Orion est l'un des précurseurs du rock progressif en France. Longtemps en pause, le groupe est revenu sur le devant de la scène à l'aube des années 2010 pour évoluer dans une nouvelle formule à l'occasion de ce dernier album en date coïncidant à l'approche de la fin d'une décennie très riche pour lui. Rencontre avec un groupe attachant.
Lors de la sortie de "La face Invisible", en novembre 2015, nous avions pu échanger avec Patrick et Janusz. Apparemment, il s’est passé énormément de choses depuis : en effet, la totalité des membres qui composent le groupe a été renouvelée avec des membres qui étaient invités auparavant devenus permanents et avec Pat et Janusz restant sauf erreur à la composition et à la production, pourquoi un tel choix ?
Pat : Après la sortie de « Le Survivant », j'ai défini un nouveau projet. Mon idée était de se renouveler dans un style plus actuel avec ce désir de rendre le rock progressif plus populaire et plus accessible sans pour autant renier nos racines progressives. Janusz Tokarz et moi-même en tant que membres co-fondateurs du groupe Orion, avons décidé de nous investir en priorité dans la production, la réalisation artistique et les compositions en laissant une place importante à d’autres musiciens.
Orion s’est fait un nom dans le milieu du rock progressif francophone parmi Ange, Atoll au milieu des années 70. Après une longue pause, Orion est revenu aux affaires à l’aube des années 2010, et maintenant avec cet album "Virtual Human" aux sonorités qui, même si elles conservent un ancrage néo progressif, se tourne vers des titres plus ramassés teintés de funk, soul, jazz : comment expliquez-vous ce virage à presque 180° ? Est-ce que le changement de line-up explique en partie ce virage ?
Pat : Comme je l'ai dit précédemment mon souhait était de se renouveler, de surprendre et d'innover. En adéquation avec les technologies actuelles, des sonorités modernes teintées de funk, soul et jazz sont venues s'ajouter au rock progressif. Mais le changement de
line-up explique également ce virage à presque 180°. Je laisse la parole aux nouveaux membres pour vous parler de leurs influences et de leur travail sur ce projet.
Jérôme Nigou (chant) : Pour être très franc, le rock progressif (à part l'album ''90125'' de
Yes, et un ou deux titres de
Marillion) ne fait pas vraiment partie de ma culture musicale. Je suis plutôt un ''garçon de la plage'' à vrai dire, en effet je suis un vrai amoureux de la Westcoast Music (ou musique Californienne).
Michael McDonald, Toto, Bill LaBounty, Pages, Steely Dan, Christopher Cross ou
Ole Børud et Young Gun Silver Fox (pour citer des artistes plus récents) sont pour moi de vraies références. Je ne peux pas ne pas citer également
Stevie Wonder, Earth Wind and Fire, George Duke, Al Jarreau, George Benson, Michael Jackson, Sade, George Michael, Sting, Foreigner, Level 42 ou
James Ingram qui sont des influences majeures pour moi. Je suis un vrai amoureux des mélodies, des chœurs sophistiqués et du côté rythmique du chant.
Je me considère d'ailleurs plus comme un musicien qu'un chanteur à part entière. Concernant l'écriture des textes, Patrick m'avait donné une ligne directrice, et certains sujets abordés comme les réseaux sociaux, ou l'emprise du virtuel sur le réel m'inspiraient. J'ai eu de vraies réflexions sur la modernité, l'individualisme de l'Homme, l'avenir de notre planète, Internet (sa futilité, sa vacuité...). J'avais envie de composer des mélodies de chant assez simples (avec quelques harmonies vocales chiadées) qui pouvaient s'imbriquer dans des musiques beaucoup plus complexes. Cédric, qui a composé 'Shagreen', a eu l'idée que j'écrive un texte tiré du roman d’Honoré de Balzac "La peau de chagrin" ... la tâche a été ardue mais plus qu'intéressante ! Quant à 'Run for Life', composé par Paul, mon texte, à sa demande, devait rendre hommage à l'une de ses amies disparue trop tôt. Je suis très heureux de la confiance que tous les membres d'Orion m'ont accordée et je les en remercie vraiment.
