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TITRE:

CAGE FIGHT (29 MARS 2022)


TYPE:
INTERVIEWS
GENRE:

HARDCORE



Construit autour de James Monteith (Tesseract) et de Rachel Aspe (ex-Eths), Cage Fight démarre sa carrière sur les chapeaux de roue. Entretien au micro de Music Waves...
DARIALYS - 13.05.2022 -
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Il est fréquent de voir les artistes s'aventurer dans de nouveaux projets différents de celui ou ceux qui les ont fait connaître au bout d'un certain temps, à plus forte raison lorsqu'un certain succès s'installe. Parfois, le changement stylistique est radical, histoire d'apporter un contraste, parfois inattendu... Quoi qu'il en soit, il n'est jamais simple d'expérimenter et de se réinventer. En crushant sur une reprise de Black Dahlia Murder chantée par l'ancienne vocaliste française de Eths, Rachel Aspe, James Monteith, guitariste de Tesseract, ne s'imaginait pas qu'il tenait là un nouveau projet, loin du metal moderne aux accents progressifs du combo britannique. Retour sur la formation de Cage Fight et sur les premiers pas de ce jeune groupe qui a tout pour devenir grand !





Quelle est la question que l’on vous a posée trop souvent et à laquelle vous en avez marre de répondre ?

James Monteith : Eh bien... Aucune car on est un tout nouveau groupe ! (Rires)


J’ai toujours aimé le hardcore des années 90, j’ai toujours voulu en jouer.



Ce nouveau groupe comme tu le dis, Cage Fight, c’est un projet de toi James, et de John (Reid, bassiste/MC, ndlr), ayant pour but de retrouver le son hardcore des années 90. Ressentez-vous une sorte de nostalgie de cette période ?

James : Oui ! J’ai toujours aimé le hardcore des années 90, j’ai toujours voulu en jouer. C’était l’opportunité de lancer ça à ce moment-là.

 

Et c’était impossible d’approcher ce style avec Tesseract, dont tu fais partie ?

James : Oh oui, Tesseract est un groupe très différent. Il y a beaucoup de détails, de complexité, de nombreuses couches et de dynamiques différentes. Alors qu’avec Cage Fight, le style est plus brut et agressif, c’est l’inverse.


Cette ère des années 90 a été très importante pour toute une génération en ce sens qu’elle a permis au thrash et au hardcore de fusionner et de mettre de côté certaines querelles qui pouvaient exister entre eux. Vous considérez-vous comme les héritiers des groupes de cette période-là qui ont mélangé ces approches ? Des groupes comme Hatebreed ou Biohazard par exemple, est-ce que ces groupes sont une influence pour vous ?

James : Quand je pense aux années 90, il y avait effectivement Biohazard, Strife… Il y avait un côté thrash. On a mélangé la puissance et la rapidité, il y avait une forme de précision métallique qu’on ne retrouvait pas forcément dans les groupes d’avant.


Tesseract est très clean alors que Cage Fight est plus en colère.


Et c’était votre intention de suivre ce mouvement-là ?

James : Pas vraiment. On voulait faire une musique fun que l’on apprécie beaucoup. C’était aussi un moyen de parler de certains sujets. Par exemple, dans Tesseract, on ne va pas du tout parler de politique. On parle d’espace, d’étoiles, de dimensions… Tesseract est très clean alors que Cage Fight est plus en colère.

 

Quel a été le tournant qui a permis de passer du stade de projet à celui d’un vrai groupe sérieux ? La pandémie a dû vous laisser du temps en 2020 et 2021, est-ce qu’elle a permis de créer le groupe ? Est-ce que le fait qu’elle ait changé nos vies vous a permis de réaliser que vous vouliez vous amuser et ne pas perdre de temps ?

James : Oui, je pense que la pandémie a permis d’avancer certaines idées sur lesquelles on travaillait. On travaillait sur un projet de manière pas très sérieuse, mais la pandémie a permis de développer nos idées. Et puis je suis tombé sur cette reprise de Rachel de Black Dahlia Murder (le morceau ‘Statutory Ape’, ndlr). Et là, je me suis dit : “wow !”. Son chant était incroyable. Elle nous a envoyé des démos qui étaient super, et tout d’un coup, on s’est dit qu’on tenait quelque chose.

