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TITRE:
THE OLD DEAD TREE (08 NOVEMBRE 2019)
TYPE:
INTERVIEWS
GENRE:
METAL GOTHIQUE
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Alors que nous n'attendions plus rien de lui, voici que le vieil arbre mort revient d'entre les morts pour un dernier (?) Ep... Manuel Munoz nous en dit plus sur ce retour inespéré!
STRUCK
- 29.11.2019 -
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Avec Manuel Munoz, nous revenons longuement sur le parcours semé d'embûches du désormais culte The Old Dead Tree, sur l'amertume liée à la fin du groupe que son leader a vécu comme un véritable échec personnel... Outre la sortie de cet Ep "The End" et le Dvd documentaire qui l'accompagne, nous ferons également le point de l'actualité du désormais frontman d'Arkan...
J’ai beaucoup de mal à laisser mourir ce vieil arbre, hélas…
On croyait le groupe mort depuis des années surtout avec ton intégration chez Arkan et vous sortez un nouveau disque, pourquoi cette résurrection ? Est-ce que vous avez du mal à laisser mourir le vieil arbre ?
J’ai beaucoup de mal à laisser mourir ce vieil arbre, hélas…
Pourquoi hélas ?
Parce qu’il faut savoir refermer des portes parfois. En l’occurrence, l’histoire de cet EP est très particulière : la musique que vous avez pu écouter a été enregistrée en 2014. En guise de retour, finalement, c’est quelque chose qu’on a fait dans la foulée de la tournée anniversaire de 2013 où nous nous étions déjà rencontrés si je ne me trompe pas…
… Tout à fait !
Et à la suite de cette tournée qui s’est bien passée, on a fait le bilan tous ensemble et on s’est dit que ce serait vraiment dommage d’avoir gardé des titres de côté… Et on décide de les enregistrer…
Je les reprends, je les retravaille et je les propose parce que la distance géographique entre les différents membres du groupe fait qu’on ne peut plus travailler comme dans le temps. On part là-dessus et on les enregistre en 2014. L’année qui suit la tournée, 6 mois après, nous sommes en studio, nous enregistrons tout ça et très peu de temps après, Julien Metternisch -qui est le réalisateur de tous les clips de The Old Dead Tree et qui réalise les DVD de Mass Hysteria, Ultra Vomit, Alice Cooper… c’est un ami du groupe qui a appris avec nous- me dit qu’il nous a suivi pendant 10 ans et qu’il a des dizaines, des centaines d’heures de The Old Dead Tree dans un bus, dans des salles de répétition, sur scène… Et il me dit qu’il voulait faire un documentaire pas simplement sur The Old Dead Tree mais sur ce qu’est d’être semi-groupe et ce que signifie d’être à la même hauteur d’un groupe pro comme In Flames par exemple dont on partage la scène alors qu’on n’a ni les mêmes moyens, ni le même temps qu’eux. Il voulait prendre l’exemple de The Old Dead Tree pour décrire cette courbe d’un groupe qui part de l’underground, qui va réussir à signer, qui va monter et qui finalement va être étouffé par tout ce que le travail extra-musical que ça représente et qui va finir par le couler : l’usure humaine et personnelle a énormément joué !
Julien est venu me voir avec son idée de DVD en 2014 ou 2015 en me disant que ça durerait entre 30 et 40 minutes. Je me disais que le format n’était pas commercialisable et donc ça finirait sur Youtube et dans les limbes très, très vite… Je lui ai répondu que j’avais 5 titres que j’avais fait écouter à Season of Mist qui était partant pour les sortir. Je lui ai proposé de faire son DVD et quand les 5 titres et le DVD seraient prêts, je retournerais vers Season of Mist pour leur proposer : il m’a dit banco mais c’était il y a 5 ans ! Il a mis beaucoup de temps à faire son DVD…
Tu disais que le groupe avait fini par couler en raison d’une surcharge de travail. N’est-ce pas paradoxal de dire que tu as dû mal à refermer la page d’un groupe qui avait toutes les cartes pour percer comme tu le dis, mais que vous avez abandonné en raison de la charge de travail trop importante ? Est-ce que le fait de ne pas tourner cette page signifie que tu as des regrets sur le choix fait à l’époque ?
