MW / Accueil / Articles / COMPTE-RENDUS DE CONCERT - Mass Deathtruction Festival - Wavre (La Sucrerie) - 07 Décembre 2019
TITRE:

Mass Deathtruction Festival - Wavre (La Sucrerie) - 07 Décembre 2019


TYPE:
COMPTE-RENDUS DE CONCERT
GENRE:

BLACK METAL



Pour son grand retour après quatre ans d'absence, le Mass Deathtruction a mis les petits plats dans les grands avec une affiche gargantuesque célébrant l'extrême dans tout ses états.
NOISE - 07.01.2020 -
35 photo(s) - (0) commentaire(s)

Il aura fallu être patient pour retrouver le Mass Deathtruction, quatre ans se sont effet écoulés depuis la huitième édition. Dans une époque où les festivals sont nombreux, plus grand monde ne croyait à une résurrection du festival, véritable fierté de la Belgique francophone. Mais les miracles existent, et en week-end de St Nicolas le festival fête un retour très attendu. Pedro et ses équipes sont toujours aux manettes. Seul le lieu a changé, la ferme du Biereau de Louvain La Neuve laissant la place à celle de La Sucrerie à Wavre non loin de là. Toute neuve, la salle a été inaugurée tout récemment, elle impressionne avec son hall immense et sa hauteur vertigineuse. Immense elle représente aussi un sacré pari pour les organisateurs car la remplir ne semble pas facile malgré la qualité de l’affiche. Celle-ci est en effet encore gargantuesque avec 12 groupes programmés et notamment deux rajoutés peu avant l’évènement.

Il est très tôt quand l’heure de rejoindre la salle sonne : il n’est pas encore 11 heures quand les premiers passionnés arrivent sur place. Il faut d’emblée souligner le côté pratique de la salle disposant d’un immense parking. Les portes ouvrent peu de temps avant le début des hostilités et au vu du côté marathon de la journée il est important de ne pas perdre de temps. Il y a juste le temps de remarquer que la salle est d’une parfaite fonctionnalité avec divers halls qui permettent de se poser, un grand espace de merchandising et des commodités soignées. La salle principale est immense avec un côté un peu froid mais avec tout ce qu’il faut comme confort technique pour donner aux groupes les meilleures conditions possibles.

Il y a encore peu de monde quand Demenzia Mortis déboule sur scène mais les fans sont au rendez-vous pour accueillir comme il se doit la formation wallonne. Celle-ci a vu le jour en 2014 et a déjà pas mal écumé les scènes locales au point de se tailler une jolie réputation avec un death black percutant. Les retrouver à l’affiche de ce festival est une belle reconnaissance et le groupe va profiter de l’opportunité avec gourmandise et énergie. Il n’a que 30 minutes et va parfaitement les utiliser en fonçant dans le tas. Il y a la force d’un Belphegor couplé à la puissance occulte du Behemoth des débuts avec un côté percutant. Les hurlements de damné de Naberus le font bien et on apprécie un côté crade et cru sympathique qui démonte tout. Il y a une belle force incantatoire dans les titres. Musicalement l’ensemble est en place et ravit le public qui malgré l’heure très matinale est à fond dedans, motivé par un Naberus qui sait remuer son monde avec charisme. En fin de concert le groupe nous propose un nouveau titre, ‘Execution Of Pain’, qui sortira début 2020. Il est une belle tarte qui augure du meilleur pour la suite avec le même côté maléfique malsain et un chant puissant à la fois glacial et brulant. Demenzia Mortis a lancé la journée de belle manière, il a montré qu’il était un grand espoir et on attend à présent son album avec curiosité et gourmandise.

