Sterpi, fils de funk proclamé, nous a reservé une petite surprise. Avec 'Return To My Dreams', Sterpi retrouve son adolescence où il composait une étrange symphonie progressive. Vous en saurez plus en lisant l'interview.
En 2016, nos lecteurs te découvraient en ''fils de funk''. Mais début 2019, ils vont avoir la surprise de découvrir un ''fils de prog''. Comment fait-on ce grand écart?
Mes proches me voient (à juste titre, j'imagine) comme une personne un peu torturée et complexe. La funk, la soul et le reggae sont des facettes de cette personnalité, je les ai explorées à travers mon aventure "Que Du Bonheur" mais elles ne sont qu'une partie de moi-même. A travers le progressif, je peux englober tout ce qui me représente d'un seul coup. Ça me permet d'être "entier" et non plus fragmenté.
La surprise était toutefois éventée. Ce nouvel album de rock progressif trouve ses racines dans une création adolescente. Peux-tu nous rappeler le contexte de sa genèse?
J'avais 15 ans quand j'ai commencé à apprendre. Un ami m'avait montré quatre accords au piano et un bout de la gamme correspondante à la guitare. J'ai développé à partir de là... de fil en aiguille j'ai découvert de nouveaux accords, des altérations et le fonctionnement de l'harmonie tout en composant des petits trucs. J'improvisais à la guitare sur ce que je trouvais au piano et ça m'a permis de comprendre le rapport entre les différents instruments. Je découvrais le fonctionnement de la musique tout en composant et en comparant avec ce que j'écoutais. Je ne cherchais pas à reproduire mes idoles (
Santana, Deep Purple, Uriah Heep, Yes...), je laissais venir comme ça venait. De là sont sortis les ébauches de "Child From Paradise", "Return to my Dreams", "Face to Face with Dawn"... Il s'agissait de mes premières "trouvailles", à travers lesquelles je découvrais la musique. Jusqu'à un certain stade ces compos ont évolué en même temps que moi (je les réenregistrais sans cesse en les modifiant, sur des cassettes, à l'époque...), jusqu'à ce que je les mette de côté pour me consacrer à des projets en groupe.
Quelle est la part de relecture du projet initial? Ta création de jeunesse était composée sur un piano et tu aurais donc rajouté des parties de guitare? Mais as-tu révisé ce matériau d'origine?
Non, en fait je n'ai pas rajouté les parties de guitare, elles étaient déjà présentes sur les compos initiales, je les ai simplement améliorées. Le piano sert de support à la guitare. Par contre, j'ai réécrit les textes et raccourci certaines parties.
On peut également parler de ton expérience dans un goupe de reggae-prog, Conscience Tranquille
. Peux-tu nous parler de ce projet et confirmer ton intérêt pour les mélanges de styles ? Est-ce que ce groupe restera lettre morte, ou comptes-tu bientôt le réactiver?
Conscience Tranquille est le groupe avec lequel je suis allé le plus loin. On avait trouvé le reggae comme terrain commun et j'ai voulu y ajouter le côté "progressif". C'est-à-dire qu'on incluait dans le reggae des influences et des suites d'accords qui n'avaient rien a voir avec ce style, ça donnait un truc plutôt original qui plaisait bien au public. Il faut dire que c'était dans une période où il y avait une sorte de "revival" du reggae, je ne suis pas sûr que la sauce prendrait aussi bien aujourd'hui. Lorsqu'il nous arrive de nous croiser avec les anciens membres, on discute parfois de la possibilité de remettre le couvert, mais nous n'arrivons pas à nous mettre d'accord sur la façon de gérer cette reformation... Il y a peu de chance que ça redémarre un jour. Mais allez savoir ?!
Dans "Bonheur En Stock", on sentait également l'énergie bouillonnante de ta guitare. On avait évoqué Raoul Petite, qui n'était pas une influence mais quid de Frank Zappa? Tu nous révélais que tu l'admirais sans pour autant l'écouter fréquemment. As-tu remis en cause ce fondement? On sent que son opéra rock "Joe's Garage" aurait pu te marquer, en particulier le troisième acte où Joe emprisonné, rêve de nébuleuse de soli de guitare?