C’était ma position à l’époque c’est-à-dire que l’usure nous touchait tous mais je voulais donner un dernier coup de rein et essayer de faire un dernier album alors que certains me proposaient de faire un break.
Mais à l’ère d’internet, un break est une fausse bonne idée, le public vous aura oublié à votre retour…
Nous sommes bien d’accord !
Une fois l’amertume digérée, j’ai fait le
constat qu’être musicien -y compris professionnel- aujourd’hui est une
condition extrêmement précaire.

On revient donc bien à l’idée d’un regret te concernant que tu auras toujours finalement…
Je ne sais pas, parce qu’une fois l’amertume digérée, j’ai fait le constat qu’être musicien -y compris professionnel- aujourd’hui est une condition extrêmement précaire. Des groupes sont obligés de tourner même s’ils n’en ont pas envie parce que c’est le seul moyen de gagner leur vie, que ces groupes pour pouvoir tourner doivent avoir un public et sont donc encore plus tenus qu’avant d’avoir un public, de le fidéliser et de lui donner ce qu’il attend et se retrouve à faire de la musique comme on va à l’usine et à produire des morceaux qui sont formatés. Ces groupes sont donc prisonniers.
De mon côté, je n’ai pas beaucoup de temps, ça me coûte de l’argent de faire de la musique mais quand j’en fais c’est que ça me plait -si elle ne plait pas aux gens, ce n’est pas très grave- et je gagne une vraie liberté.
Mais il n’y a pas d’idéal d’un côté ou de l’autre !
Mais pour revenir à l’idée de regret, elle doit être encore plus forte quand tu vois l’attente fébrile des fans à l’annonce de la moindre actualité concernant The Old Dead Tree : ce doit être jouissif et frustrant à la fois ?
Ça me fait plaisir de constater que les gens sont encore là 15 ans après "The Perpetual Motion". Après, il ne faut pas tout baser là-dessus, il faut encore avoir des choses à dire dans ce style musical, il ne faut pas trahir ce qu’était le groupe, il ne faut pas faire l’album de trop…
L’EP n’était finalement qu’un travail de réarrangement -même si c’était un gros travail de réarrangement- parce que tout était déjà composé.
Le titre de cet EP “The End... Again” ne semble pas innocent, il semble aller aussi dans ce sens, que même si la fin a été annoncée, ce n’était pas une vraie fin, mais une nouvelle étape ?
Quand je choisis ce titre, ça veut dire que j’ai dû déjà mettre fin à ce groupe en 2008 et je remets fin à ce groupe en 2014. Et l’idée est qu’on va refermer la porte mais cette fois, on va le faire proprement, on va mettre les formes parce qu’en 2008, on devait faire un dernier concert à l’Elysée Montmartre qui n’a jamais pu voir le jour, malheureusement…
Pour répondre à la question sous-jacente de savoir s’il va y avoir une reformation du groupe : je ne dis plus jamais "Jamais !".
Si on m’avait dit, il y a 10 ans, qu’en 2019, je donnerais des interviews sur The Old Dead Tree, j’aurais ri…
Je ne donne pas de date mais à ce jour, ce n’est pas prévu…
L’amitié qui tient tous les membres de The Old Dead, c’est sa force… et sa faiblesse !
Tu parles de reformer le groupe sous sa formation originelle sauf qu’en voyant les photos du groupe, on te voit seul… on pourrait se dire que The Old Dead Tree pourrait se reformer avec toi comme seul membre original et de nouveaux musiciens ?
Oui mais ce serait trahir ce qu’est The Old Dead Tree ! C’est bien le problème : l’amitié qui tient tous les membres de The Old Dead, c’est sa force… et sa faiblesse ! Quand Vincent et Gilles (NdStruck : Vincent Danhier, basse et Gilles Moinet, guitare et désormais basse) me demandent de faire un break, je leur réponds que si on fait un break, j’arrête ! Et tu sais ce qu’ils m’ont répondu ? Que je devais les virer et prendre quelqu’un d’autre à leur place ! C’est complétement fou d’entendre ça et ça prouve l’amitié qu’il y a entre nous et que tu retrouves nulle part ailleurs. Finalement, ce projet leur tenait plus à cœur que leur propre rôle ! Et de mon côté, je n’avais pas cette capacité à rebâtir des relations de confiance et trouver ce lien qu’il soit amical ou artistique : je ne cherche pas de simples exécutants !
