Struck : Salut, pourriez-vous vous présenter aux lecteurs de Music Waves qui ne vous connaîtraient pas ? Gary Werhkamp : Le groupe est composé de Brendt Allman à la guitare, aux claviers, au chant et d’autres choses… Carl à la basse, au chant, compose les paroles et les mélodies… Brian est notre nouveau chanteur principal, il joue également de la guitare et du clavier… Et enfin, moi-même, Gary Wehrkamp à la batterie, aux claviers, aux guitares et au chant… Sans oublier que Joe Nevolo est venu jouer sur quelques titres à la batterie également.
Votre actu est la sortie du nouvel album « Digital Ghost » : première chose, pourriez-vous nous expliquer la signification de ce titre ? Y-a-t-il une référence à Mike ? Brendt Allman : Oui, « Digital Ghost » est une référence à Mike dans le sens où il est présent à tout jamais dans l’esprit de chacun… A chaque fois que je veux me rappeler de lui, je mets un de nos précédents albums et me rappelle les bons moments que j’ai eu avec lui.
Au-delà de cette référence, y-a-t-il un autre concept comme dans la plupart de vos précédents albums ? Gary : « Digital Ghost » n’est pas un album concept comme « Tyranny » ou « Room V » pouvaient l’être mais il y a des thèmes et des fils conducteurs communs.
Brendt : Gary a raison, il n’y a pas eu d’effort conscient de créer un concept central pour cet album mais à peu près toutes les chansons traitent d’un même sujet d’une façon ou d’une autre.
[IMAGE1]
Vu que Shadow Gallery est signé chez Inside Out, avez-vous subi les répercussions de la banqueroute de SPV ? En fait, est-ce que cela change quelque chose dans la promo de « Digital Ghost » ? Brendt : Nous faisons tout ce que nous pouvons pour promouvoir l’album de la meilleure façon que nous connaissons mais pour être honnête, ça a été une source de crise de nerf au stade final de l’enregistrement.
Gary : Je ne sais pas… peut-être… mais nous sommes également associés à Century Media et EMI distribution… Mais les choses changent en fonction du pays dans lequel l’album est distribué…
Tout ça pour dire que je préfère me soucier de la façon dont nous pouvons personnellement promouvoir cet album.
Et avez-vous peur de l’accueil dont va faire l’objet ce nouvel album ? Brendt : Peur ? Non… au contraire, je suis excité. Bien sûr, il y aura toujours des gens qui diront que ton bébé est moche mais comme dans tout art, la critique est une question d’opinion. C’est la même chose pour le bon accueil. J’ai appris il y a longtemps à ne pas trop lire ces trucs. Si je suis content de la tournure que prennent les choses, alors c’est assez bien pour moi, parce que je suis plus mauvais que n’importe quel autre critique ayant jamais chroniqué notre musique.
Gary : Non pas vraiment. Nous savions que ça allait être étrange de ne pas avoir Mike avec nous et les comparaisons qui allaient en découler. Mais c’est allé progressivement et surtout, je pense que nous aimons cet album et c’est donc de cette façon que nous commençons à juger son succès.
A ce propos comme tu as commencé à l’évoquer, quelles ont été les réactions de votre public depuis la mort de Mike. Gary : Tout le monde ne cesse de nous soutenir dans notre décision de continuer.
Brendt : Rien ne pourra changer le fait que Mike soit parti. Il y aura toujours certains mecs qui ne voudront pas entendre parler de Shadow Gallery sans Mike. Je peux le comprendre et je le respecte mais la majorité de nos fans veulent continuer d’écouter du Shadow Gallery peu importe qui chante. Heureusement pour eux, nous avons trouvé un formidable nouveau chanteur… Je dirais que 99,9% des gens que j’ai entendus pensent que nous avons fait le bon choix.
Justement, est-ce que ce changement de line-up a changé votre approche de la musique ? Brendt : Non, pas pour cet album mais Gary devra renoncer à certains de ses soli de guitares sur le prochain album au profit de Brian (Rires)…
Gary : Jusqu’ici ce n’a pas été le cas mais vu que Brian écrit et joue de la guitare et du clavier, ça ouvre plus de possibilités pour nous tous dans le futur… et peut-être que Brendt sera finalement rétrogradé aux réglages de guitare maintenant que Brian est dans le groupe (Rires)…
Tous les membres de Shadow Gallery chantent… Qui décidé qui aura le chant principal ? Par exemple, Carl est le chanteur principal du titre « Venom » : est-ce son choix ? Brendt : En fait, ça dépend de ce qui sonne le mieux pour la chanson et comment nous voulons la produire.
