Wolves in The Throne Room
Les Etats-Unis ne sont pas une terre connue pour son Black Metal, accordons-nous cette évidence en guise d'introduction. Et pour qu'un groupe comme
Behemoth, véritable prophète du Blackened Death en Europe, embarque dans ses valises le projet
Wolves in The Throne Room des frères Aaron et Nathan Weaver, c'est que Nergal souhaite qu'on y jette au moins une oreille, alors ne le décevons pas...
Pas de fioriture, le groupe ne fait pas dans le folklore, voici le public immédiatement plongé dans le vif du sujet dans une ambiance sombre, menaçante, planante, où les nappes de claviers sont ponctuées par quelques relents rauques. La fumée est intense et régulièrement alimentée, et les lumières venant du fond de scène animent les silhouettes des musiciens, notamment celle du
frontman qui se fait menaçante en même temps que les montées mélodiques. D'ailleurs, le groupe n'est pas sans rappeler le genre de nos compatriotes d']Hypno5e[, l'aspect cinématographique en moins...
Si les conditions ne sont pas forcément réunies pour totalement convaincre les nouvelles oreilles (un son lourd et peu distinct ne permettant pas de déceler toutes les finesses, s'il y en a, du jeu des guitares), on ne peut pas dire que l'aperçu qu'on en a ne suffise pas à nous intriguer tant cette mélasse dense semble renfermer de grandes émotion et mélancolie. Le public est pourtant bien présent, semblant profiter de chacun de ces courts instants, comme des offrandes à ces païens venus applaudir Behemoth.
Ce sont des commentaires dithyrambiques qui résonneront une fois le groupe sorti de scène.
At The Gates n'a plus qu'à enfoncer le clou et la soirée sera parfaitement entamée pour LE show que tout le monde attend.
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At The Gates
Voici maintenant Tomas Lindberg que nous retrouvons avec Adrian Erlandsson cette fois revenus sous la bannière d'
At The Gates (nous les avions suivis lors du concert de The Lurking fear au Hellfest dernier), pour notre plus grand plaisir. Ce n'est pas tellement pour le jeu de scène qui est pour le moins monotone et sans grand intérêt autre que de se prendre un tsunami de gros son directement venu des amplis. Lindberg, casquette naturellement vissée sur la tête, arpente frénétiquement en allers-retours l'étroite scène, réduite par l'imposant matériel déjà installé des Polonais. On peut également compter sur Jonas Björler, derrière sa basse, qui fait monter une ambiance qui ne tarde d'ailleurs à pas à s'installer et ce sont rapidement des
mosh qui démarrent un peu partout.
La setlist fait la part belle aux grands titres d' 'At War With Reality' avec notamment le titre éponyme que le public tente de suivre au chant pour accompagner Lindberg.
Aussi simple qu'efficace, on ne peut que regretter l'impassibilité du
frontman qui déroule un set sans surprise ni particularité, peut-être par respect de la tête d'affiche sur laquelle il ne veut projeter d'ombre, mais quelques mots à un public aussi généreux n'auraient pas été de trop.
La chute de 'The Night Eternal' marque brutalement la fin de la
setlist alors qu'un fin rideau vient rapidement se dresser entre la scène et le public...
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Setlist :
To Drink From the Night Itself
Slaughter of the Soul
At War With Reality
A Stare Bound in Stone
Cold
Daggers of Black Haze
Death and the Labyrinth
Heroes and Tombs
Suicide Nation
The Book of Sand (The Abomination)
Blinded by Fear
The Night Eternal
Behemoth
Alors que les mains s’affairent derrière le fin rideau, les contours de la France y sont projetés furtivement, marqués du sceau du groupe, sorte de triple croix catholiques inversées. Pas de musique de fond, mais un silence religieux interrompu pas les 'Elohim !' et 'Adonai !' de l'introduction du dernier album du groupe 'I Loved You At Your Darkest', et les 'Jesus Christ, I forgive thee NOT!' que certains fans prennent plaisir à hurler.
Le moment venu, ce sont les riffs stridents des 'Wolves ov Siberia' qui résonnent enfin, libérateurs de l'attente du public. Les musiciens sont affublés de masques de crânes, noirs, brillants du plus bel effet, alors que des gerbes d'étincelles jaillissent de chaque côté de la scène.
Contrairement à ce que l'on aurait pensé (allez, soyons honnêtes : 'espéré'), ce ne sont pas les titres de l'énormissime avant-dernier opus 'The Satanist' qui seront joués pour accompagner cette tournée, mais un savant équilibre de titres venus d' 'Evangelion' (avec un 'Daimonos' dantesque, presque épileptique), 'Demigod' et 'Satanica'.
Seuls 'Blow Your Trumpets Gabriel' et 'Ora Pro Nobis Lucifer' viendront représenter le 'Satanist' mais pas un 'Messe Noire', 'Ben Sahar' ou encore 'O Father O Satan O Sun!' tellement efficaces pourtant ! Mais soit, c'est l'occasion de (re)découvrir ces titres en live.
Les changements d'ambiance et de costumes sont réguliers, respectant les thèmes imposés par les titres, entre la tiare pontificale ornée de crucifix inversés arborée par Nergal, ou la coiffe somptueuse qu'Orion portera sur le titre 'Lucifer', terminé en apothéose avec Orion seul sur le devant de scène, pris dans une sorte de tempête de confetti.
Nergal aura quelques mots sur les lieux et la tragédie qui y a eu lieu plus de 2 ans auparavant, insistant sur le fait qu'il ne fallait pas céder à la peur. Message apprécié et salué par son public, le concert continue de plus belle, avec les désormais incontournables de cette tournée, à savoir 'God = Dog', 'Ecclesia Diabolica Catholica'. C'est d'ailleurs sur 'We Are the Next 1000 Years' issu du dernier que se fera le dernier rappel, avant de terminer par les 4 musiciens armés de tambours, battant en chœur sur 'Coagvla'.
Tout fan de Behemoth qui se respecte ne pouvait rater cette date parisienne de cette tournée Ecclesia Diabolica Evropa 2019 E.V. pour la diversité des titres, la parfaite exécution des extraits les plus rapides et violents de la discographie des Polonais, et pour un show qui ne cesse de s'améliorer avec le temps. Malgré un set qui nous aura paru court, c'est une masse de viande fatiguée qui s'extrait de la salle où semblent encore résonner les incantations enfantines...
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Setlist :
Wolves ov Siberia
Daimonos
Ora Pro Nobis Lucifer
Bartzabel
Ov Fire and the Void
God = Dog
Conquer All
Ecclesia Diabolica Catholica
Decade of Therion
Blow Your Trumpets Gabriel
Slaves Shall Serve
Chant for Eschaton 2000
Lucifer
We Are the Next 1000 Years