Une fois n'est pas coutume, cette année nous pénétrons en Enfer une journée avant l'ouverture du Hellfest, qui ne peut donc s'empêcher de dévoiler son lot de surprises moins de 24 heures avant le début officiel des hostilités. En effet si le Knotfest s'est invité sur les deux mainstages du site clissonnais, il a tout de même pris soin de clôturer les accès aux autres scènes, quitte à imposer (devant les tentes Altar et Temple) son traditionnel chapiteau-musée, antre réservé aux vrais maggots qui peuvent admirer au plus près les précédents costumes du combo organisateur du festival et autres grigri que l'on retrouverait dans un freak circus. Officiant pour certains comme une journée d'échauffement, ce jeudi débute par un Sick of it All remonté comme un coucou, qui n'est pas venu en introduction...
Sick Of It All
Malgré sa pole position dans cette première (et unique ?) édition du festival US en France, nous retrouvons les frères Koller dans une forme olympique, qui ont décidé de poser les bases d'un festival réussi dès le premier titre entonné. Fidèles à l'esprit et prêts à retourner cette mainstage qui se remplit à vue d'oeil, Lou ne tardera pas à emmener son public sur un 'Take the Night Off' parfaitement à propos, avec cette envie de marquer les esprits et les oreilles encore intactes.
Son frère Pete est encore plus survolté que lors de leur précédent passage à Clisson, sur cette même scène
il y a (déjà) 3 ans à l'occasion des (déjà) 30 ans du groupe. Véritable pile sur pieds, celui-ci enchaine les sauts sur les fin de breaks de chaque titre, mélangeant quelques pas de danse, arpentant la large scène de gauche à droite, comme s'il n'avait pas à jouer de sa 6-cordes en même temps.
Le moment marquant de ce concert sera le dernier titre, 'Step Down' qui fera claquer une basse démentielle dans la vallée clissonnaise et qui doit d'ailleurs résonner encore.
On en dira ce qu'on voudra, mais avoir un Sick Of It All servi en amuse-bouche en dit long sur la suite du festin. En restant devant ces main, les festivaliers vont pouvoir ne rien rater de cette journée qui débute sous les meilleurs hospices.
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Setlist :
Take the Night Off
Us vs. Them
Injustice System
Road Less Traveled
That Crazy White Boy Shit
My Life
Good Lookin' Out
Uprising Nation
Bull’s Anthem
Scratch the Surface
Step Down
Amaranthe
Restés sur l'impression mitigée de leur
dernier passage parisien, en première partie de Powerwolf, nous trainons les pieds en nous approchant de la scène atenante alors qu'Elize Ryd et ses comparses d'Amaranthe entrent sur scène, donnant à notre habitude une chance au combo de rattraper cette amère sensation...
Est-ce la scène plus large qui est mieux adaptée pour un groupe d'autant de membres, l'ambiance et l’euphorie qui règnent en ce début de festival, ou bien encore une setlist mieux agencée, plus courte et efficace, avec un titre comme 'Maximize' en guise d'ouverture, mais force est de constater qu'il y a quelque chose de différent sur ce set, bien plus agréable qu'au Bataclan en fin d'année dernière. Ne boudant pas notre plaisir, nous redécouvrons une Elize plus affirmée, jouant avec les éléments (plongeant sa longue chevelure dans les canons à fumée pour un bel effet, sautant depuis le décor...), autant qu'avec sa voix qui s'accorde au mieux avec celles d'Henrik et Nils.
Les titres s'enchainent rapidement, glissant un nouvel 'Inferno' par rapport à leur setlist parisienne savamment remaniée pour terminer sur un ' Dead Cynical' puissant, et laissant les fans sur leur faim. Les séparations doivent se faire brèves, Ministry s'annonce...
