Alors que son précédent effort "Banlieue Triste" avait véritablement permis au groupe de passer un cap avec notamment le coup de projecteur sur Canal+, le sixième ablum d'Hangman's Chair qui sort cette année devrait être celui de la consécration fort de la signature du groupe avec le géant Nuclear Blast, les collaborations sur le podcast "Gang Story" de Joey Starr et porté par des clips, véritables courts métrage comme celui de 'Cold & Distant' avec Béatrice Dalle...
On se retrouve 4 ans après "Banlieue Triste" que de chemin parcouru depuis. Cet album marquait déjà une étape dans l’aventure Hangman’s Chair, créé en 2005 en étant notamment élu album de la semaine sur Canal, et en 2022 vous arrivez avec "A Loner" album signé sur LE label metal par excellence Nuclear Blast, des collaborations prestigieuses notamment sur le podcast Gang Story de Joey Starr… comment expliquez-vous cela ?
Mehdi Birouk Thépegnier : Belle introduction (Sourire) ! On est contents d’en être arrivés là, on est contents de ce qui se passe autour de nous. Maintenant, il y a des professionnels qui travaillent avec nous. On arrive à se structurer et on est contents d’avoir rebondi sur ce label prestigieux qu’est Nuclear Blast : c’est un honneur… Et on est vraiment contents pour la suite, on a hâte en tous cas de sortir ce sixième album avec eux…
Tout est un cheminement naturel pour nous…
Naturel mais il y a quand même eu un tournant avec "Banlieue Triste" qui de notre point de vue a permis de créer une dynamique, un engouement autour du groupe…
Julien Chanut : Je crois qu’on est juste actifs. On fait pas mal de choses. On connait pas mal de monde : tu vois par exemple, on vient de faire Culture Box parce qu’on connaît des personnes… Et bien sûr, Nuclear Blast aide aussi beaucoup : ça fait très bien sur le CV (Sourire) !
Mehdi : Mais pour rebondir sur ce que tu disais, effectivement, "Banlieue Triste" a été une étape pour nous : on n’a jamais autant joué, on n’a jamais autant été actifs dans ce qu’on fait… On est vraiment contents de la tournure que ça a pris : c’est certain ! Pour nous, simples musiciens, ça nous dépasse mais encore une fois, on est vraiment contents de tout ce qui se passe : on prend juste les choses comme elles viennent si tu veux, il n’y a rien de vraiment calculé.
Julien : On est dans un cercle vertueux…
Aujourd’hui, tout vient à nous naturellement !
Tu évoques un cercle vertueux qui a été possible, à ce que j’entends depuis le début de cette interview, au gré des rencontres et vous vous êtes constitués un réseau au fil du temps ?
Julien : Oui, parce que ça fait depuis 2005 et au bout d’un moment, la longévité paie. Aujourd’hui, tout vient à nous naturellement !
Mehdi : Je pense qu’il y a une démarche sincère de notre part : de l’écriture jusqu’à la sortie de l’album et des concerts, on est disponibles et naturels. Ce qui est important et ce qu’on doit retenir modestement de notre travail, c’est bien évidemment la longévité mais notre sincérité et j’espère que c’est ce qui joue (Sourire) !
Votre nouvel album se nomme "A Loner". Son titre comme sa pochette évoquent la solitude. Ce thème, qui vous est habituel, est-il le fil rouge de l'intégralité des chansons ?
Mehdi : C’est clairement le concept du nouvel album, c’est vraiment l’histoire qu’on a voulu raconter au travers de cet album. Julien est arrivé avec cette idée il y a un an ou un an et demi après pas mal de faits personnels qui nous sont arrivés à tous les deux (NdStruck : Julien a notamment perdu son père). On avait besoin de parler de ça et je pense que l’idée complète de la création, de l’écriture était de tourner autour de ça.
Ce côté personnel transpire dans chaque note de cet album justement, comment fait-on pour ne pas dépasser la frontière ?
