Nouveau line-up (avec les premiers mots en exclusivité de Farid Medjane en tant que batteur du projet), nouveau label et donc nouvel album, c'est un Last Temptation plus motivé que jamais qui revient pour reprendre les hostilités là où elles n'auraient jamais dû s'arrêter...
On se retrouve trois ans après la sortie de votre premier album éponyme, aviez-vous prévu de sortir "Fuel for my Soul" plus tôt si nous n’avions pas été touchés par la pandémie sachant que vous aviez déjà deux titres composés lorsque nous nous étions rencontrés en septembre 2019 ?
Peter Scheithauer : Effectivement, on voulait sortir l’album en 2020…
… et ces deux titres sont présents sur ce nouvel album ?
Peter : C’est une bonne question mais il faudrait se souvenir des titres… Et je peux te
teaser à nouveau, nous avons déjà des morceaux pour le prochain album…
Butcho Vukovic : Sachant qu’on a fait une quarantaine de morceaux pour ce deuxième album…
Peter : … et nous avons voté très démocratiquement !
Butcho : Alors est-ce que ces deux morceaux ont été pris ou non ?
Peter : Nous avons effectivement fait une quarantaine de démos parce qu’on a eu le temps (Rires) et on a voté mais c’est possible que ces deux titres soient dans l’album : je crois qu’au moins un est présent…
A ce titre, alors que le premier album était sorti chez Verycords, votre deuxième sortira sur le label Crusader Records une division de Golden Robot Records. Pouvez-nous nous en dire plus ?
Peter : En fait, nous avons sorti le premier album chez Verycords mais nous n’étions pas signés chez Verycords mais chez earMusic Allemagne et nous n’avons pas été ultra-contents de la promo qui a été faite en Allemagne alors que nous étions très contents de ce qui a été fait en France. Mais manque de pot : on était signés sur le label allemand et non Verycords. On a donc changé de label pour cette raison !
Et aujourd’hui entrevoyez-vous une différence au niveau de la promo internationale ?
Peter : Surtout en Angleterre en fait ,ce qui est bizarre ! Par mes origines, des journaux allemands parlent quelques fois de moi : on va être dans Classic Rock Allemagne…
… ce qui n’était pas le cas pour le précédent album ?
Peter : Non, c’était atroce ! Ils n’ont pas du tout fait de promo…
Alors que c’est le marché hard rock / metal européen par excellence…
Peter : Je dirais même que c’est le marché le plus important dans le monde aujourd’hui parce que pour percer aux Etats-Unis, c’est encore autre chose !
Donc en clair, vous prévoyez que Last Temptation change de division pour cet album ?
Peter : J’espère que cette fois-ci, on va tourner ! La dernière fois, l’album est sorti en septembre/ octobre, en janvier, on a eu une réunion avec notre tourneur en France on avait plein de dates prévues, et mi-février, on n’avait plus de dates puisque tout avait été annulé !
Au départ, très crédule, je pensais qu’on reviendrait au bout de cinq mois et deux ans après (Rires)…
Butcho : J’avais quand même un doute pour ma part parce qu’un virus, ça dure minimum entre deux et cinq ans.
Peter : Le tourneur allemand était aussi pessimiste que lui : c’étaient les oiseaux de mauvaise augure (Sourire), mais ils avaient raison !
Ça n'était pas la peine de sortir quoique ce soit, si on ne pouvait pas jouer !
Vous l’avez dit tout à l’heure, pour ce deuxième album, vous avez composé quarante titres et seuls onze ont été retenus. L’inspiration règne au sein de Last Temptation mais n’auriez-vous pas pu sortir un EP plus tôt ?
Peter : C’est un choix : ça n'était pas la peine de sortir quoique ce soit, si on ne pouvait pas jouer !
Mais ne pensez-vous pas avoir perdu le lien avec les fans que vous aviez commencé à vous faire ?
Peter : Non, je ne pense pas !
Butcho : Je pense même qu’on en a gagné…
Peter : En plein Covid, tout le monde y allait de son concert dans son salon… A un moment donné, il faut arrêter sachant que les gens vont prendre l’habitude : pourquoi aller à des concerts, pourquoi payer alors que le mec le fait dans salon ?