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Setlist :
Helix Intro
Maximize
Digital World
Inferno
Hunger
Amaranthine
GG6
Helix
The Nexus
Dead Cynical
Ministry
Premier pétard mouillé, l'attente des américains se fait longue et casse la fluidité que l'on connait, caractéristique du Hellfest. Mais Jourgensen finit pas pointer le bout de son nez, sans clope ni bière comme il était apparu il y a deux ans... Le désagrément est vite oublié alors qu'ils balancent leur indus bien marqué de la fin des 80's avec 'The Missing', issu de l'excellent 'The Land of Rape and Honey', mis à l'honneur avec 'Deity' et 'Stigmata'. La sobriété de Jourgensen est d'ailleurs doublée de la présence inattendue de Paul D'Amour à la basse, plus connu pour avoir officié les 5 premières années de Tool.
Rien à redire de la prestation qui s'enchaine de façon fluide, ultra pro, enchainant les grands moments de la carrière du groupe, le tout dans une ambiance moite et froide propre aux ambiances et aux riffs d'un Sin Quirin triomphant et toujours aussi charismatique.
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Setlist :
The Missing
Deity
Stigmata
Jesus Built My Hotrod
Just One Fix
N.W.O.
Thieves
Behemoth
Si vous êtes un lecteur régulier de Music Waves, alors il n'a pas pu vous échapper notre attachement tout particulier à la formation polonaise menée par Adam Darski, alias Nergal. Impossible pour nous de manquer leur passage tant attendu au Knotfest avant qu'ils ne repartent tourner aux US. D'autant que l'intro (affichant la carte de la France affublée de la croix inversée, alors que résonnent les cris d'enfants énumérant les noms des Dieux de l'intro du dernier opus) abuse de son pouvoir attractif.
Jouant à nouveau en plein jour à Clisson, sous un soleil de plomb, les polonais débutent leur set sur 'Wolves ov Siberia', masques noirs laqués sur le visage pour le plus bel effet. La pyrotechnie n'y va pas avec le dos de la cuillère et les jets de flammes et explosions ponctuent les blasts et autres tempi moderato, encourageant le public à lever les cornes au ciel. Précise comme de la dentelle noire, la setlist s'enchaine à vive allure dans un décor lui aussi soigné, on ne peut que constater le grand professionnalisme des polonais où l'improvisation n'est pas de mise.
Nergal ne manquera pas de rappeler son attachement à Clisson et son festival, probablement le meilleur d'Europe, mais ne s'attardera pas plus, préférant mettre à profit d'une setlist relativement courte une prestation intense, atteignant son climax dans les derniers instants de la setlist, alors qu'il crache du sang pendant que sonnent les trompettes de Gabriel - passage obligé pour apporter un peu de couleur au tableau.
Voilà pourquoi on ne se lasse jamais d'un concert de Behemoth, doublé d'un bon son (quand on se situe bien en face et assez prêt de la scène) qui plus est, Nergal a fait le job, et le public va maintenant pouvoir décider s'il va se reposer ou tenter le grand écard avec Papa Roach... Heil Satan!
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Setlist :
Wolves ov Siberia
Ora Pro Nobis Lucifer
Bartzabel
Ov Fire and the Void
Conquer All
Sabbath Mater
Blow Your Trumpets Gabriel
Chant for Eschaton 2000
Papa Roach
Changement de scène, et on peut presque parler d'un changement du public qui, pour une majorité, ne tente pas le grand écart d'un black metal aussi puissant que rugueux à un nu metal plus lisse, plus 'teen'. Et pourtant, Jacobi et ses comparses de Papa Roach déboulent avec une énergie débordante pour interpréter un 'Last Resort' de toute beauté, premier titre ayant révélé le groupe au grand public au début des années 2000. L’esprit est posé, la bonne ambiance aussi. Jacobi est en grande forme, et ne lésine pas en postures et headbangs sur le groove de leur musique. Comme pour confirmer cette empreinte 'd'origine', s'en suivra un 'Blood Brothers' de la même époque, comme pour rassurer les fans les plus anciens.
Mais c'est avec un nouvel opus sous le bras que le groupe est arrivé à Clisson, le 'Who do you Trust' sorti plus tôt cette année illustré par un tiers de la setlist : un 'Feel like home' bien reçu, le titre éponyme, 'Elevate' et 'Not The Only One' puissant et particulièrement bien interprété, Jacobi puisant avec force dans un timbre toujours juste. Le public ne s'en rend pas forcément compte tant ça bouge dans la fosse...
