Classer Welcome-X dans une quelconque case relève de la gageure tant la musique issue du cerveau de Philippe Bussonet bouillonne de références entre Magma bien entendu, King Crimson, Tool voire Rage Against The Machine pour n'en citer que quelques-uns. Porté par la voix de Sam Kün, le metal alternatif qui ne se ressemble à aucun autre de Welcome-X nous revient avec un "Volume 2" qui confirme toutes les promesses décélées dans les débuts du "Volume 1"
A la fin de notre interview en 2019, Philippe concluait en expliquant qu’il n’avait plus envie d’être le seul moteur du projet mais qu’il s’ouvre et que tout le monde participe, est-ce que cette envie a été exaucée pour ce second volume ?
Philippe Bussonet : En effet, c’est ce qui s’est produit. L’album contient une composition de Tom (NdStruck : Thomas Cœuriot) qui s’appelle ‘32GE’…
Le titre qui conclut l’album…
Philippe : Tout à fait ! Ce morceau colle très bien au son du groupe et il est juste parfait.
Sam Kün : Sans surprise, nous ouvrons nos lives avec ce morceau (Rires) ! Nous aimons commencer par la fin, c’est bien aussi : ça change un peu !
En quoi la situation sanitaire actuelle a-t-elle impacté le processus d’écriture et d’enregistrement de ce deuxième volet ? A-t-elle forcé cette implication et ouverture alors qu’on aurait pu penser qu’avec le confinement, tous isolés chez soi, le projet se serait replié sur toi ?
Philippe : C’est ce qui aurait pu se produire mais ce n’est pas ce qui s’est passé. Nous nous sommes tous retrouvés coincés en début d’année dernière, à ne pas pouvoir bouger de chez soi, ne plus voir personne… Ça n’a pas été facile pour garder le moral ! On a quand même eu la chance en juillet dernier d’avoir la possibilité de bouger et d’enregistrer cet album à ce moment-là.
Sam : Mais pour la composition elle-même, le confinement n’a pas eu d’impact : la plupart des morceaux était déjà composée, les textes étaient déjà écrits… donc ce n’est pas quelque chose qui nous a influencé dans le processus de composition de l’album. Pour l’enregistrement, nous nous sommes adaptés…
Si je comprends bien, si nous n’avions pas tous été confinés, nous aurions pu parler de cet album un an plus tôt ?
Philippe : Peut-être bien…
Nous avons été arrêtés en plein élan !
Confirmant ainsi la dynamique de groupe créée suite à la parution du premier album…
Sam : Complétement. Nous avons été arrêtés en plein élan ! Nous avions pris nos marques, nous étions partis et la pandémie a un peu arrêté ça…
Philippe : Il y a eu effectivement pas mal de dates qui ont été annulées -certaines ont pu être reportées, d’autres pas- donc c’est vrai que ça a été dur pour beaucoup de gens.
Et le fait de voir la culture considérée comme ‘non essentielle’ a-t-il remis en cause vos certitudes sur le groupe et sur la condition d’artistes de façon générale ?
Sam : Pas sur le groupe, non ! Sur la culture, en général, ça fait un peu peur quand tu vois que tout ferme -cinémas, concerts, musées…- le fait de ne plus pouvoir se déplacer pendant un an, j’ai trouvé ça aberrant… Mais pour ce qui concerne le groupe, nos certitudes n’ont pas du tout été ébranlées.
"Welcome-X 2" semble avoir un agencement de titres très pensé avec en son milieu deux morceaux atmosphériques (‘Everlasting Light Prélude’ et ‘Scent Of Sakura’), que souhaitiez-vous provoquer par cette interlude, sorte de calme avant la tempête ?