Cédric Affre (batterie) : Mes influences sont très nombreuses et éclectiques, tout comme mes contributions musicales. Avec un peu de recul, je pense parfois payer cette image de batteur tout-terrain ou inclassable, mais d’un autre côté, participer à des projets très différents avec des équipes différentes me permet de ne jamais être lassé ou blasé. Pour ce qui concerne l’album, je dirais que tout le
background est entré en jeu : de
Magma à
Zappa, en passant par
Steely Dan, King Crimson, Toto, Dream Theater, Morgan Agren, Kate Bush (l’album "Lionheart"),
Styx, Gino Vanelli, plus récemment
Ice Fish et bien d’autres influences. Tout n’est pas progressif dans ce que je cite, mais se nourrir d’influences multiples, n’est-ce pas justement l’une des caractéristiques essentielles de la musique dite progressive tout comme la musique jazz ? 'T.O.W.U.' rassemble à mon sens ces influences diverses ; 'Shagreen' est inspiré du roman d’Honoré de Balzac "La peau de chagrin" que j’ai lu quelque temps avant de composer ce titre. J’ai soufflé l’idée à Jérôme qui a fait un travail d’écriture remarquable, comme pour tous les autres textes de l’album.
Éric Halter (basse) : Mes inspirations sont nombreuses et diverses, quand gamin j'étais un fan d'
Elvis (et je le suis encore), ce personnage m'a subjugué car il avait un truc que les autres n'avaient pas, une énergie, un swing, un charisme, une voix, une liberté d'expression incroyable dans une époque et une société dont il a cassé les codes. Elvis a été le déclencheur pour m'intéresser à toutes les expressions musicales.
En tant que musicien (bassiste et contrebassiste), je participe depuis plus 25 ans à de nombreux projets dans la musique rock, jazz, blues, funk soul, latine, variétés... Donc j'ai probablement une personnalité musicale à multiples facettes qui me permet d'exprimer différentes sortes d'idées qui peuvent parfois sortir des codes stricts du rock progressif, et c'était il me semble le but recherché par le groupe .
Paul Cribaillet (claviers, piano) : Il y a une émulation certaine chez Orion pour perpétrer le rock progressif (décliné en "New prog" sur ORION 2.0). Les thèmes abordés tiennent également à cœur à tous les membres de l'équipe : l'emprise du virtuel sur le réel, l'avenir de la planète et l'avenir de celles et ceux qui s'y trouvent dessus... Le morceau 'Run For Life' est en outre un hommage à une personne récemment disparue, trop tôt et trop brutalement.
C'est une aventure de copains qui est un passage de témoins plus qu'un changement.
On pourrait faire le parallèle avec Ange qui a connu plusieurs périodes sauf que le Père n’est pas encore parti et continue à faire partie du groupe, Pat et Janusz ont choisi le fait d’être de l’autre côté de la barrière, comment est-ce qu’ils ressentent cela et le fait de laisser presque leur bébé à des « jeunes » membres ?
Pat : Janusz et moi envisageons de garder pour le moment Orion et Orion 2.0. en précisant que Orion 2.0 a des ambitions scéniques à partir de 2020. Actuellement la totalité de mon temps est consacrée à ce nouveau projet. Je cumule plusieurs casquettes : la production, la réalisation artistique, certaines compositions, la promotion et l'organisation de concerts. Par conséquent le fait d'être de l'autre côté de la barrière me convient parfaitement. Cette évolution est le fruit d'une longue collaboration avec tous les membres du groupe dans d'autres projets musicaux. C'est une aventure de copains qui est un passage de témoins plus qu'un changement.
L'idée était justement d'expérimenter ces nouvelles atmosphères soul,
funk, jazz et de proposer quelque chose de nouveau.