Et pour revenir à la photo promotionnelle, si je suis seul sur la photo, c’est encore une preuve des problèmes logistiques de The Old Dead Tree : les autres n’ont tout simplement pas pu venir ! Et pour moi, c’est une catastrophe !
La pochette est aussi étrange : un pied y écrase l’arbre mort dont les feuilles sont tombées : l’arbre est mort, mais il y a une lueur d'espoir, une aura lumineuse en fond (ou est-ce l’ombre d’un monstre), vers laquelle le personnage se dirige. Comme une nouvelle direction musicale, un nouvel espoir, est-ce le cas ?
Tu le vois ainsi (Rires) ? Non, ce n’est pas ça, nous ne sommes pas allés jusque-là… C’est Henri Lejeune qui a réalisé cette cover et c’est également lui qui travaille sur les trois premiers albums d’Arkan : j’aime beaucoup ce qu’il fait. Je lui ai envoyé le documentaire qui n’était pas complétement terminé, le disque et les paroles du disque… Je lui ai dit que c’était une histoire d’amitié, d’êtres humains et d’arrachement. Il en a sorti cette idée et moi ce que je vois ce n’est pas le pied qui écrase l’arbre au contraire, je vois le pied qui se détache, se déracine de l’arbre…
Dans ce documentaire, vous exprimez le regret de ne pas avoir connu plus de succès, notamment vous semblez amers vis-à-vis des ventes de vos disques, est-ce que c'est cela qui a contribué à cette usure dont tu parlais ?
Je pense que ça y a contribué indirectement. Les ventes de disques ont stagné mais je pense qu’on a joué de malchance sur nos distributeurs allemands et néerlandais qui ont très, très peu commandé l’album alors qu’en France, ça a continué à augmenter et les critiques étaient très bonnes. Je pense que ça a contribué indirectement financièrement puisque le fait que les ventes n’augmentent pas, ça signifie que les sous ne rentrent pas toujours dans le groupe. Or dès le départ, nous avions misé sur le fait qu’on mettait de l’argent sur le groupe et que si on nous proposait une date à Pétaouchnok en Allemagne devant un public qu’on pouvait convaincre avec un groupe qui faisait que le public correspondait : s’il fallait lâcher 500 euros pour payer notre bus nous-mêmes, notre staff technique… on le faisait ! C’est quelque chose qui a marché parce qu’on a conquis beaucoup de public comme ça mais sur le long terme, c’est infernal !
Je ne voulais pas devenir un groupe culte : je ne voulais pas devenir My Dying Bride même si j’adore ce
groupe, je voulais devenir Metallica !

Selon toi, d'où vient selon vous votre statut de groupe culte ?
Le groupe culte est un groupe qui a un succès critique mais un succès public qui n’est pas à la même hauteur…
Et nous sommes effectivement désormais un groupe culte. Je me souviens très bien avoir dit au patron de Season of Mist -au moment où on sort "The Water Fields" et que je comprends que nos distributions sur deux pays phares ne vont pas être assurées comme il faut- que je ne voulais pas devenir un groupe culte (Rires) : je ne voulais pas devenir My Dying Bride même si j’adore ce groupe, je voulais devenir Metallica !
Alors qu’on évoquait plus Opeth à vos débuts, cet EP s’approche de Pain of Salvation, notamment dans le chant très émouvant (‘Raise’), était-ce une évolution désirée ?
Pain of Salvation faisait partie de mes influences à ce moment de la composition. Les quatre premiers titres ont été composés en 2008 et devaient être sur le quatrième album et seulement le dernier titre en 1999.