Philippe : C’est un scénario que j’aime bien, que je trouve assez agréable en tant que spectateur, c’est-à-dire de commencer par des choses assez lourdes, qui mettent tout de suite dans une espèce d’ambiance assez claire, et ensuite, prendre un petit peu plus de temps, de recul avec des choses un peu plus légères, un peu plus douces peut-être et qui ramènent finalement à une troisième partie qui va peut-être dépasser ce qui a été fait au début en termes de poids…
Mais comment expliques-tu que nous ayons ce sentiment d’album plus réfléchi que son prédécesseur ?
Philippe : Quelque part, le premier album était déjà construit comme ça. Si on fait un parallèle entre les deux albums, on s’aperçoit que la construction globale est un peu similaire…
Sam : … avec notamment cette respiration au milieu…
Philippe : Mais peut-être que ça apparaît peut-être plus clairement sur le deuxième.
Mais comment l’expliques-tu ?
Philippe : Je ne l’explique pas mais en tous cas, ce n’est pas une volonté !
Sam : Mais c’est une démarche que nous avons également en concert. Que ce soit l’écoute d’un album ou en concert, ça te permet d’être dans une bulle d’écoute et d’être aspiré par ce que te propose le disque…
… une sorte de voyage…
Sam : Exactement, c’est une histoire !
La cohérence entre le premier et le deuxième album est à peu près la même.
Et pourrions expliquer ce sentiment par le fait que les autres ont participé à l’album ?
Sam : Une sorte d’osmose tu veux dire ? Même s’ils ne participaient à la composition, l’implication est la même. Je dirais plutôt que c’est une histoire de mix de l’album, de son… mais la cohérence entre le premier et le deuxième album est à peu près la même.
Philippe : Mais c’est aussi le fait que nous avons pratiqué ensemble pendant quelques années maintenant, on commence à bien se connaître si bien que ce que j’essaie d’imaginer quand je compose pour le groupe, je pense à ses membres : je ne pense pas à n’importe quels guitaristes, je pense à Tom et à Joe (NdStruck : Joe Champ), je sais quelle patte, quel son ils ont…
Et tout ceci ne se fait pas au détriment de la spontanéité ?
Philippe : C’est plutôt quelque chose qui m’aide : ça me donne une petite vision d’une certaine chose.
Sam : Et le fait que nous nous soyons retrouvés en plein confinement au Triton pour enregistrer l’album, nous ne nous étions pas vus depuis longtemps : il y avait un vrai bonheur et peut-être que tu le ressens en écoutant cet album !
Le titre ‘Everlasting Light’ (en deux parties) s’inscrit dans le sillon des albums progressifs et des titres ainsi coupés en deux qui se retrouve disséminés (Rush, Pink Floyd, Ange…), c’était important pour vous de montrer cet attachement à ce genre qui offre peut-être un peu plus de liberté et moins de contraintes que le metal pur voire peut-être alternatif ?
Sam : Je ne le ressens pas ainsi parce que tu cites Rush mais tu retrouves cette liberté dans certains groupes metal comme Meshuggah -quand ils sortent "Catch 33", c’est complétement à part- ou Tool voire Opeth !
En revanche, tu cites des groupes metal qui ont plus ou moins été affiliés à la scène progressive à commencer par Tool bien évidemment mais également Meshuggah, précurseur du style djent dont les derniers rejetons sont tous les ans cités comme révélations progressives de chaque année…
Sam : C’est vrai mais nous ne nous sommes pas attachés à certaines choses déjà existantes, nous allons où nous voulons…
Les titres sont d’une durée relativement plus courte par rapport au premier volume. Certains sont plus directs, est-ce que cela traduit le résultat d’une implication plus grande des autres membres du groupe ?
Philippe : Non, en fait, ça vient de la forme des compos.
Et peut-être également l’expérience du live ?
Sam : Oui, tout à fait !
Et qu’est-ce qu’apporte pour vous cette concision ?
Sam : Concis pour un titre de 6 minutes 30 ou 7 minutes (Rires)…
J’essaie de faire en sorte qu’il n’y ait pas de temps mort
Oui, concision relative…
Philippe : Je dirais que c’est peut-être plus perceptible et efficace au premier abord.