On a souligné pendant longtemps les influences d’Orion parsemées dans sa discographie, à l’occasion de ce nouvel album, vous apportez quelque chose de frais avec ces atmosphères soul, funk qui ne sont pas souvent utilisées dans le progressif, avec ce disque avez-vous conscience de vouloir proposer une orientation différente et de créer un mouvement progressif fusionnel soul/funk/jazz ?
Pat : Pour moi chaque album est une aventure différente. L'idée était justement d'expérimenter ces nouvelles atmosphères soul, funk, jazz et de proposer quelque chose de nouveau. Si avec ce disque nous arrivons à rendre le rock progressif plus accessible et plus populaire, alors notre objectif sera pleinement atteint.
Est-ce que ce renouveau a été voulu parce qu'il manquait une dimension que vous n'arrivez pas à explorer avec le Orion première version ?
Pat : Il est vrai qu'il existe un public qui aime exclusivement le Rock Progressif français des années 70. Orion a toujours été classé dans cette catégorie de groupes sans avoir bien sûr la carrière des groupes comme Ange ou Atoll par exemple. Tout cela fait qu'à notre retour en 2010, il manquait effectivement à Orion une nouvelle dimension. Nous avons commencé à amorcer des changements en douceur, tout d'abord en 2015 avec "La Face Visible" et surtout en 2017 avec "Le Survivant". Cette fois-ci pour le projet Orion 2.0, nous avons opté pour un virage à 180° dans un style plus moderne avec du chant en anglais principalement et en français sur deux titres, en mélangeant de nouvelles sonorités prog, jazz, soul et funk.
Le Rock Progressif c'est notre ADN et il n'est pas impossible que notre prochain album réserve encore des surprises.
En contrepartie, n’avez-vous pas peur de faire hurler les fans de la première version de Orion ?
Pat : Oui, sans doute ça sera le cas pour les fans purs et durs de rock progressif des années 70. Mais pour le moment les retours sont bons, voire très bons, ce qui nous encourage à continuer et à persévérer dans cette voie. Je reste persuadé que la majorité des fans de prog sont ouverts à d'autres styles musicaux comme le jazz-rock, le metal-prog et de nouvelles expérimentations musicales. Mais le rock progressif c'est notre ADN et il n'est pas impossible que notre prochain album réserve encore des surprises.
Il y a de belles références à George Benson comme dans ‘Silicon Cirkus’, d’où viennent ces influences, des « nouveaux » membres ?
Pat : À la base ce morceau a été composé par Janusz, mais il a été complètement réarrangé avec la participation de tous les membres du groupe. Les influences viennent de Jérôme (chant) qui a écrit les paroles et la mélodie, et de Pierre-Jean (guitares).
George Benson fait partie de leur culture musicale éclectique.
Avec cette orientation, le projet devient encore plus accessible avec des titres presque pop rock comme ‘Nuage’. Est-ce que ce choix n’intervient pas trop tard à l’époque des Spotify, Deezer, Amazon Music et compagnie qui permettent aux gens de consommer la musique comme un produit et non plus comme un art qui demande un certain effort pour être parfois comprise ?
Pat : Nous avions la possibilité de choisir d'autres titres pour cet album et avons opté finalement pour 'Le Nuage' une compo pop/rock, chanté en français, un peu dans l'esprit de l'ancien Orion mais plus basique et forcément plus accessible. Il n'y a aucun calcul de notre part à essayer de faire un tube ou obtenir un maximum de clics, d'écoutes ou je ne sais quoi... Personnellement je n'aime pas certains aspects de cette nouvelle évolution de la consommation de la musique qui consiste, par exemple, à fabriquer des artistes « kleenex ».
Avec la puissance de l'argent tout change et rien ne change pour les Majors.