Mais effectivement, et c’était une source de dissension, les quatre premiers titres de l’EP avaient pour volonté d’aller vers quelque chose de plus ouvert et d’un peu moins extrême et même dans l’approche du son. On a toujours fait nos albums avec Andy Classen qui est un producteur de death metal et qui fait des murs de guitares et de grosses batteries triggées…Et pour cet EP, je voulais une batterie qui sonne comme une vraie batterie, que les gens se rendent compte qu’une batterie ne sonne pas du tout comme ça. Et je ne voulais pas enregistrer les guitares milles fois pour avoir un son comme ça… Je voulais qu’il y ait de l’air ! Et c’est la raison pour laquelle cette production est très différente des productions différentes.
Dans le documentaire, tu es qualifié par tes compagnons et amis musiciens de tyran, est-ce que tu en as conscience ? En quoi c'était nécessaire d’avoir cette position ?
Est-ce que c’était nécessaire ? Je ne sais pas… J’avais le sentiment d’être parfois un peu dur mais pas à ce point. En l’occurrence, à la suite du DVD, Julien Metternisch m’a donné plein de rushes qui ne sont pas dans le DVD et je ne me suis pas aimé…
Il y a eu la claque qui a été fin de The Old Dead Tree que j’ai vécu comme un véritable échec personnel
Et concernant ce statut, est-ce que tu as dû changer en intégrant Arkan dans lequel tu es le nouvel élément et non la tête pensante comme dans The Old Dead Tree ?
Entre la fin de The Old Dead Tree en 2008 et mon entrée dans Arkan en 2016, huit ans se sont écoulés et surtout, il y a eu la claque qui a été fin de The Old Dead Tree que j’ai vécu comme un véritable échec personnel : c’est une partie de ma vie qu’on mettait à la poubelle. Et donc, tu remets beaucoup de choses en question et tu commences par te remettre en question.
Là où j’ai été le plus dur, c’était quand l’histoire me donnait raison c’est-à-dire que quand je forçais les décisions et que les décisions que j’avais prises étaient les bonnes contre les autres. Et quand ça t’arrive, cinq, six ou sept fois d’affilée, tu commences à penser que tu as le truc et que les autres ne l’ont pas et du coup, tu commences à ne plus écouter les autres, à faire moins attention à leurs sentiments… En revanche, quand ce que tu commences à mettre en œuvre ne marche pas, d’un coup, tu te demandes pourquoi ça ne marche plus alors que je n’avais pas changé et deux ans auparavant, tout marchait parfaitement et d’un coup, ça marchait de moins en moins… A ce moment, tu commences à réfléchir et te remettre en question.
Et en entrant dans Arkan, tu intègres un collectif où il y a un leader qui est bien pire que moi je ne l’étais : Foued (NdStruck : Foued Moukid) est un vrai patron ! Après Foued, je l’ai connu quand il entre lui-même dans The Old Dead Tree, il a très, très peu d’expérience. Il intègre un groupe où c’est lui qui est nouveau. Il a déjà un sale caractère mais il ne peut pas l’imposer. Tous les deux, on a une raison très particulière puisqu’aujourd’hui, on a inversé les rôles ! On se connaît suffisamment bien, on s’aime suffisamment pour faire la part des choses.
Mais je ne cherche pas à être leader tout le temps : ce n’est pas un problème pour moi !
Malgré tout, nous nous posions tous cette question quand on a su que tu intégrais Arkan…
Je pense que Foued a eu peur de ça. Dans Arkan, chaque musicien a un rapport à son propre rôle qui est assez désincarné : il y a une capacité d’abandon de ce que tu as créé qui est très spécial et qu’il n’y avait pas du tout dans The Old Dead Tree.
Bref, ce que je sais c’est que je n’ai aucun problème à être suiveur -ça ne l’était déjà pas du temps du The Old Dead Tree.
Mais tu ne peux pas dire que tu es suiveur chez Arkan ?
Si, quand même ! Je n’imprime pas la direction ni musicale, ni managériale du groupe…
Malgré tout, c’est bien toi qui es mis en avant sur les promos du groupe…
Ce sont des choix commerciaux que fait Foued et je lui laisse complétement la main. Mais dans Arkan, j’amène des lignes de chant, j’amène des idées et c’est Foued et Mus (NdStruck : Mus El Kamal) qui vont décider de ce qui va rester ou pas.