Butcho : Je pense que sortir des singles, des inédits… ne sert à rien, il faut avant toute chose faire connaître les choses déjà sorties. Nous sommes dans une société de consommation, les gens ont peut-être écouté un titre mais n’ont pas écouté le reste… je pense qu’il faut plutôt ressortir des anciens titres que les gens n’ont sûrement pas écoutés…
Au risque de créer une frustration concernant le public qui vous connaît déjà…
Butcho : Je comprends ton point de vue…
Peter : Nous ne l’avons pas vu comme ça, peut-être parce que nous sommes
old-school de ce point de vue ?
Old-school dans l’idée où la sortie d’un album s’accompagne de tournées… On aurait été frustrés de ne pas avoir tourné sachant qu’on avait déjà fait le Hellfest sur la Mainstage sans album… Quand l’album est sorti, beaucoup de choses se sont calées et puis d’un seul coup, on ne pouvait plus rien faire. Par la suite, il y a eu le changement de
line-up et le Covid nous a renforcé dans l’idée de changer de
line-up… mais il n’y avait rien de personnel…
On voulait se concentrer sur un groupe !
Justement, sur le premier album, on retrouvait des guests tels que Bob Daisley, Vinny Appice, Stet Howland, James Lomenzo, Don Airey et Rudy Sarzo et vous nous aviez avoué que lors de notre rencontre en 2018 je cite: "Nous sommes déjà en train de bosser sur des morceaux pour le prochain album et nous voudrions avoir certaines personnes en guests sur l’album" mais finalement point de guests. Pourquoi ?
Peter : C’est une décision ! Au départ, effectivement, on voulait et puis finalement, on s’est dit qu’on voulait se concentrer sur un groupe !
A ce titre, dans notre précédente interview, vous nous aviez dit que Last Temptation était amené à devenir un groupe qui dure. Et de fait, vous êtes encore là mais le line up de la section rythmique a changé avec Vince Brisach à la batterie, remplacé depuis par Farid Medjane (NdStruck : ex-Trust…) ici présent et Julien Rimaire à la basse... Le fait qu’il n’y ait pas de guest était-il pour montrer que Last Temptation était un groupe prêt s’installer dans le temps ?
Peter : C’est tout à fait ça ! On a constaté que les tourneurs n’aiment définitivement pas ce type de groupe : surtout les tourneurs allemands qui te disent à quoi ça sert des noms sur l’album, si la musique est bonne !
C’était donc trop contraignant pour nous !
Jean-Jacques Goldman était prévu comme guest ?
Peter : (Rires) Merde, je suis frustré et ne vais plus te parler si tu me piques mes vannes (Rires) : vas-y Butcho, parle !
Butcho : Les tourneurs veulent que les groupes soient disponibles du jour au lendemain pour un concert : que tu n’aies pas à faire venir des Américains…
Peter : C’était déjà une contrainte et avec le Covid, c’était encore pire !
On avait bien compris ce que nous ont dit les tourneurs allemands et français, à savoir que si on nous demandait de venir dans trois jours, on ne pouvait pas venir parce qu’il fallait faire venir les Américains, répéter… sans compter le coût…
Cet album, on l’a fait en une semaine en studio : on n’aurait pas pu le faire dans la précédente configuration, ou le coût de l’album aurait été beaucoup important ! C’était donc trop contraignant pour nous !
Malgré tout, votre réflexion suggère que les noms importent peu dans le milieu… est-ce à penser que c’est mal spécifiquement français de s’attacher ainsi aux noms ?
Peter : Il y a un côté admiratif du public mais qu’est-ce qu’on en a à foutre si tu aimes le morceau, peu importe qui le joue, non ?
Butcho : Ça aurait pu faire la différence si on avait eu des
featurings voix…
Peter : … oui mais ça, c’est hors de question pour l’instant parce que c’est Butcho le
lead singer ! D’ailleurs à quoi ça sert des invités vocaux puisqu’il peut faire les voix de chanteurs morts : il suffit de regarder ses vidéos
tribute, on peut même faire revenir Little Richards (Rires) !