Il y a à peine le temps de se remettre de ses émotions et le programme repart. Exuviated vient de Marche En Famenne et connait le festival pour y avoir déjà joué à deux reprises. Lui aussi écume les scènes depuis ses débuts il y a dix ans et ses fans sont au rendez-vous dans une salle qui commence à se remplir. Il pratique un death à l’ancienne avec un côté obscur et vient de sortir récemment un EP, 'Déliquescence’. Chacun attend la leçon de la part d’un groupe qui sait faire parler la poudre mais qui sait aussi calmer le jeu de manière intelligente. Il a un temps de jeu court et lui aussi fonce avec un début en forme de coup de poing. On retrouve un bon vieux gros death avec le chant guttural qui va bien et un bon break sombre avant que la tempête ne revienne balayer tout sur son passage. L’alternance des ambiances est parfaite et la claque superbe. Avec ‘Morpheus Orphan’ le groupe enfonce le clou avec classe. Le titre déboite sec avec le chant caverneux furieux et une parfaite maitrise. On y apprécie de bons riffs mélodiques et un solo rageur efficace. Le public apprécie et répond bien malgré l’heure très matinale. L’ambiance est excellente et va encore grimper d’un cran avec un extrait du dernier EP, ‘Abime’. Lourd et écrasant le titre ne fait pas de quartier et assomme son monde. Le final avec ‘Errance’ est une grosse claque. Plus long le titre joue avec les ambiances de manière splendide avec un long break sombre et mélancolique et une incroyable force de frappe typique d’un death racé. Pour ce dernier concert avec Renaud à la guitare Exuviated a été parfait. Le public lui fait un joli triomphe et on sent le groupe satisfait de l’accueil. Il a montré qu’il était un client sérieux et qu’il faudrait compter avec lui dans les années qui viennent.



Il est à peine 13h et la digestion va se faire de manière rapide avec  Sublime Cadaveric Decomposition. La formation parisienne propose un grind pur et dur et aime faire mal avec un côté engagé propre au genre et porté par un trio de choc. La première partie va être une belle démonstration de force sans pitié ni temps mort. Le public encaisse sans broncher et apprécie la leçon. On retrouve le meilleur du genre avec une force de frappe remarquable. Aux futs Dagulard impressionne avec une puissance phénoménale. Ses compères ne sont pas en reste et tissent cet ensemble avec une précision chirurgicale digne des vieux Carcass et de Cannibal Corpse. Le côté guttural de la voix de Seb est remarquable de force et tout cela entraine dans un tourbillon d’une rare intensité. Après ce début en fanfare le groupe propose un bel enchainement de titres avec un côté plus classique mais avec la même puissance. ‘Schackles Of Terrorism’, ‘Exploitative Practices’ ou ‘Apostate Angels’ et ‘The Day They Dissect Me’ ne font pas semblant de faire mal. La violence dégagée est jouissive et on sent le groupe heureux de tabasser son monde. Il y a là-dedans du Napalm Death et on ne peut qu’apprécier la parfaite maitrise technique des musiciens prouvant que le grind est loin de n’être que du bruit. Le final avec ‘Raping Angels In Hell’ est excellent. Après un début sombre le titre monte en puissance et colle la raclée de belle manière. Sublime Cadaveric Decomposition a proposé une belle curée en forme de démonstration de force implacable. Dans une affiche avec nombre de formations occultes il a su parfaitement tirer son épingle du jeu.



La tempête a été forte et ce n’est qu’un début. Le public remplit désormais la salle très correctement. L’occultisme va revenir en force avec Au Champ des Morts. Partout où ils passent, les Limougeauds font forte impression en glaçant le sang de leur auditoire. On se souvient de la claque reçue au Theatrum Denonium de Denain. En matière de black metal teinté de post, la formation fait sensation et ne cesse de gagner en notoriété. Le décor est sobre avec des croix sur des étendards. Le groupe joue aussi sur la sobriété niveau look et débarque dans la pénombre avec une ambiance recueillie assez glaciale. Au vu de son temps de jeu limité il ne va jouer que quatre titres mais cela sera suffisant pour rentrer dans cet univers à part. Le début sur ‘Nos Décombres’ est remarquable d’intensité. Il y a une mélancolie, une tristesse à fleur de peau, le chant torturé de Stéphane qui dans notre langue fait passer des émotions fortes. La misanthropie et le côté désespéré  du titre prennent aux tripes. La montée en puissance fait son effet avec un superbe riff et un chant clair d’une belle profondeur d’âme. Derrière ‘Sanglot’ va marquer plus fortement. Sur plus de 10 minutes il entraine dans les tréfonds de l’âme humaine avec une rare force incantatoire et un chant déclamé d’une belle pureté. Et quand la puissance parle la salle tremble avec une force black d’une rare intensité. Mixant les ambiances, le titre impressionne un public attentif. ‘Après le Carnage’  enchaine et ne fait pas baisser l’intensité et la solennité du moment. Il y a l’équilibre entre puissance brute et mélancolie avec des parties de chant remarquables. Stéphane excelle pour un chant en forme de complainte et le duo formé avec sa complice féminine est d’une rare force. Le final approche et ‘Dans la Joie’ est annoncé avec un cri de déchirement. Ce titre très percutant est une baffe d’une rare force. Au Champ des Morts a confirmé toute sa force et sa qualité artistique. Il a fasciné son monde en le transportant loin et montré qu’il était un nom qui comptait au sein de la scène black.