The Old Dead Tree a toujours été connu pour donner des émotions brutes, sincères.

Pour en revenir à l’EP de The Old Dead Tree, le son est chaud et intense - plus que sur votre album “The Water Fields” qui nous semblait assez froid - est-ce que c’était le but d’offrir un concentré de douleur et de chaleur et d’avoir le son que vous méritiez ?
Quand tu parles de chaud, il y avait clairement une volonté d’avoir un son organique et authentique. The Old Dead Tree a toujours été connu pour donner des émotions brutes, sincères.
On ne portait pas de masque, pas de maquillage, de costume, on n’a pas de pseudonyme… L’idée a toujours été d’être authentique ! Et donc, il fallait que le son soit également authentique. Les basses/ batteries qui est enregistrées sur cet EP sont des prises live : je voulais avoir un studio suffisamment grand où le batteur et le bassiste pouvaient se voir jouer ensemble, ce que ne font pas forcément les groupes de metal. C’était un choix !
L’inverse de ton expérience au sein de The Melted Space finalement…
Oui, mais c’est extrêmement formaté. Même si Pierre (NdStruck : Pierre Le Pape) n’a pas un vécu de groupe énorme, il a ce don de pouvoir prendre des gars pendant trois jours ensemble et donner l’impression qu’ils jouent ensemble depuis deux ans.
Il y a une vraie mélancolie et une petite tristesse dans vos chansons, est-ce que votre musique est irrémédiablement marquée par la perte de votre ami batteur ? Est-ce que vous auriez eu cette puissance émotionnelle sans cette perte ?
La musique était déjà triste avant la perte de notre batteur. Sur "The Nameless Disease", il y a deux titres ‘It's The Same For Everyone’ et ‘Won't Follow Him’ qui étaient déjà sur notre première démo enregistrée avec notre batteur.
C’est sûr que sur le premier album, c’est évident que ça a joué : tous les textes en parlent… Sur la musique, je ne pense pas que ça a eu une influence directe. Ça a eu une influence dans le fait que Fred (NdStruck : Frédéric Guillemot) avait un jeu de batterie et des influences extrêmement progressives -mais le progressif des années 1960-1970 : je te parle de Genesis, Peter Gabriel, Pink Floyd…- et il a été remplacé par un batteur qui venait de la scène metal extrême. Et l’apport de Franck a été un vrai tournant (NdStruck : Franck Métayer) en termes de technicité, de capacité de rapidité de double grosse caisse nous a ouvert des voies… Nous aurions pu totalement bifurquer sans finalement le faire…
Quels sont les thèmes abordés dans vos chansons en général ? Est-ce que vingt ans après, vos thématiques -notamment le titre composé en 1999- sont encore d’actualité ?
Le titre a été composé en 1999 mais j’ai écrit les paroles en 2014. Tout a été écrit en 2014 donc oui, globalement, elles sont toujours d’actualité. Pour moi, celles qui sont les plus marquantes sont celles de ‘The End… Again’ justement. Ce fut très douloureux de les écrire mais ce sont peut-être les meilleures paroles que j’ai écrites pour The Old Dead Tree. Elles sont vraiment conclusives et retracent tout ce que nous avons vécu avant de refermer la porte.
Est-ce que tu es conscient d’avoir créé quelque chose d’unique en France et d’avoir parcouru un chemin musical que personne n’avait parcouru ? Quelle est ton analyse, ton ressenti sur ce parcours ?
D’un point de vue artistique, je suis très fier de ce que nous avons fait. Après, on a tout fait pour rester fier de ça. Tous les morceaux sont travaillés depuis le premier coup de cymbale jusqu’à la dernière ligne de guitare. Tout a été réfléchi, sur-réfléchi, écrit, corrigé… ce qui fait que même si je referais certaines aujourd’hui, à l’époque, on travaillait comme des porcs, on ne pouvait pas faire mieux, ce n’était pas possible… Donc, il n’y a pas de regret à avoir !