A propos de Farid Medjane, puisqu’il est à nos côtés, je vais en profiter pour lui poser quelques questions. Même si tu ne fais désormais plus partie de Trust, comment vas-tu t’organiser pour placer Last Temptation dans ton emploi du temps ?
Farid Medjane : Je voulais faire les choses dans les règles de l’art, à partir du moment où tu rentres dans un projet comme Last Temptation qui demande beaucoup d’énergie et de concentration et que Peter te contacte pour te demander si tu es disponible demain, ça nécessite que tu sois disponible à tous les niveaux…
Pour moi, le partage est vachement important : il y a la musique mais il y a également l’humain.
J’habite à Strasbourg à côté de chez Peter. Quand il me contacte la veille au soir pour faire des petites sessions de répétitions à deux, je suis en mesure de lui répondre positivement.
Ça signifie que tu as tout abandonné pour Last Temptation ?
Farid : Comme tu le sais, Trust c’est fini, j’avais monté mon groupe Face to Face mais il n’y avait rien si ce n’est quelques dates à gauche à droite… Donc comme il y avait une date au moins de juin, j’ai prévenu le groupe pour ne pas les planter par correction, pour qu’ils puissent honorer cette date en trouvant un mec qui puisse l’assurer à ma place. Je suis sorti de Face to Face de façon
clean…
Non, je suis content, Last Temptation me convient bien musicalement : je vais amener ma patte. Ce groupe est un quatre pièces : il faut jouer solide. Tu connais mon parcours, je ne suis pas un batteur qui va en foutre partout, je suis plutôt un batteur qui se met au service de la musique et de la chanson, c’est vraiment ce qui m’importe !
Pour en revenir à l’album. A l’écoute de "Fuel for my Soul", on sent que vous avez vraiment travaillé certaines choses qui étaient moins marquantes sur le premier album, notamment des refrains plus accrocheurs et un gros travail sur les riffs. Partagez-vous ce constat et pensez-vous que ce soit le contact de la scène qui vous a aidé dans ce sens ?
Butcho : Je vais plutôt dire le contraire à savoir que nous avons enregistré le premier album à la
roots : par fichiers interposés, chacun chez soi… Le fait qu’on ait travaillé les maquettes pour cet album -on a eu le temps de faire les maquettes de quarante morceaux- d’avoir répété les morceaux qu’on avait choisi… c’était beaucoup plus facile en studio !
Non seulement, vous avez changé votre façon de travailler en amont mais même au niveau de l’enregistrement live…
Peter : C’est un vrai plaisir que de se foutre sur la gueule ! On n’était pas sur des
e-mails mais bien sur du physique, c’était UFC (Rires) ! Non mais c’est beaucoup plus agréable d’être dans la même pièce et jouer avec un contact visuel ! Butcho était présent sur les sept jours d’enregistrement : tout était réuni !
C’est également un avant-goût de ce qui vous attend sur scène et de voir comment le morceau fonctionne en "vrai"…
Peter : Exactement !
Butcho : J’ai effectivement changé quelques lignes de chant qui ne me plaisaient pas de la démo. Sur les onze morceaux, j’en ai changé sur deux morceaux parce que je trouvais que ce n’était pas terrible au moment de les enregistrer…
Peter : … notamment ‘Fuel for my Soul’.
Butcho : … qui était effectivement complétement différente au niveau du refrain. J’ai donc tout réécrit et tout réenregistré…
Vous avez également fait un gros travail sur le son des guitares, qui est beaucoup plus massif. Si bien que cet album sonne beaucoup plus metal que le premier qui sonnait plus hard rock. Est-ce une direction artistique à laquelle vous avez pensé dès l’étape de composition et avez-vous tenu compte des retours notamment ceux de Music Waves qui soulignait ce défaut "le groupe a fait le choix d’une production très roots et de limiter au maximum les overdubs. Mais ce parti-pris, bien que justifié pour créer une musique vivante et frontale, s’avère par moment contre-productif du fait d’une production un peu trop brouillonne" ?
Peter : Je suis tout à fait d’accord et j’ai bien compris…
Butcho : Le premier album qui faisait démo et ce deuxième sonne grosse production !
