C'est avec plaisir que nous retrouvons Blinding Sparks de retour de tournée afin d'évoquer les futurs projets du groupe et la tournée européenne qui s'est terminée.
On se retrouve avec plaisir pour une nouvelle interview, depuis la dernière à l’occasion de «Brutal Awakening», quelle a été la réaction du public suite à cet album ?
Johanna : Nous avons eu de très bons retours sur notre album, le public est surpris par la diversité des styles de musique proposés, les mélanges parfois improbables de mélodies et de voix.
Votre musique progresse ainsi que votre interprétation, c’est un sentiment que vous partagez ? Votre stabilité et noyau dur sont-ils votre force sur laquelle s’appuie cette progression ?
Johanna : Nous avons en effet souhaité proposer un projet plus abouti, et évoluons progressivement grâce aux différentes opportunités que nous rencontrons. Nous restons dans cet objectif, de composer assez régulièrement et cette démarche a sans aucun doute permis d'en arriver là après plusieurs années. L'interprétation devient plus profonde, plus réfléchie. C'est un plaisir de partager ce sentiment lors des concerts auprès du public qui nous suit.
Cette tournée nous a effectivement permis de voyager et de rencontrer
des publics différents, imprégnés de cultures musicales qui leurs sont
propres.
Vous sortez d’une tournée européenne qui vous a conduit notamment en Pologne, Allemagne... quel est le public le plus chaud et est-ce que vous avez senti une différence avec le public français ?
Johanna : Cette tournée nous a effectivement permis de voyager et de rencontrer des publics différents, imprégnés de cultures musicales qui leurs sont propres. Le public polonais par exemple est très ouvert à découvrir des groupes qu'il ne connaît pas, et surtout n'hésite pas à partager son ressenti après un concert en venant naturellement à notre rencontre. En France, nous sommes peut-être plus frileux et moins habitués à ces initiatives. Nous avons été surpris de rencontrer, dès notre arrivée sur les lieux de certains concerts, des personnes nous réclamant des dédicaces avant même que le concert ait commencé.
Le groupe a grandi avec l’intégration de nouveaux membres notamment Johanna Flauder au chant et Perrine Pépite à la basse, quels ont été leurs apports et leur implication notamment dans les nouveaux arrangements des morceaux ?
Johanna : J’ai pu poser très rapidement mon empreinte sur les différents morceaux, en rajoutant petit à petit différentes voix lors des répétitions surtout. Cela nous a permis de proposer une approche totalement différente en tournée que celle présente sur l'album, musicalement parlant mais aussi dans la prestation scénique. Quant à Perrine, la tournée a prouvé encore plus qu'il nous était nécessaire de trouver un bassiste, en l'occurrence une bassiste qui a intégré récemment le groupe. Cette nouvelle touche féminine apportera beaucoup au groupe.
Que retirez-vous de cette expérience en termes de prestation ou de futures compositions ?
Johanna : Cette expérience nous a fait grandir, nous avons pu progresser tous les soirs, et souhaitons progresser encore en multipliant les dates pour rencontrer plus de public encore et partager notre musique. Nous avons commencé de nouvelles compositions et visons à produire un nouvel album dans les années qui viennent.
L'expérience s'est très bien déroulée, même mieux que ce que nous avions
pu imaginer. Cela nous a rapproché davantage et fait partie des grands
bénéfices de la tournée.
Le fait d’être en tournée a-t-il renforcé vos liens ou est-ce qu’il y a eu des périodes de tension ?
Johanna : Vivre en communauté n'est jamais simple, d'autant que les conditions n'étaient pas toujours optimales en termes de confort notamment. La fatigue s'accumulant aussi, il faut composer avec les caractères de chacun et mettre un peu d'eau dans son vin lorsque cela est nécessaire. Notre objectif principal était bien sûr de proposer un concert de qualité chaque soir. Et on doit dire que l'expérience s'est très bien déroulée, même mieux que ce que nous avions pu imaginer. Cela nous a rapproché davantage et fait partie des grands bénéfices de la tournée.
Quels sont vos projets futurs, un album est-il en préparation et comme sur les précédents, y aura-t-il toujours ces titres délirants qui constituent votre marque de fabrique ?
Johanna : Nos projets dans un premier temps sont de pouvoir nous produire sur différentes scènes dans notre région et plus loin encore si l'occasion se présente. Nous avons aussi lancé un projet de financement participatif sur la plateforme « ulule » pour pouvoir obtenir des fonds et réaliser un clip. Un album sera en préparation par la suite mais nous souhaitons d'abord développer un peu plus le dernier sorti. Bien sûr nous souhaitons garder notre marque de fabrique en proposant des titres originaux, avec des mélanges de styles musicaux, et une belle harmonie dans les voix, empreinte qui plait et qui nous a toujours démarqué des autres groupes.