Côté
Zappa, j'en suis toujours au même stade. Mes influences "guitaristiques" se situent plutôt du côté de
Ritchie Blackmore, Knopfler, Gilmour et Santana : à mes quatre piliers auquels s'ajoutent
Satriani et
Clapton... Même si
Zappa était un guitariste hors pair, je le vois surtout comme un fabuleux compositeur, un créateur farfelu bouillonnant d'idées mais je reste captivé par les guitaristes vraiment identifiables comme ceux que j'ai cité.
Dans une précédente interview tu disais : “J'aime mélanger les styles qui m'influencent (rock seventies, progressif, blues, pop, classique ou jazz) avec un élément qui sert de fil conducteur. Dans le cadre de "Bonheur En Stock", le fil conducteur est la funk au sens large (soul, disco, fusion...). ” Mais ici, le fil conducteur est le rock progressif? Quel est ton rapport à ce genre, comment as-tu découvert ce genre de musique et qu'est-ce qui t'a poussé à explorer cette voie?
J'ai découvert le Rock-prog à travers
Pink Floyd (oui, plutôt psyché que prog, ça se discute) et surtout
Yes. Mais j'adore aussi le côté progressif de certains groupes qui ne se revendiquent pas de ce style. Comme
Queen,
Supertramp ou
Dire Straits. "Telegraph road" de
Dire Straits, par exemple, est un morceau que j'ai écouté des milliers de fois et qui m'apparaît vraiment progressif. Et puis il y a la musique classique qui, je pense, est le point de départ de tout ça : diverses ambiances qui s'enchaînent avec des variations de tempo et des thèmes qui t'embarquent vers les méandres de ton imaginaire. J'aime beaucoup le côté mélancolique de ce style, la mélancolie et l'évasion (la rêverie?) sont des traits prédominants de mon caractère.
Tout d'abord, le titre 'Return To My Dreams' semble suivre la ligne de "Bonheur En Stock", qui voulait nous regonfler à bloc à une époque plutôt morose et bruyante (les marteaux-piqueurs du premier morceau). Ici, est-ce le syndrome Peter Pan, l'envie de revenir vers tes 18 ans où tu composais ces morceaux au piano?
Syndrome Peter Pan... (rire). En fait ces morceaux font partie de moi. Bien que je les aie laissé de côté durant presque 20 ans, je ne les ai jamais oublié. Quand j'ai racheté un piano, ils me sont revenus tout naturellement et ce sont presque les seules choses que je maîtrise vraiment sur cet instrument. Et puis mes amis-fans de la première heure ne cessaient de me répéter que "moi, c'était cette musique". Et même si j'ai suivi d'autres voies qui font partie des diverses facettes de ma personnalité, je me sens vraiment bien depuis que je suis retourné à mes racines (à mes rêves ?).
'Wake Up' est funky comme pour faire un clin d'œil à ton précédent album mais n'as-tu pas peur que ta fusée cale au décollage avec ces deux premiers morceaux?
Honnêtement, je ne sais pas. Pour moi "Return To My Dreams" forme un ensemble, et 'Wake up' n'est qu'une variation de plus dans cet univers-là. Même si le rythme est funky on y retrouve dès le départ les sonorités utilisées tout au long de l'album. C'est vrai que je n'ai pas le même recul que vous qui découvrez l'album introduit par ce titre. Mais pour moi, c'est un "tout".
La plongée dans tes rêves se fait vraiment avec le morceau éponyme 'Return To My Dreams' sur lequel tu dégaines deux arguments de choix. Le premier est ton jeu de guitare, le second une certaine Nathalie Saprani (qui était déjà sur le précédent album). Est-ce que tu es d'accord pour dire que cette chanson, c'est le parangon du son Sterpi, le modèle à suivre mais sur lequel les compositions suivantes sauront rebondir?
On peut dire ça. Il est assez représentatif de la couleur générale de l'album. C'est d'ailleurs pour ça qu'il en est la plage titulaire.
Nathalie Saprani apporte beaucoup de fraîcheur et de légèreté à tes compositions avec une voix qui rappelle parfois la spatiale Claire Torry (de 'The Great Gig In The Sky' de Pink Floyd). Est-ce que tu l'as briefé progressif ou tu l'as laissé suivre son instinct?