Sam : Un titre comme ‘Inevitable Collapse’ par exemple est plus rentre-dedans, plus droit, plus Black Sabbath… Nous explorons !
Philippe : Disons que j’essaie de faire en sorte qu’il n’y ait pas de temps mort, qu’il y ait un scénario qui se déroule et que les choses soient toujours surprenantes au possible mais surtout qu’il n’y ait pas un moment donné où on a envie de faire autre chose ou de zapper…
Sam : ‘Bullseye’ que tu écoutais en arrivant est un défilement, ça va vite…
Philippe a un amour du riff quand il compose
...Tout à fait, qui fait suite à ‘Thylacines Blues’ qui pose les bases. D’ailleurs à ce titre, on évoquait Tool dont on peut déceler des lignes qui peuvent s’en rapprocher et ensuite des touches de guitaristes très typées Tom Morello, Rage Against the Machine… sont-ce des références conscientes ?
Philippe : Je crois que ce sont toutes les choses dont je me suis nourri pendant toutes ces années qui ressortent d’une manière ou d’une autre. J’ai beaucoup écouté, apprécié les groupes que tu as cités donc forcément, c’est rentré dans mon esprit d’une certaine manière et ça doit ressortir.
Sam : Et Philippe a un amour du riff quand il compose et quand tu parles de riffs, tu reviens souvent aux groupes que tu as cités.
Cet album s’écoute dans sa continuité !
On parlait de relative concision des morceaux pour cet album. A une époque où la manière d’écouter un album n’est plus la même qu’il y a quinze ou dix ans, l’attention des gens est plus restreinte face à un volume de musique toujours plus grand…
Sam : Tu penses que c’est une volonté de capter l’auditeur ? Ce n’est pas le cas. Tu as raison sur le fait que nous consommons la musique différemment avec Deezer et on écoute moins un album en entier comme c’était le cas précédemment.
Mais je pense que ce volume 2 est un album que les gens écoutent dans son intégralité, captivé par chaque titre qui te donne envie d’écouter le suivant avec cette espèce de respiration au milieu et tu vas finir par écouter l’album en entier ce qui est une attente de notre part parce qu’il y a une cohérence, et c’est là que tu vois l’univers du groupe alors que si tu prends le premier titre et tu vas ensuite directement sur '32GE' pour avoir une idée, c’est plus compliqué de se rendre compte de ce que nous proposons… Mais je pense que cet album s’écoute dans sa continuité !
Ne penses-tu pas que ce sont les gens qui connaissent déjà Welcome-X et qui vous suivent qui l’écoutent ainsi sachant que le néophyte ne vous donnera cette attention ?
Sam : C’est vrai que ce sont des générations différentes. Quand on me fait écouter un titre qui me plaît, j’écoute l’album en entier.
Philippe : J’ai même tendance à vouloir écouter ce qu’a fait le groupe en écoutant toute sa discographie.
Sam : Exactement !
Mais ce n’est plus le mode d’écoute actuel…
Sam : C’est vrai, je n’ai jamais compris pourquoi mais aujourd’hui, quand tu écoutes un titre, au lieu de te proposer le titre suivant du même album, on te propose un morceau d’un autre groupe dans le style… ça te permet de découvrir des choses et c’est sûrement ainsi que certaines personnes vont nous découvrir !
D’ailleurs, l’album semble s’inscrire dans le phénomène playlist oscillant entre metal, progressif, jazz… Est-ce que cet album a été sciemment composé dans cette optique ?
Philippe : Ça a été fait sciemment d’une certaine manière dans le sens où pour chaque j’essaie de vraiment garder un fil conducteur qui part en général d’une idée qui est assez simple et qui détermine la tendance du morceau en fin de compte. C’est pour ça que chaque morceau est très différent, tout en étant de la même veine. C’est la méthode de composition -si tant est que j’en ai une- qui fait ça (Rires) !
