Deficiency n'est définitivement pas un groupe comme les autres... Après "The Dawn of Consciousness" qui a confirmé tous les espoirs placés en lui, Laurent Gisonna et sa bande se sont lancés dans une nouvelle aventure non seulement avec Deficiency et un nouvel concept album "Warenta" -retraçant les "légendes" qui avaient cours dans le bassin minier des années 1940- mais aussi avec leur nouveau label East Metal Production... Nouvelle interview avec un groupe qui n'est définitivement pas les autres !
Notre dernière rencontre avec Defiency remonte à cinq ans déjà, comment avez-vous vécu la suite et l’année 2019 en particulier sachant que les opportunités se sont multipliées : vous avez ouvert pour Amon Amarth, organisé un festival qui a permis de fêter vos dix ans et même brassé une bière… Quels souvenirs gardes-tu de cette époque ?
Benjamin Jaksch : Que des bonnes choses ! Amon Amarth c’était inespéré et ça a été une expérience ultra-positive : les retours ont tous été excellents, que ce soient eux out leur staff, c’étaient tous des crèmes…
Et avez-vous vu une répercussion au niveau de la visibilité de Deficiency ?
Benjamin : Forcément, on a un peu gagné en visibilité et ça enrichit notre carte de visite.
Dans un autre registre, vous avez même bossé avec Le Joueur du Grenier, cela vous a permis de trouver une nouvelle audience ?
Benjamin : Je pense également aussi parce qu’on a pu toucher indirectement une petite partie du public du Joueur du Grenier. Mais ça reste malgré tout une expérience assez brève : c’est Laurent qui a prêté sa voix sur la plupart des chants metal de la vidéo sur le thème du metal du Joueur du Grenier…
Même si ça ne concerne pas le groupe directement, ça reste une expérience supplémentaire qui a fait écho sur le groupe…
Et malheureusement, comme pour beaucoup de groupes, ce bel élan a été brisé net par la pandémie. Comment as-tu vécu cette rupture totale dans ta vie à la fois musicalement et humainement ?
Benjamin : Chacun reste chez lui, chacun fait ce qu’il peut avec ce qu’il a… De manière personnelle, c’est un moment où on arrête de bosser. J’ai des enfants, donc on fait l’école à la maison… On se débrouille un petit peu…
De manière musicale, c’est avant tout le manque de concerts. Avant ça, on avait quelques dates et d’un seul coup, on n’a plus rien. Ça fait bizarre, surtout quand ça dure plusieurs mois ! On avait déjà cet album en préparation, on commençait à l’étoffer… et en raison de la situation, on a mis la gomme sur cet aspect. On s’était mis des dates de studio en espérant que ça se libère. Par exemple, la batterie a été
trackée en juillet 2020 alors que c’était initialement prévu en avril : ça a été annulé pour cause de pandémie et on a dû repousser.
En fait, tout le
tracking s’est fait pendant l’été 2020. On a commencé par la batterie, on a embrayé tout de suite sur les guitares et le chant s’est fait au mois d’août…
Mais n’avez-vous pas douté un seul instant considérant que l’album est prêt depuis presque deux ans ?
Benjamin : Je dois t’avouer que je me suis demandé si on allait s’en sortir et tout ce qu’on avait fait aller sortir… C’est vrai que l’album est sorti en mars, on voulait déjà le sortir en septembre 2021… On n’a cessé de repousser la sortie !
Dans ces conditions, comment as-tu vécu l’année 2021 en tant que musicien ?
Benjamin : Musicalement parlant, ce n’était pas… très bien (Sourire) ! Personnellement, au niveau de mon instrument, je me suis pris un peu de temps pour travailler des trucs mais c’est vrai que ce n’était pas satisfaisant !
Tu avais le sentiment de tourner en rond je suppose ?
Benjamin : Complétement !
En espérant que les lendemains seront plus roses, comment appréhendes-tu ton retour sur scène ?