Eh bien figure-toi que c'est justement en entendant Nathalie interpréter cette magnifique chanson de
Pink Floyd, lors d'un concert dans un
cover de ce groupe que j'adore, que j'ai eu le déclic d'aller lui demander de se joindre à moi juste après. J'avais auditionné trois chanteuses avant elle pour "Bonheur en stock" mais aucune ne m'avait fait aussi forte impression. Elle a une voix magnifique qui s'adapte à beaucoup de styles et est capable de sublimer une mélodie d'une façon assez rare. Pour cet album, j'avais esquissé quelques vocalises (en voix de tête), dans les parties instrumentales sur les maquettes, mais elle a dépassé mes espérances. Elle sait faire preuve d'une grande imagination et de spontanéité. Nathalie possède quelque chose dans sa voix (du blues ? de la mélancolie ?) qui n'est pas donné à toutes les (prétendues) chanteuses.
C'est toutefois la guitare qui a le dernier mot, c'est avec elle que tu te joues des tempi, que tu lâches un peu de corde aux autres intervenants avant de reprendre une ascendance démoniaque. Est-ce qu'on peut dire que "Return To My Dreams" c'est la contagion d'un projet de jeunesse par la guitare qui y supplante le piano?
En fait j'ai appris le piano et la guitare en parallèle. Sur le premier je suis plutôt accompagnateur et sur la seconde plutôt soliste. Le but est surtout que les deux sonorités se complètent pour former un ensemble. C'est déjà comme ça que je concevais ma musique lors de mon apprentissage en autodidacte. Avant de jouer en groupe, ma technique de composition était : d'abord un "décor" au piano pour "peindre" dessus avec ma guitare. Et comme tu parles des autres intervenants, je précise que je joue tous les instruments sur cet album. Les seuls intervenants externes sont Nathalie au chant et Alexandre de Tychey en invité sur "Face To Face With Dawn (Part 3)". Pour la production, j'ai été épaulé par l'ingé-son Aymeric Artus des studios Under Road records à Longwy. Pour tout ce qui est en rapport avec l'image, c'est ma compagne Alexandra Petit qui s'occupe des prises de vue. Ceci étant dit, le piano a un rôle prépondérant.
A la manière d'un William Sheller (qui s'est aussi illustré dans le rock progressif), tu essaies de temporiser la folie de la guitare et apporte un contrepoint soyeux et planant sur lequel Nathalie Saprani peut trouver un tremplin?
C'est très flatteur d'être comparé à William Sheller qui est un très grand artiste ! C'est vrai que le piano apporte une certaine douceur et beaucoup de richesse et qu'il peut contrebalancer le côté plus sauvage d'une guitare saturée, j'ai toujours adoré ce contraste. Du coup la voix angélique de Nathalie trouve sa place assez naturellement dans cet enchevêtrement.
A quelques exceptions près le chant est en anglais, un anglais très bien maîtrisé sans accent français. Etait-ce pour rendre hommage à tes influences anglaises ou es-tu un disciple de John Lennon pour lequel “Le rock [en] français, c'est comme le vin anglais?” N'es-tu pas fan des groupes de prog en français Ange, Mona Lisa ou Atoll pour citer les gardiens du temple?
J'ai toujours trouvé que l'anglais sonnait plus "musical" et je l'utilisais principalement, à mes débuts. Instinctivement j'entends toujours une mélodie en anglais quand je compose. Il m'a fallu
Conscience Tranquille pour faire l'effort d'écrire en français et poursuivre ensuite avec "Que du bonheur". J'adore ma langue natale et j'écris d'ailleurs nouvelles et romans naturellement en français, mais pour ce qui est des chansons, c'est un exercice plus délicat. Pour faire passer des messages bien précis, c'est une langue très profonde qui permet beaucoup de nuances mais pour la mettre en musique j'ai vraiment besoin de me creuser les méninges et d'y revenir à plusieurs reprises pour avoir l'impression que ça sonne. A moins que de lui adjoindre un accompagnement pas trop élaboré, je trouve que le texte en français a tendance à prendre le pas sur la musique. Le public francophone est, en général, plus exigeant sur les textes que le public anglophone (quoique ça peut se discuter aujourd'hui avec l'ingérence de certaines productions "autotunées" dans lesquelles les textes pourraient avoir été écrits par un élève de classe primaire - rire-). Evidemment, ce n'est qu'un ressenti personnel car certains groupes ou artistes français s'en sortent très bien dans ce domaine ; je parle ici de musicalité et je ne veux pas dénigrer une langue en particulier, tout dépend de ce qu'on veut faire. A part les quelques groupes que tu cites, la culture Rock est très faible en France. Il existe, bien entendu, quelques bons groupes mais ils sont souvent cantonnés à la scène, pour un public relativement restreint. Il n'y a qu'à jeter un coup d'œil au top des ventes pour s'en apercevoir. John Lennon n'avait, d'après moi, pas tout à fait tort ! Et, oui, j'ai eu ma petite période Ange il y a vingt ans mais je n'écoute plus aujourd'hui ; j'ai aussi apprécié Atoll et leur terrible guitariste Chris Beya mais je n'en suis pas fou...
