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TITRE:
LP (07 OCTOBRE 2021)
TYPE:
INTERVIEWS
GENRE:
ROCK
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La chanteuse du phénomène 'Lost On You' revient avec un nouvel album baptisé "Churches" pour une interview haute en couleur !
DARIALYS
- 26.11.2021 -
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Laura Pergolizzi, plus connue sous le pseudonyme "LP", fait assurément
partie de ces artistes qui ont tiré profit du temps libre accordé par le
confinement en début d'année dernière pour travailler sur un nouvel
album. D'allure désinvolte voire provocante, c'est un personnage plus
sensible qu'il n'en a l'air qui se dévoile au cours de l'interview que l'on
vous propose de découvrir aujourd'hui.
Bonjour LP ! Nous aimons commencer nos
interviews sur Music Waves par la question suivante : quelle est la
question que l’on t’a posée trop souvent et à laquelle tu en as marre de
répondre ?
LP : Je n’en ai pas marre, mais il y a une question que l’on me
pose tout le temps, c’est : "Est-ce différent d’écrire des chansons
pour les autres et pour soi-même ?". C’en est presque adorable ! C’est
par cette question que tu voulais démarrer l’interview ? (Rires).
Non ! Tu peux vérifier la liste des
questions si tu veux ! Et il y en a une autre que l’on t’a beaucoup
posée j’imagine : comment est-ce qu’on se relève d'un tube comme 'Lost On You' ? Ou : comment garder les pieds sur terre après un tel succès ?
(Rires) Eh bien… Tu sais, je suis très reconnaissante
d’avoir un morceau comme ‘Lost On You’ pour représenter mon répertoire.
Je pense que cette chanson, c’était vraiment moi, il y a tous les
aspects de ma voix. Je joue cartes sur table sur ce morceau.
Ton actualité est ce nouvel album, "Churches", qui ne contient pas moins de 16 titres. Qu’est-ce qui explique chez
toi cette générosité plutôt rare de nous jours où les artistes préfèrent
sortir des EP ou des albums avec une dizaine de titres ?
(Rires) Déjà, on a eu beaucoup de temps libre ! Je ne sais
pas pour toi, mais j’ai eu beaucoup de temps à disposition. Au lieu de
boire 4 bouteilles de vin par jour j’en buvais plus que 2 pour écrire
ces morceaux !
L’écoute générale de l’album revêt un caractère
apaisant, comme si cette pause qui a été imposée par la pandémie
t’avait fait du bien, après ces tournées sans doute fatigantes, éloignée
de ta famille ou amis, ces sollicitations continuelles et médiatiques…
Est-ce le cas ?
Oui, c’est un sacrifice ! Cela m’a aidé à faire un peu de rangement dans ma vie.
Outre cet aspect général, "Churches" est au
pluriel comme si chacun des titres étaient des sortes d’églises dans
lesquels se réfugier pour trouver une sorte d’apaisement, surtout au
regard de la période que nous avons traversée. Comprends-tu que l’on
puisse voir l’album ainsi ?
"Churches", pour moi, c’est une métaphore qui représente
ce qui est sacré pour nous. C’est une représentation de ce qui est
important pour nous, ce en quoi on croit. Moi, je crois en Dieu et je
prie tous les jours.
On a parlé d’apaisement et on a l’impression
qu’avec toi, chaque album est une sorte de thérapie dans laquelle tu te
mets à nu (et quasiment aujourd’hui notamment sur la pochette). Est-ce à
dire que pour être artiste il faut avoir une forme d’impudeur qui peut
être pour lui-même une catharsis ?
Je pense que c’est bien d’avoir des avis tranchés dans
l’art de temps en temps ! C’est bien d’avoir telle ou telle préférence,
et de se mettre à nu comme tu dis. Il y a eu Cat Stevens qui s’est
affiché par exemple en dénonçant ses travaux précédents. Mais c’est
normal, les gens changent !
Dans cet album, il y a un titre qui s’appelle
‘My Body’ qui me semble être un titre sur l’acceptation de soi. Est-ce
que tu as souffert toi-même de critiques ou de blessures ? Et peut-on
voir ce morceau comme une réponse à ces douleurs ?
(Rires) C’est marrant car tu es le deuxième à me poser la
question. J’ai juste écrit cette chanson car je n’avais pas assez de
sexe dans ma vie ! J’avais besoin de faire l’amour ! Si tu ne peux pas
m’en donner je vais trouver quelqu’un d’autre ! C’était ça l’idée !
(Rires). Mais c’est ça qui est bien dans la musique ! Dave Grohl avait
dit quelque chose une fois comme : "c’est génial d’écrire une chanson et
d’avoir 20 000 personnes qui la chantent devant toi en ayant tous une
interprétation différente". Si quelqu’un trouve que cette chanson parle
de l’acceptation de son corps, j’en serais ravie ! Mais en général, moi
mon top 3 c’est l’alcool, le sexe et le rock’n’roll !