Benjamin : Je n’ai pas trop d’appréhension. Je suis tellement content de retourner sur scène que je ne me pose pas cette question. Personnellement, c’est l’expérience du live qui me donne du plaisir : l’objectif est surtout d’être sur scène ! Je suis impatient !
(Laurent Gisonna nous rejoint à ce moment de l’interview)
Les incertitudes qui touchent les concerts, les évènements live, la
musique vivante… n’existent pas en ce qui concerne la production
d’albums ou la diffusion de musique.
Cette pandémie vous a permis aussi de changer pas mal de choses, nouvelles personnes à vos côtés pour l’album et surtout votre propre label, Metal East Productions. L’idée d’un label est ambitieuse mais n’avez-vous pas peur de ce saut dans l’inconnu et surtout en pleine période de pandémie ?
Laurent : Je ne sais pas parce que je pense quand même que la vie suit son cours donc quelque part, la musique ne s’arrêtera pas parce qu’il y a un évènement externe qui fait que le monde s’arrête : la musique continuera toujours !
J’ai envie de dire les incertitudes qui touchent les concerts, les évènements live, la musique vivante… n’existent pas en ce qui concerne la production d’albums ou la diffusion de musique. Donc on n’a pas forcément pensé que c’était quelque chose de risqué !
On vient d’apprendre que l’album était prêt depuis près de deux ans et alors qu’on t’avait déjà posé la question en ta présence lors de l’interview de nos amis de Toward the Throne de savoir pourquoi le premier album de la nouvelle écurie Metal East Productions, tu nous avais répondu qu’il n’était pas prêt…
Laurent : (Rires) !
Donc "Warenta" aurait pu être le premier album sorti par Metal East Productions…
Laurent : Quelque part, oui mais justement, je trouve que ça aurait fait un peu bizarre de dire qu’on créait un label et tout de suite, sortir notre album sur ce label… Tu vois, je trouve que le message aurait été : "Tout pour notre gueule !".
On utilise ce label comme un outil, un moyen de progresser avec les groupes qui sont signés sur ce label
Ce qui n’est pas illogique en soi… Mais avez-vous craint également qu’au moment de la promotion de "Warenta", on parle autant de ce nouveau label que de l’album ?
Laurent : Je t’avoue que je n’y avais pas pensé ! Personnellement, je scinde les deux. Aujourd’hui, nous sommes là pour Deficiency, on peut parler du label -il n’y a aucun problème. Mais je dois dire qu’on utilise ce label comme un outil, un moyen de progresser avec les groupes qui sont signés sur ce label puisque la philosophie n’est pas du tout lucrative -le label est une association à but non lucratif- et on veut consolider les atouts, cumuler les forces des uns et des autres pour que progressivement, on se pousse les uns et les autres.
On a donc cette liberté en termes de style et on peut prendre notre temps parce qu’on n’a pas de contrainte…
Sur ce nouveau label sort ce nouvel album de Deficiency qui se nomme "Warenta". Dans nos derniers échanges, tu disais vouloir offrir quelque chose de plus qu’un simple produit consommé et oublié rapidement. Cela fait vraiment partie de votre ADN, cette idée de concepts, de textes travaillés... pourriez-vous vous contenter de sortir un disque basique ?
Laurent : Non ! Déjà, on en sort tellement rarement (Rires), il y a tellement d’années entre la sortie d’un album qu’on se doit de proposer quelque chose de très abouti. Comme tu le dis, l’aspect consommateur ne fait pas partie de notre modèle de consommation musicale : on a toujours vu les productions de groupes comme des albums, des moments qu’un groupe est capable de livrer à un instant et dans un contexte donné… Personne ne nous attend nulle part puisqu’on n’est ni Metallica, ni Slayer, on a donc cette liberté en termes de style et on peut prendre notre temps parce qu’on n’a pas de contrainte… On rejoint l’idée du label : on n’a pas de contrainte économique ou vitale au fait de sortir ou non de la musique. On sort notre musique quand on veut et quand on sent que c’est le moment de la sortir…
Pour l’occasion, vous êtes allez loin en termes de concept avec ce nouvel album. C’est un concept autour du bassin minier dans les années 1940 : vous revenez sur la vie des mineurs, sur les légendes autour de la mine. Le sujet est assez inédit : qu’est-ce qui vous a donné envie de l’évoquer ?