Le chant est assez présent mais n'as-tu pas eu peur qu'il puisse plomber les moments planants, ce qui expliquerait une plus grande propension instrumentale?
C'est étonnant car je n'ai pas l'impression que le chant soit si présent que ça sur "Return To My Dreams", l'album est quand même constitué d'au moins 75% de musique, même dans les titres chantés.
L'auditeur aura deux pièces de résistance. Le tempétueux 'Face To Face With Dawn' où la guitare relance sans cesse le vol malgré les turbulences, un véritable moment de bravoure. Au-delà de la musique, on sent presque une histoire sonore sur laquelle on pourrait placer des images. Est-ce un morceau très scénarisé ou as-tu préféré suivre une voie plus instinctive?
J'aurais tendance à choisir le terme "imagé" pour ce morceau, ou encore "évocateur". Il parle surtout d'une introspection spirituelle (si je peux me permettre ce terme un peu pompeux), une sorte de rêverie face au monde et à ses beautés. Il m'est venu assez instinctivement. C'est un morceau que j'avais composé quand j'avais environ 19 ans et il ne m'a jamais quitté malgré tout ce que j'ai fait de différent entre temps avec mes groupes (
Alien Spirit, Ze Prems, Conscience Tranquille, Sterpi & Cie, Que du Bonheur). D'ailleurs, j'ai réalisé, avec ma compagne, un clip de ce morceau visible sur Youtube.
Pourquoi as-tu inclus 'Child From Paradise' en bonus. Ce second morceau-fleuve s'intègre parfaitement dans la continuité de l'album. Mais était-ce pour nous faire comprendre que ce morceau était un inédit du projet initial?
C'est sans doute la deuxième pièce de résistance dont tu parlais... En réalité il serait plutôt un des morceaux du projet initial (avec 'Return To My Dreams' et 'Face To Face With Dawn'), ça doit être le deuxième vrai morceau que j'ai composé quand j'avais 17ans. Mais j'avais prévu de le garder pour mon prochain album. "Return To My Dreams" contenait déjà 40 minutes et je trouvais que ça suffisait. Mais comme on ne sait jamais ce que la vie nous réserve et que le titre était achevé, je n'ai pas pu résister à l'insérer ; du coup je l'ai mis en bonus (rire).
Dans tous les cas, "Return To My Dreams" n'est pas un exercice de style où tu essaierais de jouer du prog à la manière de... C'est très bien mené du début à la fin avec quelques faux départs au début et nous sommes en droit de nous demander : “Remettez-nous ça!” Mais te connaissant, tu vas sûrement t'exiler sur une nouvelle planète?
(Rire) J'ai, déjà parfois, l'impression de vivre ou de venir d'une autre planète ! Mais pour ce qui concerne un prochain album, que ta question semble évoquer, j'ai déjà des ébauches de morceaux qui vont dans le même sens que "Return To My Dreams" mais je souhaiterais donner à ce projet une tournure un peu plus rock voire metal à certains moments. Un peu dans l'esprit de ce que fait Steven Wilson avec
Porcupine Tree. Mais en utilisant mes sonorités favorites.
"Return To My Dreams" est un voyage de 52 minutes. Est-ce que tu penses qu'il y a une durée limite pour écouter un album avant de décrocher (généralement cette ligne rouge est établie autour de 40 minutes)?
Hi hi ! On revient deux questions en arrière... Effectivement les meilleurs albums tournent autour de cette ligne rouge de 40 minutes, mais j'ai toujours tendance à en rajouter (rire). Promis, je m'arrêterai à temps sur le prochain !
Comment te prépares-tu à recueillir les réactions de tes fans, qui risquent d'être surpris, et des progueux, qui risquent d'être choqués par un fils de funk qui s'octroierait leurs trésors ?
Pour le moment, une partie de mes fans qui a écouté l'album et assisté au premier concert de présentation, le reçoit vraiment positivement. Je remarque que beaucoup de gens restent sensibles à cette musique qui offre beaucoup de variations et où la guitare et le piano jouent les rôles principaux. Je pense que les "progueux" savent apprécier la musique pour ce qu'elle est sans se soucier des antécédents de son créateur.
