce sont donc des gens qui ne se font pas un rond avec leurs chroniques, ça n’est que de la passion, et donc dans une chronique il n’y a que ce que le mec pense.
Struck : Oui, c’est vraiment le maitre mot : c’est la passion qui fait que nous sommes là. Nous sommes des fans avant tout.
Lucificum : J’aimerai aborder le fonctionnement interne de vos webzines : répartition des CD, organigramme, organisation, combien êtes vous d’actifs, qui interviewer…bref, faire un petit état des lieux du fonctionnement d’un webzine…
Struck : Nous, sur Music Waves, nous nous amusons à nous appeler « Grands Maitres ». Il y a donc LE Grand Maitre : Torpedo, le créateur du site. Il ya le Grand Maitre des Attributions, qui attribue donc les nouveautés et qui régi, met la pression et relance au niveau des timings : Loloceltic. Il y a le DRH, Peter…nous somme plus d’une vingtaine de chroniqueurs, et en ce qui me concerne, si je n’ai pas le talent de Cosmic, je suis le Grand Maitre des Interviews du site. Nous sommes géographiquement répartis sur toute la France, et certains à l’étranger - en Belgique.
Lucificum : Il n’y a qu’une seule personne pour gérer toutes les attributions ?
Struck : En fait, chaque quinzaine, un paquet de promo arrive, et chaque chroniqueur vient se positionner en fonction de ses affinités, et l’attributeur fait la répartition.
Julien : Sur Spirit Of Metal, le fonctionnement est un peu similaire, mais comme le site est plus gros et qu’il est sous une forme encyclopédique, nous sommes obligés d’avoir un personnel plus important. Le webmaster s’occupe des problèmes divers et variés que peut rencontrer un site – et il y en a beaucoup, les Acteurs de l’Ombre en ont fait les frais, et je tiens à dire que le mec qui les a piraté est un gros enculé.
Cosmic Camel Clash : Oui, c’est ça, ils se sont fait hackés, non ? Tu as demandé à Gégé s’ils avaient encore la base de données ?
Julien : Ben il faut qu’ils reconstruisent tout, la galère. Mais nous subissons aussi des attaques assez fréquentes, et je ne sais pas pourquoi les mecs font ça.
Cosmic Camel Clash : Ca nous est arrivé une fois, nous.
Iro22 : Ah pas nous, on nous aime nous ! (rires)
Lucificum : Ou personne ne vous lit, tout simplement. (rires)
Julien : Chez nous, donc, c’est très communautaire. Il y a des gens dédiés à la correction de fautes d’orthographes, une dizaine d’administrateurs pour checker les soumissions, ce dont je parlais tout à l’heure. Il y a moi, qui gère le relationnel avec les labels, et je dispatche aussi les CD à mon équipe de chroniqueurs. Il y a cinq chroniqueurs permanents, qui ont donc les plus grandes lignes du metal, du death, du hard rock, du heavy-metal. Chacun a sa spécialité, je sais donc à qui je dois envoyer quoi. Nous avons même maintenant recruté un administrateur spécifique anglophone qui s’occupe de la partie anglaise, car sur Spirit Of Metal, nous sommes en français et en anglais, même si ce ne sont pas les même sites, et que les contenus ne sont pas les même. Au final, nous sommes une bonne vingtaine à gérer tout ça. Il va bientôt y avoir le recrutement d’une nouvelle équipe car, en plus de la partie française et de celle anglaise, il y a Spirit Of Rock, qui a été mis en place il y a à peu près un an. Je suis en train de voir ça avec une personne que je ne citerais pas pour le moment, une jeune fille très gentille, qui travaille sur un autre site et que nous sommes en train de lâchement débaucher. Elle s’occupera donc du rock, et ça rajoutera au moins cinq ou six personnes de plus à notre team.
Iro22 : Nous, chez Destination Rock, nous sommes…
Cosmic Camel Clash : …une bande de hippies ? (rires)
Iro22 : Mais je crois que tu as dit vrai : nous sommes une bande de hippies ! Ce qui fait que s’il y a bien un truc dont tout le monde se fout chez nous, c’est bien de coller à l’actualité, la mise en page et les éditos ! Donc en général, je me tape à peu près tout – désolé les copains, vous allez gueuler mais c’est la réalité. Maintenant, chacun fait des chroniques, la mise en ligne est automatique grâce à un formidable système HTML complètement au point. Ensuite, elle apparait sur la première page, et au besoin nous pouvons mettre en avant l’album du mois. Bon, il est en fait mis à jour tous les mois et quart, mois et demi, voire parfois trois mois, c’est très aléatoire.
Julien : Le dernier album du mois sur Destination Rock, c’est Deshumanizer (ndlr : de Black Sabbath) en 1992 ! (rires)
Iro22 : Par rapport à ça, nous sommes une team de 12 chroniqueurs actifs – actifs voulant dire au moins une chronique tous les deux mois (s’ensuit un éclat de rire général et une moquerie collective). Si ce que vous appelez « actif » c’est trois à quatre chroniques par mois, alors nous ne sommes que trois ou quatre. Après, nous sommes un webzine qui commence en 1956 et qui finit en 2009 et qui vous emmerde ! (rires) Nous ne fonctionnons donc pas du tout comme la plupart des autres webzines – comme les vôtres – dans le sens où nous ne cherchons pas à coller à l’actualité, ce qui fait qu’il y a pleins de labels qui ne me parlent plus. Je les salue au passage – Valérie (ndlr : Valérie Reux, de Century Media), si tu m’entends. Mais bon, voila, ce qu’elle me propose m’emmerde, donc je ne le chronique pas et je n’ai personne pour le faire, elle n’a donc aucun intérêt à bosser avec moi : c’est le jeu. Je n’ai rien contre ça. Pour donner un chiffre, je dois recevoir deux à trois fois moins de CDs promos que vous, et sur ce capital là, nous ne devons en chroniquer que 30% grand maximum. Automatiquement, il y a des labels qui font la gueule, mais encore une fois, c’est le jeu. Nous prévenons que nous ne chroniquons que ce que l’on peut. Vous savez comme moi à quel point nous pouvons recevoir des immondices, souvent par paquets de dix, vu combien le métal se mord souvent la queue et s’auto-parodie, ce qui fait que des fois c’est psychologiquement épuisant. Je respecte ceux qui arrivent à se taper des dizaines de groupes de black-métal qui se ressemblent tous. Il y en a des bien, mais pas tous.
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