Benjamin : Je dirais que c’est quasiment notre quotidien dans le sens où ce décor qu’on peut voir dans le clip, c’est notre paysage !
C’est également le cas des histoires évoquées ?
Benjamin : Oui, oui !
Laurent : Je suis issu d’une famille d’immigrés polonais d’un côté et italien de l’autre qui sont venus ici pour travailler dans la mine.
Benjamin : J’ai également deux grands-pères anciens mineurs…
Laurent : … comme énormément de monde dans le secteur !
On en parlera plus tard mais dans ces conditions, rien de plus naturel que d’avoir Björn 'Speed' Strid de Soilwork en tant qu’invité sur un de vos morceaux…
Laurent : Ah pas mal ! Le sledgehammer messiah (Rires), je n’y avais jamais pensé, tu vois !
Entre les textes, la pochette et le clip de ‘A Fire Asleep’, vous avez poussé le concept très loin, on sent que le sujet vous tenait à cœur. Comment avez-vous travaillé les textes, vous avez bossé seuls ou avez-vous eu de l’aide des historiens locaux pour gagner en précision ?
Laurent : Il y a un peu de tout ça c’est-à-dire que le départ de l’histoire, cette histoire de plumes qu’on retrouve dans les oreillers qui s’aggloméraient et qu’on ne pouvait pas détricoter les unes des autres était à l’origine de maladie selon les croyances. Ce sont des histoires que nous racontaient nos parents ou grands-parents quand on était jeunes. En fait, on est sûr de la tradition de transmission orale comme ça a toujours existé depuis la nuit des temps…
Vous êtes les druides du metal…
Laurent : (Rires) !
Benjamin : Disons que ce sont des légendes qui ont vraiment existé et qui nous ont été transmises directement.
Laurent : Et pour rebondir sur ta question, on a creusé un peu plus loin et effectivement, on a découvert des coupures de presse de l’époque qui parlaient de ça, ça a été couvert médiatiquement par la presse locale, il y a également eu une enquête de police qui s’intéressait à ce phénomène et il y a également eu des documentaires réalisés dans les années 1980 ou 1990 je crois… et personnellement, j’ai aussi rencontré un historien local… Mis bout à bout, ça donne ce concept-album !
Ce sont des faits divers, des feuilletons du XIXe siècle.
Au-delà de la mine vous parlez aussi donc du quotidien, on pense au Lumpendoktor qui était un charlatan aux airs de sorcier, il a eu un rôle avec l’histoire évoquée dans Ludma quand en 1949, une Polonaise avait été accusée de sorcellerie et qui a failli être tuée... tout cela est assez fascinant et on peine à croire que ça a pu arriver il n’y pas si longtemps…
Laurent : Oui ! Potentiellement, on peut avoir dû mal à croire que ça s’est vraiment passé mais c’est bien réel ! Ce sont des faits divers, des feuilletons du XIXe siècle. Les gens suivaient ces histoires un peu sordides, un peu de mystère en plus et tu ajoutes à cette tambouille l’aspect religieux -sachant l’importance de la croyance dans la communauté des mineurs- et tu obtiens un mélange tout à fait exploitable avec cette galerie de personnages…
Le clip a été tourné au Musée des Mineurs, mettre en avant ce lieu chargé d’histoire avec la salle des machines, le lavoir et autres, c’était important pour bien valoriser et mettre en avant votre région ?