Julien : Sur les chansons ou les textes, ce n’est pas difficile. Pour moi, il n’y a pas de ligne à ne pas dépasser. Là où ça va être dur, c’est en interview où tu n’as pas forcément envie d’en parler. Mais sur tout ce qui est artistique, l’intégrité est la chose la plus importante : on parle de ce qu’on connaît et que de ce qu’on a vécu.
Depuis "Banlieue Triste", on peut parler de choses très personnelles. Ça a débloqué des choses chez nous d’en parler.
Nous ne mettons pas trop de mots sur nos maux de la vie, mais Hangman’s Chair nous permet de nous sentir mieux dans nos vies
Il y a donc un côté cathartique dans votre écriture ?
Mehdi : Totalement ! C’est vrai que nous ne mettons pas trop de mots sur nos maux de la vie, mais Hangman’s Chair nous permet de nous sentir mieux dans nos vies. C’est une approche très personnelle, on arrive à le mettre en chanson et à le partager et c’est le plus important.
Mais pour en revenir à cet album, c’est vrai que nous avons encore été inspirés sur ce coup-là et ça nous permet de nous libérer. Parler de la solitude et de tous les bienfaits de la solitude alors que c’est plutôt quelque chose de sombre et triste…
La vie fait que tu as toujours des choses à dire
… surtout en cette période compliquée de crise sanitaire qui a créé plus de solitude que jamais, c’est paradoxal…
Mehdi : C’est vrai que c’est paradoxal mais ça a été un concours de circonstances, on avait vraiment envie d’en parler parce qu’on avait besoin de ces moments et notamment Julien qui pourrait mieux en parler que moi, il s’est retrouvé face à lui-même pendant un moment où il avait besoin de cette solitude pour se retrouver et se reconstruire. Et j’ai eu aussi besoin de ça parallèlement comme un refuge. Et on a voulu retranscrire tout ça en chanson.
Julien : Et quand tu sors d’un album, tu as l’impression d’être un peu essoré. Après "Banlieue Triste", tu te demandes : "Qu’est-ce que je peux dire de plus ?". Et finalement, la vie fait que tu as toujours des choses à dire.
En clair, ce sont des évènements personnels qui ont provoqué le déclic et la création et notamment une introspection dans le cas de cet album ?
Julien : Il fallait pouvoir le digérer pour pouvoir le mettre en chanson. Par exemple, après "A Loner", je ne sais pas…
Mehdi : On est à nouveau vidés (Sourire) !
Et ce côté introspectif, le fait de le rejouer sur scène par la suite -quand la situation le permettra, rapidement nous l’espérons- ne rappelle pas des souvenirs douloureux ?
Julien : Non au contraire, ça me fait du bien de ressentir encore cette émotion. Une fois qu’elle est passée, ça me fait du bien de me replonger dedans.
A une époque où l'information circule facilement au sein d'un monde hyper connecté, n'avez-vous pourtant pas le sentiment que nos sociétés sont de plus en plus et paradoxalement (ou pas) frappées par la solitude ? N'est-elle pas un des maux les plus insidieux de la modernité ?
Julien : Totalement ! C’est clair ! Avec le confinement, on se rend compte que ça peut toucher beaucoup de gens alors que nous concernant, ça part d’évènements très personnels.
Cet album part d’évènements personnels mais le climat anxiogène dans lequel nous vivons depuis deux ans a-t-il nourri aussi ce nouvel album ou pas du tout ?
Mehdi : Indirectement, oui ! Lors de l’écriture, il est certain qu’indirectement, on a été affectés. Est-ce que ça a donné la direction de l’album ? Je ne pense pas mais ça a aidé (Sourire). Comme tout le monde, on a dû s’adapter à la situation en travaillant à distance et en ne faisant pas évoluer les morceaux en répétition -notre local est resté fermé pendant plus d’un an… On a donc dû travailler différemment, et je pense qu’indirectement ça a mené à cet album.