La musique de dessin animé sera-t-elle à nouveau une source d’inspiration comme dans «Don’t Need A Name» (inspiré de Dragon Ball Z) ?
Jérémy : Honnêtement ce n’est pas impossible. Finalement presque tous les sons du monde peuvent être une source d’inspiration. Je viens de regarder "Game of Thrones" pour la première fois de ma vie et donc je viens de découvrir la chanson de la maison Lannister. Celle-ci est alors ma source d’inspiration pour la composition d’une nouvelle mélodie de voix qui sera peut-être présente dans le prochain album.
J’essaie au maximum de m’écarter de cette source nuisible que représentent
les informations et la télévision de manière générale. Sans être un
misanthrope je me considère parfois comme un ermite.
Dans notre précédente interview Jérémy tu disais être plus inspiré par les ressentiments humains que par l’actualité mais que ça pourrait changer à l’avenir, celle-ci est brûlante actuellement, n’est-il pas le temps de s’en inspirer ?
Jérémy : Je dois avouer que l’actualité ne m’inspire toujours pas. Je suis plus à même de m’exprimer sur des choses que je ressens plutôt que sur les évènements auxquels je peux assister à travers des médias. En effet, j’essaie au maximum de m’écarter de cette source nuisible que représentent les informations et la télévision de manière générale. Sans être un misanthrope je me considère parfois comme un ermite.
Linkin Park fait partie de votre inspiration, votre projet est-il d’aller encore plus loin dans la fusion et de tenter d’autres expériences ?
Jérémy : Oui effectivement, dans nos nouvelles compositions nous expérimentons beaucoup et nous allons donc pousser encore le mélange de styles, mais on voudrait garder tout de même la touche Blinding Sparks.
Jérémy, tu disais continuer à travailler sur ta voix, celle-ci était plus affirmée dans votre dernier album, continues-tu ce travail d’autant que le growl dont tu es adepte, réclame une grande technique ?
Jérémy : C’est l’un de mes buts et j’essaie également d’autres techniques de chant pouvant parfois aller plus vers le hardcore. Cela dépend de mon humeur, lorsque je suis dans un jour où je veux éradiquer la vie sur terre, je travaille plutôt mes chants criés, scream, growl, etc. et lorsque au contraire je suis dans une phase où je me mets à même aimer les moustiques, je travaille plutôt mon chant clean.
Qu’en est-il de ton travail sur la contrefaçon et le plagiat ? Est-ce que Blinding Sparks a déjà été plagié ?
Jeremy : Je poursuis mes études et donc ma thèse en simultané de la musique et cela se passe bien. Je ne pense pas, ou du moins si c’est le cas je ne suis pas au courant. Même si ça devait être le cas à moins d’un succès international je pense que je ne le saurai jamais.
Est-ce que un DVD ou CD live est prévu en attendant le prochain album ?
Jérémy : Non, néanmoins nous espérons sortir prochainement des vidéos clips ayant pour images des captations vidéo prises lors de la tournée.
Le fait d’être signé chez Season Of Mist est un aboutissement ? Qu’est-ce que ça représente pour vous ?
Jérémy : Etre chez Season of Mist est un grand honneur car il s’agit d’une des maisons de disques que je préfère. Néanmoins cela n’est pas un aboutissement puisque je pense que la liberté totale s’acquiert par l’indépendance dans l’autosuffisance et donc dans l’autoproduction lorsque les moyens le permettent.
Tu disais que pour les compositions, tu t’inspirais de très anciennes démos, est-ce que ce sera le cas à nouveau pour votre album ou bien partirez-vous d’une page totalement blanche ?
Jérémy : Pour l’instant nous créons et ne nous inspirons pas d’anciennes démos. Il est fort probable qu'à l’avenir nous réécoutions de vieux titres pour avoir de nouvelles idées de compostions.
Le fait d’avoir une présence féminine accentuée vous conduirait il à faire un concept album avec différents personnages qui s'entrecroisent, créer une histoire musicale à la Opération Mindcrime ou Scene From A Memory ?
Jérémy : Ce n’est pas prévu à ce jour mais il n’est pas impossible que nous nous y attelions à l’avenir.
On avait terminé la précédente interview en 2017 par la question que tu aurais aimé qu’on te pose, Jérémy tu avais répondu : «où vous voyez vous dans 10 ans» et ta réponse était en hôpital psychiatrique ou en prison ? Confirmes-tu qu’il nous reste encore 8 ans pour profiter de Blinding Sparks avant que la folie vous gagne définitivement ?
Jérémy : Seul l’avenir nous le dira, mais il est certain que cela reste une probabilité !