Laurent : Complétement ! Ce n’était pas l’idée de base mais vu qu’on parlait de ça, on s’est demandé comment l’illustrer et le valoriser au mieux : c’est le Parc Explor (NdStruck : Parc Explor Wendel à Petite-Rosselle) ! C’est un musée qui a été fait sur un des carreaux de la mine parmi des dizaines et des dizaines dans le secteur même si la plupart des chevalements ont été soit détruits, soit délabrés, soit complétement laissés à l’abandon… mais celui-ci a été préservé pour en faire un musée ! On a donc forcément tapé à leur porte pour faire cette vidéo.
Avec un tel album et son thème, envisagez-vous de jouer entier sur scène avec des décors illustrant le thème ?
Laurent : Ben voudra un chevalement gonflable mais je lui ai répondu qu’on n’avait pas le budget pour ça (Rires) ! Non mais c’est une idée mais après, tout est une question de moyens d’une part et de faisabilité technique d’une autre…
Alors dans le Nord de la France il existe une salle, le Métaphone à Oignies, qui se situe au cœur du bassin minier et qui met à l’honneur l’histoire de la mine. Ce pourrait être un lieu adéquat pour jouer votre concept ?
Laurent : Je ne connais pas cette salle mais avant ça, je dirais qu’on a déjà joué un clip et c’est déjà bien (Sourire) ! Mais c’est vrai que ce serait énorme de pouvoir le jouer en live… Métaphone, tu dis ? C’est à creuser ! Je sais aussi qu’en Allemagne, ils ont davantage creusé la question du patrimoine : ils ont une salle sur un site sidérurgique je crois mais les deux mondes sont liés…
Musicalement parlant, la base de votre son reste ancrée dans le techno thrash dans les pas de Meshuggah, on pense notamment à ‘Dichotomy’, ‘Ludma’ ou ‘A Fire Asleep’ qui montrent des passages techniques de haute volée, ça reste votre ADN ce côté technique maîtrisé et défrisant ?
Laurent : Tu as raison, ça fait partie de ce qu’on veut mettre en avant en partie sans forcément se l’imposer parce que c’est tout simplement comme ça qu’on compose nos morceaux et que je compose mes riffs et nos guitares harmonisées…
Faire ce qu’on attend de nous : oui mais il faut le faire avec intelligence et c’est ce qu’on veut développer
Ce qui est frappant c’est votre capacité à sortir de ce carcan, de cette étiquette. Sur ‘Warenta’ et ‘Dichotomy’ le chant clair amène une forte respiration avec un côté voilé qu’on pourrait rapprocher du chant d’un Alice In Chains pour les aspects mélancoliques. Est-ce que c’était important pour vous d’aérer les titres pour ne pas lasser le public ?
Laurent : Exactement ! En tant qu’auditeur, il n’y a rien de plus lassant que d’écouter un album où on fait la même chose du début à la fin. Pour moi, ce n’est pas intéressant, il manque quelque chose ! Faire ce qu’on attend de nous : oui mais il faut le faire avec intelligence et c’est ce qu’on veut développer. Comme tu le dis, il y a ces respirations, ces côtés plus aériens… Parfois même, mine de rien, à la fin de ‘The Feathers’, il y a un larsen qui va aller en
fade out pendant quasiment une minute : ça te permet de
breaker un peu au milieu de l’album et d’enchaîner avec un truc qui dépote tout de suite. Les petites cassures symphoniques, des refrains qui permettent d’identifier les titres les uns des autres, le fait de ne jamais enchaîner deux titres sur la même tonalité… C’est tout un tas de petits détails auxquels nous apportons beaucoup d’importance pour ne pas lasser l’auditeur !
Tu as évoqué ‘The Feathers’, sur ce titre en particulier, le chant clair est impressionnant et peut évoquer Sentenced, ça amène un côté dramatique, épique et mélancolique en parfait lien avec le thème de l’album. C’était l’idée de créer une dramaturgie par ce chant clair ?
