5 années d'attente nous séparaient du précédent passage des Américains sur le sol français. 5 longues années qui ont vu le
line-up évoluer et surtout sortir le
double EP The Unorthodox Revival et ses sonorités rondes du duduk de
Jivan Gasparyan Jr, combiné au oud d'
Antranig pour un marquage ethnique plus prononcé.
Myouai production nous a entendu et a mis fin à cette attente interminable en programmant le groupe en tête d'affiche du
Trabendo de Paris, pour le plus grand plaisir des fans venus des 4 coins de l'Europe pour ce concert unique.
TOO LATE
C'est à
Too Late, nouveaux venus sur la scène nu metal parisienne, que revient la mission de chauffer une salle qui n'a d'yeux et d'attention que pour la tête d'affiche, et qui tarde donc à occuper la fosse. D'autant que la surprise de ce public venu des 4 coins de l'Europe (Écosse, Angleterre, Slovénie...) est grande de découvrir un
Trabendo mis sur son 31 pour l'occasion : un immense back LED occupe une partie de la scène, des lumières soignées balayent la salle et du matériel de prise vidéo est installé un peu partout, ce qui laisse présager le meilleur pour la suite...
Autant dire que la pression est grande pour cette jeune formation, elle-même fan des Américains à suivre et qui liste pourtant à son répertoire des titres percutants et un son assez puissant qui a tout pour convaincre les nouvelles oreilles. Après une courte introduction, on voit
Vartan au micro occuper de plus en plus de place sur cette scène étroite, avec un chant capable d'alterner des mélodies claires avec un joli timbre et des passages plus à nu, écorché, brut et plus hurlé, avec comme trame constante une émotion intense, souvent proche d'un Jonathan Davis. La comparaison se fait également dans la musique du quartet qui mélange habilement des grooves avec un duo basse-batterie très solide rythmiquement.
Le travail des guitares est efficace au niveau des compositions accrocheuses qui ont tout pour toucher un nouveau public, même si on ressent les jambes tremblantes et les balbutiements de ces jeunes musiciens qui se frottent aux belles scènes. Les applaudissements mérités n'y feront rien, la pression doit passer, avec l'expérience ce ne sera qu'un bon souvenir.
Nous aurons l'occasion de recroiser cette formation prometteuse qui semble déjà assurer quelques concerts à Paris et qui laisse présager le meilleur dans un avenir proche... A suivre!
VIZA
La salle est déjà bien plus remplie dans une configuration qui permet de mieux fédérer le public dans la fosse, les matériels de prise de vidéo tournent déjà lorsque entrent les musiciens sur scène. L'attente a été longue et le plaisir de les revoir est à la hauteur, à en juger par les applaudissements fournis du public. D'ailleurs, c'est avec un 'My Mona Lisa' des plus efficaces en guise d'introduction que le groupe entame un show dantesque. On ressent immédiatement l'envie du groupe de marquer les esprits avec cette date particulière dans l'hexagone, unique en Europe depuis la sortie du double EP. L'énergie positive qui se libère envahit en un instant ce public qui laisse exploser quelques mouvements de foule et accompagne bien volontiers toutes les gestuelles du charismatique K'noup qui en fait littéralement ce qu'il veut. D'ailleurs, dans ses nombreux élans vers le public, K'noup ne verra pas la fin trop proche de la scène et ne manquera pas de se ramasser sur des fans des premiers rangs dans la fosse. 'Poor Pete' comme dit la chanson, mais reconnaissant et redevable, celui-ci offrira une bière à celui qui l'a rattrapé au dernier moment, lui évitant de faire une Shy'm
tm.
C'est sur une énergie assez constante que le show s'enchainera, balayant les incontournables telles que 'Viktor', 'Fork in the Road' et 'Midnight Hour', mais étonnamment, les nouveaux titres seront particulièrement bien accueillis comme sur un 'Pinches' particulièrement fédérateur, où le public donnera de la voix pour accompagner le chanteur.
Le retour de Jivan ne passe pas inaperçu, complétant à merveille le son du combo de ses sonorités rondes et séductrices. Il n'avait plus partagé la scène depuis leur passage en première partie de Serj Tankian en 2010, donc c'est une véritable première de le voir jouer en tant que tête d'affiche ici en France. Accompagné d'Antranig, il nous offrira deux jams, tels deux points d'orgue entre les tornades de sons saturés.
Ne cachons pas le manque de la patte d'Orbel, véritable virtuose de la guitare qui nous inondait de ses soli endiablés. Force est de constater que le groupe a su savamment éviter les chansons où il en faisait la démonstration, et que Shant est capable d'en assurer une partie.
Nous aurons également droit à une version acoustique de 'Sans Red', le groupe étant habitué de s'exécuter lors de concerts caritatifs sous cette forme plus accessible.
Côté lumières et ambiances, c'est un véritable festival de couleurs et d'un son particulièrement soignés qui nous est offert ici par Myouai Production. Pas moins d'une douzaine de paires de mains qui s'affairent en permanence pour diffuser des images sur le back, ambiancer par des jeux de lumières les titres joués, et les détails pris au sérieux pour un résultat que nous n'avions jamais eu auparavant.
Le(s) climax de la soirée sera(ont) atteint(s) sur les titres les plus énergiques comme 'Pathway', à la signature rythmique plus proche de leurs racines arméniennes (9/8) et son refrain de metal moderne US accrocheur, 'Trans-Siberian Standoff', 'It's All Wrong'. On redécouvre avec plaisir une aisance du groupe à déployer cette énergie avec laquelle il arrive à pousser des émotions en communion avec son public. Mais cette même énergie semble redescendre malgré eux, alors que les musiciens ont du mal à quitter la scène après 'Janna'. Revenant en rappel jouer 'Siktir', la voix de K'noup commence à lui faire défaut mais l'envie de terminer en apothéose sur 'Napoleon Complex' proposé par le public est tellement forte que l'on finira sur cette dernière (fausse) note sur fond de bonne humeur malgré tout. Le public ovationne son groupe (et le nom de Jean-Michel de
Myouai sera scandé par le public) et les séparations seront longues au stand du merch...
Depuis le concert, des annonces de prochains passages en France se multiplient, l'espoir de ne pas avoir à attendre encore 5 ans nous est donc permis !
Les images de la captation vidéo commencent à apparaitre et un Blu-ray du concert sera offert pour toute donation à l'association Myouai, association sur laquelle nous reviendrons prochainement dans un dossier plus complet sur Music Waves.
Retrouvez toutes les photos de
Viza en HD en
cliquant ici.
Setlist :
My Mona Lisa
Vanished
Viktor
Cash Karma
Fork in the Road
Midnight Hour (Dingle Rock)
Jam Duduk - Oud
Tom Waits For Her
Trans-Siberian Standoff
It's All Wrong
Pinches
Forward March
Jam Duduk - Oud
Sans Red (Acoustic)
Breakout the Violins
Sacred Blessings
A Magic Ladder
In Coins
Viktorious
Pathway
Janna
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Siktir
Napoleon Complex