Un premier single issu de cet album est le bien-nommé 'Loner', qu'illustre un clip extrêmement fort réalisé par Kendy Ty. Ce film aux allures de documentaire a-t-il été réalisé pour Hangman's Chair ou bien est-il au départ indépendant de votre musique ?
Mehdi : Nous connaissons Kendy depuis assez longtemps.
Julien : Il travaille dans le cinéma et il fait -pour son plaisir- des petits documentaires. Il en a déjà réalisé mais souvent sur une personne. De notre côté, ça faisait longtemps qu’on voulait travailler avec lui et on lui a proposé ce morceau. Le thème de la solitude lui parlait également, il a donc accepté en nous demandant de trouver quatre personnes de notre entourage qu’il pourrait interviewer et filmer comme un documentaire. Ce sont donc des vraies personnes que tu vois dans le clip. Il passe une petite heure chez les gens, il les filme en train de parler ce qu’ils font dans la vie, de parler de leurs peurs, de leurs doutes mais aussi de leurs rêves… C’est pour ça que c’est touchant et c’est très simple en plus (Sourire) : il n’y a pas d’artifice autour !
Avec cette musique, ces thèmes, ce type de vidéos… Hangman’s Chair est clairement ancré dans le monde contemporain de nos sociétés ravagées, dans ces conditions, peut-on vous qualifier de groupe engagé ?
Mehdi : Je dirais plutôt sincère !
Julien : Oui, dans le sens où tout ce qu’on va faire est quelque chose de vrai. Tout ce qu’on se raconte est quelque chose qu’on a déjà vécu. Dans ce clip, ce sont des vraies personnes qui sont filmées. Donc, oui c’est la sincérité qui prime.
Mehdi : Je ne pense pas que nous soyons engagés. Kendy a réussi à sublimer notre morceau avec cette histoire racontée avec ces quatre personnages. Il a vraiment réussi à faire en sorte qu’on regarde ce clip que pour l’image, la photo et pour l’histoire des gens, ou tu peux le regarder plusieurs fois pour peut-être écouter le morceau. On a vraiment réussi à faire un joli travail avec lui, on en est ravi.
Toujours concernant les clips, vous aviez déjà frappé fort avec celui de 'Cold & Distant' qui mettait en scène Béatrice Dalle. Après Joey Starr, est-ce qu'elle connaissait déjà le groupe et on revient à cette notion de réseau constitué qu’on évoquait par ailleurs ?
Mehdi : C’est plus un concours de circonstances. On avait travaillé avec un réalisateur pour un clip qui sortira début février pour la sortie de l’album et qui connaissait Béatrice Dalle -il avait tourné un court-métrage avec elle- et du coup, c’est lui qui l’a dans son cercle proche et qui lui a demandé. Elle a accepté et nous avons dû changer un peu notre fusil d’épaule en faisant ce clip avec elle. Elle a vraiment joué le jeu et a également réussi à sublimer le morceau en faisant vivre ce côté ‘cold and distant’ : elle le fait parfaitement (Sourire) !
On parlait de réseau mais ce type de clip est un coup de projecteur énorme pour un groupe comme le vôtre…
Mehdi : C’est effectivement un plus ! Quand tu fais des espèces de clips un peu narratifs et que tu as la chance d’avoir de vrais acteurs qui savent jouer -que ce soit Béatrice Dalle ou notre copain Nicolas Duvauchelle qui avait accepté de faire un clip sur l’album précédent- c’est une chance, un privilège…
Julien : Surtout pour un groupe comme le nôtre qui n’a pas de moyens colossaux…
Depuis la signature avec Nuclear Blast, on a beaucoup plus de
possibilités à collaborer [...] : ça ouvre des
portes !
Concernant les moyens avec la signature sur Nuclear Blast, vous avez changé de dimension je présume ?