Laurent : Effectivement, je pense que chaque refrain a son identité et c’est quelque part, un peu un point d’ancrage et un point culminant de chaque morceau. Et le fait de le décliner en le chantant différemment comme sur ‘The Black Book’, ça permet d’avoir ces espèces de point d’ancrage.
Quant au côté dramaturgique, tu peux le mettre en lien avec l’aspect épique et symphonique qu’on essaie de développer sur certains titres et c’est vrai que c’est très important de pouvoir jouer sur les ambiances et sur des moments. Il faut savoir jongler au gré de l’album sur une heure parce qu’il faut réussir à capter l’attention de quelqu’un pendant une heure - surtout de nos jours où on consomme du single à l’inverse de la glorieuse époque de nos aînés (Sourire)…
‘Lumpendoktor’ et ‘Alleviate The Suffering’ montrent une facette symphonique intéressante, ça amène là aussi de la tension et un côté cinématographique fort avec pas mal d’emphase. On a même pensé à Therion pour le premier titre, le but était de renforcer l’idée d’histoire comptée avec ces passages plus dramatiques ?
Laurent : Ça fait plusieurs fois qu’on nous parle de cet aspect cinématographique. Je ne l’ai pas forcément fait sciemment mais c’est vrai que je suis aussi fasciné par la musique de films et tout ce qu’elle apporte dans le cinéma : donc c’est vrai qu’indirectement, je pense que ça m’influence aussi quelque part. Mais ce n’est pas une volonté de faire quelque chose de cinématographique ou dramaturgique, c’est juste que musicalement, on trouve qu’à certains moments, ça s’y prête…
Enfin, il y a le titre ‘I Am the Misfortune Herald’ dans lequel est invité Björn 'Speed' Strid de Soilwork. Comment arrive-t-on à bosser avec ce grand nom de la scène death mélodique ?
Laurent : Je ne sais pas (Rires) ! Non, c’était très simple, j’ai pensé à lui parce que je suis fan de Soilwork depuis très longtemps -je n’ai pas manqué une tournée en Europe de ce groupe depuis 2005. C’est une de mes plus grandes influences en termes de chant notamment, dans sa manière d’apporter l’énergie, l’agressivité et la vitesse mais aussi quand il t’amène vers un refrain, tu sens que ça monte et quand il te balance le refrain, wahou ! C’est un modèle tant technique que sur le plan des idées…
C’est donc une fierté de collaborer avec une telle personne…
Laurent : Ah oui, complétement !
… mais comment arrive-t-on à le faire figurer sur son album ?
Laurent : Tout simplement, on lui a écrit un e-mail dans lequel on se présente et on dit qu’on a pensé à lui pour un
featuring sur un morceau et on lui envoie le morceau pour savoir ce qu’il en pense. La réponse ne s’est pas fait attendre : "Ouais, c’est cool, on le fait !" (Rires) ! On discute des conditions, il enregistre chez lui et voilà…
Ce titre fait son effet. C’est un parfait mélange entre Soilwork, Dew Scented et Cynic pour le break final, ces trois groupes représentent des influences pour toi ? Réussir à combiner tous ces styles doit être un aboutissement pour toi ?
Laurent : Les groupes que tu cites ne font pas partie de mes albums de chevet en revanche, c’est une bonne question parce qu’on voulait faire quelque chose de plus progressif pour ce titre : cette fameuse mesure en 5/4 un peu asymétrique, le gros break où tu te retrouves limite en Amérique du Sud qui n’a rien à voir avec des progressions d’arpèges, et le solo un peu prenant avec la batterie et ce côté -en exagérant- un peu samba et ensuite, tu repars de nouveau sur du metal...
On trouve que ce morceau a toute sa place sur l’album même si c’est sans doute le plus spécial, le plus déstabilisant parce que ce sont des choses qu’on n’avait jamais faites avant…
Et ça te donne des idées pour la suite ?