Avec Aktarum le ton va changer radicalement. Le groupe s’est rajouté récemment sur l’affiche pour le plus grand plaisir de ses fans. Il joue à domicile et spécialement pour le concert un groupe de jeunes gens issu du centre où travaille le chanteur est venu l’acclamer avec des banderoles et une bonne humeur communicative. Aktarum joue un folk metal teinté de pagan avec une grande passion pour les trolls. Le décor est dans les tons folk et chacun est prêt pour la fête. L’intro cinématographique est iumpeccable et l’ambiance monte d’un cran avec un accueil chaleureux. Puis le concert débute avec une sacrée patate avec ‘Troll Feast’. On y retrouve le ton puissant d’un Finntroll avec un growl costaud et un sacré rythme. L’ensemble est efficace et porté par des mélodies entraînantes avec des chœurs et un côté pagan. ‘Trolls In The Fog’ se fait toute aussi festif. Il y a une facette épique accrocheuse et une puissance de frappe remarquable pas loin du black metal. La fosse est en feu et pas mal de pogos se déclenchent dans une belle ambiance avec quelques slams. ‘Troll Party’ est très réjouissant avec le clavier mis en avant. Le résultat dansant chauffe le public enchanté de ces mélodies folks imparables. ‘Troll Conqueror’ est d’une sacrée efficacité, le growl en impose toujours et le rythme est toujours aussi intense. Le concert se déroule dans une ambiance sympathique comme en témoigne la photo prise en fin de titre. Toute la suite du concert sera de la même qualité avec ce parfait mélange entre facette pagan sombre et côté festif. Que ça soit avec ‘Rock’n Troll’ bien speed ou l’épique ‘Troll’s Legacy’ l’impact et parfait et la fête totale - le petit jeu de hurlement troll emporte un succès certain auprès d’un public ravi. ‘Black Eyed Troll’ et ‘Troll Flag’ achèvent le concert avec la même folle énergie et une puissance toujours impressionnante. Aktarum n’invente rien de neuf mais il maitrise la poudre folk metal avec classe et il a su la faire parler avec énergie. Le groupe est sympathique et sait mettre le feu : on lui souhaite d’aller loin avec ces belles aventures racontées en musique.



Rajouté également en dernière minute Hamferd devait bien jouer en ce 7 décembre mais du côté de Gand avec Borknagar. Suite à l’annulation de la date, Pedro et le festival ont eu l’excellente idée d’inviter la formation à se joindre à l’affiche. Excellente, car le groupe originaire des Iles Féroé s’est taillé une jolie réputation depuis sa victoire en 2012 à la Wacken Metal Battle. Il œuvre dans un doom teinté de death et dans sa langue natale nous narre les histoires et légendes de son ile natale. L’atmosphère est recueillie, chacun attend avec attention un groupe connu pour des prestations scéniques intenses. Un sample glacé lance les hostilités puis les membres du groupe arrivent doucement en costumes pour un effet qui en impose pas mal avec une certaine solennité. Tout débute avec ‘Vrain’ qui va directement nous entraîner en terre nordique. Jon Aldara s’avance vers son micro et hurle comme un damné. Il fait impression puis scotche son monde en chant clair avec une voix pure et profonde porté par une musique nous trainant dans les ténèbres. Il se dégage de ce long morceau une rare force d’âme, Jon dégage une aura certaine et varie les tons avec classe et vit ce qu’il chante à fond. Il y a du Paradise Lost pour le côté émotionnel mais avec une lourdeur quasi étouffante en supplément. ‘Stygd’ enchaine et ne laisser personne souffler. Le titre assomme son monde puis Jon frappe fort avec un growl d’une rare noirceur. Puis son chant clair touche à l’âme avec une grande force mélancolique. Cette force se retrouve sur le début de ‘Hon Syndrast’. Le titre évoque par sa puissance l’univers de My Dying Bride avec de nouveau ce chant pur aux airs d’opéra qui donne une profondeur énorme de classe. A côté le clavier se fait entendre et glace le sang, plongeant au cœur des abîmes. Avec ‘Evst’ et ‘Odn’ le concert va s’achever de belle manière. La salle est toujours aussi attentive, comme hypnotisée par le charisme glacial des musiciens. On y retrouve un doom funèbre avec alternance entre chant grave profond et chant clair avec une lourdeur écrasante. Hamferd a donné une prestation envoûtante qui en fasciné plus d’un. Le groupe confirme un fort potentiel et semble promis à un avenir radieux s’il continue sur cette lancée.