A la fin de l’album figure ‘Poem’ qui est un
court titre d’une minute sur un poème. Tu reprends dans ce texte
l’ensemble des titres de l’album. D’ailleurs, au début, l’introduction
semble être une bande que l’on rembobine. Peut-on voir aussi "Churches" comme un concept album pop (concept que l’on voit plutôt
dans le rock progressif dont tu t’inspires peut-être comme Kate Bush par
exemple) ?
Oui, je pense qu’il y a un côté conceptuel là-dedans. C’est
la première fois que je fais ça avec une intro et une outro. J’avais
vraiment beaucoup de temps libre pour la première fois depuis que les
choses ont un peu décollé pour moi. J’ai écrit plus de morceaux que
d’habitude. J’ai de quoi faire entre 6 et 8 singles, ça n’arrive jamais.
Il y a des morceaux un peu à part comme ‘When We Touch’ qui est le
dernier que j’ai écrit et qui parle de la pandémie. Alors je me demande
ce que ça va donner sur scène quand je vais chanter ce morceau !
Le premier single, ‘The One That You Love’, me
fait presque penser à une chanson dans un James Bond. Serais-tu
intéressée de faire la bande originale d’un film ?
Oh mon dieu, oui ! En fait, j’ai même écrit une chanson
pour ‘No Time To Die’ ('Mourir Peut Attendre' en français, nouveau James
Bond paru en octobre 2021, ndlr). Je vais la sortir sous mon propre nom.
Je l’ai écrite avant que l’on demande à Billie Eilish de faire une
chanson pour le film. Je trouve qu’elle a d’ailleurs fait un travail
magnifique. Je continue à écrire des morceaux qui pourraient passer dans
des films. Je ne sais pas s’ils seront sélectionnés, ni quand,
peut-être un jour !
Tout ce que j’ai traversé m’a permis d’apprendre que j’étais très chanceuse d’en être arrivée là
Après avoir connu des galères à tes débuts,
laissé de côté ta carrière solo pour écrire pour les autres, tu as
persévéré, encouragée par les bonnes personnes et repris cette carrière.
On te sent aujourd’hui plus heureuse que jamais. Quel regard portes-tu
sur ton parcours, et qu’est-ce que cela augure pour ton avenir ?
Tout ce que j’ai traversé m’a permis d’apprendre que
j’étais très chanceuse d’en être arrivée là. Je suis très
reconnaissante.
Et qu’est-ce que tu dirais à la personne que tu étais il y a vingt ans ?
"Arrête de t’inquiéter autant, prends plus de drogue !" (Rires)
Ta voix est exceptionnelle de singularité, on
sait immédiatement que c'est toi qui chantes quand on t'entend. Quand
as-tu perçu le potentiel énorme de cet atout que tu modules tel un
caméléon ?
Merci ! Ce dont je suis la plus fière dans ma carrière est
que je n’ai pas d’amertume. Et je pense que j’ai la responsabilité de
devoir continuer à composer pour les gens qui m’apprécient.
Il y a un rapport particulier à l’acoustique
et à la sobriété comme dans les compositions ‘Rainbow’ ou ‘Churches’.
C’est aussi une manière pour toi de conserver une certaine fraicheur et
une proximité avec ton public ?
Moi, je suis sobre ? (Rires). ‘Rainbow’ traite de ma relation
avec mon ex-fiancée qui a été l’un de mes traumatismes principaux. Cela a
touché la même corde sensible que lorsque j’ai rencontré des problèmes
avec mon père à l’époque. Quand ça ne va pas dans une relation, je me
renferme, je ne peux pas bouger. Écrire une chanson fait partie de la
thérapie. ‘Churches’ est ma façon d’extérioriser les problèmes qu’il y a
dans le monde. J’ai un problème à un sujet et j’en fais une chanson.
Je n’ai pas envie que tout le monde ait la même opinion que moi
C’est intéressant car tu as l’allure de quelqu’un de drôle, dévergondé, mais tu restes une artiste qui a une part de fragilité.
Oui, merci ! J’aime la diversité des avis, je n’ai pas
envie que tout le monde ait la même opinion que moi. Être différent c'est
bien, et ne pas accepter les gens tels qu’ils sont n’est pas bien.
Nous avons commencé l’interview en te
demandant quelle était la question que l’on t’avait posée trop souvent.
Au contraire, quelle serait celle que tu aimerais que je te pose ?
(Rires) Eh bien je ne sais pas car tu as posé des questions intéressantes et mon cerveau sature !
Merci beaucoup !
Merci beaucoup (en Français, ndlr)
Merci à Calgepo pour sa contribution...
Plus d'informations sur https://www.iamlp.com
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