Pour ce qui est de la place sur la scène metal et le côté un petit peu unique de The Old Dead Tree, c’est une grande fierté et ça a été aussi une grande épine dans le pied parce que le jour où on te dit de monter une tournée avec un autre groupe, et bien, tu ne sais pas avec quel groupe tourner (Rires) ! On nous a proposé Dagoba, on a tourné avec Dagoba : ce sont des mecs super cools mais bon voilà, on ne joue pas la même musique. Finalement, il n’y avait personne avec qui nous pouvions coller parce que notre musique est trop spéciale.
Même aujourd’hui ?
On me parle beaucoup d’Alcest. Je n’ai pas encore posé mes oreilles sur Alcest mais oui, on m’en parle beaucoup…
Qu’est-ce qui est le plus important entre la mélodie, l’intensité et les émotions dans votre musique, ou est-ce que tout est lié, et rien ne va sans l’autre ?
Si tu enlèves un élément, tu déséquilibres toute la structure. Si tu ne fais que du triste, tout le temps, c’est ennuyant… Si tu fais du puissant, tout le temps, -j’aime bien l’extrême mais manger un concert de 2 heures de death metal, ça n’est pas mon kiff…
Justement The Old Dead Tree me ressemblait, j’aime tout, je suis un gros fan de ratatouille. On a donc fait un plat dans lequel nous mettions plein de choses, où nous allions passer d’une chose à l’autre… ce qui fait que l’auditeur ne va pas s’embêter !
Est-ce que vous êtes conscients de laisser les fans sur leur faim avec seulement cinq titres ?
Evidemment !

On se répète mais le ‘Again’ derrière ‘The End…’ à défaut d’une suite, restent-ils d’autres titres non finalisés ?
Non, non… Soit les autres titres ont été recalés parce que pas suffisamment bons pour être exploités jusqu’au bout.
Donc non, il n’y a plus rien dans les valises !
Tu refermes donc définitivement la porte de The Old Dead Tree avec cet EP.
Je ne dis jamais "Jamais" ! Parce que je me serais imaginé ici il y a 10 ans mais ce n’est absolument pas d’actualité aujourd’hui !
Ça dépendrait de quoi finalement ?
Ça dépendra des autres si on arrive à supprimer nos familles : il faudrait qu’il y ait une grosse épidémie de peste qui supprime nos familles, que l’un d’entre nous gagne au loto, qu’on arrête de travailler à plein temps et qu’on redéménage tous à Paris… (Rires) !
Mais ne pourrait-on pas imaginer The Old Dead Tree se reformer pour uniquement enregistrer seulement un album ?
Oui, mais je ferais tout et ce ne serait plus The Old Dead Tree !
Un groupe, c’est une dynamique. Dans le cas de The Old Dead Tree, quand j’ai Nico (NdStruck : Nicolas Chevrollier) au téléphone, 10 minutes après, on reforme The Old Dead Tree, 20 minutes après, on est reparti à Paris et il s’en rappellera quand je l’aurai au téléphone la fois d’après… J’exagère parce que je sais qu’il va quand même travailler un peu les morceaux parce qu’on va donner un concert de deux heures le 11 avril à Paris au Petit Bain.
On a parlé de refaire une tournée comme celle de 2013 mais actuellement, c’est compliqué : on n’arrivera pas à le faire mais on va essayer même si ce n’est pas gagné…
Donc si je te comprends bien, on va se revoir… mais pour la promo du prochain Arkan…
(Rires) Avec plaisir, d’autant qu’il est enregistré : il sonne super bien !
Sachant que pour celui-ci tu as pu mettre ta patte contrairement au précédent ?
C’est quand même spécial, je fournis beaucoup d’idées et peu sont gardées.
C’est frustrant ?
Oui, bien sûr !
Et que deviennent ces idées ?
En l’occurrence, ce sont vraiment des idées pour Arkan qui ne colleraient pas forcément ailleurs.
Et puis à côté de ça, j’ai également un autre projet pop rock français qui n’a rien à voir qui s’appelle Nuit Carmin et nous devrions sortir un EP l’année prochaine : c’est aussi une autre manière de faire de la musique !
Une année 2020 à l’actualité surchargée pour toi donc ?
Clairement !
Merci
Merci à toi !
Merci à Thibautk pour sa contribution....
Plus d'informations sur https://theolddeadtree.bandcamp.com
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