Nous sommes à la moitié du programme et il y a déjà eu pas mal de grands frissons. La salle est désormais bien pleine - même si on aurait pu espérer la voir se remplir bien plus. La deuxième partie commence avec Azarath. Le groupe polonais affiche 20 ans de carrière au service d’un death teinté de black, bien dans l’idée de ce qui se propose dans son pays avec Hate et Behemoth, la pointe blasphématoire antichrétienne inclse. Inferno et ses hommes sont attendus et prêts à donner la leçon. D’entrée avec ‘Christcum’ les amateurs sont servis. Il y a de la brutalité, un gros rythme et la voix hurlée typique glaciale. Tout cela déboite sec avec un côté poilu. La suite avec ‘Annihilation’ est aussi énergique.Le groupe ne fait pas de quartier et prend son auditoire à la gorge. Il y a aussi une force épique dans l’esprit d’un death à la polonaise. La punition continue avec ‘Baptized In Sperm’ et ‘Holy Procession’. Délicieusement vicieux, ces titres dépouillent avec des riffs et soli bien sentis parfaitement maitrisés. Le groupe n’est pas là pour s’amuser et ne fait pas dans la dentelle. Avant ‘Whip The Whore’ une petite intro calme permet de souffler puis la curée reprend de plus belle pour le plus grand plaisir des fans qui se remuent bien. La suite va s’inscrire dans la même veine brutale. Il y a peu de variations mais cela fonctionne diablement bien et ‘The Slam God’, ‘ The Gates Of Understranding’ ou ‘Sacrifice Of Blood’ donnent bien avec la même puissance de frappe et toujours ce côté evil présent. La férocité dégagée est impressionnante et le final avec ‘For Satan My Blood’ a des airs d’apothéose en forme de cri de guerre à la gloire des forces occultes. Azarath n’a pas la même aura qu’un Behemoth mais il est un sacré gros client. Il a proposé un fort solide concert avec une maitrise et un professionnalisme remarquables.



L’après-midi est bien engagée, la fatigue se fait un peu ressentir mais personne n’a envie de se poser car il reste de sacrés gros clients. Et ce n’est pas avec Severe Torture qu’il sera possible de faire une pause. La formation néerlandaise évolue depuis 1997 dans un death metal pur et dur dans la lignée de Suffocation ou Cannibal Corpse. Le public répond présent et attend une raclée mémorable à la hauteur de la réputation du groupe.  Tout débute par un simple ‘Let’s Play Some Death Métal’ gueulé par Dennis et derrière c’est la grosse tarte. ‘Endless Strain Of Cadavers’ est d’une rare intensité, solidement ancré dans un death ultra brutal.  Le chant de Dennis est impressionnant avec un côté caverneux digne de Glen Benton. Le rythme très rapide impressionne avec une parfaite maitrise musicale. ‘Dismal Perception’ enfonce le clou et en forme de bourrasque qui emporte tout sur son passage. Issu du premier album, ‘Baptized In Virginal Liquid’ est un court moment qui démonte sérieusement. Le curseur de violence est au maximum avec une batterie en fusion et un chant d’écorché vif. Le public apprécie la raclée et se bouge de belle manière. ‘Bury Hatchet’ fait le même effet bœuf avec un côté old school délicieux et un solo rapide qui colle au mur. Avec ‘Grave Condition’ le groupe frappe fort avec une partie instrumentale énorme avec une technique en béton. Le groupe montre une grande classe et prend plaisir à tabasser son audience. La deuxième partie du concert va être aussi féroce. ‘Unholy Misconception’ puis ‘Impelled To Kill’ sont deux missiles bruts de décoffrages qui assomment les derniers résistants dans une salle bouillante. Avec ‘Sawn Off’ le groupe dégaine un extrait de son deuxième album qui cartonne avec ce même côté ultra brutal dans un esprit à l’ancienne. Court et nerveux ‘Carnivorous Force’ est une pure claque death avec un chant guttural bien gras et une sacrée férocité. Le concert approche de son final et le trio restant va laisser des traces. ‘Feeding On Cadavers’ est porté par un riff énorme avec une batterie en fusion et un côté implacable. ‘Feces For Jesus’ repart vers le premier album et fait son effet avec un côté primitif très agréable. ‘End Of Christ’ achève le concert de belle manière avec un côté anti religieux prononcé et une rapidité d’exécution qui laisse pantois. Avec cette prestation,   Severe Torture a montré qu’il méritait amplement son nom et a proposé une solide prestation qui a laissé plus d’un fan en nage.