Mais il semblerait que ce côté roots, démo du premier album était un parti-pris…
Butcho : C’était effectivement un parti-pris sur le premier album.
Peter : On voulait que ce soit
roots…
Chaque album doit sonner un peu différemment et ce sera le cas du prochain !
Mais pourquoi ce changement pour ce deuxième album ?
Peter : Chaque album doit sonner un peu différemment et ce sera le cas du prochain !
Butcho : Et tout dépendra du producteur : on peut tomber sur un prochain producteur qui nous fera un son encore plus "gros" ou différent…
Peter : Malgré tout, je suis le seul à penser que ce nouvel album est un album FM (Rires) !
Butcho : Alors que je le trouve plutôt metal…
Peter : Je ne le trouve pas du tout metal…
Il l’est quand même nettement plus que le précédent…
Peter : Eh bien, je trouve que cet album est beaucoup plus accessible que le premier : il est moins metal, il a plus de groove… alors que le premier album est plus stoner…
Effectivement, comme nous l’avons indiqué cet album contenait plus de refrains accrocheurs : dans ce sens, cet album est FM…
Peter : C’est ça !
Butcho : Mais on l’avait sur le premier album…
Peter : … notamment sur ‘I Win I Lose’ repris par le public du Hellfest.
Butcho : C’est effectivement ce que je recherche dans tous les groupes dans lesquels j’ai chanté : je mets toujours à la place du public et chanter avec le groupe. Si c’est trop complexe à la Meshuggah, Dying Fetus… je serais incapable un seul refrain…
Je compose toujours dans cette optique et je commence toujours par le refrain et ensuite le reste.
Peter : Comme on peut le voir sur la pochette, on a envie d’avoir la banane sur scène (Rires) ! En fait, on veut avoir du fun !
Tu parles de la production pour cet album mais je pense qu’on va essayer de faire quelque chose de différent pour chaque nouvel album… Pour le premier album, nous avions des gens qui ont fait partie de l’histoire avec laquelle on a grandi, on a gardé cet esprit un peu 1970, j’étais très content de la production : j’aime bien les deux !
A propos des années 1970, l’influence de Black Sabbath est encore plus présente sur cet album avec des titres comme ‘I Don’t Wanna Be Your God’, ‘In The Mirror’ et ‘Going Crazy’. Le fait d’avoir confié la production à Mike Exeter (qui a produit les derniers Black Sabbath) y est-il pour quelque chose ?
Peter : Justement non, nous n’avons pas pu le faire chez Mike. Mike n’a pas investi dans l’album. Il devait et on devait aller en Angleterre. Finalement, on s’est retrouvé à ne plus pouvoir quitter le pays, il y a également eu le Brexit… on a donc enregistré dans un studio à Strasbourg avec un ingé son qui était un excellent ingé son même si on s’est bien pris la tête avec lui (Rires) : il avait une oreille pas possible, trop peut-être ?
Butcho : Il entendait des trucs que je n’entendais pas : j’ai dû recommencer comme un malade… Je n’ai pas autant galéré depuis très, très longtemps : d’habitude, les prises de tous les morceaux sont très faciles mais là, j’ai dû recommencer dix, vingt, trente, quarante fois… Au bout d’un moment, je me suis mis en mode robot et je recommençais sans savoir ce que je faisais et en priant que ça soit la bonne !
Peter : Il m’a fait la même chose avec mes solos !
Dans notre précédente interview, tu nous disais que tu avais tout enregistré en une prise pour le premier album. Est-ce la même chose pour celui-ci et est-ce que vous avez doublé les pistes de guitares pour arriver à ce son massif ?
Peter : Comme sur le précédent album, je fais toujours trois prises guitares. On a donc fait les trois pistes : au niveau rythmique, ça va vite, au niveau solo, ça allait moins vite (Rires) !
Butcho : Mais c’est encore une histoire de production : dans un gros studio, tu as les bons micros donc si tu fais trois prises différentes de guitares, elles sonnent différemment de quand tu le fais chez toi !