Vas-tu jouer cet album en live, ou "Return To My Dreams" doit rester un album maudit qui ne doit pas être reproduit en live?
Je compte, et j'ai déjà commencé à le représenter en live seul ou avec Nathalie. Evidemment je suis, soit au piano, soit à la guitare alors j'alterne en m'accompagnant avec des séquences. La question est : le jouerai-je un jour avec un groupe au complet ? J'y réfléchis, mais pour le moment, cette formule fonctionne très bien.
Pour nos lecteurs, peux-tu leur conseiller trois albums de ton genre de prédilection à écouter et réecouter en justifiant ton choix?
Voila une question qui m'oblige à faire un choix draconien dans ma discothèque ! ''The Dark Side Of The Moon'' ? Arf ! celui-là tout le monde le connait donc pas la peine de le conseiller. J'ai droit à trois autres essais ? Je dirais "In Absentia" de
Porcupine Tree : un album qu'un ami mélomane m'avait fait découvrir il y a une dizaine d'années. Je l'adore pour l'alternance de ses ambiances et son climat général. L'entrée en matière est une tuerie, mélange metal-pop du meilleur goût ; je lui trouve quelques originalités.
Steven Wilson est vraiment, d'après moi, un génie de notre temps. Il consacre sa vie à la musique d'une manière presque héroïque. Sur cet album j'aime particulièrement "Heartbreak in a Layby" avec ses jeux de voix et les thèmes qui s'empilent au fur et à mesure pour former une sorte de cathédrale sonore au final. Dans les plus anciens, il en est un que j'emporterais sans doute sur une île déserte c'est "The Magician's Birthday" d'
Uriah Heep. J'adore l'univers Fantasy qui transparaît à travers l'ensemble des compos (et de la pochette). Des riffs, des chœurs éblouissants et une rythmique nickel. Et puis ce son ! J'adore l'idée d'un combat entre rêves et cauchemars et la notion de magie. C'est un super album-concept, à mon goût. Et puis je dois préciser que c'est un des premiers albums que j'ai récupéré dans la discothèque de mon père. Je pense qu'
Uriah Heep n'a pas eu le succès qu'il méritait, à la "belle époque" (David Byron, Ken Hensley, Lee Kerslake, Gary Thain et Mick Box) c'étaient des musiciens extraordinaires ! Et pour rester dans le Rock-Prog, je citerais "Relayer" de
Yes. Ce n'est pas leur album le plus coté mais c'est un de ceux que je préfère (avec ''Close To The Edge''). "Relayer" ne contient que trois (longs) titres dont 'The Gates Of Delirium' qui me fait partir dans un autre monde, surtout la partie finale magnifique.
Yes a le don d'alterner le mélodieux et le dissonant avec brio, j'aime beaucoup ce genre de contraste.
Enfin pour finir peux-tu nous parler de tes deux projets Guitar In Time et Best Of Live (tu avançais l'idée d'un best of)?
Pour le
Best Of, je crois que j'attendrai encore un album afin d'avoir de la matière ; cela dit quand je joue mes compos en concert il s'agit finalement déjà d'un genre de "best of"... Quant à Guitar in Time c'est un projet parallèle en solitaire où je rends hommage aux groupes et artistes que j'admire. J'ai réalisé des vidéos qui agrémentent le show, avec une sorte de machine à voyager dans le temps qui présente la pochette de l'album et son année de sortie avant que la chanson commence, puis ensuite la guitare jouée, filmée sous plusieurs angles pendant les soli, dans un décor en rapport avec l'artiste interprété. Le répertoire se compose de titres de
Santana, Deep Purple, Dire Straits, Eric Clapton, Jimi Hendrix, Pink floyd, Led Zeppelin, The Doobie Brothers, Toto... et un peu de Pop comme
Joe Cocker ou
James Brown. Je suis aussi en train de mettre sur pied un
cover de
Deep Purple avec des musiciens que j'ai débauchés d'un cover d'
AC/DC qui battait de l'aile, dans lequel j'effectuais un remplacement. Nous devrions être opérationnels d'ici le printemps 2019. Voila ! Un grand merci à Music Waves et son équipe de passionnés ! Longue vie à vous et à bientôt, j'espère, pour le prochain album !