Gary : Quelques fois oui. A l’origine, nous pensions à un duo avec DC Cooper et Mike… mais nous pensions à d’autres personnes aussi. J’ai suggéré à Carl pour qu’il la chante et il a dit : « Hum, ok » et voilà… Bien qu’après, nous avons entendu quel grand chanteur Clay était, nous avons réarrangé les parties et les parties de Clay et Carl ont complètement été inversées donc nous pouvions avoir plus de moments Clay sur cet album.
Généralement, ça commence avec qui a écrit ou a enregistré la démo… C’est pourquoi tu entends beaucoup Carl sur des lignes de chœurs et tu entends des harmonies et des mélodies chantées par Brendt ou moi-même parce que c’était notre contribution à la composition de ces parties vocales.
Et pour l’étape d’après, concrètement comment faîtes-vous pour les parties chantées à plusieurs ? Est-ce une simple superposition des lignes de chaque chanteur au moment de la post-production ou certaines parties sont directement enregistrées à plusieurs ? Gary : Carl a enregistré une bonne partie de ces parties chez lui. Les parties de Brendt et de moi-même ont été faites ici dans mon studio et nous les avons ajoutées.
Souvent, nous chantons ensemble sur le même micro en même temps et dans d’autres cas, où nous voulions des voix plus individuelles et personnelles, nous chantions séparément nos propres parties harmoniques avec d’autres personnes chantant dans le même registre. Cette décision a été prise au fur et à mesure du temps et des changements tout le long de l’enregistrement.
Dans d’autres cas plus rares, nous avons pris n’importe qui qui était près du studio comme un des mes professeurs de musique (à qui je sous-traitais mes cours pendant que je chantais) et nous les faisions chanter avec nous… C’est pourquoi tu peux voir des noms comme John Zadeh et même Mike O’Connell sur cet album (il est sur le titre bonus japonais), ce sont des musiciens qui traînaient dans les environs et nous voulions prolonger le fun et voir quelles autres tessitures nous pourrions ajouter à certains endroits.
A propos de chant, Brian Ashland était-il un fan du groupe avant de vous rejoindre ? Gary : Non, je ne pense pas qu’il savait beaucoup de choses à propos de nous. Il nous a entendu pour la première fois il y a quatre ans, quand je l’ai rencontré sur Internet mais il était probablement trop occupé avec ses propres trucs pour arrêter et écouter plus en détail nos albums à ce moment… ce que je comprends.
Est-ce qu’il a participé à l’écriture des chansons et/ou à leur production ? Gary : Non, elles étaient déjà en place avant qu’il nous rejoigne. Cependant, il sera impliqué dans le prochain disque.
Brendt : D’autant que le bonhomme a plein d’idées… Nous prévoyons de les exploiter autant que possible…
Gary :… et exploiter certaines choses marrantes le concernant (Rires)…
En fait, il y a également un deuxième nouveau membre de Shadow Gallery… toi, Gary en tant que batteur… Pouvez-vous nous en dire plus ? Brendt : Gary est juste un multi-instrumentaliste ridiculement doué… et s’il y avait un moindre doute à ce sujet, ils sont complètement balayés avec les performances dont il a fait preuve à la batterie.
Le temps nous rend plus sage, il y avait des conflits de calendrier avec Joe quand nous avions besoin d’enregistrer les batteries. Nous avions prévu Kevin Sophera pour enregistrer certains passages de l’album mais son agenda était très pris également.
Nous avions prévu de faire jouer de la batterie à Gary sur au moins deux ou trois chansons mais en raison des calendriers, nous avons décidé de faire plus jouer Gary… et ce qu’il a fait est super !
Gary : J’étais hésitant mais avoir Brendt à mes côtés en tant que co-producteur et co-ingénieur a fait que cette expérience a été très amusante et tranquille si bien que je lui ai demandé de rester pour toutes mes parties de clavier aussi… finalement il a changé son adresse pour celle de mon studio (Rires).
Et concrètement, comment ça s’est passé ? Gary : Et bien, j’ai fait des démos pour la plupart des chansons, en jouant de la batterie sur des chansons pour lesquelles j’avais composé la musique. Donc, j’avais déjà une bonne idée de ce que je voulais et Brendt était là pour m’aider à prendre des décisions donc, je n’ai pas eu à faire d’incessants allers-retours entre les pièces de mon studio d’enregistrement. Cela m’a vraiment été d’une grande aide. Son apport a été gigantesque et il m’a aidé à réaliser une meilleure performance à la batterie que si j’avais été seul.
Brendt : En fait, c’était merveilleux tout ce sentiment de puissance que tu as quand tu es producteur… « Non ! Refais-le ! Bon, je vais me faire une tasse de thé chaud et on continuera ! » (Rires)…
Gary : Je voulais simplement jouer sur le titre “Pain”… ce n’était pas mon choix d’en faire plus… si ce n’est que je devais jouer sur le titre bonus “World of Fantasy”.
