Il est des lieux où il est toujours étonnant de voir se produire certains artistes. Non pas que certains méritent plus que d’autres des endroits de prestige, mais voir évoluer un groupe tel que Lamb Of God plus prompte à headbanguer qu’aux envolées lyriques dans un Bataclan au configuration de théâtre avec son grand balcon, le décalage est toujours amusant.
Et Dieu sait que le combo américain n’est pas sujet à faire passer l’humour avant la distorsion. Wrath, sorti un an plus tôt est d’ailleurs bien là pour nous le rappeler. Et alors même que les quatre garçons aux cheveux dans le vent débutaient une véritable tournée marathon, il est fort à parier que soir, le frein de ce bolide n’aurait pas beaucoup servi, d’autant que les premières parties semblait elles-aussi plus qu’alléchantes…
…enfin pour peu qu’on puisse y assister ! Car comme il est parfois le cas malheureusement, les programmateurs ont fait commencer les premières parties avant l’heure annoncée à l’origine. De telles décisions privent alors les gens (des clients, qui ont payé leur place, je le rappelle) du plaisir de voir un groupe peut-être très attendu, tout autant que la formation se voit priver d’une partie du public, la moins imbibée qui plus est. Et c’est Between The Buried And Me, pas le dernier venu en matière de metal vous avouerez, qui paiera ce soir là les pots cassés de cette organisation franchement honteuse pour tout le monde.
Lorsque la flèche s’installe sur le 7, c’est donc August Burns Red qui s’installe alors sur le devant de la scène. Semblant sortir tout droit des jupons de maman, avec ces bouilles de poupons dont seule la barbe du hurleur Jake Luhrs viendra vieillir l’âge moyen apparent, le quatuor de Pennsylvanie envoie pourtant un métalcore de bûcheron très communicatif. La salle pourtant presque entièrement remplie (et en grande partie par des metalleux de la même tranche) ne répond que sporadiquement aux injonctions de Luhrs pourtant déchaîné, localisant les espaces de bouillonnement à quelques geysers expulsant les premiers slameurs dans la foule. Pas révolutionnaire mais diablement efficace, August Burns Red aura été une belle mise en bouche pour cette longue soirée.
Setlist :
1. Back Burner
2. White Washed
3. Marianas Trench
4. Meddler
5. The Truth of a Liar
6. Thirty and Seven
7. Composure
Après un set court mais intense, c’est au tour de Job For A Cowboy de faire part de ses revendications. Dès les premières notes, une majorité de la foule semble se désintéresser au phénomène venu d’Arizona. Il faut dire que malgré, tout l’énergie dégagée ainsi que la prestance de leur leader Jonny Davy, le brouhaha crée par leur deathcore vraiment brutal empêche de comprendre de quoi il est question. Personnellement, je profite de cet étrange flottement pour accéder aux balcons, pratiques pour une observations au calme mais aussi pour profiter du sauna mis à la disposition du public ; la chaleur remonte en effet et prend place à l’étage plaçant un cran au-dessus la difficulté pour apprécier le travail des bonhommes.
Après autant de hargne, la pause est salutaire, ce repos est le bien venu pour la fosse qui s’agitait crescendo, certains confondant d’ailleurs pogo bon enfant et bostonnage pur et simple.
Setlist :
1. Unfurling a Darkened Gospel
2. Constitutional Masturbation
3. Knee Deep
4. To Detonate and Exterminate
5. Ruination
6. Entombment of a Machine
7. Embedded
C’est le moment aussi pour les roadies d’installer le set de Lamb Of God pendant une bonne demi-heure avant que les cinq gaillards investissent les planches sur le triptyque introduisant « Wrath ». « In The Word s » catalyse d’ailleurs l’agressivité des plus virulents spectateurs. Le son est déjà en place agrémenté par un superbe light show qui met parfaitement en scène les titres des américains. Pourtant Randy Blythe n’est pas au mieux physiquement, il le dira lui-même. Ses déplacements se font avec parcimonie tout comme ceux de ces camarades de jeux plus enclins à jouer avec le public.
[IMAGE1]
Tout comme ces pales géantes de ventilateurs projetées sur le plafond, la machine américaine est parfaitement huilée et en profite pour puiser parmi le gras de leur discographie (Seul « Burn The Priest » sera mis de côté ce soir) S’enchaînent les morceaux qui ont fait saigner une décennie de jeune tympan et qui ont agité le bulbe de milliers d’amoureux de leur groove. Paris n’est pas en reste en ce qui concerne l’agitation même si certains se montrent mauvais élèves à cause d’une attitude un peu trop violente.
[IMAGE2]
Etrangement, le quintette n’a pas besoin de trop en faire scéniquement parlant, le charisme qui se dégage inexorablement d’eux pallie amplement le manque de mouvements. Les trombes de riffs ne sont pas en restent à l’image de « Contractor » et son final tonitruant. Jusqu’au bout, jusqu’à ce « Black Label » lourd et sombre clôturant leur set , Lamb Of God aura fait vibrer les murs de cette prestigieuse salle parisienne.
[IMAGE3]
Au cœur de l’hiver, le Bataclan affichant complet a été le témoin de la reconnaissance des français pour ce qui est l’un des pilliers du metal toute nation confondue, d’autant que Lamb Of God aura été à la hauteur de son statut.
Setlist :
1. The Passing
2. In Your Words
3. Set to Fail
4. Walk With Me In Hell
5. Now You've Got Something To Die For
6. Ruin
7. Hourglass
8. Dead Seeds
9. Omerta
10. Grace
11. Broken Hands
12. Laid to Rest
13. Contractor
14. Reclamation
15. Redneck
16. Black Label
Merci à Struck, Val, Christine de Roadrunner ainsi que Djil pour ses belles photos visibles en globalité sur
djil.fr.