Prévu également à Gand avec Hamferd, Borknagar a lui aussi été ajouté en dernière minute. Et on ne peut que saluer cette initiative : la formation norvégienne possède une aura particulière avec son black folk metal. Récemment auteur d’un énorme ‘True North’ elle est une référence absolue et elle est très attendue. Il manque certes Vintersorg parti du groupe cette année, mais on fait confiance à Vortex et ses hommes pour nous entrainer dans les contrées nordiques glacées. Le public est massé aux barrières et d’entrée l’intro donne le ton. Le voyage est enclenché et tout le monde embarque vers le nord. C’est ‘Frostrite’ qui ouvre le bal avec un gros rythme. Le chant de Vortex scotche déjà et à côté on savoure un parfait pagan black. Le clavier se fait une belle place et magnifie le titre, tandis qu’à côté de son chant clair Vortex se charge du growl avec une belle férocité. Une majesté s’exprime et cela va être encore plus fort avec ‘Universal’. Il y a la même puissance avec le chant pur et profond et toute la puissance de cette musique qui mixe prog, folk et black avec majesté. Le public est charmé, avec le petit nouveau ‘Up North’ le concert continue de belle manière. Épique et plein d’emphase il est une claque en forme de voyage porté par le chant de Vortex et une partie instrumentale de haute volée. Avec ‘Oceans Rise’ le groupe repart dans le passé et le troisième album. Plus typé black, le titre fait mal sur son début avec énergie et un chant hurlé méchant. Puis au détour d’un break avec le chant clair, le clavier et un côté progressif épique, il scotche au mur.

L’accueil est énorme, l’ambiance très bonne et la suite va confirmer ce début énorme. Issu de l’avant dernier album, ‘The Rhymes Of The Moutain’ déménage avec toujours une alternance parfaite entre chant clair et black et une force épique venue du nord qui donne à ce black metal une rare majesté. Borknagar va enfoncer le clou avec l’enchainement de ‘Ad Nocturn’ et ‘Embers’. Le premier nous fait nager dans un univers épique avec une puissance de feu énorme et des mélodies en or en se concluant sur le deuxième, court instrumental pagan planant. Avec ‘The Fire That Burns’ le groupe revient vers le nouvel album . Il fait fort avec une alternance efficace entre force brute et mélodie à fleur de peau porté par un chant clair envoûtant. Le concert approche de sa fin et celle-ci va être mémorable. On retrouve deux extraits de "Quintessence" avec ‘Colossus’ et ‘Ruins Of The Future’, qui donnent le frisson et font voyager avec la même alternance d’ambiances et une face black bien marquée qui ne fait pas de concession. Le concert s’achève avec l’excellent ‘Winter Thrice’. Le chant clair s’y fait une belle place avec un excellent côté pagan et met dans le mille sur un public attentif. Borknagar a bien fait de se rajouter sur cette affiche. Il a donné un concert d’une grande classe et a confirmé qu’il était bien un formidable conteur capable de faire passer bien des émotions.