Nous étions à un match de football américain qui honorait Mike un mois après sa mort et nous étions là avec Carl et Brendt qui m’ont dis que je devrais juste faire tous les autres titres en plus des deux ou trois que Joe avait enregistré. J’étais très hésitant et j’ai essayé de leur expliquer à tous les deux que je pensais que c’était au-delà du domaine de mes compétences et que j’étais très très rouillé. Mais ils avaient confiance et pensaient que je pourrais le faire et ça m’a aidé durant les sessions.
Brendt : Je savais que ca serait sonnerait super bien parce que Gary a des côtelettes de batteurs mais un esprit de producteur. Donc en tant que tel, le bon son était au bon endroit et ne pouvait pas être meilleur.
[IMAGE2]
A propos de Joe Nevolo on a compris que sa légère contribution était liée à un problème de planning ? Gary : Oui, c’était surtout une question de planification et de disponibilité. Je pense que c’était trop lourd à gérer dans son planning très chargé : avoir à apprendre une heure de nouveau matériel et venir ici pour l’enregistrer… Et à partir du moment où j’ai constaté qu’il n’était pas capable de le faire, j’ai trouvé un compromis et lui ai suggéré qu’il consente à commencer par faire seulement trois chansons.
Brendt : Le destin a pris le contrôle et nous avons finalement travaillé avec le génie de la batterie (Sourire)… Et j’en suis ravi !
Est-ce que ça a des répercussions sur sa condition de membre permanent de Shadow Gallery ? Gary : Non, il l’est toujours et il m’a dit récemment qu’il regrette de ne pas avoir sur l’album en entier… mais bon, voilà…
Brendt : Joe, comme tous les autres, a un planning très chargé. Bien sûr, nous prévoyons de faire jouer Joe autant que possible dans le futur.
A propos de membre permanent ou non, est-ce que Chris Ingle a définitivement quitter le groupe ou disparaît-il progressivement comme un fantôme digital (NStruck : « Digital Ghost ») ? Gary : C’est une bonne analogie (Sourire)… Nous le laisserons comme ça sauf que je préférerais penser à lui comme un ange doué qu’un fantôme… J’espère qu’il pourra faire machine arrière et croiser nos chemins d’une certaine façon.
Brendt : J’adore Chris et j’espère que nous pourrons à nouveau écrire de la musique ensemble… Je serais heureux de traîner avec lui.
Avez-vous contacté tous les invités présents sur « Digital Ghost » ou vous ont-ils contacté de leur propre chef pour jouer sur cet album ? Gary : Nous les avons tous contacté. C’était et c’est toujours notre idée.
Brendt : Nous sommes ravis des performances de tous les musiciens invités… Ils s’en sont réellement bien sortis.
Donc, aucun d’entre eux ne vous a contacté pour jouer sur cet album comme un hommage à Mike : je pense notamment à Arjen Lucassen qui était un bon ami ? Gary : Non, ils ont trouvé leur propre façon d’honorer la mémoire de Mike avec leurs propres mots.
Si vous deviez choisir un titre pour faire découvrir votre musique à quelqu’un qui ne la connaîtrait : quel titre choisiriez-vous et pourquoi ? Gary : Je les piégerais en leur mettant un casque et je passerais deux ou trois chansons en leur disant que c’est une longue chanson (Rires)… ou plus sérieusement, je ne sais pas, peut-être le titre « Digital Ghost » ou « Gold Dust ».
Brendt : Je dirais « Digital Ghost » également. Ce titre a tous les éléments qui font que je me suis amusé à écrire et enregistrer un album de Shadow Gallery.
Gary : Je dois rendre à Brendt ce qui lui revient à savoir avoir fait de cette chanson qu’elle soit si bonne… J’ai toujours eu cette idée de piano -au milieu- mais il a ajouté tellement auparavant et après ça, j’ai été ravi : il a mis tant de travail et de sa personne dans mes idées…
Imaginons que vous soyez vendeurs : quels arguments choisisierez-vous pour vendre « Digital Ghost » ? Gary : Il a un peu de tout et il devrait y avoir de l’argent gratuit caché à l’intérieur (Rires)…
Brendt : Je dirais que c’est le son de la passion et de la détermination avec un packaging qui est une tuerie… et il fera de toi un mec musicalement plus intelligent que ton voisin (Rires).
Vous ne voulez pas faire de tournée avec Shadow Gallery mais avez-vous déjà pensé à faire un DVD studio ? Je pense que vos fans adoreraient voir plus Shadow Gallery et pas seulement écouter votre musique… Eventuellement, pourquoi pas un making-of des enregistrements studios comme sur « Room V » ? Gary : Nous en avons fait un meilleur et nous avons filmé une vidéo de tout cela, il y a une semaine. Les fans pourront bientôt nous voir comme jamais auparavant !