On sait que c’est un bassiste qui a composé les morceaux parce qu’il y a
une assisse permanente, une espèce de conducteur comme un rail sur
lequel tu mets le train que tu veux dessus.
Tu parlais de fil conducteur s’il y a un fil rouge dans cet album, quel est-il ?
Philippe : Il n’y en a pas dans le sens où chaque morceau a un poids identique.
Sam : C’est bizarre parce qu’après le concert ; un de mes amis m’a dit qu’on sait que c’est un bassiste qui a composé les morceaux parce qu’il y a une assisse permanente, une espèce de conducteur comme un rail sur lequel tu mets le train que tu veux dessus.
Philippe : C’est vrai que le point de départ est toujours un riff de basse.
Dans cet album, il y a trois volets complémentaires qui expriment
différentes choses que j’ai envie d’évoquer, que j’ai envie de vivre.
Ce constat où la basse tient une part importante pour guider les compositions est flagrant sur le pont de ‘Ombromanie’ vers les 5 minutes 50…
Philippe : Tu parles de la troisième partie de ‘Ombromanie’ où on reconstruit à partir d’une ligne de basse à ce moment-là. ‘Ombromanie’ est un morceau que j’ai vu comme un morceau qui n’est pas produit, c’est-à-dire un truc un peu de rock garage : il y a très peu d’arrangements, c’est avant tout efficace et basique, ce n’est pas du tout sophistiqué.
On n’en pas trop parlé mais dans cet album, il y a trois volets complémentaires qui expriment différentes choses que j’ai envie d’évoquer, que j’ai envie de vivre. Ce qui nous sert de guide, c’est notre goût. J’ai envie que la musique me fasse plaisir avant tout et si jamais elle me plaît peut-être pourra-t-elle plaire à quelqu’un d’autre. Le premier thermomètre est donc de savoir si on a envie de jouer ça, si ça nous plait…
Concernant la construction de l’album à proprement parler, de la façon dont les morceaux sont apparus, je me suis aperçu qu’il y avait trois parties vraiment cohérentes et complémentaires. La première partie ce sont les deux premiers morceaux ‘Thylacines Blues’ et ‘Bullseye’, des morceaux un peu construits sur le même schéma avec une intro qui prend bien son temps, ensuite, ça se met en route de façon assez groovy, il y a une espèce de passage couplet/ refrain un peu traditionnel si on veut et à partir du deuxième refrain, ça commence à partir ailleurs, on va sur une forme de pont qui est complétement autre chose et qui revient d’une certaine manière sur l’intro comme une façon de boucler la boucle à la façon d’un petit voyage aller-retour. ‘Bullseye’ est construit sur le même schéma, le même canevas.
Il y a ensuite la partie centrale qui est un genre de respiration, de se reposer un peu. Il y a cette intro de basse sur laquelle j’avais un peu hésité et on m’a poussé à le faire et finalement, je ne le regrette pas de l’avoir fait sur ‘Everesting Light’. Et toute cette partie centrale avec ‘Everesting Light’, ‘Scent of Sakura’ et ‘Everesting Light part II’ devait être une partie instrumentale, une espèce de blues un peu lent avec des images de nature et sortir de ces villes technologiques et métalliques pour se retrouver enfin dans un temps qui s’arrête avec une lumière éternelle… J’avais cette idée du sommet d’une montagne, un espèce de calme, serein… marre de vivre dans ce monde fou : est-ce qu’on peut fermer les yeux et s’imaginer ailleurs, c’est un peu ça l’idée de ‘Everesting Light’. Et j’avais proposé à Sam sur la partie centrale de poser une voix sur les respirations. La partie du milieu qui s’appelle ‘Scent of Sakura’ est en réalité une sorte de petite chanson avec une mélodie jouée à la guitare, les contre-chants à la basse et une harmonie : c’est une écriture un peu jazz en quelque sorte. Et certaines respirations dans ce thème permettaient à Sam de dire un texte sans que ce soit chanté mais juste des mots parlés un petit peu mystérieux.