Il reste trois gros morceaux pour finir une journée gargantuesque. Le premier est très attendu et la fosse affiche complet. Il faut dire Mgla possède une aura certaine avec un côté sombre et mystérieux au service d’un black nihiliste et misanthropique. Le groupe polonais se fait plus fréquent en live ces derniers temps mais garde une sacrée part de secret. Les musiciens sont cagoulés et à l’image du nom du groupe ( "Brouillard" en français), ils se font fort discrets et aiment ce côté obscur. Récemment sorti, "Age Of Excuse" a percuté avec un côté glacial et chacun attend avec attention et un quasi recueillement le début d’un concert aux allures de messe noire. Les musiciens en imposent et d’entrée l’enchainement de deux pistes de "Exercises In Futility", la I et la IV met tout le monde K.O.  L’ambiance est glaciale, le chant de M semble droit sorti des ténèbres et à ses côtés se tisse un ensemble black hargneux qui prend à la gorge, faisant ressentir une énorme force avec une sensation maléfique palpable. Cette baston fait son effet sur un public sous le charme et ce n’est que le début de ce qui ressemble à une leçon. Extrait de l’EP de 2006 "Mdłości" II dégage la même force et tabasse son monde bien. La première partie s’achève avec un dernier extrait d’Exercises, le II. Il est  impressionnant de haine dans un pur esprit black teinté de force épique. La brutalité se ressent au plus profond et on ne peut qu’admirer la technique de ces musiciens concentrés sur leur art. La deuxième partie met le nouvel album à l’honneur avec ses parties II et III. Sombres et brutales elles entrainent le public dans un tourbillon d’une noirceur totale. Les musiciens ne communiquent pas et cela ajoute à ce côté hors du temps. La partie VII de "Whit Hearts Toward None" glace tout autant le sang avec une puissance de feu énorme et un fort côté misanthropique porté par la voix d’outre tombe de M. il reste deux titres pour achever la cérémonie. Les parties VI et V de '’Exercises In Futility' sont parfaites pour cet exercice. La première avec son début plus calme à fleur de peau puis avec sa montée en puissance s'impose avec la même noire intensité. La deuxième impressionne avec sa partie musicale intense teinté de post et un chant toujours aussi hargneux. Mgla a donné une leçon de black d’une grande classe. Le groupe confirme qu’il est désormais un nom qui compte dans le genre.



La première tête d’affiche c’est Moonsorrow. Le patron du pagan black est attendu. Les Finlandais sont de parfaits distillateurs d’émotions en forme de plongeon au cœur du grand nord avec une âme forte et une spiritualité à fleur de peau. La salle est bien remplie et encore une fois on ressent ce côté calme comme recueilli. Chacun attend un voyage très loin hors du temps et des tracas du quotidien. Le décor aux couleurs du dernier album en impose et plonge d’entrée dans le voyage. L’introduction lugubre est parfaite pour poser l’ambiance, le public attend et ne semble guère souffrir de la fatigue après un si long marathon musical. Puis avec ‘Tähdetön’ le concert se lance de la meilleure des manières. Ce long titre emporte l'auditoire avec une âme forte, un côté triste et mélancolique à fleur de peau mais aussi avec une puissance de feu énorme et un chant venu droit des ténèbres. Le groupe est en forme et l’accueil est chaleureux, la suite du titre est un fabuleux tunnel émotionnel. Le chant clair donne le frisson et à côté clavier et chœurs s’imbriquent parfaitement. La force pagan qui se dégage est remarquable, nous donnant l’impression d’assister à une fête ancienne.  Le plongeon est total et va être encore plus fort avec ‘Jumalten Aika’. Lancée par des samples et les chœurs, le titre est une claque taillé dans le meilleur du pagan black. Tout cela fait bien remuer la tête et avec un break mélodique qui donne le frisson : le groupe confirme qu’il sait jouer avec les émotions. La relance du titre avec une pure violence brute impressionne de même que le chant clair.

Après ce début formidable Ville prend la parole pour un petit speech sympa avec notamment un ‘We Are Moonsorrow et we play rock’n’roll" bien fun. Puis avec ‘Suden Tunti’ le concert reprend de plus belle. Le titre possède un côté entraînant et accrocheur avec toujours une grande force épique. Avec ‘Jumalten Kaupunki ‘ enchainé à ‘Tuhatvuotinen Perintö’ le groupe emmène encore plus loin ses auditeurs. D’un sample introductif splendide à une force pleine d’emphase le titre est un autre tourbillon qui déclenche pas mal de slams dans une fosse  bouillante. Avec ‘Taistelu Pohjolasta‘le groupe repart loin en arrière, vers 1998 et un de ses premiers EP. Très old school, le titre fait un carton avec une alternance superbe entre moments folk, pagan et une violence porté par un chant hargneux et lugubre. Pure réussite, le concert va s’achever en apothéose avec deux titres gigantesques. Il y a  ‘Haaska’ qui sur plus de dix minutes va transporter le public. Pur chef-d’œuvre de pagan black il fait son effet avec une violence à fleur de peau, un chant intense et des moments de grâce au travers de parties de chant clair. Le concert s’achève avec le formidable ‘Aurinko Ja Kuu’. Porté par une splendide mélodie folk il est un immense moment d’une rare force d’âme à la fois épique et brutal mais avec toujours des mélodies splendides et un passage avec chœurs d’une rare beauté. Moonsorrow a proposé un concert formidable. Il a claqué tout le monde au mur avec une classe incroyable et confirmé qu’il était toujours le maître du genre.