Laurent : Pourquoi pas ? Mais je t’avoue que là, je ne pense pas encore à la suite (Rires) !
On a un peu passé l’âge des ambitions de notre jeunesse où on rêvait tous d’être Metallica !
Malgré tout, quelle est la suite pour Deficiency ?
Laurent : La suite, c’est toujours continuer sur notre lignée c’est-à-dire prendre du plaisir ! On fait de la musique avant tout pour prendre du plaisir, pour jouer en live et partager des moments entre nous et avec le public… J’ai envie de dire qu’on a un peu passé l’âge des ambitions de notre jeunesse où on rêvait tous d’être Metallica ! Maintenant, on est plus réaliste, on a une vie de famille avec des enfants et en fait, tout ce qui nous arrive va être considéré comme du bonheur et du positif même s’il y a du travail et de l’investissement !
A ce titre, quelles sont vos attentes pour récompenser ce travail et cet investissement ?
Laurent : On aimerait bien continuer de jouer sur de belles scènes, rencontrer du public, découvrir de nouvelles personnes qui nous soutiennent, combler les attentes des personnes qui nous soutiennent déjà et partager des scènes avec des groupes sympa, que ce soit en tant que première partie ou en festival…
As-tu des annonces de concert à nous partager, voire des premières parties sympas après avoir fait Amon Amarth, celle de Soilwork...
Laurent : Même si Soilwork n’est pas plus gros qu’Amon Amarth, personnellement, si un jour, je joue avec Soilwork, je serais très, très heureux… mais ce n’est pas encore fait !
Mais maintenant que tu as l’e-mail de Björn…
Laurent : Peut-être (Sourire) ! Mais là, on va bientôt jouer avec Angelus Apatrida…
… qui est également invité sur "Warenta" (NdStruck : David G. Álvarez, guitariste d’Angelus Apatrida joue un solo sur ‘Lumpendoktor’), l’objectif est de jouer avec le second invité à savoir Björn et Soilwork ?
Laurent : J’espère vraiment !
Et as-tu des dates déjà calées ?
Laurent : Oui, oui, on a une dizaine de dates déjà programmées mais pas encore annoncées… Ça commence un peu à bouger et on espère que ça continue tout simplement pour défendre cet album sur scène.
S’il y a un enseignement à retirer de la période un peu étrange qu’on a
vécu collectivement et à distance : c’est de prendre son temps !
Et enfin, on se donne rendez-vous à nouveau d’ici cinq ans pour le prochain album ?
Laurent : Je dirais même huit : ça s’allonge de plus en plus (Rires) ! Non mais comme je te le disais, on n’a pas d’impératif vu qu’on a notre structure, notre label : on a nos idées et on veut prendre notre temps. J’ai envie de dire que s’il y a un enseignement à retirer de la période un peu étrange qu’on a vécue collectivement et à distance : c’est de prendre son temps !
Et tes camarades de jeu de Deficiency ne craignent pas ton investissement dans Metal East Productions et que ça prenne trop de place dans ta vie musicale au point de délaisser Deficiency ?
Laurent : Non, clairement pas ! C’est impossible ! Ce n’est pas dans mon esprit !
Mais c’est prenant malgré tout ?
Laurent : C’est prenant et c’est en partie pour ça que ça a mis autant de temps entre les deux albums : on aurait pu le sortir plus tôt mais il y a la fondation du label…
Et la pandémie….
L : Tu as raison, ce n’était pas du tout le bon
timing (Sourire) ! Mais quelque part, je ne pense pas que ce soit une crainte pour eux mais il faudrait leur poser la question -je ne leur ai jamais posé- mais ce n’est pas une crainte pour moi !
Donc rendez-vous dans huit ans pour la promotion du prochain Deficiency…
Laurent : C’est ça !
Merci
Laurent : Merci à toi, c’était super !
Merci à Noise pour sa contribution...