Peter : Toutes les prises qu’on a faites sont
live, il n’y a pas eu beaucoup d’
overdub sur les prises
live mais bien sûr, sur les solos, il y a des
overdubs… comme pour les voix mais les premières prises sont
live.
Butcho : L’assise rythmique est
live pour qu’on retrouve ça sur scène…
Ce qui explique en partie également la volonté d’avoir un line-up notamment rythmique stable je suppose ?
Peter : Bien sûr, et c’est aussi le plaisir de pouvoir répéter tous les jours ou du moins quand on en a envie, de faire des résidences quand on peut ce qui est problématique quand tout le monde vit aux quatre coins du monde.
Aujourd’hui, même si Butcho est un peu plus loin de nous -il n’est qu’à une heure de vol- c’est pratique dans la mesure où il n’a pas besoin d’être là quand la basse / batterie / guitare doit se mettre en place.
Mon message est clair depuis le début : c’est la fin de l’Humanité, nous sommes le cancer de la planète !
Au niveau des paroles, celles du morceau ‘I Don’t Wanna Be Your God’ sont intéressantes. Dieu dit aux humains qu’il ne veut plus être leur Dieu ni être responsable de leurs dérives. Butcho, veux-tu parler des guerres faites au nom de Dieu justement ou est-ce plus général ?
Butcho : C’est beaucoup plus général ! Il abdique sur tout : il ne veut plus être Dieu et laisse sa place à qui souhaite lui prendre…
C’est super ironique et très second degré mais il y a un petit fond de vérité de ce que je pense de l’Humanité : on fonce droit vers un mur et ensuite, c’est fini ! Et ça, je l’écris depuis très longtemps -ça ne date pas de Last Temptation- pratiquement avec tous mes groupes que ce soit Watcha, j’ai toujours été dans cette humeur hyper
dark… même si la musique change !
Mon message est clair depuis le début : c’est la fin de l’Humanité, nous sommes le cancer de la planète !
Peter : Il y a des gens qui réalisent quand même, d’autres s’en foutent, ce qui est plus grave, et certains ne réalisent pas du tout ou se disent que ça a toujours été ainsi…
Butcho : Non, tout le monde ferme les yeux : c’est la politique de l’autruche !
Peter : Si on doit renverser un peu la vapeur, il doit y avoir des sacrifices de fait dans notre petite vie de tous les jours… mais le problème est que certaines personnes n’accepteront jamais de les faire !
Butcho : Mais pour en revenir à ce titre ‘I Don’t Wanna Be Your God’, ce qui est drôle, c’est que c’est le plus ancien titre du projet… bien avant le premier album…
Oui, vous aviez dit que le projet existe depuis 2010…
Butcho : Effectivement, ce titre date de plus de dix ans…
Peter : Ce n’était pas pour Last Temptation…
… mais comment se fait-il qu’il ressorte des cartons en 2022 ?
Butcho : Parce que j’ai insisté en écoutant mes démos. Je faisais un rangement sur mon disque dur et j’ai écouté toutes mes démos et je trouvais que ce morceau serait excellent pour cet album : je lui ai soumis l’idée, il a retravaillé version 2018/2019 et voilà…
Toujours pour ce morceau, ‘I Don’t Wanna Be Your God’, le riff fait autant penser à Black Sabbath qu’à Metallica. Avais-tu d’autres influences en tête pour le composer ?
Peter : (Sourire) Non, je n’avais rien en tête en fait !
Butcho : Ça me fait également penser à Slayer !
On entend également pas mal de riffs typés Pantera sur certains titres…
Peter : Pantera, clairement mais pas sur ce titre mais c’est vrai Pantera, j’adore : c’est un de mes groupes préférés !
Pour en revenir à ta question, je n’avais aucune influence en composant ce titre. Je me suis aperçu du côté Metallica après, en l’écoutant avec la production…
Butcho : Sur la ligne de chant, je me suis inspiré de couplets de Faith No More…
Comme sur le premier album, on retrouve les influences d’Ozzy Osbourne…
Peter : … Bien sûr !
… sur des titres comme ‘Stronger Than Fate’ ou ‘Main Attraction’. Ozzy a 74 ans. Pensez-vous que tous les gens qui écoutent votre musique le connaissent ?