Julien : Bien sûr mais au niveau des clips, ça reste quand même assez limité.
Mehdi : Mais c’est vrai que depuis la signature avec Nuclear Blast, on a beaucoup plus de possibilités à collaborer avec certains réalisateurs : ça ouvre des portes !
Julien : Disons qu’avant, on aurait sorti un clip pour un album. Aujourd’hui, ça nous permet de faire trois clips…
Restons sur Nuclear Blast, un label très typé "metal" comme nous l’avions dit en introduction. N'est-ce pas paradoxal au moment où la musique de Hangman’s Chair est de moins en moins metal ?
Mehdi : (Sourire) C’est vrai, mais à côté de ça nous faisons partie de la scène metal. Nous faisons du metal malgré nous (Rires) !
Julien : Et c’est aussi la direction qu’ils veulent avoir en signant des groupes comme Céleste, Alcest… qui ne sont pas forcément dans l’image de ce que tu peux avoir d'un groupe normalement signé chez Nuclear Blast.
Et ressentez-vous les effets de la récente actualité qui a animé la fin d’année de Nuclear Blast (NdStruck : des membres ont créé le label Atomic Fire Records qui a déjà enregistré la signature d’ex-groupes Nuclear Blast comme Opeth, Meshuggah, Helloween, Amorphis, Sonata Arctica…) et peut-être même une opportunité pour Hangman’s Chair ?
Mehdi : Il y a une nouvelle approche du label de toutes façons, il y a une nouvelle direction… Ils souhaitent travailler avec des groupes en développement : c’est certain, on ne va pas se le cacher ! Quand cette proposition est arrivée, on sortait d’une mauvaise passe avec un autre label étranger où ça ne s’était pas très bien passé…
C’est-à-dire ?
Mehdi : Avec Spinefarm Records, ça ne s’est pas très bien passé et du coup, nous sommes contents de rebondir de façon assez prestigieuse en travaillant avec Nuclear Blast (Sourire). Effectivement, il y a une restructuration interne, effectivement, il y a une autre démarche, un autre marché à développer…
Et après la désillusion connue avec Spinefarm, n’avez-vous pas craint de signer sur un label plus important encore et que les mêmes erreurs se reproduisent à savoir à l’instar d’un BlackRain qui signe chez Sony à l’issue de sa participation à "La France a un Incroyable Talent", le label ne travaille pas un groupe encore en développement ?
Julien : Mais peut-être qu’un tel label ne sait pas un groupe comme ça…
Mehdi : Pour des artistes en développement comme nous, ça amène toujours cette part de doute de travailler avec des structures aussi grosses.
Julien : Chez Spinefarm, nous étions le petit poisson…
Mais n’avez-vous pas de revivre ça au sein de Nuclear Blast justement ?
Julien : C’est vrai, mais le fait que Nuclear Blast ouvre un bureau à Paris nous a rassurés. On connaissait également certaines personnes et on savait qu’ils allaient être franchement derrière nous.
Vous évoquez Paris, Hangman’s Chair est le groupe parisien par excellence mais on suppose qu’avec cet album et cette signature chez Nuclear Blast, on peut penser que son appui vous apporte enfin l'ouverture sur l'étranger que vous attendiez ?
Mehdi : C’est clairement notre envie première, nous voulons avoir une visibilité à l’international. Avec ce genre de label, de structure, tu peux prétendre à ça !
Notre démarche est de nous ouvrir à l’étranger
Et vous avez la musique pour y prétendre…
Mehdi : Ce n’est pas à nous de le dire ! Si tu veux, notre démarche est de nous ouvrir à l’étranger. Nous avons toujours voulu avoir un public en France qui est notre territoire mais c’est vrai que pour l’étranger, il manquait quelque chose, que ce soit avec les labels indépendants ou Spinefarm. Le but a toujours été d’atteindre le plus de monde possible et essayer de toujours plus à l’étranger.