Ces sites qui ont la réputation de ne pas rémunérer suffisamment les artistes à leur juste valeur sont hélas devenus indispensables pour avoir une visibilité et espérer acquérir une réputation, comment appréhendez-vous ce double tranchant entre utilité et désarroi ?
Pat : En réalité nous sommes revenus au point de départ. Après un creux de quelques années pour les Majors du disque suite à l'arrivée de l'internet, ces derniers se sont refait une santé en investissant massivement dans le streaming, en lésant les producteurs indépendants et les artistes, et détiennent aujourd'hui plus de 80 % du marché musical. Bref, avec la puissance de l'argent tout change et rien ne change pour les Majors. Toutefois il nous reste encore un peu d'espoir de pouvoir améliorer la rémunération des artistes sur ces sites grâce à la mobilisation des Sociétés Civiles comme la Spedidam, l'Adami ou la Sacem auprès du Parlement Européen.
L’album parle notamment de la révolution digitale, de l’intelligence artificielle qui envahissent les entreprises à coup d’algorithmes, à l’époque de la révolution industrielle. Nous avions déjà peur d’une certaine déshumanisation, pour vous, cette nouvelle révolution digitale est-elle plus effrayante encore ?
Pat : C'est un sujet complexe avec des points positifs et d'autres plus inquiétants voire effrayants. Ces trois dernières décennies, toutes ces technologies ont bouleversé nos mœurs au travail, dans la famille, notre rapport au temps ou notre perception de l'avenir. À travers cet album nous voulons tirer la sonnette d'alarme et posons un regard interrogatif, ironique et parfois perplexe sur tous ces changements. Peut-on encore choisir sa vie dans un monde de plus en plus virtuel ? Quelle société voulons-nous ?
Les réseaux sociaux ont envahi le monde : Twitter permet de commenter et d’avoir un avis sur tout et l’exprimer parfois sous des formes insultantes, Facebook permet d’avoir des amis le plus souvent virtuels, ce réseau connaît une baisse de notoriété au profit d’Instagram où l’image est le principe, nous sommes dans une société d’image... quelle est votre relation avec ces réseaux ?
Pat : Dans la musique, plus particulièrement, nous sommes soumis à une sorte de dictature du clic, du
like, des statistiques, des algorithmes, du nombre d'écoutes... et tout ça pour le pire comme pour le meilleur. À notre retour avec Orion en 2010, j'étais assez partagé pour ou contre notre présence sur tous ces réseaux sociaux. Certains groupes comme Radiohead ou Pink Floyd ont essayé de résister quelques temps à tous ces bouleversements, mais au final ils ont bien été obligés de suivre le mouvement. Désormais avoir une vraie
fanbase est important dans la vie d'un groupe pour être visible et exister. Nous essayons de privilégier la qualité à la quantité de nos publications sur ces réseaux.
Nous sommes de plus en plus dans une société d’image, la courses au like, comme dans une ville en Chine où le nombre de like conditionne sa position dans la société (accès à un meilleur logement...), on est presque dans un épisode de "Black Miror", est-ce que ce disque "Virtual Human" est un disque d’anticipation à la 1984 de Georges Orwell ?
Pat : Non, je ne dirais pas un disque d'anticipation à la 1984 de Georges Orwell, à part peut-être le titre 'Shagreen' qui est dans un registre fantastique, sombre, avec une fin tragique où effectivement nous pouvons faire un parallèle avec ce célèbre roman. Mais globalement je pencherais plus pour un épisode de "Black Miror". Nous essayons juste d'alerter sur l'utilisation de ces nouvelles technologies et posons parfois un regard ironique voire satirique.
Ces nouvelles technologies sont aussi un moyen de s'ouvrir au monde et
je crois qu'à terme l'humain saura s'adapter et réguler tous ces
bouleversements.
Selon vous le progrès finira-t-il par avoir la peau du peu d’humanité qu’il nous reste : le titre ‘Shagreen’, une référence à "La Peau de Chagrin" de Balzac et le pacte avec le Diable : «Je t'offre la réalisation de tes désirs contre ta vie ou ton âme», notre désir de longévité finira-t-il par courir à notre perte et au-delà celle de la planète ?