Et enfin, la dernière partie, qui va rejoindre un peu ce qu’on a ensuite où ça devient un peu plus rock, un peu lourd avec des riffs assez heavy. Cette dernière partie, à partir de ‘Ombromanie’ commence par une ouverture de garage déglinguée avec un boucan de tous les diables et le groupe qui -dès que la porte est ouverte- envoie…
Un peu à l’image…
Sam : C’est exactement à l’image de ce que nous avons fait en studio (Rires) à savoir que le rideau que tu entends est le rideau du studio en question !
Notre musique est très visuelle !
On l’a vu, il y a des moments où vous jouez sur les atmosphères, voire d’une certaine manière sur les silences qui instaurent parfois l’angoisse (le début de ‘Bullsesye’) un peu à l’image d’un film ou d’un épisode d’une série, est-ce que cela vous influence, composez-vous dans cette optique cinématographique ?
Philippe : C’est exactement ça dans le sens où on veut raconter une histoire sur le temps, c’est-à-dire qu’il n’y ait pas de temps mort, qu’il n’y ait pas de temps trop indigeste… Il faut que ce soit lisible, que la perception soit évidente pour chacun.
Sam : C’est très imagé comme tu peux le dire. Quand Philippe m’envoie les morceaux et que je les chante, j’ai des images très précises dans la tête, des histoires… Effectivement, notre musique est très visuelle !
Philippe : Tu parlais des silences, les silences peuvent être très évocateurs selon ce qu’il y a avant ou après..
Sam, tu fais encore une fois un travail conséquent sur ce nouvel album alternant plusieurs techniques de chant, est-ce que Welcome-X constitue un défi que tu ne trouves pas dans ses autres projets ?
Sam : Ouais ! Tous les projets dans lesquels j’ai participé auparavant, il y avait des codes. Quand tu fais du death, du thrash… il y a des voix cadrées. Et effectivement, Welcome-X me permet de faire des choses que je ne sais pas si je peux les faire. J’ai donc essayé -il y a des choses qui marchent, d’autres non- des choses que je n’avais jamais faites auparavant, des choses que je n’aurais jamais pensé faire…
Notre musique n’est pas improvisée du tout !
J’imagine que tu as répété plusieurs fois avant de pouvoir les reproduire. As-tu une appréhension particulière lorsqu’il a fallu les reproduire pour la première fois sur scène ?
Sam : Tout à fait ! Il y a un défi sur ces choses que je n’avais jamais essayé auparavant, il faut donc travailler… Mais tout ce que nous faisons en studio est reproduit sur scène. Le public est d’ailleurs étonné de constater pour de la musique improvisée que nos prestations live sont très proches de l’album… mais le fait est que notre musique n’est pas improvisée du tout (Rires) ! Tout le monde pense que les solos, les chants… sont improvisés mais pas du tout !
Et on revient à la question du début à savoir qu’on a le sentiment d’un album vraiment réfléchi dans la moindre note…
Sam : En fait, tout est écrit. Des solos jusqu’aux respirations de chant, des harmonies de base… tout est écrit !
Philippe : C’est un point de vue mais j’aime quand la musique est écrite, bien organisée… et je l’apprécie dans beaucoup de groupes.
Sam : Et bizarrement, le fait de l’avoir écrit te permet d’avoir des libertés, te lâcher dans cette structure.
Philippe : On choisit finalement le moindre détail mais on prend bien notre temps pour organiser tout ça. Mais c’est vrai qu’une fois que la photo est nette, on n’a pas envie de la torturer.
Il y a une forme de contraste entre vos pochettes relativement sobres et votre musique élaborée, est-ce que c’est une manière de souligner que vous êtes un groupe qui aime jouer sur les contrastes (comme l’irrésistible ‘Inevitable Collapse’ et le plus ardu ‘32GE’) ?