Après ce tourbillon il reste la cerise sur le gâteau pour finir cette longue journée. Depuis plus de 25 ans Dark Funeral porte haut l’étendard black metal. Il s’est imposé comme une référence absolue aux côtés de Marduk ou Enthroned avec un côté occulte porté par un Lord Ahriman fidèle au poste depuis les débuts. Pour ce concert le groupe a mis les petits plats dans les grands à la manière des grandes têtes d’affiche. En effet  un immense rideau cache  la scène et la pyrotechnie annoncée fait saliver : chacun attend que la guerre éclate. Car l’heure tardive n’a pas effrayé les fans qui remplissent les premiers rangs. La longue introduction pose l’ambiance qui grimpe d’un cran quand les musiciens apparaissent tous maquillés avec un effet incantatoire certain. ‘Unchain My Soul’ débute ensuite le concert. Assez doux sur son début il monte vite en puissance pour devenir un océan de furie. Porté par le chant exalté d’Heljarmadr il ne fait pas semblant de cogner, dans un pur esprit black. La fumée et surtout les flammes sont au rendez-vous sur le devant et le derrière de la scène pour un rendu spectaculaire réchauffant les premiers rangs. La suite avec ‘The Arrival Of Satan’s Empire’ accentue le côté violent et bestial. L’intensité dégagée est jouissive. Heljarmadr prend la parole et montre un fort charisme, s’imposant comme le frontman parfait. Derrière ‘Temple Of Ahriman’ et ‘The Secrets Of Black Arts’ enfoncent méchamment le clou. L’intensité ne faiblit pas, au contraire elle grimpe encore d’un cran alors que cela semblait impossible. Une force écrasante balaye le public emporté dans un tourbillon noir pur et dur. Entre les deux le chanteur continue d’aller chercher un public qui apprécie bien cette curée.



Dark Funeral a déjà gagné son pari mais il ne va pas se relâcher et balancer une deuxième partie de concert toute aussi furieuse et sulfureuse.  Les flammes continuent de lécher de près les premiers rangs et l’ambiance est excellente. Avec ‘Hail Murder’ on retrouve un titre énorme de puissance porté par un chant hargneux. Plus lourd et écrasant, ‘Goddess Of Sodomy’ est impressionnant et suinte la haine. Martinet en main Heljarmadr a des allures très perverses dans un pur esprit sado-maso qui ferait fuir nombre de biens pensants. Après cette belle leçon sexuelle le ton redevient obscur avec ‘My Funeral’. Tout y est poussé à fond, de la batterie aux guitares en passant par le chant le groupe frappe pour faire mal et y arrive avec un plaisir certain. ‘Open The Gates’ suit cette même tendance et achève les derniers récalcitrants avec rage. Le concert se termine sur un ‘As I Descend’ écrasant de force. Plus calme, le titre dégage une atmosphère glauque étouffante confirmant le côté occulte du groupe. Les vivats sont au programme de même que des flammes qui éclairent la pénombre mais le groupe revient vite pour les rappels. Il y a  ‘Nail Them To The Cross’ qui monte doucement en puissance pour éclater avec un côté sataniste mis en avant. ‘Atrum Regina’ est accueilli avec force et fait son effet avec la même force spirituelle et un côté moins brutal prenant. C’est ‘Where Shadows Forever Reign’ qui achève les hostilités.de belle manière. Véritable hymne aux forces du mal, il est d’une brutalité féroce et fait mal avec la même haine à fleur de peau. Dark Funeral  reste une référence black metal et a proposé un concert à la hauteur de sa réputation. Malgré le temps et la concurrence il reste accroché au sommet du genre.

Ceci achève une sacrée journée de concerts, le public repart fourbu mais ravi. Certes il y aurait du avoir bien plus de monde avec une telle affiche et  il est à espérer que cela ne sera pas dommageable pour l’avenir du Mass Deathtruction que l’on espère voir continuer sa vie longtemps. Il nous reste à remercier Pedro et ses équipes pour leur sympathie et la qualité de leur accueil et pour nous avoir permis d’apprécier tant de groupes de qualité.



Plus d'informations sur https://www.facebook.com/darkfuneral
 
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