Avec le démarrage avec Nuclear Blast, on voit que c’est quelque chose de potentiellement possible à faire, on voit qu’ils nous suivent sur toutes nos démarches : on a confiance mutuellement. Le travail de fond sur le développement est fait…
Et ont-ils eu un droit de regard sur l’album ?
Mehdi : Ils ont fait confiance à 100% ce qui est super !
A ce titre, "A Loner" parait musicalement plus compact que "Banlieue Triste". Il n'y figure pas de pistes instrumentales et il donne l'impression d'un groupe plus resserré encore. De la même façon, dans les précédents albums, on avait l’habitude de voir passer des invités, ce qui n’est pas le cas dans cet album…
Julien : C’est vrai ! Non, c’est juste que nous n’avons pas eu l’occasion sur cet album. Nous n’avions pas l’envie particulière de faire appel à des invités.
Mehdi : Et les morceaux se suffisaient à eux-mêmes. On avait déjà tout calculé. Faire un
featuring voix alors que Cédric avait fait toutes les voix, est-ce que ça aurait amélioré quelque chose ? Non ! Il faut que ce soit à l’envie et dans le cas présent, il n’y avait pas besoin de ça…
On voulait un peu sortir de notre zone de confort sur pas mal de choses
En termes de style, "A Loner" repose toujours -et notamment- sur cette combinaison unique entre ce chant mélancolique typé années 1980 et ces guitares à l'accordage bitumeux. Pourtant, tout en vous enrichissant d'autres influences, par exemple le post rock sur 'A Thousand Miles Away', vous semblez quitter de plus en plus les rivages métalliques. Vous vous moquez certainement de ce genre de réflexion mais êtes-vous néanmoins d'accord avec cela ?
Mehdi : Encore une fois, il n’y a rien de calculé si ce n’est techniquement -quand on arrive avec Julien sur cette période d’écriture et de composition- on sait où on ne veut pas aller : on se met une sorte de trame qui constitue notre cahier des charges.
On voulait un peu sortir de notre zone de confort sur pas mal de choses : on voulait essayer ce côté flatteur au niveau du son, on voulait essayer d’enlever ce côté
doomy qu’on avait… Par rapport aux morceaux qu’on avait écrits, on avait envie d’éclaircir et de rendre un côté un peu plus
harsh, brillant tu vois ? Ça nous permettait également au niveau de l’écriture d’aller dans les choses un peu plus essentielles : on ne voulait pas forcément que ce soit plus particulièrement accessible mais que ce soit plus digeste peut-être, plus frontal !
Vous travaillez encore et toujours avec Francis Caste. Avez-vous dû changer vos habitudes pour qu’il puisse aller dans ce sens ?
Mehdi : Ecoute, on a énormément maquetté pour cet album -chose qu’on faisait un peu moins par le passé- on a fait énormément de pré-productions, on est arrivé chez Francis Caste il y a un an pour enregistrer ces morceaux et après pas mal de discussions, il a compris notre démarche et notre envie. On lui a demandé à lui aussi de sortir de notre confort musical et sonore avec ce côté
doomy et ce fut l’occasion de pas mal de discussions voire discordes de temps en temps (Sourire) parce-qu’il fallait le pousser lui aussi vers cette direction. Mais honnêtement, l’enregistrement est -pour nous- une période assez stressante mais à vrai dire, le fait d’arriver aussi préparé avec nos idées -on savait exactement où on voulait aller et ce qu’on voulait sortir- a permis que ça se passe hyper bien.
"Banlieue triste" citait notamment Georges Bataille ou le film "L'acéphale", métrage bizarre et poétique. "A Loner" est-il lui aussi jonché de références littéraires ou cinématographiques ?
