Dans le
monde du « Classic Rock », Greta Van Fleet fait figure d’épouvantail
en passant, en moins de dix huit mois, de groupe anonyme à tête d’affiche. Tout
a commencé en avril 2017 avec la sortie de leur premier EP contenant les quatre
perles que sont 'Highway Tune', 'Safari Song', 'Black Smoke Rising' et le déjà
iconique 'Flower Power'. Leur premier album, "Anthem of The Peaceful Army" sorti en
octobre 2018, a enfoncé le clou et les a propulsés en haut de l’affiche aux USA
comme en Europe.
Bien évidemment, ce succès subit a engendré beaucoup de
jalousies. Les mauvaises langues ont vite fait de comparer les frères Kiszka
(Josh, Sam et Jack), et leur batteur Danny Wagner, comme de pâles imitateurs de
Led Zeppelin (belle référence quand même).
Il faut dire, que leurs deux
derniers passages en France (Download 2018 et Elysée Montmartre) avaient
laissé leurs fans sur leur faim. Au Download la prestation avait été gâchée par
des problèmes techniques et à l’Elysée Montmartre le set avait à peine dépassé
une heure vingt, rappel compris. Le groupe a donc beaucoup de chose à se faire
pardonner et surtout à prouver que tous les espoirs placés en eux sont mérités.
Initialement programmé le 3 mars, le concert sold-out, ainsi que toute la
tournée Européenne, avaient été annulés quelques semaines avant la date prévue.
Ce soir donc, c’est un examen de passage que va subir Greta Van Fleet dans un
Zénith bondé et bien évidemment prêt à s’enflammer pour les kids du Michigan.
YOLA
Yola,
chanteuse black britannique, ouvre la soirée.

Elle vient de sortir un nouvel
album revigorant de country soul aux accents bluesy. ("Walk Through Fire")
Sa
prestation est enjouée et très agréable.

L’auditoire l’adopte sans problème
d’autant mieux qu’elle fait l’effort de parler en français entre chaque
chanson.
Elle est entourée d’un groupe efficace et au service de
sa voix, et les quarante cinq minutes du set ne sont que pur bonheur.

Grosses
salves d’applaudissements après chaque morceau et succès mérité pour cette
prestation bien ficelée. Quel bonheur d’avoir une première partie intéressante
et talentueuse, ça nous change des groupes ou artistes insipides, sans intérêt
voire médiocres, qui sont hélas légion dorénavant lors des premières parties.

GRETA VAN FLEET
Cette
agréable mise en bouche terminée, quand Greta Van Fleet s’empare de la scène,
il n’y a plus un espace de libre dans la fosse du Zénith.

Le public cherche à
être au plus près de leurs nouveaux chouchous. Josh et ses frangins arrivent et,
avant de passer aux choses sérieuses, lancent des roses dans la foule.
Démarrage bizarre avec une longue et déconcertante intro de 'The Cold Wind'.
Ce
flottement s’accentue lorsque, après la deuxième chanson ('Safari Song'), Danny
Wagner se lance dans un solo de batterie.

Heureusement tout rentre dans l’ordre
quand ils enchainent par 'Black Smoke Rising' puis le magnifique 'Flower Power'.
Un
problème de son guitare (pendant près de 3 minutes) vient entacher ce morceau
mais est géré de main de maitre par Josh, qui dompte le public en le faisant
taper des mains, et Sam, qui abandonne ses claviers pour assurer des lignes de
basse groovy le temps que Jake solutionne ses problèmes techniques.


Les frère
Kiszka montrent qu’ils ont mûri et savent gérer les impondérables du live.
Le
reste du set, constitué des morceaux de leur album (excepté 'The New Day' et
'Mountain of The Sun') et d’un cover ('The Music is You' de John Denver), devient
plus intense, compact et parfois hypnotique. Tout est parfait si ce n’est
quelques longueurs ne viennent hacher le set et calmer les ardeurs du public.


Il faut attendre le dernier tiers du concert pour qu’enfin le public se
déchaine et fasse un triomphe à Greta Van Fleet.
Une heure quarante après s’être éteintes, les lumières se rallument sur
des visages de fans radieux et la bouche pleine de compliments envers les stars
du soir.

Il faut
reconnaitre que les Greta Van Fleet progressent à pas de géant et qu’ils savent
dorénavant occuper une grande scène, ce
qui met Josh (chant.) plus en avant que précédemment.

Autant il était apparu
timide et sur la réserve lors des précédents concerts, autant cette fois-ci son
jeu de scène était fluide et assuré.

Il reste maintenant à Greta Van Fleet à confirmer tous ces progrès et espoirs placés en eux, en sortant un prochain
album de haute facture qui confirmera qu’on a enfin trouvé une nouvelle valeur
du Rock.
Rendez-vous à très bientôt donc !
Christophe MENG - Rock'N'Raw - Reproduction interdite © Tous droits réservés.
Les photos en HD sont également visibles sur Facebook
Plus d'informations sur http://gretavanfleet.com/