Un peu comme aux Césars, chaque année a son lot d'hommages aux regrettés disparus. Ici, c'est Keith Flint qui sera mis à l'honneur dans la setlist des américains qui interprètent un 'Firestarter' dantesque, particulièrement bien senti et chargé en émotion. La fosse prend des allures de dancefloor, et c'est tout un public qui communie en la mémoire du chanteur défunt. Les déserteurs de la fosse peuvent regretter d'avoir raté ce moment unique.
S'en termine sur un '...To Be Loved' qui clôture on ne peut mieux une prestation à la hauteur du challenge de passer entre les géants de Behemoth et un Powerwolf plus mainstream mais plus imprégné metal européen.
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Setlist :
Last Resort
Blood Brothers
Help
Feel Like Home
Who Do You Trust?
Between Angels and Insects
Elevate
Not the Only One
Scars
Born for Greatness
Firestarter
Getting Away With Murder
...To Be Loved
Powerwolf
Après Amaranthe (...) Powerwolf, et c'est l'affiche du Bataclan que l'on retrouve aujourd'hui... Mais ne boudons pas notre plaisir de revoir Attila Dorne entouré des frères Greywolf et Maria Falk investir la scène pour tomber avec plaisir dans un cliché épique et conquérant, fait de refrains si chantants que le public, même nouveau, peut entonner dès la première écoute. Et quoi de plus efficace lorsque les flammes surgissent en rythme sur ces moments de liesse? Si Powerwolf peut diviser musicalement, accusé de tomber dans une facilité qui dessert la créativité, on ne peut pas leur reprocher leur prestation scénique et la musicalité de leurs compositions. Le binôme Attila / Maria Falk fonctionne toujours à merveille, les frères Greywolf sont aussi talentueux que démonstratifs, complétés par des décors aidant à se projeter dans un spectacle complet.
Ce n'est d'ailleurs pas l'apparition d'Attila armé de deux lance flammes entre les 2 premières chansons qui va confirmer les détracteurs, la grand messe de Powerwolf bat son plein sur des 'Demons Are a Girl's Best Friend' et 'Blessed & Possessed' parmi une setlist assez courte, malheureusement, mais qui ne rate en rien cette occasion de conquérir un nouveau public, et de donner le meilleur à leurs fans.
Attila ne manquera pas de faire participer son public tantôt en lui laissant le micro, tantôt en faisant une sorte de battle de voix. Bref, on aime, donc on passera sur le côté Bisounours que le groupe dégage quand on a applaudit Behemoth moins d'une heure avant...
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Setlist :
Fire and Forgive
Incense & Iron
Amen & Attack
Demons Are a Girl's Best Friend
Armata Strigoi
Blessed & Possessed
Werewolves of Armenia
We Drink Your Blood
Rob Zombie
Voilà enfin l'un des maîtres incontestés de la journée qui investit la scène, j'ai bien nommé Mr Zombie, pour qui le public s'est amassé nombreux s'étendant maintenant à perte de vue.
Moment très attendu en ce début de fin de journée, voilà un Rob toutes franges sorties qui commence à onduler comme un ver sur son podium surélevé aux sons des grooves marqués de John 5 à la guitare. Chapeau vissé jusqu'aux yeux sur 'Meet the Creeper' sur lequel il prend l'habitude d'ouvrir ses concerts, bougeant sans cesse sur scène, Rob est une vraie bête à 5 pattes, aussi doué dans le mélange des genres que dans les arts dans lesquels il œuvre. C'est ainsi que sont projetés sur les écrans incurvés de fond et côtés de scène les images de ses clips qu'il réalise, et si l'imagerie s'assombrit en même temps que la nuit tombe sur Clisson, on aura tout de même eu la chance de le voir en détail à la lumière naturelle, chose rare en salle...
Ce groove métalique en fond sonore omniprésent, l'hydre musical avance et fait des ravages dans la foule qui ne sait plus si elle est en festival de metal, sur un dancefloor tant l'electro atteint parfois des sommets. Mais ce joyeux bordel a l'avantage d'unifier tout ce petit monde qui semble prendre un pied monstre.