Butcho : Tous les hard-rockeurs connaissent Ozzy !
Peter : On arrive numéro 1 dans les Ehpad, ça signifie qu’on a quand même touché le public d’Ozzy (Rires) ! Je pense que beaucoup de jeunes connaissent Ozzy mais tu as peut-être raison…
Butcho : C’est une légende quand même !
Il manque des groupes comme Last Temptation !
Et pour aller plus loin, savez-vous qui compose le public de Last Temptation ?
Peter : Ah ! Non aucune idée…
Butcho : Franchement ? Non… Je dirais que ce sont plutôt des gens
old-school de nos âges qui ramènent leurs gamins.
Peter : Oui, il y a des gens de 20 ans pour lesquels on peut être leur influence de ce qui était Black Sabbath pour nous, du moins, on l’espère et surtout sans vouloir se comparer à Sabbath, attention ! Et c’est aussi la raison pour laquelle on ne veut pas avoir un look trop typé
old-school parce que ça fait ringard et ça peut prêter à des moqueries auprès d’un public de jeunes…
Si ce public de jeunes sort de cette approche "C’est papa qui écoute ça", ils vont se dire que c’est pas mal : je pense que toute une génération peut être influencée ainsi… Je ne dis pas que c’est nous qui allons être cette influence mais ce qui est sûr, c’est que pour l’instant, il manque des groupes comme Last Temptation ! Tu as des groupes comme Rival Sons qui sont Led Zeppelin… mais il manque un jeune Ozzy !
A ce titre, même si l’album sonne plus metal, les influences hard rock 1970 sont toujours bien présentes, notamment avec le titre ‘The Answer’ et le titre ‘Free, Strong And Loud’ qui sonne très Led Zeppelin. Last Temptation serait-il le trait d’union entre hard rock et heavy metal ?
Peter : Ça me parle ce que tu viens de dire, c’est exactement ce qu’on aimerait faire, inconsciemment mais c’est ce qu’on aimerait faire avec une son un peu plus moderne que ces groupes…
On aimerait bien être ce petit lien pour ceux qui écoutent du metal et qui reviennent au hard rock et vice et versa…
Votre but est de proposer une musique ancrée dans les années 1970 mais une production moderne…
Peter : Exactement, c’est un peu l’idée, en ajoutant un peu de grunge parce qu’on aime quand même Alice in Chains et Faith No More ce que je ne savais pas (Rires) ! On aimerait bien être ce petit lien pour ceux qui écoutent du metal et qui reviennent au hard rock et vice et versa… Je pense que le hard rock de l’époque avec une nouvelle production pourrait attirer un public beaucoup plus jeune. De notre côté, nous sommes retournés aux sources, ça nous fait plaisir et c’est ce que nous voulions faire !
Pour finir, vous jouez une nouvelle fois au Hellfest le 18 juin prochain. Est-ce l’occasion de reprendre l’histoire qui n’a finalement pas vraiment commencé ou du moins pas comme vous l’aviez espéré et comme c’était prévu ?
Peter : Totalement !
A ce propos, avez-vous d’autres dates à nous annoncer ?
Peter : On va faire des dates avec Ayron Jones qui va nous ouvrir sur un autre public : on verra ! Mais c’est une volonté d’ouverture. On a également d’autres choses plus classiques…
On en revient à la question sur le trait d’union où j’ai vu vos yeux s’illuminer… Vous voulez toucher un public plus large possible…
Butcho : Evidemment, comme tous les artistes !
Peter : Mais c’est aussi la raison pour laquelle quand tu me dis que cet album est metal, pour moi, il ne l’est pas mais ce sont peut-être mes oreilles qui ont changé. Encore une fois, ces titres sont plus accessibles ! Et pour les concerts avec Ayron Jones, on va rajouter deux titres du premier qui sont plus groove comme ‘This is How I Am’ et ‘Bring your Light Out’.
Butcho : Et on jouera également un titre du troisième (Sourire) !
Plein de bonnes choses qui s’annoncent finalement, merci à vous…
Butcho : Merci !
Peter : Ah non merci à toi encore une fois !
Et merci à Newf pour sa contribution...