Est-ce que tu as demandé à tes collègues de Tesseract leur avis avant de lancer ton projet ? Est-ce que ce sera possible de conserver ces deux groupes dans ton emploi du temps ? Est-ce que tu n’as pas peur de devoir choisir entre les deux un jour ?

James : Je ne leur ai pas vraiment demandé car ça s’est passé assez naturellement. Dan (Daniel Tompkins, le chanteur, ndlr) a par exemple quatre autres groupes. Il a un projet solo, il a White Moth Black Butterfly, Zeta, il a plein de projets ! Jay (Postones, le batteur, ndlr) avait un groupe lui aussi, qui s’appelait Heights.


James, tu as connu Rachel quand vous avez tourné avec Eths en 2013. J’imagine qu’elle t’a marqué à l’époque pour t’en rappeler bien des années plus tard ? Quels souvenirs as-tu de cette tournée ? Et comment s’est fait votre rencontre ?

James : Je l’ai suivie sur Facebook, j’ai écouté ce qu’elle faisait. On est restés en contact comme ça. Mais on n’a pas parlé pendant 7 ans ! (Rires).

 

Et c’est cette reprise de Black Dahlia Murder qui t’a convaincu au final, comme nous le disions, avec son chant puissant. C’était la recrue idéale ?

James : Oui à 100% ! J’ai été très impressionné par sa puissance et par la portée de sa voix ! Elle a aussi beaucoup de tons et de dynamiques. Ça marche très bien.

 

C’est aussi peut-être que dans Eths, tu étais peut-être davantage cantonnée à un growl puissant, mais sur tous tes covers, tu as pu montrer quelque chose de plus varié.

Rachel Aspe : Oui, j’espérais pouvoir trouver des projets différents.

 

Avant de rentrer dans le vif du sujet, Rachel, je voulais te demander ce que tu retenais de l’expérience Eths ? Après la sortie de “Aanka” (en 2016, ndlr), le groupe a rapidement splitté. Est-ce que tu as ressenti de la frustration à ce moment-là ?

Rachel : En fait, ça n’a pas été clair mais j’ai quitté Eths, mais on n’a jamais communiqué là-dessus car on voulait pas faire de débats dans les medias. Donc j’ai décidé de quitter Eths, mais on a joué nos derniers concerts sans rien dire aux gens. Les autres membres voulaient me remplacer mais finalement ça n’a pas pris, alors ils ont décidé d’arrêter.

Ça a été assez compliqué dans le groupe pour moi.


Et pourquoi avoir quitté Eths ? Tu voulais arrêter la musique, ou juste changer de projet ?

Rachel : Ça a été assez compliqué dans le groupe pour moi. Mentalement, je n’étais pas au mieux, j’étais très stressée. Je voulais faire de la musique, mais ça commençait à devenir moins passionnant et à avoir des répercussions sur ma santé. J’ai voulu mettre fin à mes rapports avec le groupe. Nos rapports n’étaient plus les mêmes alors j’ai eu besoin d’arrêter.


Depuis lors, tu as été assez discrète. Est-ce que tu as eu des doutes quant à ton futur dans la musique ?

Rachel : Pas du tout, mais j’ai eu une très mauvaise expérience après ça. Je n’ai pas eu de chance, mais finalement, j’ai rejoint Cage Fight ! A la base, j’ai été approchée par un gros groupe de death metal. Ils m’ont propose de faire un album avec eux, mais ça n’a pas marché. J’ai attendu, insisté…


Est-ce que cela t’a fait douter du business de la musique ?

Rachel : J’ai cherché des musiciens. Beaucoup m’ont promis des choses car ils voulaient coucher avec moi. Je crois que ça s’est produit 4 ou 5 fois… A chaque fois que ça se produisait, j’étais déprimée après ça. Ça a été dur de trouver la bonne personne.