Brendt : Un DVD studio ? Hum… Ca ressemble à une bonne idée, ça ! Je pense à commencer à faire un DVD qui montre comme jouer des soli de guitare.
Gary, tu es très impliqué dans Shadow Gallery en jouant à tous ces instruments et même à faire toute la promo du groupe… Ne penses-tu pas en tant que tel que c’est assez contradictoire de ne pas faire de concerts qui est la principale source de revenus de groupes de musique ? Gary : Peut-être…. En fait, pas vraiment. Je veux faire tout ce que je peux faire, mais je ne peux pas parler pour la coordination du planning de six à dix personnes immédiatement… Ca ne passe pas ou se fait pas sans heurt mais c’est une réalité à gérer… mais ça ne veut pas dire que je ne devrais pas continuer à faire tout ce que je peux pour promouvoir l’album.
Brendt : Mais nous voulons jouer en concert et nous travaillons vers cet objectif !
Prévoyez-vous de faire une suite au concept « Two Shadows » après la sortie de « Digital Ghost » ? Pourrions-nous espérer un double album ? Gary : Un double album ? Hum, ça me semble un peu lourd à ce jour mais oui, il pourrait y avoir une suite aux chansons précédentes, mais il est trop tôt pour en parler…
Brendt : Doit-il y avoir une fin à chaque histoire ? Plein d’histoires sont ouvertes sans être finie pour autant, donc qui sait ce que nous pourrions faire dans le prochain album ?
Prévoyez-vous de re-sortir les premiers albums avec de nouveaux arrangements et surtout une meilleure production ? Gary : Pas de prévision à ce titre, non mais ça pourrait être amusant, si nous n’avions pas d’autres matériels mais ça ne semble pas parti pour être le cas.
Brendt : J’adorerais re-enregistrer certains trucs de nos débuts mais ça pourrait être une bataille légale.
Connaissez-vous des groupes français ? Gary : Je ne pense pas…
Brendt : Non mais je ne connais pas beaucoup de groupes en même temps… Je n’écoute pas beaucoup de metal ou rock progressif ces derniers jours.
Pouvez-vous me dire des mots français ?Gary : Pierre Cardin (Rires)…
Brendt : Je connais quelques gros mots (Rires)…
[IMAGE3]
Que vouliez-vous quand vous étiez gamins ? Gary : Jouer de la musique, écrire de la musique, enregistrer de la musique, être le meilleur batteur au monde (Rires), vendre plein d’album, faire le tour du monde, aider les gens avec ou sans musique… Etre un footballeur et hockeyeur professionnel, jouer du golf miniature, chasser les filles, écouter des albums de Pink Floyd….
Brendt : Je voulais être Indiana Jones puis Angus Young. Maintenant, je voudrais être un pilote Nascar.
Et êtes-vous fiers de ce que vous êtes devenus ? Gary : Complètement… et maintenant, je cherche à définir un peu plus mon avenir…
Brendt : Je suis satisfait de ma vie. Je suis fier d’avoir atteint mes buts passés mais il y a toujours un lendemain et des buts plus importants à fixer.
Quelle est la question qu’on vous a trop souvent posée ? Gary : Celle concernant une tournée et si je suis vraiment le prof de guitare de Brendt (Rires)...
Brendt : Pareil celle concernant une tournée et si je suis ennuyé du fait que Gary vole mes mots (Rires)…
A contrario, quelle est la question que vous souhaiteriez que je vous pose ? Gary : Ce dont je suis le plus fier et la réponse est mon fils de quatre ans, Gabriel !
Brendt : Quelle a été la partie la plus difficile à enregistrer sur cet album. Enregistrer les soli de guitare avec une contusion osseuse sur mon auriculaire gauche. Il s’est avéré que j’ai joué si vite sur quelques passages que mon alliance a, en réalité, fait une contusion osseuse sur mon auriculaire gauche qui pour le coup, est devenu extrêmement douloureux au moment de jouer. Si bien qu’entre les prises, je devais mettre de la glace sur ma main pendant dix minutes. Vraiment, c’était chiant !
Enfin, que voudriez-vous dire aux lecteurs de Music Waves (site partenaire du forum officiel Shadow Gallery) ?Gary : Connaissez-vous vous-même. Croyez en vous-mêmes. Créer votre futur de la façon que vous voulez qu’il soit et merci de soutenir mes rêves. Nous sommes plein de gratitudes d’avoir pu entendre autant de personnes dire que notre musique les touche.
Brendt : Mettez cette musique à fond !
Un grand merci à Val, Lolo... pour avoir contribuer aux questions de cette interview...