Philippe : Oui mais c’est aussi ce qui nous plait, c’est-à-dire qu’on aime aussi bien une chose très immédiate qu’une chose très sophistiquée : on prend autant de plaisir à faire l’une et l’autre. En fait, rien n’est interdit, il n’y a rien qu’on s’interdise de faire !
Votre démarche artistique se rapproche des expérimentations des années 1970 où on avait l’impression d’une plus grande liberté dans la création mais aussi des travaux d’artistes contemporains comme Steven Wilson, partagez-vous ce sentiment et est-ce que comme lui vous estimez que Welcome-X est arrivé trop tard pour avoir un plus grand rayonnement ?
Philippe : C’est très difficile de répondre à ça !
Sam : Nous nous sommes nourris de ce que nous avons écouté dans les années 1970, que ce soit Black Sabbath ou AC/DC mais les années 1990 ont également eu un énorme impact sur moi comme sur Philippe et Tom d’ailleurs -Joe est très blues dans l’absolu. Nous nous sommes nourris de toutes ces musiques et donc nous n’aurions pas pu faire cette musique dans les années 1970 parce que nous n’aurions pas eu ce son très lourd que tu peux retrouver sur ‘32GE’. Mais finalement, j’ai envie de te dire que les influences sont un peu les mêmes pour tout le monde y compris les groupes très extrêmes, tu retrouves une base très Black Sabbath, très années 1970 : c’est une structure de base, un pilier. Sur ‘Bullseye’ ou un tout nouveau morceau qu’on joue en live qui s’appelle ‘Coopte Japsout’, si tu te penches sur les rythmiques, tu peux retrouver ce que faisait Malcolm Young dans AC/DC…
Tu parlais de concert, de nouveaux morceaux. Vous avez fait votre premier concert le 02 juillet dernier, comment avez-vous abordé ce contact renoué avec le public après cette situation dont on n’est pas encore sorti et comment abordez-vous ce second semestre et la suite plus généralement ?
Sam : Nous avons également joué le lendemain à Pau. Notre but est de jouer et d’être en concert autant que possible parce que c’est une musique qui a été faite pour être jouée live : on s’épanouit vraiment sur scène ! L’étape de l’album studio est essentielle mais le but est de vraiment jouer live et retrouver le public après un an et demi était magique !
Et vous avez d’autres dates ?
Sam : Pour l’instant non mais le but est que ça reprenne pour que nous jouions le plus possible et pour n’importe qui : il y a un et demi, nous avons joué au festival de jazz de Malguénac mais nous avons été très bien reçus. On peut très bien jouer dans un festival metal, punk, jazz… on est un peu caméléons (Sourire) comme le nom du groupe l’indique : bienvenue à tout le monde !
Et apparemment vous avez un nouveau titre, en avez-vous d’autres en stock ?
Philippe : Il y a un titre de prêt qu’on a joué la semaine dernière pour la première fois qui est un morceau assez contrasté qui commence comme du Motörhead et qui finit sur un tempo divisé par quatre, très doom… c’est une pièce que je prends beaucoup de plaisir à jouer !
Sam : Moi aussi (Sourire) ! Il sera dans la troisième album comme d’autres choses qui sont dans les tiroirs sur lesquelles Philippe a travaillé, d’autres choses que Tom a faites… Nous sommes un peu boulimiques de ça !
Philippe : Il y a pas mal de choses à finaliser et à inventer mais il y a quand même de la matière…
Il y a une vraie dynamique Welcome-X en espérant que vous ne soyez pas coupé dans votre élan ce qui signifiera que la pandémie sera derrière nous…
Sam : On a encore beaucoup de choses à présenter : nous sommes donc là pour encore un moment (Rires) !
Merci…
Sam : Merci beaucoup
Philippe : Merci à toi !
Merci à Calgepo pour sa contribution....