Julien : ‘Cold & Distant’ vient de Taxi Driver…
Mehdi : On en parlait tout à l’heure, il n’y a pas de
featuring dans cet album parce que ça ne se présentait mais on a également décidé de ne pas habiller en sample -des choses qu’on aimait beaucoup faire en habillant de mots de film…- parce qu’on ne trouvait pas l’intérêt sur ces morceaux et l’entité de l’album. Mais il y a toujours un côté cinématique sur la manière dont on pose les morceaux les uns après les autres pour qu’il y ait une entité et quelque chose à raconter. Le seul côté cinématique que tu pourras trouver dans cet album est musical. Il y a deux ou trois références comme ça mais pas plus…
Malgré tout par le passé, il y avait beaucoup de références cinématographiques et littéraires, vous nous confiez qu’il n’y en a pas dans "A Loner" est-ce que c’est une démarche consciente ou non pour que Hangman's Chair se détache d’une dimension intellectuelle sinon cérébrale qui lui collait un peu à la peau ?
Julien : Ce n’est pas forcément une volonté, c’était juste que sur "Banlieue Triste" et "A Loner", on avait vraiment des évènements personnels qui nous sont arrivés et qu’on avait à raconter alors qu’avant, on pouvait plus s’inspirer de livres ou de documentaires.
Depuis trois albums, on a ce sentiment de s’être trouvé musicalement
Avec votre discographie qui s’enrichit d’un nouveau superbe album, avez-vous le sentiment d'avoir créé une identité unique ?
Mehdi : Je l’espère. En tous cas, de notre côté, depuis trois albums, on a ce sentiment de s’être trouvé musicalement, on a cette impression qu’album après album, on prend de l’âge, de la maturité et on arrive à exprimer exactement ce que l’on veut avec des notes et des mots : c’est le plus important !
Est-ce que c’est mieux ou différent pour ce nouvel album ? Je ne sais pas. Je pense qu’on a réussi à se trouver musicalement mais rien n’empêche de faire évoluer notre musique, c’est ce qui rend la chose riche et intéressante que ce soit pour l’auditeur ou nous…
A ce titre, avez-vous connaissance de groupes qui s'inspirent de votre travail ?
Mehdi : Non, honnêtement, je ne sais pas ! (Rires)
Je ne doute pas qu’avec ce nouvel album, ça devrait arriver rapidement…
Mehdi : (Rires)
Et aujourd’hui quelle est votre ambition pour cet album en espérant que ce virus nous lâche un peu…
Mehdi : L’ambition claire est -comme tu le dis- de retrouver un peu notre vie d’avant en mieux (Sourire) et de pouvoir rejouer. L’album sort le 11 février, le démarrage des dates également -on a 40-45 dates calées jusqu’à août- on travaille pour la suite… Ça commence bien et on croise les doigts pour que ça se passe…
Julien : On a l’occasion de beaucoup plus jouer à l’étranger
Mehdi : Notre tourneur a bien travaillé : il y a de la demande, on sent qu’avec cette période un peu bizarre, il y a de l’envie…
En espérant que ça le fasse…
Mehdi : Honnêtement, je ne sais plus…
Julien : On se disait il y a un an que ça irait et finalement (Rires)…
Mehdi : Honnêtement, on n’a aucune visibilité…
Julien : … on suit le courant et on s’adaptera !
Mehdi : On verra si ça peut se calmer mais notre envie principale est de jouer ces morceaux sur scène et les partager. Et puis que l’album sorte, comme je te le disais, on n’a pas vraiment de recul sur cet album, on a besoin de sortir ces morceaux : ce sera une sorte de soulagement, on a besoin de ça !
Julien : A ce jour, seuls deux singles sont sortis et ce n’est qu’une partie de l’album et on a besoin que l’entité sorte pour tourner la page, passer à autre et se projeter sur la suite…
C’est tout ce qu’on voit souhaite et on se donne rendez-vous le 11 février…
Mehdi : Le 11 février, exactement (Sourire) !
Merci
Hangman’s Chair : Merci à toi !
Merci à Childeric Thor pour sa contribution...