Pat : J'espère que non... je suis fondamentalement optimiste. Ces nouvelles technologies sont aussi un moyen de s'ouvrir au monde et je crois qu'à terme l'humain saura s'adapter et réguler tous ces bouleversements.
Beaucoup de groupes font état de cette nécessaire prise de conscience, de ce constat or pour autant n’offrent pas de solutions, n’est-ce pas frustrant d’être des lanceurs d’alertes et est-ce le rôle des artistes de délivrer de tels messages à une époque où on n'attache notamment moins de valeur aux paroles ?
Pat : De tout temps l'art (musique, peinture, théâtre...) a toujours été pourvoyeur de messages. C'est justement l'expression artistique, créatrice d'émotions, qui le permet. Pour autant le rôle des artistes n'est pas de trouver des solutions, sinon ils font de la politique. Je crois encore fermement que la parole peut interpeller, être entendue et comprise.
Avec un thème du ‘virtuel’ on aurait pu s’attendre à une musique plus électronique, plus froide, pourquoi pas métallique ('T.O.W.U.' le tutoie un peu) or vous avez le choix d’une musique chaude, une production organique, pourquoi un tel paradoxe entre le sujet et la forme de traitement ?
Pat : Rien ne remplacera la musique jouée en live avec de vrais musiciens, c'est notre devise ! On ne se voyait pas faire un album entier avec une musique plus électronique. Disons que pour du rock progressif, ajouter des sonorités funk, soul, jazz c'est déjà relativement nouveau et moderne, et nous avons pensé que cela pouvait parfaitement coller avec ces nouvelles technologies.
Jérôme Nigou au chant délivre une performance remarquable, a-t-il fait un travail particulier pour cet album ?
Pat : J'ai eu l'occasion de travailler avec Jérôme dans d'autres projets musicaux et je connais la qualité de son travail et son niveau musical. Comme il l'a très bien expliqué précédemment, il a eu de vraies réflexions sur la modernité, l'avenir de notre Planète, Internet... Il a fait un travail d’orfèvre musical et textuel sur cet album et je le remercie vraiment.
«Virtual Human» est sorti il y a quelque temps, comment ressentez-vous les réactions, sont-elles partagées et vous confortent-elles dans vos choix ?
Pat : Les premières chroniques et critiques parues sont très flatteuses quant au niveau musical, à la qualité de la production et des compositions. Côté fans de la première heure, beaucoup de positif également mais pas assez de morceaux prog aux yeux de certains sur cet album. L'album a été classé numéro un dès sa sortie dans le Top 30 et ce pendant douze semaines d'affilée sur le site Music in Belgium. La Grosse Radio a choisi notre titre 'T.O.W.U.' sur sa playlist rock. Tout cela nous encourage à continuer et à persévérer dans cette nouvelle voie.
Avez-vous pu faire vivre cet album sur scène ou prochainement ?
Pat : À partir de fin février nous allons préparer notre
set-list et faire quelques répétitions en vue de notre retour sur scène à partir de juin 2020. Bien sûr nous ne manquerons pas de vous communiquer les dates de nos prochains concerts.
Qu'attendez-vous de cet album ?
Pat : C'est un disque de transition qui marque l'évolution du groupe en matière de style de musique et de production notamment. Nous espérons qu'il touchera un public plus large et que nos fans de la première heure continueront à nous soutenir.
Un dernier mot pour les lecteurs de Music Waves ?
Pat : Un grand merci à tous les lecteurs, à nos fans et à toute l'équipe de Music Waves et à tous ceux qui nous suivent depuis notre retour en 2010. Si vous souhaitez vous procurer notre album, il est disponible sur Bandcamp à l'
adresse suivante ainsi que sur toutes les plateformes habituelles.
Merci à vous
Merci