Mr Zombie descendra par deux fois au plus prêt de cette ambiance, ce qui ne fait que la magnifier, surtout quand il franchira les barrières en dur pour s'offrir un bain de foule... Formalité pour Rob que de maintenir cette ambiance et de la grosse claque qui suit, il peut se retirer avec le sentiment d'avoir fait le job, une fois de plus.
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Setlist :
Meet the Creeper
Superbeast
Living Dead Girl
More Human Than Human
In the Age of the Consecrated Vampire We All Get High
Dead City Radio and the New Gods of Supertown
Helter Skelter
Get Your Boots On!
That's the End of Rock and Roll
Well, Everybody's Fucking in a U.F.O.
House of 1000 Corpses
Guitar Solo
Thunder Kiss '65
Blitzkrieg Bop
Dragula
Slipknot
Climax de la soirée, que dis-je, de la journée, de ce premier (et unique?) Knotfest en France, voici les maitres de cérémonie, à seulement quelques semaines de la sortie de leur prochain album 'We are not your kind', prévu pour aout.
Le rideau tombé, on découvre enfin cette scène dont une partie était recouverte toute la journée. Magistrale, soigneusement décorée, les futs des percussionnistes de chaque côté, Corey Taylor déboule avec un masque à faire blêmir les précédents, particulièrement dérangeant (donc réussi), a moitié transparent, le visage maquillé façon Joker après une soirée arrosée, normalement recouvert à la base par un col montant, ce dernier a du mal à faire sa part du boulot et voilà que le masque boursouffle des deux côté, lui donnant en plus des airs de muffin. Bref, difficile de le regarder chanter plus de quelques secondes...
De toute façon, le show se fait partout ailleurs... Que ce soit avec cette sorte de créature venant régulièrement arranguer les membres du groupe, ou le public par une gestuelle violente et provocatrice, ou par les animations des deux percussionnistes qui alternent entre fouler la scène et headbanger violemment du haut de leur instrument, le clown masturbant son micro entre les vers des couplets, et martelant ses futs avec une incroyable violence. Les guitaristes ne sont pas en reste. En témoignent Mick Thomson toujours aussi menaçant avec son masque lui obstruant la bouche par des barreaux, on aperçoit d'ailleurs les expressions toutes aussi agressives de son propre visage qui en dépasse. Le bassiste, Venturella, aurait un look assez approchant de Paul Gray, plutôt discret dans l'ensemble. Seul James Root tire son épingle du jeu malsain de ses comparses en apportant un peu d'élégance dans cet univers glauque.
Les originaires de Des Moines entament donc ce concert dantesque sur un 'People = Shit' des on ne peut plus violent, rapide, et fédérateur surtout quand c'est tout un public (pas loin de 40 000 personnes quand même) scande ce refrain qui en dit long sur la considération du groupe de notre pauvre espèce humaine. Revenons brièvement sur la rapidité d'exécution des morceaux déjà très élevée en version studio, mais là, on est dans le dément, les puristes diront que ça va même trop vite, les chansons défilent en accéléré.
La formation excelle dans sa prestation qui est calée au millimètre. Les matraquages des fûts enflammés, un Taylor qui vient beugler au plus près de son public, les explosions, et ces riffs assassins d'un 'Disasterpiece' chaotique, ravissant les maggots qui grouillent dans la fosse. Si les numéros des membres fondateurs s’égrainent au fil du temps et des remaniements de lineup (sur les 9 initiaux, on ne parle déjà plus des 1, 2, et 3, le 4 n'est plus l'original...), le combo conserve cette démence qui lui est propre. On peut essayer de faire du Slipknot, mais on n'arriv.. attendez, non, en fait, laissons Slipknot faire du Slipknot, il n'y a qu'eux qui peuvent le faire. Point barre.
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Setlist :
People = Shit
(sic)
Get This
Unsainted
Disasterpiece
Before I Forget
The Heretic Anthem
Psychosocial
The Devil in I
Prosthetics
Vermilion
Custer
Sulfur
All Out Life
Duality
-
Spit It Out
Surfacing