Les transports parisiens ne nous ayant pas permis d'arriver à temps pour la prestation de
Tag My Heart qui ouvrait les hostilités, nous n'avons pas d'autre choix que de nous rattraper lors d'un prochain passage à Paris !
April Art
Tout de rouge vêtu, le jeune quatuor allemand fondé et mené par la pétillante
Lisa-Marie Watz s'installe sans attendre et commence à envoyer son rock alternatif joyeux et positif. Dans un mélange de fougue de jeunesse et réel plaisir de se produire devant ce public qui s'étoffe, les musiciens ne semblent pas se forcer pour tout simplement prendre un pied immense et tout donner dans le court laps de temps qui leur est alloué.
Forts de leur unique album "Ben Juelg" sorti en 2019 qu'ils ont donc pu défendre comme il se doit, ils ont tout de même eu la délicatesse d'offrir au public un morceau qui sera présent sur leur prochain opus "Pokerface" à sortir le 27 juin prochain. Alors que
Chris Bunnel et
Nico Neufeld, respectivement à la guitare rythmique et à la basse, s'amusent comme des gamins avec une complicité évidente,
Lisa-Marie occupe parfaitement la scène qu'elle maitrise à merveille.
Parfois proche d'un metal alternatif efficace et aux textes veillant à transmettre une énergie positive, le groupe enchaîne les titres sans temps mort, ni pause, à peine quelques mots pour maintenir l'ambiance. Pourtant venu applaudir des groupes au metal plus corsé, le public rend un bel hommage à la formation que nous aurons plaisir à revoir !
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Ensiferum
Courte pause avant que le premier acte de cette co-tête d'affiche ne vienne mettre au diapason l'ambiance qui avait déjà bien pris avec la prestation d'
April Art. Sauf qu'avec
Ensiferum, il y a ce côté pagan que les fans sont venus applaudir, ce folklore aussi haut en couleur que joyeux, sur des riffs tantôt dansants, tantôt lourds et largement dominés par les growls d'un
Petri Lindroos magistral.
Après une entrée solennelle dans un folklore propre au groupe,
Petri et sa bande de joyeux musiciens s'adonnent à leur art le plus brut et haut en couleurs et contrastent avec le
frontman plutôt impassible et concentré, un
Sami Hinkka à la basse en pleine forme, alternant mises en scène loufoques, grimaces humoristiques et autres expressions dignes d'un
Devin Townsend,
vu le lendemain en première partie de
Dream Theater, ou encore un
Markus Toivonen toujours souriant ou encore un
Pekka Montin aux claviers, qui alterne entre son instrument et le devant de scène.
Après quelques années sans claviériste, c'était l'occasion pour nous de découvrir ce musicien qui assure également une belle partie des chants clairs et hauts perchés qui balancent parfaitement le growl de
Petri.
La
setlist, extrêmement bien sentie, s'enchaine à vive allure, sans interruption. Interprétant en première partie de set ses derniers titres issus de 'Thalassic' sorti en pleine crise sanitaire, les Finlandais piochent ensuite dans chaque album leurs meilleurs titres, et offrent une sorte de medley balayant l'ensemble de leur discographie, où chaque titre est acclamé par le public qui s'amuse à mimer les rameurs de drakkars en rythme avec la musique.
Le groupe, qui s'en amuse, ne se laisse pas perturber et l'intensité monte encore d'un cran lorsque
Petri brandit son épée géante en introduction de 'In My Sword I Trust' que le public scande.
Un excellent moment passé avec les maîtres du pagan qui ont su trouver l'équilibre juste tant dans la
setlist que dans les sons. La deuxième partie de la tête d'affiche est désormais très attendue...
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Setlist :
Rum, Women, Victory
Andromeda
One More Magic Potion
Into Battle
For Sirens
Run from the Crushing Tide
Treacherous Gods
In My Sword I Trust
Lai Lai Hei
From Afar
Dark Tranquillity
Les doyens de la soirée, maîtres de cérémonie malgré une affiche partagée, c'est bien à
Mikael Stanne et ses comparses de
Dark Tranquillity de clôturer le bal. Enfin ses 'nouveaux' comparses devrait-on préciser, car le groupe a vu quelques uns de ses membres historiques voguer vers de nouveaux projets. C'est le cas de
Niklas Sundin qui officiait derrière la 6-cordes et qui se consacre désormais à son activité de graphiste, du coup remplacé par les deux guitaristes
Johan Reinholdz (
Andromeda,
NonExist ou encore
Skyfire) et
Chris Amott (malheureusement retenu chez lui pour accueillir au mieux son fils tout juste né, lui-même remplacé par
Joey Concepcion, guitariste indépendant américain) ou encore
Martin Henriksson, remplacé peu avant la sortie de "Atoma" par
Anders Iwers. Vous êtes perdus? C'est normal, nous aussi...
Heureusement,
Mikael est bel est bien là, toujours égal à lui-même, d'une générosité, d'une sensibilité, d'une humilité et d'un talent incroyables.
Dès l'issue de 'Phantom Days', premier titre interprété par les Suédois, voici un
Mikael immobile, comme pétri par l'émotion qui l'étreint alors que le public nourrit ses applaudissements à l'unisson, empêchant le
frontman de poursuivre. Alors devenu spectateur de cette ovation, il lâchera un 'Je savais que vous m'aviez manqué, Paris... mais pas à ce point !' d'une voix tremblante. Avant d'enchaîner avec un 'Transient' bien senti.
C'est alors que les slams s'enchainent, que quelques fans montent sur scène profiter quelques instants toujours reçus, aidés, et accueillis par ce
Mikael qui s'adapte, toujours souriant.
C'est évidemment sur les titres issus de 'Damage Done', 'Character' ou encore 'The Gallery' que le public explose le plus. En introduction de 'Punish My Heaven',
Mikael prendra le temps de dédier le titre à
Fredrik Johansson, guitariste et principal compositeur sur les premiers albums, disparu en début d'année après 3 ans de lutte contre le Crabe. Les applaudissements encore très nourris du public touchent encore davantage
Mikael qui ne retient plus son émotion dont la douleur se lit sur son visage. L'intensité du titre rendra un très bel hommage au musicien.
Comme galvanisé par cet ascenseur émotionnel, c'est le groupe tout entier qui ressort comme uni, malgré les horizons assez éloignés de ses nouveaux membres, qui restent discret par rapport au charisme dégagé par le
frontman qui remplit déjà bien la scène. Tout en maîtrise, il fait voyager ses fans à travers presque 30 ans de musique avant de terminer sur un 'Misery's Crown' somptueux.
Il est déjà l'heure de remercier les fans avant de se retirer, mais
Mikael en est bien incapable, une dernière fois happé par les clameurs du public qui le retiennent sur le côté de scène, à nouveau spectateur bras croisés, se tenant le menton, presque incrédule. Il ne se retirera qu'après de longues minutes.
Énorme claque émotionnelle infligée par cette dernière prestation, aussi bien au public qu'au groupe lui-même, le retour d'un
Dark Tranquillity toujours au sommet à Paris après 2 ans d'arrêt forcé restera gravé dans les mémoires... Vivement le prochain !
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Setlist :
Phantom Days
Transient
Focus Shift
Monochromatic Stains
Forward Momentum
Terminus (Where Death Is Most Alive)
The Dark Unbroken
Punish My Heaven
Atoma
The New Build
Identical to None
Encircled
Lost to Apathy
Misery's Crown
A nouveau un immense MERCI à Valérie de nous avoir permis d'assister à ce show pour vous en ramener ce report.