 

Et puis tu as trouvé James ! Et justement, comment vous vous répartissez le travail ? Est-ce que tu écris les paroles, Rachel ? L’album a l’air assez engagé, notamment avec le titre ‘Respect Ends’ qui critique les personnes coupables de harcèlement en ligne. Et justement, quel regard portez-vous là-dessus ?

James : Beaucoup des concepts que nous développons ensemble viennent de Jon (Reid, ndlr), le bassiste. C’est lui le parolier. Ce morceau en particulier vient d’une idée de Rachel qui a vécu ça.

Rachel : Jon est très bon en Anglais, il est meilleur que moi, donc il écrit les paroles.

 


Quels sont les autres thèmes de l’album ? Est-ce que l’écriture des paroles permet à Jon d’extérioriser sa colère ? Y a-t-il un côté cathartique là-dedans ?

James : Oui, pour nous tous je pense, dans l’écriture de la musique également. Les sujets que l’on aborde parlent beaucoup d’injustices sociales, de colère, de l’état du monde… Mais aussi, on parle de problèmes mentaux, des addictions, d’expériences de vie…

 

Concernant le chant, je trouve que Rachel, tu es parfaitement adaptée au style hardcore. Ton chant me rappelle un peu celui de Candace Kucsulain de Walls Of Jericho. Est-ce que tu te retrouves dans cette influence ?

Rachel : (Cri de joie, ndlr) Avant de connaître Walls Of Jericho, j’écoutais Hatebreed et j’essayais de sonner comme ça, mais Eths était très différent. J’ai dû m’adapter. Pour autant je pense que je ne sonne pas vraiment comme elle non plus, je fais aussi autre chose.

 

Non bien sûr, mais c’est peut-être une influence inconsciente !

Rachel : Oui, Candace est l’une de mes plus grandes influences. Elle est puissante, badass, je l’adore. Donc oui, elle m’influence, mais je veux être différente aussi.

James : Depuis que je te connais, tu essayes de nouveaux sons, tu essayes de pousser ta voix… C’est très intéressant.


Tu veux dire que tu as vu la voix de Rachel évoluer depuis que tu travailles avec elle ?

James : Ces dernières années, oui.

Rachel : Cette année, j’ai littéralement tout essayé. Des cris graves, aigus, du pig squeal par exemple, ce que je n’avais jamais fait avec Eths. J’essaye de tout faire, c’est fun.


 

Comme si tu t’étais limitée à certaines techniques avant, et que maintenant tu avais envie de montrer tout ton talent.

Rachel : Oui, car les chansons ont aussi des influences différentes donc le chant doit s’y adapter.

 

Il y a 14 titres sur cet album. Même si la majorité sont courts, c’est un album très dense. Est-ce que ce n’est pas un risque quand on sait que beaucoup d’albums de hardcore sont très courts et ne comportent que peu de pistes ?

James : Peut-être que c’est mon côté prog ! (Rires) A vrai dire, on n’a rien planifié. En février, on a commencé à travailler ensemble. On a enregistré nos démos en mai avant d’obtenir un deal avec un label. En février, on devait avoir 3 chansons, et puis en juillet on en avait 14. On a très bien travaillé, donc on a décidé de toutes les garder. On a suivi le flow, on avait des idées, des idées, des idées. C’était une période très excitante !



Et c’est très intéressant aussi, car ces dernières années, quand on parlait de longueur d’albums à des groupes, c’était plutôt pour leur faire remarquer que leur album était court et qu’il avait plus des allures de LP, ou LP long. Les groupes nous disaient : “oui, mais c’est pour aller droit au but, il ne faut pas faire de remplissage”. Et pour vous, ce n’est pas le cas, alors qu’aujourd’hui, la majorité des groupes ne cherche pas à sortir des albums très longs.

James : Oui, je pense qu’on n’a pas vraiment pensé à ça. On avait ces chansons et on a eu la chance de trouver un contrat avec un label rapidement. Le label voulait un album, alors on a dit : “Ok, faisons un album !”. Je ne sais pas, j’aime les albums personnellement ! Les EPs, c’est trop court !

 

Musicalement, je trouve que vous mélangez le thrash, le hardcore et le death metal avec la voix de Rachel. C’était votre idée, de mélanger ces trois mondes ?

James : Non (rires) ! On n’avait pas d’idée initiale, encore une fois.





En tout cas, il y a un côté violent, brut, voire sale. C’était important pour vous ?

James : Absolument.



Trevor Strnad, le chanteur de Black Dahlia Murder, apparaît en guest sur votre morceau ‘Eating Me Alive’. J’imagine qu’il a dû écouter la cover de Rachel ? J’imagine que ça représente beaucoup pour vous de travailler avec quelqu’un d’aussi important, qui fait partie des leaders du death mélodique ?

James : Oui, c’est très sympa de sa part d’avoir accepté. Mais cela fait aussi partie de notre histoire, étant donné qu’il y avait cette cover de Rachel.

 

Oui et j’imagine que vous en êtes fiers, car ça veut dire qu’il a écouté le morceau et qu’il l’a apprécié.

Rachel : Oui. Après ça, on est restés en contact.

 

Aussi, vous allez ouvrir pour Sepultura et Cro-Mags bientôt. Votre premier album sort sur un gros label, Candlelight. Pour un jeune groupe, c’est un début idéal. Comment est-ce que ces opportunités sont venues à vous ?

James : Je ne sais pas. Je pense que c’est beaucoup de chance avant tout. Les planètes se sont alignées, on est été extrêmement chanceux. On a écrit une musique qui fonctionne bien maintenant dans cette époque. Le fait que ça ait plu au label a été déterminant. Et puis je pense que ça a fait effet boule de neige. Maintenant on va jouer avec Sepultura et Cro-Mags.





Est-ce que ça vous met une forme de pression pour autant ? Peut-être davantage pour toi Rachel qui es restée silencieuse un moment ?

Rachel : Je pense que c’est surtout excitant pour nous. Tout s’est fait naturellement. Maintenant j’ai vraiment hâte, je ne suis pas inquiète.

James : Je suis confiant car on a eu de très bons retours sur nos concerts. On a joué avec Napalm Death, le public a été incroyable.



Quelles sont vos attentes pour cet album justement ?

James : Personnellement, je ne pensais pas qu’on en arriverait ici. On s’est laissés porter. Donc je n’ai pas d’attente, voyons où cela pourra nous amener. On ne peut jamais prédire comment vont se passer les choses. Tout est si imprévisible ! Je préfère ne pas avoir d’attente, sinon, je risquerais d’être déçu.

 

Cela dit, avec vos expériences respectives , vous savez ce que vaut votre musique, vous savez avec qui vous travaillez, vous savez ce que vous valez sur scène, donc d’une certaine manière, vous voyez le potentiel de ce projet.                                                       

James : Oui mais je ne veux pas avoir trop de confiance.


J’ai tout donné pour Cage Fight



Et pour toi Rachel ? Ce groupe, c’est peut-être un moyen d’ouvrir un chapitre plus “amusant” que le précédent qui ne s’est pas terminé de la meilleure des façons ?

Rachel : Oui, j’attendais de faire quelque chose de nouveau, mais je ne m’attendais pas à ce que ça se passe aussi bien. J’ai tout donné pour Cage Fight car j’avais vraiment hâte. En tout cas, c’est mieux que ce que j’imaginais.


Nous avons commencé cette interview en vous demandant quelle était la question que l’on vous avait posée trop souvent. Au contraire, quelle serait celle que vous auriez aimé que je vous pose ?

James : “Quel est ton fromage préféré ?”

Vraiment ? Alors ?

James : Je ne sais pas, j’en aime trop ! (Rires). Je suis un fan des fromages français. J’adore le Comté.


Et toi Rachel ?

Rachel : Ceux qui puent ! (Rires)

 

Merci beaucoup !

Les deux : Merci !


Merci à Noise pour contribution...



Plus d'informations sur https://www.facebook.com/cagefighthc
 
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